Mieux connaître pour échanger avec l’île d’émeraude

Les deux gouvernements français et irlandais construisent des projets de partenariats d’échanges de personnels entre des établissements de formations agricoles des deux pays, dans un cadre plus global d’accords signés depuis 2021.

En effet, sous le volet coopération et dans l’objectif de « mieux se connaître » au sein du dit partenariat, il a été décidé que les différents ministères mettraient en place des échanges de fonctionnaires dans un cadre flexible et adapté aux besoins et capacités des services. C’est donc dans ce cadre que des échanges réguliers ont lieu, notamment avec le College of Horticulture de Dublin mais aussi avec le Dundalk Institute of Technology.

Système de l’enseignement agricole à l’irlandaise

Mais il convient de savoir comment est organisé l’enseignement agricole en Irlande. Il n’y a

Rencontre avec l’Ambassadeur de France en Irlande, M. Vincent Guérend

pas proprement dit de lycée agricole irlandais. La formation agricole est accessible après l’équivalent de notre baccalauréat, elle peut être dispensée dans des établissements agricoles à 100% pour les niveaux 5 – 6 – 7  (comparable au système français du CAPA au Bac Pro pour adultes pour les niveaux 5 et 6 Irlandais) dans le réseau Teagasc ou encore dans trois établissements privés et également dans des instituts technologiques pour les niveaux 7-8-9 (correspondant au BTSA / Licence pour le niveau 7 et l’équivalent d’une Licence+ pour le niveau 8 ainsi qu’au Master pour le niveau 9) et enfin à l’université.

Le long fleuve de la coopération

La mise en place de partenariats est un long chemin qui se trace  pas à pas. Le premier véritable pas a eu lieu en juillet 2021 avec une présentation de l’enseignement agricole français lors d’une visioconférence qui a réuni les représentant du ministère français mais aussi de nombreux chefs d’établissements et adjoints du réseau de formation agricole irlandais TEAGASC.  Cette rencontre a été suivie d’échanges à l’automne pour déboucher, en décembre, sur une mission en Irlande de l’animateur réseau Royaume-Uni-Irlande de l’enseignement agricole, Frédéric Mesure, accompagnée de Corinne Samouilla, chargée de mission – appui au programme Erasmus+ « enseignement supérieur ».  Cette mission a permis de rencontrer les établissements, de pouvoir identifier leurs atouts et mieux cerner leurs attentes pour la mise en place d’échanges de pratiques et de mobilités de formateurs ou enseignants français. Par la suite, des mobilités de stage de nos apprenants pourront être envisagées. Depuis, d’autres échanges ont eu lieu notamment avec le College of Horticulture de Dublin grâce à des visioconférences permettant le partage de pratiques et la présentation de notre système d’apprentissage.

Perspectives d’échanges

Grâce à la présence de Corinne Samouilla, des discussions ont pu aussi être engagées avec les Instituts de Technologie de Dundalk et de Waterford qui vont permettre, à court terme, la venue d’enseignants irlandais et, à moyen terme, des mobilités académiques complètes ou hybrides d’étudiants.

Un premier travail d’expertise est en cours pour repérer des similitudes entre les formations agricoles des deux pays, le tout dans le cadre de l’intégration des BTSA dans le cursus LMD et l’intégration de la semestrialisation qui rendra plus facile des mobilités académiques. Le volet « stage » n’est pas non plus oublié dans le processus des partenariats.

Dans les mois à venir, des délégations de formateurs irlandais viendront en France et des formateurs, enseignants français devraient se rendre en Irlande à l’automne 2022. Puis, il est prévu de proposer des mobilités de stage pour nos étudiants dès l’été 2023 ainsi que la mise en place de mobilités académiques pour l’année scolaire 2023-2024.

Feicfidh mé tú go luath le haghaidh eachtraí nua

[à bientôt pour de nouvelles aventures]

Contact : Frédéric Mesure, animateur Royaume-Uni/Irlande de l’enseignement agricole, frederic.mesure@educagri.fr

 

Crédit Photographique : Kelly – Paysage d’Irlande, Banque d’images Pexels




YEDODE pour la sécurité alimentaire en Ethiopie

La France et l ‘Éthiopie relance leur coopération vétérinaire. l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse s’engage dans un projet de coopération de la fourche à la fourchette dans le cadre de la filière aviaire.

Le projet YEDODE est né d’une coopération entre l’Éthiopie et la France dans le domaine de la formation supérieure, pour le renforcement de compétences des vétérinaires et techniciens de la filière avicole en Ethiopie.

Vous êtes-vous déjà demandé si les aliments que vous achetez au supermarché sont sûrs ?

Si oui, alors vous n’êtes pas seul. La sécurité des aliments est un problème mondial et l’un des principaux groupes alimentaires qui préoccupe tout le monde est la volaille. Dans le monde, 1 million de personnes souffrent chaque année d’intoxications alimentaires causées par des aliments à base de volaille.

En Éthiopie, l’industrie avicole est en plein essor avec un potentiel rapide de croissance. Mais, une production croissante seule n’est pas suffisante. Les œufs et la viande doivent également être sûrs, ce qui est actuellement un défi, car le système de production reste aujourd’hui traditionnel et manque de normes sanitaires modernes. Une des solutions pourrait être la montée en compétences des personnes professionnelles du secteur et du service public responsable des contrôles sanitaires de la filière : vétérinaires, techniciens de terrain et de laboratoire et éleveurs. Ces mesures pourraient indirectement contribuer à la santé des populations et à l’économie du pays en créant des emplois.

La France est le 4ème producteur et exportateur de poulet en Europe suivant des normes européennes de sécurité sanitaire des aliments. Cependant, l’industrie française de la volaille subit régulièrement des pertes importantes et est actuellement confrontée à de nombreuses épidémies d’influenza aviaire hautement pathogènes depuis 2015, montrant l’importance de monter un niveau d’exigence sanitaire élevé dans le secteur.

Alors, qu’ont-ils en commun ?

Le niveau d’exigence sanitaire et de technicité de la filière requiert le développement et le maintien en compétences des vétérinaires/techniciens et des laboratoires publics/privés. Pour atteindre cet objectif, l’idée est de mettre en place différents types de formation continue et de sensibilisation des formateurs ou professionnels tout au long de la filière avicole (opérateurs de laboratoire, techniciens, vétérinaires, services publics ou privés, alimentation animale, élevage et l’hygiène alimentaire).

C’est ainsi qu’est né le « Chicken Health Project »

Un projet de deux ans dans le cadre de la coopération franco-éthiopienne. Ce dernier vise à renforcer la coopération et les actions déjà initiées entre les entreprises et institutions françaises et éthiopiennes, soit l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, le laboratoire CEVA santé animale, le collège vétérinaire éthiopien de Debre Zeit CVMA. Ainsi, cette coopération vise à élargir le champ de la sécurité sanitaire des aliments à l’ensemble de la chaîne de valeur – de la fourche à la fourchette, de l’alimentation animale à la commercialisation des produits alimentaires mais aussi soutenir les capacités d’analyses locales.

Ainsi, « Chicken Health Project » posera les piliers d’une coopération académique et économique durable dans le domaine de la sécurité sanitaire des élevages et des aliments avec également une feuille de route pour une « coopération franco-éthiopienne en matière de sécurité alimentaire ».

Calendrier du projet pour l’ENVT (Ecole Vétérinaire Française de Toulouse)

 

Les projets internationaux de l’ENVT

Contacts : Pauline MICHEL – IHAP-ENVT – Ingénieur Pédagogique – Projet YEDODE Ethiopie, pauline.michel@envt.fr

Sabine DIDIERLAURENT – Directrice adjointe · France Vétérinaire International ENSV-FVI, sabine.didierlaurent@vetagro-sup.fr

Rachid BENLAFQUIH – BRECI chargé de mission Afrique, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




L’aventure du vivant en 2020 avec le Sénégal, cap sur 2021…

En 2020, les quotidiens ont été bousculés jusque dans les méthodes de travail avec la pandémie COVID-19. La coopération internationale n’a pas dérogé à cette réalité. Au Sénégal, le programme des activités pour l’enseignement agricole a dû être révisé avec de nombreux reports. Cependant, les efforts consentis par les équipes françaises et sénégalaises ont permis la réalisation d’ateliers en virtuel de co-construction de curricula avec le cluster-horticulture, des instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP) ou encore l’école normale supérieure d’enseignement technique et professionnel.

Le renforcement de la professionnalisation des licences pro agroéquipement, AgroTIC et agriculture biologique et écologique s’est poursuivi dans le cadre du Campus franco-sénégalais. A aussi été lancé avec l’École Inter-États des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (EISMV) le projet intitulé « Professionnalisation des Para Professionnels Vétérinaires ».

Visite de M. l’Ambassadeur de France, lors de l’AgroBootCamp en Casamance (Sud-Ouest du Sénégal)

De nouvelles initiatives soutenues par l’Ambassade de France sont aussi à noter avec la première édition du Prix ALIMENTERRE dans le cadre du festival éponyme, un AgroBootCamp organisé pour la première fois au Sénégal (semaine intensive de formation auprès d’une quarantaine d’agripreneurs agroécologiques de la sous-région), des renforcements de capacité pour plus de 900 femmes productrices et transformatrices dans la continuité de nourrir, instruire, entreprendre tout en sensibilisant aux gestes barrières pour préserver la santé ou encore le lancement des stages ruraux pour quinze jeunes sénégalais désireux d’améliorer leurs pratiques ou d’en découvrir de nouvelles durant deux mois auprès de leur famille d’accueil dans un autre département que le leur.

2021 devrait voir se réaliser la formation de formateurs et de directeurs pour les ISEP, les clusters (horticulture/aviculture) et l’Université du Sine Saloum El Hâdj Ibrahima Niass (USSEIN). Seront aussi co-élaborés entre français et sénégalais d’autres curricula et des offres à des appels à projets (cf. Partenariats avec l’enseignement supérieur africain » (PEA), Campus franco-sénégalais, etc.), en souhaitant qu’elles déboucheront sur leur mise en œuvre.

Viendront aussi une étude sur l’installation des jeunes agriculteurs, des films sur la formation et l’entreprenariat en agriculture, des évènements pour promouvoir les Alumni, un outil d’aide à la décision en politique publique de la formation agricole et rurale au Sénégal…

Une année enthousiasmante en perspective, qui contribuera à pérenniser les partenariats existants et à en créer de nouveaux…

 

Légende de la photo de tête de l’article : Renforcement de savoir-faire des femmes transformatrices à l’ISEP de Matam (Est du Sénégal) – atelier de production de jus de bissap 

Contacts :

Maryline Loquet, Ambassade de France au Sénégal, maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr