La Colombie en équipe France

Une délégation du ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt a organisé une mission pour rencontrer ses homologues Colombiens en septembre 2024 afin d’initier un projet d’envergure sur l’Appui à la réforme rurale, intégrant également les questions de formation.

Dans le cadre d’un projet Fond Equipe France FEF «Appui à la réforme rurale intégrale» en Colombie (ARRIC), une délégation du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt (MASAF), composée de M Benoît Assémat, du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), Mme Marie Cambo, de la Direction Général de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), M Gerardo Ruiz, de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER), Mme Magali Loupias, co-animatrice du réseau Amérique latine de l’enseignement agricole et de M Alexandre Martin, Conseiller agricole à l’Ambassade de France au Mexique (avec compétence sur la Colombie), s’est déplacée en Colombie du 17 au 27 septembre 2024. Une mission qui s’est déroulée en deux étapes.

Une première étape de la mission est basée sur Bogotà et est organisée par l’Ambassade de France. La mission a permis de réunir tous les acteurs des différentes institutions engagées dans ce FEF et ainsi de mieux comprendre leurs attentes : Ambassade de France en Colombie, MASAF, Ministère de l’agriculture et du développement rural (MADR), Agence de développement rural (ADR), Agrosavia (équivalent d’INRAE) et le CIRAD.

Elle a permis surtout de mieux comprendre l’enjeu de la politique gouvernementale colombienne sur la réforme agraire et les attentes des organisations paysannes, indigènes et afroamérendiennes. Par ailleurs, dans le cadre de la Cop 16, la délégation française a été invitée à participer au VI Congrès sur l’agroécologie pour partager son expérience en termes de politique de transitions agroécologiques.

L’ARRIC, intégré dans la politique colombienne

La réforme rurale est un pilier central du processus de paix en Colombie, comme moyen de mettre fin au conflit armé interne, et en constitue le chapitre I de l’accord de paix de 2016 signé avec la guérilla des FARC-EP. Le Président Gustavo Petro en a fait une priorité de son mandat et la France s’est engagée au plus haut niveau à travailler avec le Colombie sur ce sujet.

Dans ce contexte, un dialogue a été mené avec le ministère de l’agriculture colombien depuis 2022 et a conduit à l’élaboration d’une feuille de route entre les Ministères de l’agriculture des deux pays (en cours de signature) et à la co-construction d’un projet sur financements du Fond-Equipe-France (FEF), associant étroitement les deux ministères.

Pourquoi monter un FEF ?
La Colombie et la France signent un protocole d’accord d’un million d’euros pour renforcer la réforme rurale intégrée

L’objectif global de ce FEF est d’accompagner le gouvernement colombien à réussir la mise en œuvre de la réforme rurale intégrale. Ce projet d’1 million d’euros se structure en 3 composantes, la première consiste à renforcer le système colombien de formation, de conseil et d’innovation agricoles, en mettant l’accent sur la transition agroécologique.

Par ailleurs, il est essentiel de renforcer l’associativité et le travail coopératif rural avec des mécanismes de politique publique pertinents et adaptés, encourageant la production de produits frais et transformés.

Enfin, le troisième objectif est de promouvoir l’articulation, la visibilité et la participation des acteurs publics et privés pour la construction de politiques publiques en faveur de l’agroécologie.

Le projet associe le MASAF (DGER, DGPE) et il est mis en œuvre par FranceAgriMer et Agronome Vétérinaire Sans Frontières AVSF, sous la supervision de l’Ambassade de France.

Une deuxième étape, organisée le Service national d’apprentissage (SENA) et l’organisation paysanne ASPROCIG, a permis à la délégation de visiter deux départements de la Colombie : la région de Bolivar en lien avec le développement du projet FEF et celle de Magdalena plus spécifiquement pour la mise en place de partenariat pédagogique et technique. Cette étape a permis de visiter deux établissements de formation professionnelle agricole du SENA, de rencontrer l’organisation ASPROCIG et de visiter cinq exploitations agricoles des membres de l’organisation, menant des activités tournées vers l’agroécologie.

Dans la région de Magdalena, en plus de la visite du centre Sena acuicola y agroindustrial Gaira, il a été planifié une rencontre avec des responsables des parcs naturels nationaux de la région.

Cela a été l’occasion de rencontrer les nouveaux acteurs du SENA très engagés dans la coopération avec la France, de visiter les installations des établissements, d’échanger avec les équipes de direction, les enseignants et les apprenants. Ceci a permis de recueillir des informations sur les partenariats antérieurs, d’identifier des éléments à améliorer dans la mobilité des apprenants colombiens en France.

Des colombiens en immersion

 

Dans le cadre des partenariats franco-colombiens, signés depuis 2016, entre les lycées agricoles du MASAF et des centres éducatifs du Service National de l’Apprentissage (SENA) en Colombie, 36 apprentis ont été accueillis dans des lycées agricoles français de différentes régions. Ces étudiants, issus de familles défavorisées, proviennent des plusieurs régions colombiennes, dans un soucis de diversité géographique.

Tous les membres de la délégation française, aux côtés des collègues de l’Ambassade de France, ont pu participer à la journée d’accueil et de préparation au départ des apprentis, organisée par le SENA à Bogota. Cela a été une belle opportunité pour échanger avec les jeunes, entendre leurs attentes et leur inquiétudes par rapport à cette mobilité en France.

Les Lycées français de Fontlabour à Albi, Subdray à Bourges, Auzeville à Toulouse, Montmorot, Montargis du Chesnoy, Libourne Montagne à Bordeaux, Théza à Perpignan, les Campus des Pouilles à Angers, de Saint François la Cadène à Labège, du Buat à Maule, la MFR de Dax Oeyreluy, les Instituts François Marty à Monteils, Jean Errecart de Saint Palais, les lycées de Bonne Terre à Pezenas, de La Touche à Ploermel, Giel Don Bosco de Giel, de Tournus et de Savy Berlette, et un viticulteur béarnais ont manifesté leur intérêt pour ce projet d’accueil, qui a lieu pour la troisième fois, reflet de l’engagement des établissements des deux pays.

Journée de préparation au départ

C’est pour tous les apprentis colombiens la première expérience de mobilité en France. Ils sont tous en immersion dans les établissements agricoles pour mieux appréhender le monde agricole et découvrir les formations de l’enseignement agricole technique et supérieur français. Ils sont aussi en exercice pratique sur les exploitations des établissements, ils participent à des visites techniques et touristiques, assistent à des cours, participent aux activités socio-culturelles du lycée et ils partagent la vie culturelle avec les jeunes étudiants français.

Des échanges qui vont aussi impacter la communauté éducative des établissements français et qui vont déclencher de futures mobilités, cette fois-ci, en Colombie.

Lire aussi l’article Colombia y Francia suscriben memorando por un millón de euros para fortalecer la Reforma Rural Integral

Magali LOUPIAS, animatrice du Réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr




Steppe by steppe

Parcourir les steppes de Mongolie intérieure, cette immense région autonome de Chine, afin de diagnostiquer les systèmes de formation permettant de devenir éleveur bovin allaitant : voici quel a été le challenge durant 1 semaine pour 3 experts de l’enseignement agricole, accompagnés du référent du réseau national Chine.

 

Que ce soit pour Sylvain Chanéac, directeur de l’exploitation de l’EPL de Dax où il y élève des Blondes d’Aquitaine ou Jocelyn Brichet, directeur de l’exploitation de l’EPL de Châteauroux et ses Charolaises, la réalité de la gestion d’un élevage bovin allaitant fait partie de leur quotidien.

Des experts français connaissant le terrain


Des experts sur le terrain

L’une des missions principales de Xavier Bordenave, inspecteur des exploitations agricoles et des ateliers technologiques à la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) et troisième expert de la mission, est l’accompagnement des directeurs d’exploitation d’établissement agricole. Il a donc une connaissance fine des pratiques qui fonctionnent et de celles qui pénalisent au sein des fermes pédagogiques.

Pour ces trois experts, la mission confiée par la DGER et le pôle Agro de l’ambassade de France en Chine était simple : il fallait revenir de Chine avec la vision de comment les éleveurs bovins chinois étaient formés et par qui. Il s’agissait également d’identifier des pistes de coopération entre établissements chinois et français, en lien avec les besoins du terrain. En parallèle à ces objectifs, ils ont aussi travaillé pour la filière française en faisant un état des lieux des exploitations bovines qu’ils ont visitées.

Une mission qui a su attendre

Dans l’histoire récente de la coopération agricole franco-chinoise, des projets de recherche avaient eu lieu entre 2010 et 2015. Malheureusement, comme parfois dans la coopération internationale, la convergence des intérêts n’est pas suffisante pour que ces actions ne mènent à une relation pérenne de partenariat.

Le temps est passé, les vaches ont grandi et la Chine a réveillé son fort intérêt pour la viande bovine à la fin des années 2010, après avoir subi des pertes énormes dans le porcin, en lien avec la peste porcine africaine.

Dès lors, en juin 2020, le pôle Agro de l’ambassade de France à Pékin accompagné de FranceAgrimer a constitué un consortium français pour éviter les écueils passés et avancer en groupe sur le marché chinois. Ce consortium, composé d’entreprises de génétiques, de bâtiments, et d’alimentation accueille aussi la DGER. En effet, la longue histoire de la filière bovine en France a toujours été accompagnée par des formations de qualité à destination des éleveurs. Côté empire du milieu, la région autonome de Mongolie intérieure a été désignée comme zone pilote pour l’essor de l’élevage bovin allaitant. Fort du plus grand cheptel bovin du pays et de prairie à perte de vue, l’élevage y est déjà roi.

Des webinaires ont été organisés, des réunions de travail en visioconférence ont eu lieu, mais le Covid avait fermé les frontières de la Chine. Sans l’étincelle qui se crée lors des rencontres humaines et qui fait brûler le feu de la coopération, difficile de pouvoir avancer.

Malgré tout, d’un point de vue institutionnel, un cap a été franchi en avril 2023, avec la signature d’un arrangement administratif sur la coopération dans le bovin allaitant au niveau ministre entre les deux pays.

Le cadre était dès lors posé : il fallait se rendre sur le terrain pour comprendre en réel, quels étaient les moyens chinois à disposition pour faire de la formation, et surtout, quelle étaient les pratiques et modèles d’élevage.

C’est pourquoi le référent du réseau Chine de l’enseignement agricole, avec le soutien des financements de la DGER gérés par FranceAgrimer, s’est employé à organiser une mission d’experts en septembre 2024, appuyé par le réseau CEFAGRI pour le recrutement, et par les conseillers aux affaires agricoles à Pékin pour les contacts sur place.

Un programme dense, professionnel et pédagogique

 

A peine 2h après leur arrivée en Chine, les experts étaient à l’ambassade de France afin de rencontrer la Direction des Sciences et Technologies du Ministère de l’Agriculture et des Affaires Rurales (MARA) de la Chine. Ils ont pu leur présenter leur mission, leurs attentes et leurs objectifs. Côté MARA, ce fut l’occasion de présenter la nouvelle référente sino-française et de préparer le futur Comité de pilotage de l’accord cadre franco-chinois sur la formation professionnelle agricole.

Le lendemain matin, très tôt, direction la gare Nord de Pékin pour prendre le TGV chinois et filer à 300 km/h à travers les steppes direction Hothot, la capitale de la région autonome mongole.

Les premières fermes …

 

Après un déjeuner d’affaire avec Business France, la mission a fait sa première visite d’exploitation chinoise de la semaine. Rendez-vous chez Weixu Biotechnology, une ferme de 2000 vaches, qui a sur site, un laboratoire prélevant le sang bovin pour la fabrication de médicaments (vaccins humains et animaux et gouttes pour les yeux), un espace dédié au prélèvement d’embryon et de semence, un abattoir et de nombreux bâtiments d’engraissement. Les races présentes sur site sont des Wagyu, Angus et Holstein. Quand les experts ont souhaité savoir pourquoi ces deux premières races, ont leur répondit que, selon eux, c’était les meilleurs pour le persillé, mais qu’ils étaient prêts à faire des essais sur d’autres races si besoin.

Mis à part le chef de production et le gérant de l’entreprise, aucun employé n’avait suivi de formation initiale dans l’élevage. Les seules formations, qui étaient dispensées au sein de l’entreprise, venaient des fournisseurs et du personnel en interne.

Suite à cette visite, direction une deuxième exploitation de type naisseur engraisseur en race Simmental avec un peu de croisement sur de la Charolaise et de la vache jaune chinoise. C’est une autre dimension et une autre structuration qui nous a été présenté. Existant sous la forme de ce qui ressemble à un GAEC en France, cette exploitation sera la seule visitée qui ne bénéficie pas de subvention étatique.

A travers les discussions avec l’un des associés et la visite, les experts ont été surpris des critères de sélection qu’utilisait l’agriculteur (tête blanche) et aussi du manque d’aisance d’un de ses salariés dans la manipulation animale.

… et les premiers établissements de formation !

Le mercredi matin, pendant que Xavier Bordenave présentait l’enseignement agricole français au séminaire de lancement de l’arrangement administratif franco-chinois sur le bovin allaitant, les autres missionnaires se sont rendus au sein de l’Institut de l’élevage de Mongolie intérieure.

Cet institut de recherche qui emploie 560 personnes dont 167 doctorants est composé de 15 départements dont un dédié à l’élevage. Les chercheurs y mènent diverses expérimentations ayant pour vocation finale la vulgarisation et la diffusion auprès des agriculteurs locaux. Les formations qu’ils prodiguent vont de 1 jour à 1 semaine.

Ils ont notamment présenté à la délégation française un logiciel de suivi du troupeau ovin ou bovin permettant d’emmagasiner et analyser de nombreuses données sur l’exploitation et la conduite de l’élevage.

C’est lors de cette réunion que les experts ont aussi pu avoir la réponse à la question « qui forme les éleveurs ? ». Au final, on peut distinguer 6 voies de formation : les Bureaux de l’agriculture et de l’élevage, les Instituts techniques tels que l’Institut de l’élevage, les universités et instituts professionnels (seuls acteurs de la formation initiale), mais également les fournisseurs de matériel, alimentation, médicaments ainsi que les formations en interne des nouveaux employés par les anciens et enfin la China Agricultural Broadcasting Television School.

 

En termes de partenariat, l’institut est ouvert à l’intégration de connaissances françaises dans les modules de formation qu’ils construisent. Ils sont aussi intéressés pour venir se former en France.

L’après-midi, les 3 experts réunis et le référent Chine se sont rendus à l’université agricole de Mongolie intérieure.

 

Cette université qui couvre au total près de 1000 hectares sur 4 sites, accueille près de 45 000 étudiants en licence, master et doctorat. Elle est composée de 26 instituts dont un qui intéresse plus particulièrement la mission : celui des Sciences Animales.

Après une visite du campus, les échanges prirent place au sein de la salle de réunion du département des relations internationales.

Le vice-président de l’institut des Sciences Animales accompagnés de 6 professeurs ont répondu aux questions des experts sur les parcours de formation en licence, qui proposent 4 spécialités : Productions animales, Aquaculture, Élevage équin et Agriculture intelligente (ex : agroéquipement, numérique, IA appliqué aux exploitations).

Et les spécialités en master se concentrent sur la Nutrition, Génétique et la Productions animales

S’installer en bovin allaitant en Mongolie intérieure

A la question : « Quel parcours de formation suit un jeune chinois de 18 ans qui souhaite devenir éleveur bovin ? ». Selon eux, deux choix s’offrent au jeune.

Une formation certifiante est organisée par le Bureau de l’agriculture et élevage (équivalent DRAAF) en partenariat avec le Bureau des ressources humaine de la province. Le gouvernement choisit les intervenants (des professeurs invités) : 1 à 3 semaine de formation. Elles sont subventionnées par le gouvernement pour monter en compétence.

Une formation diplômante est également une option. Ceux qui veulent aller travailler dans des entreprises plus professionnelles se forment dans leur université.

Dans la filière productions animales, il y a 1200 élèves en licence, 500 en master et 70 doctorants.

Après leurs études, les diplômés deviennent soit professeurs, salariés dans entreprises para-agricoles (alimentation, génétique) ou employés sur une ferme. Les diplômés en licence sont sur le terrain, les masters deviennent techniciens et les doctorants font de la recherche.

Le nombre de diplômé par an dans la spécialité production animale est de 350 en licence, 80 en master et 12 en doctorat.

En licence, la répartition des cours est la suivante : 80% théorie et 20% pratique. Elle s’effectue en 4 ans. L’université a des contrats de coopération avec des entreprises locales pour placer leurs étudiants en stage lors de la dernière année.

C’est le ministère de l’éducation qui fournit les référentiels. Ils évoluent tous les 3 à 5 ans avec un ajustement tous les ans. 2/3 du contenu pédagogique est stable 1/3 est décidé par les enseignants.

Les frais de scolarité sont de 3500 yuans par an (environ 450 euros) mais pour les étudiants en master et doctorants, il y a possibilité d’obtenir des bourses.

Pour le processus de recrutement des enseignants de l’institut, il y a une fiche de poste, puis ensuite un entretien et enfin le test final est l’observation de l’animation d’un cours.

M. XU, enseignant en zootechnie, a expliqué à la délégation que durant la 3e année de licence, il y a 32 cours de production animale en classe. La pédagogie en classe s’appuie sur les photos et aussi l’accès à une salle informatique avec réseau cloud qui donne accès à des caméras installées dans des fermes partenaires. Il peut ainsi appuyer son enseignement théorique en montrant via écran interposé le déroulé en pratique.

Il y a aussi 16 cours de pratique. Ils se font sur le site de l’université ou chez un partenaire. Il concerne les différentes spécialités liées à l’élevage : reproduction, alimentation, engraissement, gestion des effluents…

Lors de l’année de stage, l’étudiant choisit un professeur référent et doit se spécialiser dans un domaine. Il aura une alternance de périodes en entreprise et en laboratoire pour mener à bien son sujet d’étude.

Des idées de partenariats franco-chinois

Les pistes évoquées pour le partenariat entre l’université agricole de Mongolie intérieure et l’enseignement agricole français sont des échanges d’enseignants pour étude des spécificités des approches de l’élevage de chaque pays et la création d’une spécialisation « élevage à la française » pour les deux dernières années de licence avec stage dans une exploitation française.

Cap au Nord, direction les prairies de Xilingol

Suite à ces rencontres intéressantes dans le sud de la région autonome, une heure d’avion emmène la délégation à destination de la ligue de Xilingol et de ses prairies connues dans tout le pays.

 

Un Lycée agricole aux dimensions chinoises

La première journée sur place a été consacrée aux échanges avec l’institut professionnel agricole de Xilingol. Et il fallait bien une journée pour faire le tour de cet EPL chinois aux dimensions et effectifs énormes.

Cet établissement situé dans l’une des zones pastorales de Mongolie intérieure a été fondé en 2003. Il forme près de 16 000 étudiants par an dans 17 départements qui englobent 45 spécialités différentes. Ces étudiants peuvent obtenir un diplôme de zhuanke, équivalent du BTS, en 3 ans. La dernière année étant consacrée à la pratique en entreprise.

Le département qui intéresse plus particulièrement les membres de la délégation est celui des prairies et de l’élevage. Il est décomposé en 5 spécialités : l’Elevage animal et médecine vétérinaire (niveau national) qui est LA spécialité numéro 1 suivi de la Conservation du sol et eau (niveau national). Trois autres spécialités sont dispensées : Nutrition animale, Maraîchage et Production animale (troupeau et volaille).

Ce sont près de 2 100 étudiants qui y étudient, dont 1 500 en élevage animal et médecine vétérinaire et 200 en nutrition animale.

Concernant la pédagogie, voici les informations délivrées par le vice-président de l’institut professionnel :

  • 25% de cours d’enseignements généraux 75% de cours professionnels
  • Les étudiants diplômés qui ne sont pas du métier partent dans des entreprises agricoles ou créent des entreprises et certains enfants d’éleveurs (30%) reprennent la ferme familiale
  • Ils souhaitent développer l’apprentissage
  • Des intervenants extérieurs des entreprises partenaires participent aux cours durant les deux premières années
  • Les entreprises extérieures ne participent pas forcément à la création des référentiels.
  • Les référentiels sont décidés par l’Etat suite à une consultation auprès des professeurs et professionnels.
  • Il y a des TP durant les 2 ans de formation. Ils ont 60% de cours de pratique dans les enseignements de spécialités.
  • Poursuite d’études : Certains d’entre eux font une licence en université
  • Leurs diplômés peuvent s’inscrire en master s’ils ont validé 3 ans d’expérience professionnelle dans le domaine
  • Moins de 30% des 600 diplômés travaillent dans un élevage (bovin, ovin ou autre)
  • La plupart de leurs étudiants (80%) viennent de Mongolie Intérieure, d’autres du Hebei, Shandong, Xinjiang, Yunnan.
  • Recrutement en hausse ces deux dernières années. Cela est lié aux nouvelles politiques publiques
  • 50 élèves maximum par classe
  • La pédagogie prend en compte les problématiques modernes : prévention maladie, vaccination, prévention désertification.

 

En conclusion, les pistes de partenariat ont été soulevées. Les dirigeants de l’institut seraient intéressés par la mise en place d’échange d’étudiants et réfléchissent aussi à la création d’une 3e année qui aurait pour thème, « les spécificités de l’élevage à la française ».

Des visites et réunions de haut niveau

Lors de la dernière journée de la mission, les experts se sont enfoncés au cœur des steppes et des prairies vers la bannière ouest de Ujimqin.

Sur place, ils ont visité deux exploitations qui leur ont rappelé la France pour la race de vache élevée : la Charolaise.

La première exploitation visitée est une ferme gouvernementale de 130 vaches en charolais, avec une génétique venant d’Australie et du Canada. Ils ont le désir de le développer jusqu’à 300 mères.

On nous explique sur le site qu’il y a actuellement 58 000 Charolaises dans la ligue de Xilingol et qu’ils veulent monter à 100 000. Ils veulent promouvoir la race en montrant que la Charolaise est performante ici dans les conditions locales.

Concernant les critères de sélection, ils sont plus basés sur l’esthétisme que sur la performance économique.

Les vaches sont dans les prairies de fin mars à octobre, elles rentrent dès qu’il neige.

Il y a un gérant de ferme et 2 employés qui vivent la semaine sur le site reculé. L’éleveur n’a pas été formé à l’école mais par ses parents. Il ne parle pas mandarin.

Le bureau de l’agriculture locale organise des formations sur un modèle d’alternance entre 1 semaine de théorie et 1 semaine de pratique. Les formations sont assurées par des intervenants extérieurs qui transmettent leurs savoirs sur les disciplines classiques de l’élevage.

 

La deuxième ferme, celle-ci privée, est spécialisée dans les naissances et la vente de taureaux.

Les deux personnes qui y travaillent sont le mari et la femme. Ils ont obtenu de nombreuses récompenses pour leur bétail composé de 100 mères en pur Charolais qui sont élevées sur 500 ha.

Cette exploitation fait partie des 8 purs éleveurs de Charolais sur les 10 000 éleveurs de la ligue. L’éleveur et son épouse n’ont pas reçu de formation initiale, leurs méthodes de travail leurs ont été transmises par leurs parents. A leur grand regret, leur fille ne reprendra pas l’exploitation familiale.

Après un dernier échange en salle avec les autorités locales qui ont partagé leurs attentes vis-à-vis de la France, les experts ont pu reprendre l’avion pour Pékin puis pour la France.

Une mission riche d’enseignements

A travers toutes ces rencontres, tous ces échanges, nos experts sont revenus en France avec une grande partie des réponses aux questions qu’ils avaient emmené dans leur valise.

La compréhension des différentes formations qui s’offrent aux jeunes chinois et des structures qui les organisent va leur permettre de faire un rapport détaillé à destination de l’ensemble des acteurs de la filière bovine française.

Les liens créés lors des repas autour de viande de mouton, spécialité locale, et de lait de jument, ne demandent qu’à se renforcer à travers l’accueil en France des différents acteurs chinois qui se sont mobilisés pour offrir à nos experts, un programme et un accueil de très haute qualité.

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr

 




Comment maitriser les outils ECSI ?

Le Lycée Agricole de La Barotte à Châtillon-sur-Seine a accueilli les rencontres 2024 du réseau Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale ainsi que le second regroupement de volontaires internationaux du 28 au 31 mai 2024. C’était l’occasion de « Booster ses pratiques pédagogiques avec les outils d’ECSI ».

Les rencontres du réseau ECSI et le rassemblement des jeunes volontaires internationaux ont été une opportunité unique pour les enseignants et les jeunes volontaires de se former, d’échanger et de collaborer autour des pratiques de l’ECSI. Le programme, riche et varié, a offert des moments d’apprentissage et de partage, ayant un impact durable sur les pratiques éducatives et les projets solidaires. L’engagement des intervenants et des participants a assuré le succès de cet événement, renforçant ainsi les réseaux de coopération internationale et l’éducation à la solidarité internationale.

Cette rencontre, organisée par l’Institut Agro – campus de Florac et la DGER, via le BRECI par son réseau de l’ECSI (le RED), a rassemblé une quinzaine d’enseignants et une trentaine de jeunes volontaires accueillis dans les établissements de l’Enseignement Agricole Français, pour échanger et enrichir leurs pratiques pédagogiques autour de l’ECSI pour les uns et faire un bilan de compétences de leur volontariat pour les autres.

Des outils pédagogiques innovants

Les journées suivantes ont été riches en ateliers pratiques et en présentations d’outils pédagogiques. Danuta Rzewuski, co-animatrice du réseau ECSI BRECI-DGER, et Christian Resche, formateur à l’Institut Agro, ont animé des sessions sur les outils de débat tels que le Q sort et les métacartes « faire ensemble ». Ces outils permettent de structurer les discussions et de favoriser la participation active de tous les participants. Jennifer Milon de GESCOD a introduit des jeux éducatifs visant à aborder les discriminations de manière interactive, suscitant un vif intérêt parmi les participants. Bernard Cretin de Terres de Liens et Charlotte Ané de BFC-International ont également partagé des outils et des méthodes pour intégrer l’ECSI dans les projets pédagogiques.

Des projets concrets et collaboratifs

photo de droite : Bernard Perrin (AFDI BFC)

Le travail sur des projets concrets a constitué l’un des points forts de cette rencontre. Les participants ont été invités à développer des missions d’ECSI en lien avec les acteurs de leur territoire. Grâce Joffre et Bernard Perrin de l’AFDI Bourgogne ainsi que Charlotte Ané de BFC-International ont apporté leur expertise pour accompagner ces projets, permettant ainsi de créer des initiatives ancrées dans le contexte local. Ces projets ont offert aux participants une occasion de mettre en pratique les compétences et les connaissances acquises pendant les ateliers, tout en développant des partenariats locaux et en renforçant les liens communautaires.

« L’ECSI dans l’enseignement agricole français » – Le film en avant-première

Le film : “L’ECSI dans l’Enseignement Agricole Français” transmet un message clair et puissant. Il souligne le rôle crucial de l’ECSI dans la formation des jeunes citoyens du monde. Il montre comment l’ECSI ouvre les jeunes à la diversité culturelle, développe leur pensée critique et les prépare à la coopération européenne et internationale. À travers divers outils pédagogiques, l’ECSI sensibilise aux enjeux globaux et prépare les jeunes à des expériences de mobilité internationale, les aidant ainsi à devenir des acteurs engagés pour un monde meilleur. Le film illustre également comment, en intégrant ces pratiques, on favorise la création d’une société plus juste et solidaire.

Des partenariats fructueux

Une table ronde réunissant des acteurs clés de l’ECSI a été un moment fort de l’événement. Parmi les intervenants, Pauline Valnaud de France Volontaires, Samuel Dieval, directeur d’AFDI, Dominique Garet du Fonjep, Thibaut Lespagnol du MEAE et Catherine Pugeaud de la DRAAF-SRFD Bourgogne-Franche-Comté ont partagé leur expertise et leurs perspectives sur les rôles et les possibilités de collaboration avec leurs institutions respectives. Animée par Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, et Julien Amouret, animateur du réseau ECSI de la DGER, cette session a offert aux participants une meilleure compréhension des dynamiques de coopération et des opportunités de partenariat, favorisant ainsi des échanges de bonnes pratiques et la création de synergies.

de gauche à droite : Pauline Valnaud (France Volontaires BFC), Samuel Dieval (Directeur AFDI), Thibaut Lespagnol (MEAE), Dominique Garet (FONJEP) et Catherine Pugeaud (DRAAF BFC)

Accueil des jeunes Volontaires au cœur des discussions

Un autre thème central de la rencontre a été l’accueil des jeunes Volontaires Internationaux dans les établissements. Guidés par Rachid Benlafquih et Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest et du CEFAGRI, les participants ont travaillé en groupes pour identifier les défis et proposer des solutions concrètes. Les discussions ont porté sur l’amélioration du livret d’accueil des jeunes, la création de stratégies pour lever les freins à l’intégration et la mise en place de mécanismes de soutien pour les jeunes volontaires. Les travaux en groupe ont permis de générer de nombreuses idées et de partager des expériences, renforçant ainsi l’efficacité des pratiques d’accueil et d’intégration.

Réseau des Jeunes Volontaires et Service Civique de l’Enseignement Agricole

En parallèle, le Réseau des jeunes volontaires et service civique de l’enseignement agricole a tenu des sessions qui ont abordé des thèmes variés, tels que la capitalisation de l’expérience de volontariat, les compétences acquises, et l’obtention de l’Open Badge « Volontaire International ». Les jeunes volontaires ont eu l’occasion de participer à des ateliers interactifs et des tables rondes, discutant des défis et des opportunités liés à leur engagement. Ces sessions ont permis de valoriser les compétences développées pendant le volontariat et de réfléchir aux moyens de les transférer dans leur parcours professionnel futur.

Série d’interviews des volontaires

Giliane Granjean et Hugo Guinard (Institut Agro – Campus de Florac) ont mené lors de ces rencontres des interviews auprès des volontaires afin qu’ils puissent exposer leurs motivations et surtout les réelles compétences qu’ils en retirent aujourd’hui.

Visionner les interviews des volontaires : Deepika Rawat – Inde, Florence Afetor – Togo, Malalatiana Avotriniaina Finaritra Rajoelinarivo

La dynamique de l’informel

Les jeunes ont également eu l’occasion de visiter la Maison de la Forêt dans le Parc National des Forêts, une expérience enrichissante qui a permis de découvrir les initiatives locales de préservation de l’environnement et de développement durable. En outre, des repas de terroir, des soirées festives et des temps libres ont ponctué les sessions de travail, favorisant les échanges informels et renforçant les liens entre les participants. Ces moments de convivialité ont permis de créer une dynamique de groupe chaleureuse et collaborative, essentielle au succès de l’événement.

 

 

 

 

 

Vivre l’ECSI en créant

Emmanuel Lacouture (enseignant et artiste) a permis à tous les participants de réaliser une œuvre collective lors de la soirée interculturelle.

Merci aux partenaires

L’organisation de cet événement n’aurait pas été possible sans le soutien et l’engagement des partenaires. Nous tenons à remercier chaleureusement France Volontaires, AFDI Bourgogne, Fonjep, MEAE, GESCOD, BFC-International, Terres de Liens, ainsi que tous les intervenants et animateurs du BRECI et de l’Institut Agro. Leur expertise, leur dévouement et leur passion ont été essentiels à la réussite de cette rencontre. Un merci particulier à Danuta Rzewuski, Christian Resch, Jennifer Milon, Grâce Joffre, Bernard Perrin, Charlotte Ané, Léa Woock, Vanessa Forsans et Julien Amouret pour leurs contributions.

Les rencontres du réseau ECSI et le rassemblement des jeunes volontaires internationaux au Lycée Agricole de La Barotte ont démontré l’importance de l’ECSI dans l’éducation des jeunes. Ces rencontres ont été un véritable point d’étape dans la promotion d’une éducation inclusive et solidaire, ancrée dans les valeurs de coopération et de partage.

Pour revivre les rencontres

Photo de tête d’article : atelier animé par Grâce Joffre (AFDI BFC)

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr, Léa WOOCK et Christian RESCHE Formateurs (DNA), à l’Institut Agro – site Agro-Campus de Florac, christian.resche@supagro.fr, lea.woock@supagro.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




RIPAD, un nom à retenir en Méditerranée

La mise en place du Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable (RIPAD) a pour objectif de contribuer au développement en France et au Maroc d’une agriculture plus durable, en construisant un réseau d’établissements de formation professionnelle français et marocains développant une offre de formation sur la transition agroécologique.

Le Réseau RIPAD, financé par la DGER et son homologue marocaine, la DEFR, a été mis en place par le Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier en lien avec l’ENA de Meknès.

Accueil de la délégation à l’Institut Agro de Montpellier

Du  20 au 30 mai 2024, le Pôle Tropiques et Méditerranée a organisé et accueilli la mission en France des représentants des établissements marocains. Celle-ci fait suite à celle de la délégation française qui s’est rendue au Maroc au mois de décembre 2023. Elle était consacrée à la consolidation du Réseau RIPAD, à l’analyse stratégique et aux échanges d’expériences afin de pouvoir construire un programme d’échanges et d’actions conjointes mobilisant les enseignants et les apprenants des deux pays.

Cette mission était composée de représentants de la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (Bouchra CHORFI, Khadija ACHOUAK, Fatima Zohra ZAYOU), de l’ENAM (Said AMIRI, directeur ; Abdessalem TAHIRI, directeur des études ; Fouad RACHIDI, enseignant-chercheur, responsable de l’option Agro-écologie)  et de six représentants des Instituts de Techniciens Spécialisés en Agriculture (Ilham ED_DAGHOUR, directrice ;  Otman EL MRABET, directeur ;  Souad IALLATEN, Mustapha LAMRANI, Asmae MOUDDEN, , Abdeslem EL FOUZI, formateurs et formatrices), enfin du représentant de l’ambassade de France à Rabat (Bertrand WYBRECHT).

Ainsi, les établissements marocains sont allés à la rencontre de leurs partenaires français du réseau RIPAD. Ils ont pu visiter l’Institut Agro Montpellier et certaines de ses composantes et interfaces pédagogiques et de recherche (domaine du Chapitre, parcelles expérimentales sur la conduite de vigne en agroécologie, Terracoopa). Du côté de l’enseignement technique, la délégation marocaine a visité les établissements d’enseignement agricole de Carcassonne, Saint-Rémy de Provence, Romans-sur-Isère et Valence, partenaires du projet. Au-delà de la visite des établissements, leurs partenaires privilégiés (coopératives, stations de recherche, opérateurs de développement) ont pu être rencontrés également.

Visite de Terracoopa, une coopérative d’activité et d’emploi de l’agriculture biologique et de l’environnement dans les environs de Montpellier

Visite du Mas numérique du domaine du Chapitre de l’Institut Agro Montpellier et des parcelles de vigne menées en agroécologie

La mission a été très riche et instructive pour tous les participants. Elle a aussi permis à l’Institut Agro d’étoffer ses liens avec les quatre établissements du Sud de la France et d’imaginer des collaborations croisées dans plusieurs domaines entre enseignement technique et supérieur.

Dorénavant, le Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable se veut un espace franco-marocain d’échanges sur l’agriculture durable et l’agroécologie, sur la résilience des agricultures méditerranéennes face aux conséquences du changement climatique et sur l’enseignement de ces sujets à des jeunes en formation professionnelle agricole ou en formation d’ingénieur agronome. Les deux missions croisées ont permis de confirmer l’intérêt de l’ensemble des participants pour ces échanges et d’esquisser les principales catégories d’action qui pourraient être conduites dans le cadre du consortium. Différentes actions ont notamment été évoqués lors de la réunion de fin de mission, au Valentin à Valence.

Des échanges de pratiques sont prévus autour de la pédagogie innovante, notamment par un travail autour de projets étudiants communs lors de stages ou de mini-stages (co-conception de systèmes de culture / systèmes de production durables, caractérisation des structures travaillant autour de l’agroécologie…).

Le réseau privilégie également des échanges techniques : accompagnement des polygones pédagogiques marocains pour la conversion en agriculture biologique (AB) et pour la conversion à l’agroécologie, travail conjoint de conception de systèmes en agroécologie, échanges autour de l’expérimentation, échanges sur l’adaptation des exploitations/polygones pédagogiques au changement climatique.

Le développement des mobilités est un volet important et se concrétisera par des échanges d’étudiants, échanges de formateurs, poursuites d’étude dans les établissements partenaires, voyages d’étude.

l’ Institut Agro et l’ENAM travaille sur le développement de séquences de formation conjointes et la mise en place d’un double diplôme.

Un travail d’expertises croisées  s’attachera à monter une formation de formateurs à produire autrement, la création de modules de formation à l’entreprenariat, des formations diplômantes/certifiantes en AB ou en agroécologie, la mise en place de classes passerelles entre formation professionnelle et enseignement supérieur.

Visite des serres et domaine viticole de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Des actions conjointes de décloisonnement sont indispensables notamment entre établissements de formation professionnelle et établissements d’enseignement supérieur, et entre établissements publics et privés par des activités conjointes (séminaires, utilisation conjointe d’infrastructures) et par la mise en place de passerelles pour répondre au mieux au principe du Continuum Enseignement/Formation/Recherche.

Des actions conjointes de capitalisation et de valorisation sont au programme comme la définition conjointe de concepts (construction d’un glossaire : résilience, agro-écologie…), l’organisation de séminaires autour de l’agroécologie, webinaires, cours en visio communs, et de construction de matériel pédagogique commun.

Au-delà de l’implication de chaque établissement pour faire vivre ce consortium, un projet structurant, avec différents axes, sera co-construit dès l’automne 2024. Il permettra d’aller chercher des financements afin d’irriguer et d’opérationnaliser ces différentes pistes.

Photo de tête d’article : Visite de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Contact : Khalid Belarbi, Directeur du Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier, khalid.belarbi@supagro.fr