Atelier d’écriture Erasmus +, kezaco ?

Des ateliers d’écriture Erasmus + sont régulièrement proposés aux établissements de l’enseignement agricole français. Vous voyez passer l’information, mais vous ne vous sentez peut-être pas directement concernés… Alors, à quoi servent-ils ? Comment et pourquoi y participer ?

Voilà quelques éléments d’éclaircissement pour obtenir le sésame afin de déposer des dossiers de « mobilités des individus » !

Pourquoi plusieurs ateliers différents ?

Le programme Erasmus + étant organisé en cinq secteurs : Enseignement et Formation Professionnels / Enseignement scolaire / Enseignement supérieur / Enseignement des Adultes /Jeunesse et Sport, chaque secteur présente des caractéristiques particulières, s’adresse à un public différent et vise des activités parfois différentes.

C’est la raison pour laquelle les ateliers sont scindés en plusieurs sessions simultanées, animées par les experts de l’enseignement agricole pour l’appui aux établissement dans le domaine du Programme Erasmus+, les Chargées de mission Europe et Programme Erasmus+.

 Qu’y fait-on ?

Ces ateliers sont organisés en deux temps qui répondront au mieux aux attentes des futurs établissements candidats. Des informations et des rappels sont communiqués sur les activités, les conditions de candidature, la gestion des fonds Erasmus+ afin de connaître les modalités du programme dans le secteur ciblé.
Dans un second temps, un travail spécifique est mené grâce aux conseils des experts sur les formulaires de candidature, afin de les décrypter et bien comprendre les exigences attendues, suivi d’une relecture individuelle de votre propre candidature.

Ces ateliers d’écriture permettent de répondre à toutes les questions qui fusent quand un établissement se lance dans l’aventure Erasmus+ : questions sur la gestion de projets européens, sur les procédures – parfois jugées complexes quand on s’y confronte pour la première fois… Ces temps de formation pratique permettent de mettre toutes les chances de son côté pour aboutir à une candidature bien maitrisée.

Qui est concerné ?

Ces ateliers sont ouverts à tous les personnels, quelle que soit leur fonction, pour peu qu’ils soient impliqués dans la préparation d’une candidature

Erasmus+. Et pourquoi ne pas participer à un atelier à deux, ce  qui permet souvent de se compléter et d’avancer de façon plus aisée dans le projet de l’établissement.

Ainsi, en 2022, des binômes « proviseur adjoint / enseignant » ont travaillé ensemble pour obtenir l’accréditation et peuvent maintenant planifier des mobilités pour les élèves (mobilité de groupes d’élèves dans l’enseignement scolaire – pour des élèves de filières générales et technologiques – ou stage individuel dans l’enseignement et la formation professionnels), et  cours ou stages d’observation pour les personnels.

Comment s’y prendre ?

L’annonce de la tenue de ces ateliers est diffusée dans les établissements par l’intermédiaire des services régionaux de la formation et du développement (DRAAF-SRFD). L’inscription à proprement parler s’effectue par simple mail auprès du Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale.

A cette étape, si un doute existe sur le choix de l’atelier adapté à votre projet, les chargées de mission Europe et à l’appui au Programme Erasmus+ sont là pour vous aider !

Les prochaines dates ?

Des ateliers sont planifiés en vu des futures accréditations de deux secteurs « Enseignement et Formation Professionnels » et « Enseignement scolaire », le 29 juin 2023 (inscription avant le 21 juin 2023) et la deuxième session le 21 septembre 2023 (inscription avant le 13 septembre 2023) pour chacun de ces deux secteurs.

Les demandes d’accréditation, correspondantes à ces secteurs, pour des projets relevant de actions de « mobilités des individus » devront être déposées le 19 octobre 2023.

Préparez-vous dès maintenant pour être certain de déposer des candidatures de qualité, qui vous permettront d’obtenir les accréditations afin d’accéder aux financements jusqu’en 2027.

Notez la date, renseignez-vous et… venez participer à un atelier pour pouvoir partir en Europe !

En parallèle, n’hésitez à vous familiariser avec toutes ces notions en consultant les fiches, les replay de webinaire qui présentent le programme Erasmus+

Qu’est-ce qu’une accréditation Erasmus+,  et une présentation plus complète sur l’accréditation par secteur

Quand vous serez prêt, consultez les informations préalables au dépôt et les formulaires de candidature

Contact : Anne-Sophie Goyon : Chargée de Mission Europe « Erasmus + / Enseignement scolaire », anne-sophie.goyon@educagri.fr

Pour avoir une vision globale des atouts du programme Erasmus+, consultez le bilan 2014-2020 qui retrace la place d’Erasmus+ dans l’enseignement agricole par des chiffres, des statistiques, des exemples de projets d’établissements selon les secteurs. Sachant qu’entre 2014 et 2020, 674 établissements de l’enseignement agricole ont ainsi participé au programme Erasmus+, pour un financement de 97 M€ soit 8,4 % du budget Erasmus+ national. Le budget alloué au secteur de l’enseignement et de la formation professionnels représente 66,8% du budget attribué aux établissements d’enseignement agricole.

Lire/Ecoutez aussi … Comment l’Europe est perçu par les jeunes dans l’enseignement agricole

L’Europe et moi




Une filière agricole dans le Tavoush

L’Arménie veut faciliter l’insertion des jeunes en milieu rural grâce à l’ouverture d’un lycée agricole à Idjevan.

Elèves en travaux pratiques

En septembre 2022, une trentaine d’élèves rentraient en classe dans un centre de formation agricole d’Idjevan. Ces élèves proviennent de la région du Tavoush et du Lori, régions au Nord d’Erevan très rurale. Ces jeunes souhaitent s’installer dans la région et ont des projets agricoles très variés allant de l’élevage au maraîchage. Les jeunes âgés de 15 ans vont préparés leur diplôme en 3 ans et pour les jeunes de 18 ans, le parcours se réalise en un an. Deux niveaux de l’enseignement professionnel arménien (15-18 ans et 18-19 ans), correspondant aux niveaux CAPA et BAC Pro en France. Les élèves de 18 ans se verront offrir la possibilité de prolonger leur cycle de formation avec une deuxième année de spécialisation.

Le centre de Formation financé par le Fonds Arménien de France (FAF), le département des hauts de Seine et la région Ile-de-France, a été inauguré en octobre 2022.

Une ferme pédagogique : Lussadzor

La ferme de Lussadzor et la ferme de Gandzakar à quelques kilomètres du lycée seront des lieux où les élèves pourront mettre en pratique leurs enseignements.

La ferme de Lussadzor a été mise en œuvre par le FAF et financé exclusivement  par le département Hauts de Seine et le FAF. Une exploitation avec trois ateliers : un atelier de production laitière, comprenant des races Jersiaises et Simmenthal, un atelier de transformation fromagère et un atelier ovin de race Blanche du Massif Central.

L’une des fermes de petite taille de ce projet, Gandzakar est un GAEC de 6 éleveurs avec 27 bovins dont 14 vaches laitières. Ils vendent leur lait en direct tous les matins sur la place du village.

Présentation du programme de développement agropastoral dans le Tavoush – programme de coopération décentralisée de la Région des Hauts de Seine et le Tavoush-Arménie

L’expérience de l’enseignement français

Un soutien d’expertise pédagogique est apporté par Eric Demouron, ancien enseignant de zootechnie du lycée La Barotte Haute côte d’or. Il accompagnera les enseignants arméniens de zootechnie et d’agronomie et animera des travaux pratiques auprès des jeunes arméniens plusieurs fois dans l’année.

Au cours de la mission de l’animatrice de réseau Arménie de l’enseignement agricole, en novembre 2022, une visite a été organisé dans la nouvelle structure de formation pour rencontrer les élèves, les enseignants et la directrice. Ainsi, à l’issue de cette échange, la directrice Magarit Poghosyan, francophone, envisage la possibilité de mettre en place d’une coopération avec un lycée agricole français.

Contact : Evelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




Expertise au Cameroun

Nicolas Bastié, directeur de l’EPL de Toulouse Auzeville, a participé, fin mai 2022 au Cameroun, à l’étude d’analyse organisationnelle et prospective de la pérennisation institutionnelle du dispositif rénové de formation et d’insertion agricoles, dans le cadre de la 3ème phase du programme AFOP .

Qu’est-ce que le programme AFOP ?

Lancé en 2008, le programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) est l’un des 3 programmes du Cameroun financés dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Il vise à moderniser le secteur agropastoral en adaptant l’offre de formation aux besoins et aux demandes du monde rural en termes qualitatif, quantitatif et géographique.

Après une phase d’élaboration des référentiels et une autre concernant l’insertion

professionnelle des jeunes diplômés, le programme est entré dans une troisième phase ayant pour objectif la pérennisation institutionnelle de ce dispositif de formation. Cet objectif amène les parties prenantes à poser un ensemble de questionnements d’ordre stratégique, opérationnel et financier.

Des missions d’expertise sont ainsi menées par divers personnels de l’enseignement agricole français, en partenariat avec l’IRAM (Institut de Recherches et d’Application des Méthodes de développement).

En quoi a consisté cette mission d’expertise ?

Nous avons visité 4 centres de formation situés dans les régions Centre et Sud du Cameroun, à Sangmélima, Evodoula, Endoum et Akono. Sur ces différents sites, nous avons rencontré le directeur ou la directrice, l’équipe pédagogique, le personnel d’appui ainsi que les membres conseil que sont le chef de village, un(e) représentant(e) de la mairie, le délégué d’arrondissement en agriculture et élevage, un représentant des jeunes insérés.

Les échanges avec ces différents acteurs ont permis de mettre en évidence les principales forces, mais aussi les points de vigilance, et enfin les pistes de pérennisation du dispositif de formation agricole.

Que retenez-vous de cette mission ?

On peut dire que c’est une belle réussite d’accompagnement. Le programme AFOP est quelque chose d’exemplaire. On a de nombreux témoignages sur place qui démontrent la pertinence de ce programme. Tout simplement, on voit des jeunes qui se tournent vers l’agriculture, dont les métiers ne sont pas forcément bien valorisés au Cameroun, et qui aujourd’hui sont heureux et fiers de réaliser ce travail, qui produisent et arrivent à fournir leur village en fruits, légumes et viande ou encore en lait. Les marchés sont riches et variés. Donc il y a vraiment une plus-value et une pertinence de ce qu’a réalisé AFOP. Je pense qu’il peut servir d’exemple pour d’autres pays. La question maintenant est de savoir comment cela peut se pérenniser et comment ce programme se portera une fois qu’AFOP arrivera à échéance.

Que vous a apporté cette mission  ?

Partir à l’étranger permet de se questionner sur notre fonctionnement et de mieux comprendre l’intérêt de certaines choses chez nous. Je me suis rendu compte par exemple que le rôle du service des examens est essentiel pour la mise en place d’un enseignement, que le rôle de l’inspection est aussi primordial parce qu’il organise tout le contrôle et les orientations stratégiques et pédagogiques. On voit aussi la pertinence de l’échelon régional pour la dimension territoriale des formations.

Propos recueillis par Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Contacts : Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Expertise en Guinée-Bissau

Les journées organisées par nos partenaires du Réseau régional multi-acteurs- RRMA Pays de la Loire Coopération internationale se veulent être des temps d’échanges et de rencontres entre les acteurs de la solidarité internationale. C’est ainsi à l’occasion d’un de ces événements, en juin 2021, que le chargé de coopération internationale du SRFD a rencontré l’ONG Univers-Sel, créée il y a 30 ans sur la commune de Guérande par des paludiers.

Grâce à une forte expertise professionnelle sur la gestion de l’eau, Univers-Sel accompagne des producteurs de sel et de riz de mangrove dans les pays du Sud. En particulier depuis 2016, l’ONG Univers-Sel conduit dans la région Oio de Guinée-Bissau une action d’accompagnement dans le cadre de laquelle sont expérimentés des aménagements de gestion de l’eau (projet DEDURAM, cofinancé notamment par l’AFD et le Conseil Régional). Durant ces missions ont été aussi observées des pratiques de pêche dans les canaux et casiers rizicoles, mais qui pour l’heure ne peuvent contribuer à satisfaire la sécurité alimentaire des populations locales. De ce fait, il a semblé comme une évidence pour les représentants de l’ONG et de la DRAAF, lors de la journée RRMA, que le lycée professionnel Olivier Guichard de Guérande, via sa filière aquaculture, avait vocation à jouer un rôle dans ce projet. Les enseignants mènent en effet des démarches de recherche-action depuis plusieurs années, et la filière est identifiée comme une référence à l’échelle nationale pour certains de ses travaux, notamment en aquaponie. En parallèle, l’ouverture à l’international constitue de longue date un axe essentiel du projet d’un établissement original, qui fonctionne sous tutelle de trois ministères : Éducation nationale (hôtellerie, mécanique, agro-équipement), Transition écologique (cultures marines), Agriculture (aquaculture, horticulture, paysage). En particulier, les enseignants de la formation aquacole ont conduit de 2004 à 2019 un important projet européen avec leurs partenaires norvégiens et tchèques, soutenu par l’agence nationale Erasmus+, et articulé autour de l’aquaculture durable et des enjeux alimentaires présents et à venir. Un autre acteur essentiel de ce partenariat est l’ONG APDRA, qui travaille sur le développement et la promotion d’une pisciculture durable, notamment au travers d’activités piscicoles dans les rizières de bas-fond. APDRA est reconnue pour ses résultats, comme l’illustre son partenariat historique avec le CIRAD.

 

L’EPL de Guérande a sa place

Dès septembre 2021, une première réunion s’est tenue entre le lycée de Guérande (représenté notamment par son directeur, qui à cette

occasion a manifesté son souhait d’impliquer activement l’établissement dans le projet), l’ONG Univers-Sel et le SRFD, à l’écoute d’un projet qui s’intègre pleinement dans l’axe stratégique « Afrique » de la mission de coopération internationale portée par la DRAAF Pays de la Loire et dans le cadre du projet régional de l’enseignement agricole. Les échanges ont confirmé l’intérêt de mener un travail conjoint de recherche et d’expertise, afin d’évaluer le potentiel technique de développement de la pisciculture dans les rizières de mangrove. Ils ont aussi naturellement abouti à la conclusion de la nécessité de la conduite d’une mission commune sur site. Cette mission s’est donc concrétisée en octobre 2022.

Paysage de riziculture de mangrove en Guinée-Bissau

L’expertise vient aussi du CFA

C’est Jordan Bellier, formateur en aquaculture sur la partie CFA, qui y a participé au nom de l’établissement. Les objectifs étaient clairs : rencontrer des producteurs de riz en mangroves et observer leurs pratiques de pêche ; évaluer les possibilités techniques pour permettre une activité piscicole à partir des structures en place ; identifier les poissons présents et évaluer leur capacité d’adaptation à de la pisciculture traditionnelle (poly ou monoculture, possibilité d’obtention d’alevins ; évaluer l’intérêt porté par les populations locales au développement de la pisciculture ; confirmer l’intérêt de la filière rizipiscicole en termes d’aménagement du territoire rural, de gestion de l’eau, d’accroissement de la production agricole, de structuration et de développement de l’emploi (notamment féminin) et des circuits de distribution des produits.

Le déroulement de la mission a, en premier lieu, montré une forte demande des riziculteurs locaux en termes d’apprentissage de techniques piscicoles, dans le sens d’une production diversifiée : des plus petits spécimens, destinés à la confection de la sauce pour le riz, et des plus gros, destinés à la vente. Afin d’aller dans cette direction, il a donc aussi été évoqué la nécessité d’accueillir sur le site du lycée Olivier Guichard les acteurs guinéens du projet, c’est-à-dire les partenaires d’APDRA et bien sûr les agriculteurs, dans la perspective de la mise en place d’actions de formation continue dans le domaine de la pisciculture continentale : apports sur les bases biologiques et techniques de reproduction, d’alevinage et d’élevage de poissons d’eau douce.

Les BTSA sur le chemin des écosystèmes de mangrove

Mais d’autres pistes de coopération sont aussi à l’étude, impliquant les apprentis du BTSA aquaculture de l’établissement de Guérande : dans le cadre du MIL du nouveau référentiel, les étudiants travailleront sur les pistes d’amélioration de la productivité piscicole dans les écosystèmes des rizières de mangrove. En ce sens, la faisabilité d’un voyage d’études pourrait être bientôt envisagé, avec comme objectif un volet pratique d’aide à la réalisation d’une mini-écloserie. Mais toutes les options sont ouvertes, selon les besoins, attentes et évolutions du projet Deduram, dont le lycée professionnel de Guérande pourrait  devenir un véritable partenaire dans un avenir proche.

Crédits Photo – tête d’article : ONG Univers-Sel, Femme dans les rizicultures de mangrove

Contacts :

Julien Pichon, chargé de coopération internationale en DRAAF-SRFD Pays de la Loire, julien.pichon@educagri.fr

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr