L’expertise de Charente-Maritime à Djibouti

Un formateur en gestion et maîtrise de l’eau et le directeur de l’exploitation agricole de l’Agrocampus de Saintonge ont participé à une mission d’expertise à Djibouti. L’établissement charentais a ensuite accueilli une délégation djiboutienne.

Ces activités s’inscrivent dans le cadre du projet ADIL (Appui à la Décentralisation et aux Initiatives Locales) porté par Expertise France, piloté par le ministère délégué en charge de la décentralisation, avec le conseil départemental de Charente-Maritime comme collectivité locale partenaire. Celle-ci mobilise son expertise territoriale dans l’assistance technique apportée aux conseils régionaux de Djibouti.
Les collectivités locales djiboutiennes ont dans le cadre des lois de décentralisation plusieurs compétences qui leur ont été transférées par l’État central, dont la promotion des activités agricoles. La région de Tadjourah a alors fait le choix de développer un projet de ferme hydroponique.

Une mission d’expertise à Djibouti

Ainsi, Rodolphe Zegrar, formateur en gestion et maîtrise de l’eau, et Sébastien Riquart, directeur de l’exploitation agricole de l’Agrocampus de Saintonge, ont mis leur expertise à disposition du projet.
En mai 2024, pendant une semaine ils ont parcouru la région de Tadjourah pour échanger avec les agriculteurs locaux. Ils ont également rencontré M. Kassim Haroun Ali, Ministre Délégué Chargé de la Décentralisation, et M. Omar Houssein Omar, Président du Conseil Régional de Tadjourah.
L’objectif général de cette mission était d’appuyer techniquement les conseils régionaux de Djibouti dans la conduite de leurs activités agricoles et en particulier la région de Tadjourah dans le cadre du développement de sa ferme hydroponique du Day. Les deux experts de l’enseignement agricole français ont travaillé spécifiquement sur les enjeux suivants : appuyer l’évaluation du fonctionnement de la ferme hydroponique du Day et élaborer des recommandations techniques sur la maîtrise de la culture hydroponique ; analyser et formuler des recommandations concernant le pilotage de l’exploitation de la ferme hydroponique du Day en matière de gestion technique, commerciale, financière et de ressources humaines.

L’accueil d’une délégation djiboutienne à Saintes

Deux mois plus tard, mi-juillet 2024, une délégation djiboutienne avec à sa tête le Ministre de la décentralisation Kassim Haroun Ali a été accueillie en Charente-Maritime par les porteurs du projet ADIL. La délégation a pu découvrir le savoir-faire agricole local, en visitant l’exploitation de l’Agrocampus, ou en goûtant notamment aux produits de la serre du LPA de Chadignac lors d’un déjeuner dans les vignes de l’établissement.

Signature d’un accord

Dans le cadre des actions menées par l’ADIL et le Conseil départemental de la Charente Maritime, un accord a été signé entre Mme Huet, Directrice de l’Agrocampus de Saintonge, le Conseil départemental de la Charente Maritime et Dr. Djama Mohamed Hassan, Président de l’université de Djibouti, pour mettre en place des échanges notamment d’étudiants (mobilités, stage, services civiques). Il a aussi été question de rencontres lors des missions d’expertises et d’une mobilité pour les BTS ACSE en 2026.

Sébastien Riquart, Rodolphe Zegrar, que retenez-vous de cette expérience ?

Cette première expérience d’expertise en république de Djibouti a été pour nous riche en découvertes et en échanges. Nous avons pu découvrir le fonctionnement des institutions de Djibouti et les possibilités d’actions pour permettre à nos jeunes de développer leurs compétences dans le cadre de l’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.

Quelles sont les suites envisagées ?

Le programme d’expertise dépend des actions de l’ADIL et du Conseil départemental de la Charente Maritime, les appuis techniques seront donc en accord avec les orientations de la coopération décentralisée à Djibouti.
L’objectif est de continuer le travail avec ADIL sur le projet hydroponique du Day par le truchement d’un tableau partagé de suivi des productions par le responsable d’exploitation local. Il a également été évoqué la possibilité de mettre en place des formations (en France, à Djibouti ou en distanciel) pour les ouvriers et le responsable de l’exploitation.
Le second objectif est d’organiser des mobilités régulières : accueil de délégations, d’étudiants djiboutiens en formations courtes, de volontaires en service civique et un projet de réalisation d’un plan local « enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie » sur les exploitations djiboutiennes avec une classe de BTS ACSE en apprentissage.
Des échanges réguliers avec les différentes institutions djiboutiennes permettront de pérenniser le partenariat sous couvert de l’ADIL.
Par ailleurs, faisant désormais partie du vivier d’experts de l’enseignement agricole, nous sommes prêts à renouveler l’expérience en mettant nos compétences au service d’autres projets qui seraient proposés dans le cadre du réseau CEFAGRI.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




CEFAGRI, un réseau d’experts qui grandit

Rencontres du réseau CEFAGRI : favoriser le partage d’expériences, de pratiques professionnelles et d’opportunités en matière d’expertise à l’international, renforcer la vie du réseau et le vivier d’experts qui le constitue, tels étaient les objectifs de l’édition 2024.

Du 15 au 17 mai 2024, au lycée agricole de La Bretonnière en Seine-et-Marne et en distanciel, les participants, agents de l’enseignement agricole aux fonctions diverses et membres d’organismes spécialisés dans l’expertise à l’international, ont été invités à cerner la place et le fonctionnement de l’expertise dans la mission de coopération européenne et internationale de l’enseignement agricole et dans le paysage global des institutions œuvrant à l’international.

Rôle, fonctionnement et activités du réseau CEFAGRI

Piloté par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale (BRECI), le réseau CEFAGRI (Conseil expertise formation agricole à l’international) a été mis en place par la DGER pour appuyer l’identification et la mobilisation de l’expertise de l’enseignement technique agricole afin de la valoriser dans le cadre d’actions de coopération européenne et internationale. Il s’agit pour son animatrice de conduire l’analyse de l’expertise à l’international menée par les établissements de l’enseignement technique agricole et en accompagner la structuration, de rendre visible, lisible et mobilisable le vivier d’experts, d’être à l’interface d’offres et de demandes d’expertise, de valoriser, capitaliser et développer le vivier d’experts et le réseau, d’accompagner la montée en compétences des experts par l’organisation de rencontres, partages d’expériences, formations.
Tous les domaines de l’enseignement technique agricole sont concernés et le profil des experts est donc tout aussi varié : enseignant, formateur, directeur d’établissement, d’exploitation agricole, d’atelier technologique, conseiller principal d’éducation, secrétaire général, technicien de laboratoire, délégué régional à l’ingénierie de formation, inspecteur de l’enseignement agricole, chef de service (régional) de la formation et du développement…
De même, les zones géographiques sont diverses, comme en témoignent les sollicitations reçues et les missions d’expertises réalisées en 2023-2024 par les membres du réseau :

Lorsque la DGER est sollicitée ou identifie une opportunité de mobilisation de l’expertise de l’enseignement agricole, le BRECI via le réseau CEFAGRI diffuse un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Sont destinataires de cet AMI les membres du vivier d’experts, les animateurs des réseaux géographiques et thématiques de la DGER, les chargés de coopération européenne et internationale en DRAAF/SRFD et le réseau des DRIF, en vue d’une diffusion dans leurs réseaux respectifs. L’AMI est également visible sur les espaces nationaux Resana CoopEurope&international, Resana CEFAGRI, et le Resana du réseau de la zone géographique concernée. Chaque agent qui souhaite formaliser une candidature au titre de l’AMI diffusé doit partager son intention avec l’autorité hiérarchique dont il dépend. L’animatrice du réseau collecte les candidatures et réalise, en dialogue avec le BRECI, une première sélection. La sélection est ensuite proposée à l’organisation à l’initiative de la sollicitation, qui fait son choix définitif à l’issue de la conduite d’entretiens avec les candidats. À ce stade, le candidat retenu doit solliciter la validation formelle de sa mobilisation auprès de l’autorité hiérarchique dont il dépend. C’est cette dernière qui délivrera l’ordre de mission afférent. L’organisation qui sollicite l’expertise doit préciser les modalités administratives et financières de la mobilisation.

Ateliers et tables rondes

Outre les informations présentées, ce sont des éléments de formation qui ont été proposés aux participants, selon les différentes étapes d’une expertise à l’international de l’enseignement agricole.
Ainsi, la façon d’appréhender des termes de références (TDR) de missions a été abordée à travers des exemples précis présentés par les représentants de FranceAgriMer et d’Expertise France.

De même, un travail a été mené sur la manière de présenter un CV en vue de répondre à un appel à manifestation d’intérêt pour une expertise à l’international.
Il a également été question de la préparation, la réalisation et la finalisation d’une mission d’expertise à l’international, tenant compte des aspects techniques mais aussi administratifs et logistiques très concrets. Et quelques clés indispensables pour travailler en contexte interculturel ont été données aux participants.
Ces derniers points ont notamment fait écho aux expériences partagées par les experts présents et en visioconférence lors de la table ronde « Être expert de l’enseignement agricole à l’international ».

Ont alors été entendus des témoignages de missions et d’acteurs variés, de l’écriture de référentiels pour la réforme des lycées techniques agricoles du Bénin par une enseignante en aquaculture et un directeur d’exploitation agricole, à un workshop en Afrique du Sud par une DRIF (déléguée régionale à l’ingénierie de formation), en passant par le partage de ressources pédagogiques en Côte d’Ivoire autour du dispositif EPA2 (Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie) par un ancien directeur d’établissement actuellement chef de SFD, la participation à un jumelage européen en lien avec la politique agricole commune, sur les OCM (Organisations communes de marchés) au Monténégro, par un jeune retraité de l’enseignement agricole, ou encore la présentation de l’enseignement agricole français au Kazakhstan par un directeur de CFPPA.

La deuxième table ronde, intitulée « Mobiliser l’expertise de l’enseignement agricole », a réuni en format hybride des représentants de FranceAgriMer, d’Expertise France, de France Éducation International (FEI), d’IRAM, du service DEFIS de l’Institut Agro, ainsi que la conseillère aux affaires agricoles au Nigeria, les mis à disposition de la DGER en Afrique du Sud, Angola et Sénégal. Les différents intervenants ont évoqué l’implication du réseau CEFAGRI dans les projets dont ils sont porteurs.

Ils ont également exprimé leurs attentes et fait part des conditions de mobilisation des experts ainsi que de l’accompagnement de ces derniers dans la préparation et la réalisation des missions par le réseau CEFAGRI/BRECI.

Formalisation d’un groupe de concertation

Enfin, tous ces participants, rejoints par des représentants du bureau d’études SFERE et de France Vétérinaire International (ENSV-FVI), ont travaillé à la formalisation du fonctionnement du groupe de concertation de l’expertise à l’international de l’enseignement agricole.

Un world café a permis de réfléchir collectivement aux objectifs de ce groupe de concertation, à son mode opératoire, et aux relations entre ses membres.
Il en ressort que le groupe de concertation de l’expertise de l’enseignement agricole en Europe et à l’international doit être un espace ouvert de dialogue, de partage d’expériences, de coordination et d’innovation, mis en place sous l’impulsion de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) afin de favoriser les mises en synergies possibles entre acteurs français de la coopération européenne et internationale dans le domaine de la Formation Agricole et Rurale (FAR). Il réunit des représentants du MEAE, du MENJ, du MASA et de ses établissements, ainsi que les opérateurs du MASA en charge de la mobilisation de l’expertise institutionnelle publique et des bureaux d’études associatifs et privés. Il a en particulier pour vocation de rendre lisible, visible et mobilisable l’expertise publique de l’enseignement agricole dans des projets de coopération institutionnelle multi-acteurs (publics et privés).
Une charte a été proposée, ayant pour objet de dresser les contours du fonctionnement de ce groupe de concertation de l’expertise de l’enseignement agricole, en particulier celle de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI de la DGER, en lien avec les opérateurs des institutions cités plus haut.

Contacts : Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER : rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI : vanessa.forsans@educagri.fr




L’expertise de l’enseignement agricole à l’international

La composante « expertise » de la coopération internationale est animée par le réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International), réseau transversal concernant toutes les zones géographiques (Afrique, Amérique latine, Asie, Europe) piloté par le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) de la DGER. Pour la première fois, des rencontres ont été organisées pour favoriser les échanges entre les divers acteurs de l’expertise à l’international de l’enseignement agricole. Elles ont eu lieu les 30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy et en distanciel.

Les « experts » de l’enseignement agricole, confirmés ou en devenir, qu’ils soient enseignants, formateurs, directeurs de CFPPA, d’exploitation agricole, animateurs de résothem’ ou de réseaux géographiques, inspecteurs, chefs de SRFD, sont venus de diverses régions (et même d’Outre-Mer en visioconférence) pour échanger et rencontrer les représentants d’organismes avec lesquels travaille le réseau CEFAGRI, venant quant à eux de Paris (FranceAgriMer, Expertise France, France Éducation International, SFERE) ou de Montpellier (service DEFIS de l’Institut Agro, ICRA, réseau FAR).

L’objet de ces rencontres, qui ont réuni 35 personnes en présentiel et 7 en distanciel, était d’une part de se connaître mutuellement, créer des synergies d’actions, dégager des bonnes pratiques en commun, et d’autre part de partager les besoins en termes de profils d’experts, les opportunités de collaboration, les perspectives d’amélioration de travail en commun.

L’expertise, une composante à part entière de la mission de coopération internationale

Les experts de l’enseignement agricole sont tout simplement des praticiens de terrain(s) qui interviennent dans un esprit de co-construction entre pairs, à trois niveaux : pour les contenus de formation, l’ingénierie de la formation, les référentiels, la pédagogie ; la gouvernance organisationnelle (ancrage territorial, politiques de décentralisation, stratégie d’établissement) ; la gouvernance institutionnelle (pilotage, moyens, certification, inspection). Les profils des experts sont donc variés, à l’instar des participants à ces rencontres.

Si l’Afrique, qui a à relever d’importants défis sociaux et agricoles du fait de sa croissance démographique, offre de nombreuses opportunités de coopération avec l’enseignement agricole français, les terrains d’expertise se trouvent aussi sur les autres continents, comme le montre cette carte des projets en cours :

Les bénéfices pour l’expert de l’enseignement agricole sont multiples, de la valorisation de ses savoir-faire à la réflexion sur ses pratiques professionnelles, en passant par le développement de compétences interculturelles et autres soft skills, sans oublier la motivation pour développer de nouvelles actions de coopération internationale. Aussi l’établissement de l’expert y trouve-t-il son compte en termes d’impact sur la qualité de l’enseignement ou la dynamisation de la coopération internationale avec à la clé un renforcement des mobilités, des propositions de stages, des projets en partenariat…

Dans ce contexte, le réseau CEFAGRI a pour objectifs de conduire l’analyse et la structuration de l’expertise à l’international menée par les établissements de l’enseignement technique agricole, et de rendre visible, lisible et mobilisable son vivier d’experts. Le réseau CEFAGRI se trouve à l’interface d’offres et de demandes d’expertises et propose d’accompagner une montée en compétences des experts.

Retrouvez tous les détails sur ces aspects dans les diaporamas suivants :

 

Des synergies avec divers organismes d’expertise à l’international

Tous les organismes représentés lors de ces rencontres ont exposé leur fonctionnement et leurs liens avec le réseau CEFAGRI.

Le service DEFIS de l’Institut Agro Montpellier :

L’Institut Agro dispose à Montpellier d’un service dédié à l’appui aux enseignements et à la professionnalisation des étudiants ainsi qu’à l’expertise à l’international (développement rural, agroalimentaire, appui aux dispositifs de formation, techniques à supérieurs : le service DEFIS, pour « Développement Expertise Formation Ingénierie pour le Sud », relevant du Pôle Tropiques et Méditerranée. Dans le cadre de ses missions d’ensemblier et de coordonnateur de consortium, le service DEFIS s’inscrit également dans le continuum FRIDA (Formation Recherche Innovation Développement Appui à l’enseignement technique), et collabore régulièrement avec l’enseignement technique agricole, ce qui a été le cas à l’occasion du projet AFOP au Cameroun depuis plus de dix ans, ainsi que pour le projet AMES au Congo. Ce Projet d’Appui à la Modernisation de l’Enseignement Supérieur de la République du Congo, se déroulant de 2021 à 2024 pour un budget total de 600 000 euros porté par Expertise France et l’Agence Française de Développement (AFD), comprend quatre composantes que sont la formation par la recherche, des stages de perfectionnement en France, la réforme des référentiels, l’ingénierie technique. C’est dans cette quatrième composante que l’enseignement technique agricole intervient par la mobilisation d’un directeur d’atelier technologique de lycée agricole en tant qu’expert technique en appui à l’élaboration du business plan du Centre Multiservices de Valorisation des Bioressources prévu par le projet à l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville.

France Éducation International :

France Éducation International (FEI), établissement placé sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, coordonne de nombreux projets de coopération à travers le monde, dans ses différents domaines d’expertise que sont la coopération en éducation et formation, l’appui à l’enseignement du/en français, et la reconnaissance des diplômes étrangers.

FEI a formulé avec le BRECI/DGER une proposition technique qui a été retenue par le Bénin dans le cadre de son important projet de réforme de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels. Trente lycées techniques agricoles doivent être opérationnels dans les prochaines années. Pour ce faire, une dizaine d’experts de l’enseignement agricole français sont mobilisés autour d’un chef de projet de FEI pour effectuer des missions au Bénin concernant l’élaboration des programmes de formation, des listes d’équipements et la production de ressources pédagogiques de ces nouveaux lycées agricoles.

Le réseau FAR :

Ce réseau international, fort de dix-huit pays membres, a pour mission d’améliorer les dispositifs de Formation Agricole et Rurale.

L’expertise telle que pratiquée par le réseau FAR a pour spécificités de répondre à la demande d’un pays et/ou de l’AFD, avec souplesse et agilité, en favorisant l’expertise Sud, en lien avec le continuum recherche-formation.

Le réseau FAR souhaite renforcer et élargir ses partenariats, notamment avec l’enseignement technique agricole (le réseau FAR fait déjà partie du consortium du projet FABéOc porté par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et Riscle) et via le réseau CEFAGRI.

FranceAgriMer :

Sous tutelle du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), FranceAgriMer est l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, un lieu d’information, d’échange, de réflexions stratégiques, d’arbitrage et de gestion pour les filières françaises de l’agriculture et de la pêche. Par son unité CIPAC (Commission internationale et politique agricole commune), FranceAgriMer assure l’ingénierie des projets de coopération internationale dans le champ de compétences du MASA, hors vétérinaire.

Parmi les projets menés par FranceAgriMer avec la DGER, nous pouvons citer le soutien à un développement rural inclusif et durable en Amérique latine (Équateur, Pérou, Colombie, Bolivie, Paraguay) par la revalorisation et l’accès des jeunes à la formation technique et professionnelle agricole et para-agricole, projet clôturé en 2022.

De même, FranceAgriMer est engagé auprès de la DGER dans le soutien au développement de la formation professionnelle au sein des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) au Sénégal, via des missions au Sénégal et des visites d’étude en France.

FranceAgriMer et la DGER travaillent également ensemble dans le cadre d’un accord de partenariat avec l’Algérie pour l’appui à la mise en place d’un centre d’excellence en production laitière.

Dans ces cas, FranceAgriMer organise la logistique des missions des experts mobilisés par le réseau CEFAGRI.

SFERE :

La Société Française d’Exportation des Ressources Éducatives est un bureau d’étude spécialisé dans la gestion de programmes de mobilités d’étudiants internationaux ainsi que dans le conseil et l’assistance technique visant la modernisation des systèmes éducatifs et de formation technique et professionnelle des pays en développement.

Si les liens entre SFERE et le MASA se caractérisent par vingt ans d’actions concrètes de coopération avec divers pays, la première collaboration de SFERE avec le réseau CEFAGRI se fait en 2023 sur le PAFAR (Projet d’appui à la formation agricole et rurale) en Angola. Ce projet de grande ampleur (35 millions d’euros de l’AFD et 5 de l’Union européenne) a pour objectif de revitaliser le système de formation agricole au niveau de l’enseignement secondaire dispensé dans douze instituts techniques agricoles répartis dans le pays, en s’appuyant sur le modèle de l’enseignement technique agricole français. Ainsi, avec un consortium comprenant l’Institut Agro, IRAM, Forhom et Foodprocessing, SFERE et la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI ont élaboré une proposition technique, retenue par l’Angola, impliquant divers profils d’experts de l’enseignement agricole français.

Expertise France :

Filiale du groupe AFD, Expertise France a pour cœur de métier la coopération technique internationale, avec plus de 50% de son activité en Afrique. Diagnostics, ateliers de concertation, formations : les modalités d’appui proposées par Expertise France sont variées et complémentaires, permettant de répondre à des besoins de court terme comme de concevoir des accompagnements sur le temps long. Son expertise est plurisectorielle, avec par exemple un pôle agriculture qui relève de son Département développement durable.

Pour ses projets à venir impliquant des besoins en formation agricole, Expertise France reste en contact avec le réseau CEFAGRI pour identifier les experts idoines.

Explor :

Proposant du mécénat de compétences au service des projets de coopération internationale, le dispositif Explor est mis en œuvre dans cinq réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA). Il permet de mobiliser des salariés, des fonctionnaires, des retraités disposant d’une compétence pour des missions courtes (une à deux semaines) à l’étranger. Ce dispositif s’adresse aux acteurs de la solidarité internationale basés en régions (associations, entreprises, collectivités) souhaitant bénéficier d’une expertise en vue de préparer, mettre en œuvre ou évaluer leurs projets. Les missions  Explor sont financées pour moitié par le RRMA et pour moitié par l’organisme bénéficiaire.

Le RRMA (tel Centraider en région Centre-Val de Loire) se chargeant de la recherche d’experts peut faire appel au réseau CEFAGRI en cas de besoin d’expertise dans le domaine de la formation agricole.

ICRA :

ICRA-global est une fondation dont le siège est aux Pays-Bas, le bureau à Montpellier, avec des représentations en Afrique de l’Ouest et de l’Est et en Amérique latine. Sa vocation est de participer à l’épanouissement de la jeunesse dans le développement rural des pays du Sud, de former des formateurs et professionnels de l’appui-conseil et de fournir des services dans les domaines de l’éducation et de l’agribusiness.

Des passerelles avec le réseau CEFAGRI sont envisagées en fonction des opportunités de projets.

Ces diverses présentations ont donné lieu à des échanges avec l’ensemble des participants, qui ont notamment fait ressortir les valeurs communes : l’expertise à l’international se mène dans un esprit de co-construction, de réciprocité, de partenariat gagnant-gagnant, relayant des politiques publiques telles que celles relatives aux transitions agroécologiques, au bien-être animal, à l’agriculture familiale (sans pour autant négliger l’agribusiness), à l’appui aux filières, en misant sur le continuum formation-installation.

Des échanges de pratiques fructueux entre experts de l’enseignement agricole

La seconde journée de ces rencontres a été dédiée aux témoignages des participants et à leurs échanges de pratiques quant à la participation à des missions d’expertise à l’international, dont voici un exemple : partage d’expérience sur 10 ans de missions en Colombie – par Sandrine Belvèze. Ainsi, un enseignant en agronomie a évoqué sa participation à la co-écriture des référentiels de licence en agriculture biologique de l’Université du Sine Saloum (Sénégal) ; un directeur d’exploitation agricole a parlé de sa mission en Côte d’Ivoire sur le partage de pratiques pour enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie dans le cadre du projet FABA ; une formatrice en CFPPA a présenté ses activités d’expertise en hydraulique et hydrologie ; une chargée de mission en EPL a fait part de son expérience relative à un projet international sur la transhumance ; un enseignant en génie alimentaire a relaté le déroulement de ses missions d’expertise en Russie et en Algérie… Quant aux participants moins expérimentés, ils ont exprimé leur intérêt, leurs motivations pour ce type de coopération internationale. Ces échanges ont aussi permis d’expliciter la notion d’expert, voire de la démystifier.

Dans un deuxième temps, des pistes de préparation de missions ont aussi été abordées. Il s’est agi, avec l’appui et les exemples de missions et de profils d’experts proposés par Expertise France, de voir comment appréhender des termes de références, présenter un CV qui mette en avant les compétences requises pour le projet.

A l’issue de ces rencontres, l’appréciation des participants tient en ces mots :

Tous les participants ont exprimé leur souhait de pouvoir se retrouver régulièrement dans ce type de configuration, très structurant, qui permet de créer du lien, du collectif. On retiendra donc que l’expérience est à renouveler. Ainsi, le comité de pilotage du réseau CEFAGRI initialement prévu va évoluer vers un groupe de concertation sur l’expertise en formation agricole et rurale, auquel participeront tous les organismes présents intéressés. Quant aux experts de l’enseignement technique agricole, ils se verront proposer d’autres types de regroupement, en particulier des temps de formation et de préparation des missions de courte durée à l’international, qui pourront s’organiser en lien avec FranceAgriMer et Expertise France.

Enfin, ces rencontres, en présentant une vision globale des acteurs de l’expertise à l’international de la formation agricole et rurale, ont confirmé le fait que le réseau CEFAGRI répond à une attente de synergie, de mise en lien, pour aller dans le sens d’une mobilisation en « équipe France » de cette expertise.

Pour voir les différentes présentations : DEFIS de l’Institut Agro Montpellier, France Éducation International, Le réseau FAR, FranceAgriMer, SFERE, Expertise France, Explor, ICRA

 

Contacts : Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique / ECSI / expertise à l’international au BRECI, Direction générale de l’enseignement et de la recherche – MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 

 




Plateforme franco-roumaine de stages sur Facebook

Une réunion entre les représentants de l’Ambassade de France en Roumanie et le Secrétaire d’Etat roumain a permis de conforter le développement d’une plateforme numérique favorisant les mobilités de stage dans les domaines agricoles.

Une délégation de l’Ambassade de France composée de la Conseillère régionale aux Affaires Agricoles, l’Expert Technique International auprès du ministère de l’Éducation et le Chargé d’Étude Agricole, a été reçue le 1er avril par le Secrétaire d’État roumain en charge du secteur végétal et de l’enseignement agricole au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Cette rencontre a été l’occasion d’échanger sur plusieurs points importants. Le premier d’entre eux a été la mise en place d’une plateforme numérique, Plateforme franco-roumaine proposition/offre stage en agriculture and Co, sur le réseau social Facebook, à destination des élèves et étudiants de l’enseignement agricole pour faciliter les mobilités réciproques en France comme en Roumanie.

Puis, le secrétaire d’État a rappelé l’intérêt porté par la Roumanie au système d’enseignement agricole français, pour la structure des enseignements, les périodes de formation en milieu professionnel et les fermes pédagogiques ainsi qu’à l’expertise que peut apporter la France dans ce domaine et dans un contexte où ces questions font l’objet d’une réflexion en Roumanie entre les ministères de l’Agriculture et de l’Éducation. Enfin, la volonté de poursuivre les échanges d’expérience et de bonnes pratiques entre les établissements français et roumains a été réaffirmée à travers notamment le réseau Roumanie de l’enseignement agricole et les possibilités qu’offre le programme Erasmus+.

Les demandes/offres de stage, publiées sur la plateforme franco-roumaine, seront relayées sur l’espace RESANA, EA-DGER-Réseau Bulgarie-Roumanie.

Article proposé par Stéphane VREVIN, Expert technique international au Ministère de l’éducation nationale à Bucarest – Expertise France, en lien avec Nancy GOULLIER
Pour tout renseignement sur les échanges avec la Roumanie et l’inscription sur l’espace RESANA, contacter  l’animatrice du réseau Roumanie-Bulgarie , Nancy GOULLIER – nancy.goullier@educagri.fr