Des lycéens Coréens découvrent l’agriculture française

16 lycéens coréens découvrent l’agriculture française à travers la visite des exploitations et ateliers de transformation de 3 établissements de l’enseignement agricole français

L’Ambassade de Corée en France a demandé à la Direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (Bureau des relations européennes et de la coopération internationale) de l’aider à organiser un voyage d’études pour seize élèves de la seconde à la terminale en lycées agricoles de l’académie de Gyeongnam, en Corée du Sud et accompagnés de 3 professeurs et de la rectrice de leur académie. Cette première visite avait pour objectif de faire découvrir l’agriculture française aux élèves les plus méritants qui ont été sélectionnés par un concours.

A son arrivée, le 22 novembre 2023, la délégation a été accueillie à la Maison de Corée de la Cité universitaire Internationale de Paris. L’attaché à l’éducation de l’Ambassade, Monsieur Kangwoo YOON a tout d’abord présenté les différences entre les systèmes scolaires français et coréens. Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale du Ministère français de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a complété par une présentation détaillée des particularités et forces de l’enseignement agricole français : des formations en lien direct avec le milieu professionnel ; l’apprentissage et l’alternance ; des enseignements mis en pratique au sein même d’exploitations et d’ateliers de transformation puis pendant des stages…

Présentation de l’enseignement agricole, sous tutelle du MASA et illustration des atouts du système de formation

Mieux comprendre le système français

Pendant la séquence de questions-réponses qui a suivi, les élèves ont voulu savoir quelles étaient les productions phares de l’agriculture française. L’occasion de leur répondre que les établissements qu’ils allaient visiter ont été choisis pour leur montrer un échantillon de la grande diversité de l’agriculture française, adaptée à différentes conditions naturelles et que les lycées et leurs enseignements sont ancrés dans leur territoire.

Une question sur le futur de l’agriculture a été l’occasion de faire le parallèle entre l’érosion de la démographie agricole, en France, comme en Corée et d’insister sur l’importance de la formation agricole dans le renouvellement des actifs agricoles dans les deux pays.

Interrogés sur leur choix de carrière dans le domaine agricole, les élèves ont répondu vouloir participer à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, être innovants dans la recherche de solutions contre le changement climatique et participer à une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Après cette introduction en salle, le voyage a commencé avec une découverte grandeur nature d’un échantillon de la France agricole à travers la visite de trois établissements.

A l’école d’horticulture du Breuil en région parisienne, en visitant les parcelles expérimentales mises en place par les élèves, la délégation a pu discuter avec les jardiniers et les professeurs encadrant des travaux pratiques. Les jeunes coréens ont ensuite été impressionnés par la bibliothèque et en particulier par des livres d’horticulture du 16ème siècle. Le point culminant de cette étape a été le dialogue organisé par un professeur avec des étudiants de 1ère année de BTSA pendant lequel les jeunes ont échangé sur leur futur, le changement climatique, les particularités des agricultures de leur pays et ont échangé des contacts, après avoir fait les selfies d’usage.

Quelques impressions à chaud des élèves

J’ai été très impressionnée par l’aménagement paysager de l’école où chaque élève peut travailler sur quelque chose de différent, dans des parcelles expérimentales individuelles.

J’ai particulièrement apprécié que l’école dispose d’un grand jardin ouvert au public où les élèves acquièrent les compétences et les connaissances nécessaires à la gestion d’une véritable exploitation agricole en effectuant des travaux pratiques, et pas seulement théoriques. » « C’est un paysagiste professionnel qui donne les cours pratiques !

Le fait que l’école ait une longue histoire et conserve des manuscrits du XVIe siècle montre qu’elle prend la tradition très au sérieux.

A l’Établissement d’enseignement agricole d’Amboise – Chambray-les Tours en Touraine, la visite a permis de présenter l’atelier hippique, l’apiculture et le verger puis d’expliquer toute la fabrication du vin, des vignes au chai, avec un passage dans la boutique en circuit court du lycée pour une dégustation de jus de raisin.

La formation vue par les élèves coréens

J’ai retenu que, contrairement aux écoles coréennes où les élèves doivent étudier tout type de cultures, les étudiants français peuvent se spécialiser en viti-viniculture par exemple et l’étudier en profondeur. L’atout c’est qu’ils peuvent apprendre de manière professionnelle, dans un grand vignoble qui appartient à l’établissement.

J’ai été impressionnée par le fait que l’école vende du vin produit par les élèves eux-mêmes.

J’ai apprécié la façon dont l’école a utilisé les caractéristiques locales pour fournir un enseignement pertinent et comment elle pratique l’agroécologie qu’elle enseigne.

Vergers de pommes du lycée du Pays de Bray, Domaine de Merval, en Normandie

La 3ème étape au lycée du Pays de Bray –  domaine de Merval, en Normandie a fait découvrir à nos invités les vergers de pommes et leur transformation en cidre, un troupeau de vaches dont le lait est transformé dans la fromagerie du lycée et un système d’agro-arbo-api foresterie. Le chef d’exploitation a insisté sur l’engagement dans l’agriculture biologique qui est enseignée et mise en pratique, avec les apprenants, dans la conduite du troupeau et de l’exploitation. Les formations dans le domaine du service à la personne ont également été mises en avant.

Ce qu’ont retenu les jeunes coréens

J’ai été impressionné par la vaste zone de pâturage de l’école ainsi que par les efforts déployés pour déplacer le pâturage toutes les deux heures afin de s’assurer que les vaches sont nourries avec de l’herbe fraîche et verte. J’ai trouvé que les vaches avaient l’air décontractées, comme celles que j’avais vues dans les fermes en Allemagne. J’ai ainsi réalisé que l’environnement pouvait être le facteur le plus important pour le bien-être des animaux.

L’enseignement et le fonctionnement de l’établissement est axés sur la qualité et l’engagement en faveur de l’agriculture durable, cela semble évident.

C’est passionnant de découvrir l’ensemble du processus, de la traite à la vente en passant par la transformation, avec le souci du détail qui préside à la fabrication d’un bon fromage. Il est intéressant de constater que tous ces processus sont traités dans le cadre de cours pratiques.

Incroyable que le château, qui abritait autrefois des nobles, ait été transformé en école !

De son côté, un proviseur accompagnateur confie que ces visites lui ont permis de commencer à réfléchir sur l’insertion territoriale de son établissement et des liens à établir avec les collectivités territoriales. Et une professeure avoue que ce voyage l’a fait réfléchir au rôle des enseignants dans l’agriculture durable.

De belles découvertes à rapporter en Corée et peut-être des pistes de partenariats à ouvrir entre lycées agricoles français et coréens pour la suite.

Lire aussi l’article De la Corée du Sud à la France : une visite surprenante pour les jeunes de l’enseignement agricole

Photo de tête d’article  : Découverte d’un livre d’horticulture du XVIème siècle

Contact : Anne-Laure ROY, Chargée de mission Maghreb, Asie, Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




Du yack au mérinos

Une délégation présidentielle venue de Mongolie en visite à la Bergerie Nationale de Rambouillet le 12 octobre 2023.

La Direction générale de l’enseignement agricole – Ministère de la l’agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) a accueilli la délégation dans le cadre d’une visite de haut niveau entre les présidents de la République de Mongolie et de la France. Anne-Laure Roy, qui représentait la DGER pour l’occasion s’est fait l’écho de la satisfaction que cet accueil ait lieu dans un des 804 établissements sous tutelle du MASA, répartis dans des territoires diversifiés et couvrant toutes les filières représentatives de l’agriculture française.

La visite de la bergerie nationale de Rambouillet a été l’occasion de montrer le savoir-faire des établissements agricoles français qui allient enseignements théoriques et pratiques dans les domaines de la production, transformation, agroéquipement, commercialisation, préservation de l’environnement et du service aux personnes en milieu rural.

La délégation tenait beaucoup à visiter la Bergerie Nationale dans le cadre de la révolution agricole qui s’opère actuellement dans le pays. La directrice Mme Lescoat a présenté l’histoire et les missions de ce pôle de formation qui accueille 400 jeunes sur des formations en productions animales, métiers du cheval et agriculture. Puis elle a insisté sur quelques éléments patrimoniaux remarquables, témoins de la ferme expérimentale créée par Louis XVI.

le conseiller agricole du Président mongole observe la finesse de la qualité de la laine Merinos.

Le conseiller en immersion dans le troupeau de béliers merinos

Gérald Roseau, directeur de l’exploitation a pris le relais pour présenter le projet de l’exploitation servant de support aux formations en respectant les principes de l’agroécologie et tourné vers l’autonomie fourragère. Il a expliqué la conduite du troupeau de vaches laitières en agriculture biologique dont tout le lait est transformé sur place et vendu en circuit court. La présentation du troupeau des béliers mérinos, géré en conservatoire de la race depuis 1786, a suscité un intérêt particulier pour la qualité de sa laine, ainsi que pour les croisements effectués avec des brebis romanes pour l’amélioration de la production de viande.

Concernant le pôle formation, plusieurs membres de la délégation ont été spécialement intéressés par l’organisation de la scolarité en apprentissage et le fait que les jeunes soient rémunérés et également internes dans l’établissement.

Pour clôturer la visite, une dégustation a permis d’apprécier les fromages de la Bergerie Nationale élaborés sur place.

La visite du moulin qui transforme 100 kg de céréales en farine par heure et qui stabilise la valorisation des grandes cultures a également retenu l’attention des visiteurs.

Des cadeaux ont été échangés à l’issue de la visite.

A travers cette visite, l’enseignement agricole a été heureux de partager son expertise avec la Mongolie sur des sujets  d’intérêt commun (élevage laitier et transformation laitière, production et transformation de céréales, valorisation des qualités lainières du Mérinos, élevage équin…)

Suite à cette visite, les établissements d’enseignement français et mongols vont continuer à explorer les possibilités d’organiser la mobilité réciproque d’apprenants au sein de leurs différentes filières de formation.

Légende de la photo de tête de l’article : Chimiddorj Davaabayar, conseiller agricole du Président de la République mongol accompagné de plusieurs entrepreneurs mongols, entouré de Elisabeth Lescoat directrice de la Bergerie Nationale, Gérald Roseau directeur de l’exploitation, Anne-Laure Roy chargée de mission Asie au BRECI/DGER et Anne-Caroline VINET chargée de coopération internationale DRIAAF/ IDF

Rédaction de l’article par Anne-Caroline VINET chargée de coopération internationale DRIAAF/ IDF

Contact : Anne-Laure Roy, chargée de mission Asie-Pourtour Méditerranéen – Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – DGER-MASA – anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




Jumelages franco péruviens

6 jeunes étudiants péruviens, en stage découverte dans 3 établissements de l’enseignement technique et agricole français, illustrent le jumelages des lycées français avec leur homologue péruviens.

Dans le cadre du dispositif Fonds de solidarité pour projets internationaux innovants (FSPI) porté par l’ambassade de France au Pérou en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), sur la thématique des enjeux de l’alimentation durable et de la souveraineté alimentaire, 3 jumelages d’écoles franco-péruviens sont en train de se concrétiser en Nouvelle-Aquitaine.

Les 3 Lycées de l’enseignement agricole : les Sicaudières- Bressuire, Coulounieix-Chamiers de Périgueux et le lycée privée Jean Errecart de St Palais ont accueillis du 19 septembre au 11 octobre 2023 des binômes de jeunes péruviens issus des écoles rurales du MINEDU, Ministère de l’Education Péruvien.

Les 6 jeunes péruviens, accompagnés de leur enseignant, ont vécu leur première expérience de mobilité en territoire français. Ils sont issus de deux régions distinctes, Junin et Piura. Au Pérou, ils suivent une formation agricole axée sur les productions animales et végétales. L’immersion dans les établissements agricoles français leur permet de mieux appréhender le monde agricole et de découvrir les formations de l’enseignement agricole technique et supérieur français dans les domaines de la production animale, végétale et de la transformation. La pratique sur les exploitations des établissements, les visites techniques en lien avec l’alimentation durable et la souveraineté alimentaire ainsi que les visites touristiques territoriales et la participation à des cours sont une ouverture pour acquérir de nouvelles compétences enrichissantes. Ils partageront assurément à leur retour leurs expériences avec toute leur communauté.

Ces échanges ont positivement impacté la communauté éducative des établissements français et  ont déclenché de futures mobilités de jeunes vers le Pérou.

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine – magali.loupias@educagri.fr




Un Colombien chez les Ch’tis

Un Colombien, en service civique au campus de Wagnonville, vit une expérience unique de découverte des pratiques agroécologiques et de la vie de l’établissement agricole qui l’accueille.

Mi estancia como voluntario en Francia, en solo un mes ha sido una experiencia única y enriquecedora, cada momento de interacción con las personas es un aprendizaje mutuo de cultura e idioma, lo cual para mi es gratificante y me entusiasma a cada día seguir compartiendo y enseñando mi país y de igual forma aprendiendo, en el poco tiempo que llevo he logrado adaptarme de una buena manera al lugar y es gracias a las personas con las que interactuó, las cuales son muy amables en cada momento haciéndome sentir muy cómodo, hasta el momento solo tengo palabras de agradecimiento con cada uno de ellos. – Témoignage de Roberto Arturo Correa Jaramilla, à Douai, le 3 avril 2022

Dans le cadre des projets de coopération avec le Service National d’Apprentissage (SENA), le Réseau Amérique latine de l’enseignement agricole a proposé à l’EPL de Douai, expérimenté dans l’accueil de plusieurs jeunes brésiliens en Service Civique, d’accueillir Roberto Arturo Correa Jaramilla, jeune colombien issu du centre SENA de Buga (région de la Vallée du Cauca), pendant 10 mois.

Roberto Arturo Correa Jaramillo, diplômé d’un diplôme équivalent au BTSA français en ressources naturelles, exprime dans son témoignage son grand enthousiasme pour cette expérience unique et enrichissante. Pour lui, chaque moment partagé est un apprentissage linguistique et culturel très gratifiant. Il remercie toutes les personnes qui lui ont permis de s’intégrer rapidement.

Approche agroécologique par la formation

Roberto est un jeune très motivé qui a clairement manifesté son intérêt et sa grande curiosité à découvrir l’approche agroécologique dans les pratiques productives françaises et à s’investir également dans les activités culturelles de l’établissement, faisant preuve d’une grande appétence.

Pour cela, il aura pour missions d’appuyer la communauté éducative dans l’organisation et la préparation du 7ème Forum Franco Brésilien prévu en France en 2023 sur la thématique « Le rôle de l’humain et des sciences dans les transitions agro écologiques et sociales ». Il travaillera sur la méthodologie du forum dans le but de transférer ses savoirs dans les centres Sena à son retour en Colombie . Il sera l’ambassadeur de ce projet en Colombie. En effet, son établissement sera invité à participer au forum franco-brésilien.

A la découverte des produits français

Par ailleurs, il s’investit avec engouement dans ses apprentissages sur le « produire et consommer autrement » en participant activement à la fabrication de la bière et du fromage, les deux produits phares de l’EPL. C’est avec intérêt qu’il découvre tout le processus de fabrication de la bière sous l’œil aguerri du chef d’exploitation, brasseur passionné. Dans les prochains mois, il pourra se familiariser avec la fabrication du fromage et porter son attention sur les différents étapes d’élevage : caillage, égouttage, moulage et salage et enfin affinage.

L’ornithologie, une passion à partager

Enfin, plus proche de sa formation, il accompagnera une classe dans un projet de création d’une mare dans la prairie humide de la réserve de Wagnonville pour étudier sa biodiversité . Passionné par les oiseaux, il fera un catalogue de ces vertébrés à plumes présents sur la réserve et il aura l’occasion de présenter les espèces endémiques, évoluant dans sa région du Cauca.

Outre sa participation dans les différentes activités, toute la communauté éducative bénéficiera des animations qu’il mènera aussi autour d’ateliers interculturels de découverte de la Colombie.

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr