Jeunes pousses au Bénin avec Erasmus+

Six élèves de bac pro aménagements paysagers et productions horticoles de l’EPL Agricampus du Var ont effectué deux semaines de stage au Bénin, avec un financement du programme Erasmus+ Enseignement et formation professionnels (EFP).

Les objectifs d’apprentissage visés au cours de cette mobilité de stage professionnalisant ont été multiples et riches. Les élèves ont pu découvrir la flore et la faune locales et observer des végétaux couramment utilisés en France et présents spontanément au Bénin. Ils ont également comparé et acquis des techniques liées à la culture des végétaux, à l’aménagement du territoire, à l’utilisation de l’espace et à l’agroécologie. Cette immersion a aussi permis aux apprenants de comprendre une autre culture et s’ouvrir aux autres. Et comme pour toute expérience collective, le vivre ensemble a été au cœur du projet (partager, s’entraider, se comprendre, s’écouter…).

Un partenariat avec le LTA d’Adja-Ouèrè

Travaux pratiques partagés

Durant la première semaine, les élèves ont travaillé au Lycée Technique Agricole d’Adja-Ouèrè, avec lequel une charte de partenariat a été signée en 2021 à l’occasion de la participation de Fabrice Blanquet, proviseur de l’Agricampus Les Arcs, à la mission collective organisée par le réseau Afrique de l’Ouest.

Ils ont partagé leurs pratiques avec les élèves et enseignants béninois.

Extrait du carnet de voyage d’Aurélie Michel, enseignante de français

Des activités solidaires et culturelles

Massif réalisé au Centre Yeten

La deuxième semaine, ils ont intégré le Centre Yeten, un orphelinat accueillant 42 enfants en difficulté. Ils ont partagé le quotidien des enfants, découvert la fabrication de l’huile de palme et ont contribué à l’aménagement paysager de l’entrée de la structure.

Ce séjour leur a également permis de découvrir des lieux emblématiques liés à l’histoire et la culture du pays, tels que la Porte du Non-Retour, la Forêt Sacrée à Ouidah, ainsi que la Statue de l’Amazone et la Grande Fresque à Cotonou.

Sur la route des esclaves à Ouidah

Une préparation pluridisciplinaire

Stella, Gaël, Hippolyte, en bac pro Productions Horticoles, et Grégoire, Bastien, Mattia, en bac pro Aménagements Paysagers, ont vécu une expérience extraordinaire sur le continent africain, accompagnés par leurs enseignants Aurélie Michel (français), Jean-Sébastien Vallade (agroéquipements), Emmanuelle Caruyer (horticulture) et Nasser Benchiha (aménagements paysagers).
Ces deux derniers avaient réalisé une mission préparatoire au Bénin fin octobre début novembre 2023. Suite à cette première mission, le projet a été présenté dans les différentes instances de l’établissement ainsi qu’aux élèves. Pour une première expérience de stage, il a été convenu de limiter le nombre d’élèves. Les critères de sélection ont été le volontariat, la participation et l’engagement de l’élève dans le projet et les différentes actions menées pour le financement (journée vente de l’exploitation, foire aux plants de la ville d’Hyères, stand « Bénin » pendant les journées portes ouvertes…), l’acceptation du projet par les parents.

Les « jeunes pousses » témoignent

Ces deux semaines au Bénin ont été riches en émotions et en découvertes. Les élèves, rebaptisés « les jeunes pousses » pour l’occasion, ont su s’adapter et ont été pleinement satisfaisants.

Voici quelques témoignages (cités textuellement) :

« Mes premières impressions : je ne voyais pas du tout le Benin chaleureux comme cela car tout le monde a eu un accueil incroyable. Les habitants sont tous aux petits soins des « Yovos » que ce soit pour la nourriture ou pour la chaleur. Je pensais que le pays allait être moins développé que ça au niveau urbanisme. Et surtout j’ai vu que tout le monde savait se débrouiller dans toute situation que ce soit les enfants ou les adultes. Une expérience de dingue à refaire ! » Grégoire Thery, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant de partir, j’avais des craintes par rapport à la sécurité et à ma santé. A mon arrivé, j’ai ressenti immédiatement de la chaleur, mes peurs se sont envolées. J’ai fait des rencontres qui m’ont beaucoup touché. J’ai appris de nouvelles techniques de travail. J’ai vu de beau paysages et j’ai découvert une cuisine que je ne connaissais pas et que j’ai aimé. Le séjour était super bien et je recommande ce voyage. » Hippolyte Stenger, élève de terminale Bac pro production horticole
« Pour commencer, j’ai vraiment adoré ce voyage malgré la chaleur. C’est une expérience que je referais avec grand plaisir. J’ai beaucoup appris sur leur « savoir-faire » et leur manière de vivre. Je dirais même que c’est comme ma deuxième maison. J’ai été profondément touché par leur qualité de vie. J’ai ressenti beaucoup de joie. Mes parents avaient beaucoup d’appréhension sur la situation géopolitique du pays mais au fil du séjour, ils ont été complétement rassurés. Encore merci aux professeurs et au lycée de nous avoir permis de réaliser ce voyage. » Bastien Nadda, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant le départ au bénin, mes parents étaient assez inquiets par rapport à ma sécurité. Arrivé dans le pays, en descendant de l’avion, je suffoquais par la chaleur très lourde. Au final, à cette chaleur, on s’y habitue très vite, on est très bien accueillis partout. L’ambiance avec les Béninois est magnifique et j’ai adoré leur joie de vivre à travers le travail, la chaleur, leurs façons de s’amuser et les milles couleurs sur leurs habits. Je pourrai définir l’expérience vécue au Bénin comme MAGNIFIQUE. » Mattia Montuori, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers.

Donner un sens à la formation

Pour les enseignants, ce stage à l’étranger est une expérience à renouveler car il contribue à la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole et donne un sens supplémentaire aux formations du lycée.
Il s’agit donc de poursuivre et renforcer les partenariats avec le lycée technique agricole d’Adja- Ouéré et avec le centre Yeten, par de nouveaux stages professionnels d’élèves français au Bénin, par l’accueil d’enseignants béninois, d’étudiants issus du LTA qui poursuivraient leur cursus par un BTSA au lycée agricole d’Hyères, par l’accueil de deux jeunes volontaires en service civique.

Article proposé par Nasser Benchiha (nasser.benchiha@educagri.fr) et Aurélie Michel (aurelie.michel@educagri.fr), enseignants de l’EPL Agricampus du Var.

Contacts :
Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Fresne-Angers, la culture de partenariats historiques

C’est en 2026 que le Lycée d’enseignement agricole d’Angers et l’École d’horticulture de Munich souffleront les 50 bougies de leur partenariat, ce qui en fera à ce jour en France l’un des plus anciens partenariats étrangers de l’enseignement agricole technique. Le Fresne d’Angers, un établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale !

Le cinquantenaire d’échange entre les deux structures de formation d’Angers et de Munich s’inscrira dans un projet d’établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale, puisque l’établissement Le Fresne entretient de longue date deux autres partenariats : avec le centre de formation horticole de Laval au Québec, depuis maintenant trente ans et avec l’institut des techniciens spécialisés en horticulture (ITSH) de Meknès au Maroc.

Le point de départ de la coopération entre le Lycée français et le Maroc dans le domaine de la formation agricole remonte au début des années 2000, avec une première étape importante en 2011, date à laquelle est signée une véritable convention de partenariat entre les deux établissements. C’est ainsi que, depuis le début de cet accord, deux étudiants marocains sont accueillis chaque année en Maine-et-Loire afin de suivre un BTSA en productions horticoles. Et pour parfaire cette dynamique, depuis 2014, ce sont deux étudiantes qui sont accueillies en alternance une année sur deux, ce qui permet de faire rimer coopération internationale et parité dans le cadre de cette fructueuse collaboration.

Très rapidement, il s’avère que les étudiants accueillis sont des exemples pour leurs homologues français : soif d’apprendre, forte implication, niveau technique développé et autonomie caractérisent chaque promotion. Ils favorisent aussi la sensibilisation des jeunes Français à la solidarité internationale, et donnent un vrai sens à la mission de coopération Sud/Nord que doit promouvoir l’enseignement agricole.

Un partenariat renaissant pour le meilleur

Le COVID a, comme pour de nombreux autres, mis un coup d’arrêt à ce partenariat. Après plusieurs années d’incertitude, l’envie de travailler ensemble et de cultiver l’amitié franco-marocaine a été la plus forte, et en février 2023, une nouvelle mission angevine s’envolait vers le Moyen Atlas afin de reconduire la convention, élaborer conjointement avec les partenaires marocains un plan quinquennal de coopération et, bien sûr, procéder aux entretiens de sélection en prévision de l’accueil de deux nouvelles étudiantes à la rentrée scolaire suivante.

C’est ainsi que Chaimae et Samya sont arrivées en Anjou au mois de septembre 2023 pour entrer en première année de BTSA « métiers du végétal » (anciennement « productions horticoles »). Samya, l’aînée des deux, en tant que fille d’agriculteur, connait bien ce domaine. Elle a souhaité venir en France notamment pour approfondir ses connaissances sur l’agriculture biologique, et achever la transition initiée par son père dans la culture de figues et d’olives. Son objectif est d’acquérir une certification bio, afin des valoriser sa production locale face à la concurrence des produits étrangers.

Pour ce qui est de Chaimae, outre son envie de découvrir la France, le moteur de sa décision de venir continuer ses études à Angers, si elle ne vient pas d’une famille d’agriculteurs, elle est cependant passionnée par l’arboriculture fruitière. Son souhait est alors d’explorer des techniques innovantes, mais elle est aussi curieuse du système éducatif français.

1 année passée en France

Les deux jeunes semblent ravies de leur première année de BTSA au sein du lycée agricole d’Angers. Elles acquièrent de nouvelles compétences qui, comme le précise Samya, sont basées sur une approche globale de la production, qui complète bien l’aspect plus opérationnel de ce qu’elles ont déjà appris au Maroc.

Chaimae est, elle, contente de pouvoir profiter des opportunités offertes par l’exploitation de l’établissement, qui permet une pratique concrète de ce qu’elles abordent en cours avec leurs professeurs. Concernant ceux-ci, elles évoquent toutes deux leur bienveillance et leur disponibilité, en particulier durant la recherche des stages qu’elles ont dû faire cette année, faisant jouer leur réseau afin de trouver des structures d’accueil proches du lycée où elles résident en appartement, car elles sont peu mobiles. Chaimae en a d’ailleurs profité pour apprendre à faire du vélo, une autre compétence acquise !

A noter qu’en septembre 2024, alors que Samya et Chaimae commenceront leur deuxième année de BTSA, et comme le prévoit la convention entre l’EPLEFPA et l’ITSH, ce sont deux nouveaux étudiants qui arriveront à leur tour à Angers pour un cycle de deux années d’études. Il seront donc quatre jeunes Marocains au sein de l’établissement. Aucun doute sur le fait que nos deux étudiantes sauront les accueillir et leur faire bénéficier de leur expérience déjà riche.

Une fois diplômées… ?

Suite à l’obtention de leur diplôme, au printemps 2025 donc, Samya et Chaimae souhaitent rester quelque temps en France pour une licence professionnelle par apprentissage, peut être toujours au Fresne-Angers. Cette possibilité leur permettrait en effet de financer leur séjour, et de parfaire leur parcours en termes d’acquisition de connaissances dans le domaine de la production agricole. Puis, pourquoi pas, se faire embaucher en tant que salariée dans une des nombreuses exploitations maraichères du pays angevin.

Mais le but ultime de cette belle expérience reste le même pour les deux jeunes femmes : retourner au Maroc pour retrouver les leurs et s’installer fièrement en tant que productrices locales.

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr




Séquence découverte pour les Sri-Lankais

Le lycée agricole de Saint Germain en Laye a accueilli une délégation Sri-Lankaise, mercredi 29 mai 2024 après-midi, pour une séquence de découverte de l’enseignement agricole français et de l’exploitation horticole de cet établissement.

Cette visite répondait au souhait de M. Mahinda Amaraweera, le Ministre de l’agriculture du Sri-Lanka de profiter de sa présence en France à l’occasion de l’assemblée générale de l’Organisation Mondiale de la santé animale, pour avoir également un aperçu du modèle agricole français à travers des visites de terrain.

Le ministre de l’agriculture était accompagné de Pasan Amaraweeran, son assistant personnel, le Dr. Kacha Kothalawala, Directrice générale du département de la santé animale et de la production agricole du Sri-Lanka et de Mr Gayan Rajapakse et Mme Walaa MEKKY, tous deux conseillers aux affaires commerciales à l’Ambassade du Sri Lanka à Paris. Côté français, la délégation était accompagnée par les organisateurs de cette journée : Mme Monique Tran, conseillère aux affaires agricoles pour la zone Asie du sud, M. Vigan Dervishi du Bureau de Coopération Technique Internationale des Organisations Professionnelles de l’Elevage à l’Institut de l’élevage et de Sylvie Rizo chargée de mission Asie du Sud au bureau exportations et partenariats internationaux du MASA (DGPE).

Route des Princesses

A son arrivée au lycée, la délégation a été accueillie par M. Yves Guy, le Directeur de l’établissement d’enseignement agricole technique. Un premier temps a été consacré à présenter l’offre du lycée, les différents publics visés et les grandes spécificités de l’enseignement agricole français. Après une présentation de l’histoire particulière du site du lycée, une ancienne zone de chasse, la délégation Sri lankaise a rejoint M. Vengadessan KULANDAIVELU, le directeur de l’exploitation agricole et horticole qui a assuré la visite des différentes serres et répondu aux questions de la délégation. Celle-ci a été particulièrement impressionnée par la technicité des bâtiments, la diversité des productions et la qualité des infrastructures que l’enseignement agricole français met à disposition de ses élèves.

La Montbéliarde dans l’Oise

Dans la matinée, la délégation Sri lankaise avait été accompagnée dans une ferme laitière de l’Oise. Depuis 2017, Le Sri Lanka a développé la construction de mini-laiteries dans le cadre d’une coopération agricole avec la France. Le pays souhaite en effet accroître son autosuffisance en lait dans un contexte marqué par la dépendance aux importations de poudre de lait. Cette visite a été l’occasion de présenter le fonctionnement d’une ferme laitière française de 60 vaches mais aussi de faire découvrir la race Montbéliarde dans la perspective de déployer cette génétique au Sri-Lanka.

Les contacts sont pris

Cette journée a été particulièrement appréciée par la délégation Sri-lankaise. Elle a été l’occasion de tisser des liens, de promouvoir le savoir-faire français en matière d’horticulture et de races laitières françaises. Elle aura, peut-être aussi, permis de semer des graines pour une future coopération dans le domaine de l’enseignement agricole.

Rédaction de l’article proposée par Sylvie RIZO, chargée de mission Asie du sud/ sud-est, Bureau exportations et partenariats internationaux – DGPE (MASA)

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie – Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER (MASA), anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




A la découverte de l’enseignement horticole irlandais

Une délégation d’enseignants de 6 établissements agricoles français, accompagnée par l’animateur du réseau Irlande de la DGER, a pu découvrir début novembre 2022 l’enseignement de l’horticulture « made in Ireland » au College of Horticulture de Dublin.

A noter que cette dénomination Horticulture couvre un champ très large qui se retrouve dans différentes formations en France : horticulture, aménagement paysager, entretien des terrains de sports (rugby, football, golf, football gaélique et hurling) et maraîchage.

Démonstration de prise de mesures

Comment ça marche ?

L’enseignement agricole en Irlande s’effectue soit dans des établissements de formation géré par TEAGASC, soit dans des instituts de technologie. Les partenariats entre les deux systèmes sont nombreux, notamment dans la délivrance des diplômes de niveau 7 (équivalent à un BTSA/Licence 3). Les formations sont de niveaux 5 à 7. Dans le système de formation agricole français, le niveau 5 équivaut à des tâches que l’on confierait à des élèves en CAPA et le niveau 7 davantage au niveau BTSA. Les collègues ont pu suivre certains cours de niveau 6 et 7 : écologie & environnement, design d’aménagements paysagers, identification des plantes et leur utilisation, botanique et production entre autres.

Les membres de la délégation ont pu découvrir d’autres approches de l’enseignement, notamment un important recours à la plateforme Moodle et le fait que de nombreux cours théoriques puissent être

Temps de présentation du fonctionnement du College of Horticulture

enregistrés en vidéo et mis à disposition des apprenants. Les formations agricoles en Irlande sont accessibles dès l’obtention du Leaving Certificate, c’est à dire que ces formations sont toutes post-baccalauréat.

Apprendre de 7 à 77 ans

Les apprenants sont donc âgés de 17 à…. 77 ans !  En effet, les collègues qui participaient à cette mobilité ont tous et toutes été surpris par la multiplicité des âges présents lors des cours. Autre surprise, le fait que les apprenants ont une certaine proximité avec les enseignants dès qu’ils sont en extérieur (en les appelant par leur prénom) et d’autres pratiques, telles que porter obligatoirement un gilet de sécurité.

Opportunité rime avec Mobilité

Pour l’avenir, les collègues français ont déjà en stock des lieux de stages en France pour les étudiants irlandais et le réseau travaille dès à présent à l’accueil potentiel de formateurs irlandais en France.

Une semaine bien remplie et de l’avis de tous les membres une belle réussite tant au niveau de l’ambiance de groupe que du contenu. Certains sont déjà demandeurs d’une nouvelle mobilité l’année prochaine notamment sur la thématique équine.

L’aventure Franco-Irlandaise n’est donc pas près de s’arrêter !

Photo de tête d’article : Le College of Horticulture de Dublin bénéficie des installations du National Botanic Garden

Contact : Frédéric Mesure, animateur du réseau Royaume-Uni, Irlande de l’enseignement agricole, frederic.mesure@educagri.fr