Normandie : terre inspirante pour l’Arménie

Deux responsables d’établissements agricoles arméniens ont effectué une visite en France début novembre 2024, dans le cadre d’une initiative visant à renforcer les échanges éducatifs et professionnels. L’objectif de cette mission était la découverte du système d’enseignement agricole français et ses méthodes innovantes, tout en explorant les possibilités de collaboration future.

Au cours de leur séjour, les deux directrices Gayane Gabrielyan de Gyumri (Chirak) et Mery Grigoryan de Vanadzor (Lori) ont eu l’opportunité de visiter quatre sites d’établissements. Ils offrent une perspective unique sur l’enseignement et la formation professionnelle en agriculture française. Une présentation générale de l’enseignement agricole a été réalisée par Stéphanie Mangin à la direction générale de l’enseignement et de la recherche – DGER à Paris. Parmi les établissements visités, les lycées publics agricoles de Sées et d’Yvetot se sont distingués par leur approche pédagogique axée sur la pratique. Lors de la visite de la MFR de Bucchy, l’accent  a été mis sur l’enseignement par alternance . Tandis qu’à Rouen lors de la visite du campus UniLaSalle, l’enseignement supérieur et la recherche ont été évoquées.

Enseignement supérieur et recherche à Rouen

Après l’accueil à la DGER, l’école d’ingénieurs agronomes UniLaSalle à Rouen a été le premier arrêt de cette mission. Les directrices ont été particulièrement intéressées par les projets de recherche menés par les étudiants et les partenariats avec le secteur agricole. La présentation des innovations technologiques en agriculture a ouvert des perspectives intéressantes pour l’avenir de l’agriculture en Arménie.

Immersion au cœur des pratiques agricoles

Le deuxième établissement visité est le lycée agricole d’Yvetot, la visite des ateliers technologiques, où les élèves s’initient aux techniques agricoles de la fabrication de jus de pommes, a particulièrement impressionné les invitées. Ces ateliers, équipés de matériel à la pointe de la technologie, permettent aux étudiants de développer des compétences pratiques indispensables pour leur avenir professionnel. Les directrices ont pu constater l’importance accordée à l’apprentissage par la pratique, un aspect essentiel de l’enseignement agricole en France. En effet, cette approche permet non seulement d’acquérir des connaissances théoriques, mais aussi de les appliquer directement dans des situations réelles, renforçant ainsi la confiance et l’autonomie. Les échanges avec les enseignants et les élèves ont également mis en lumière l’engagement de l’établissement à intégrer des pratiques durables et respectueuses de l’environnement.

Alternance en milieu rural

Enfin, la Maison Familiale Rurale (MFR) de Bucchy a offert un aperçu sur l’enseignement en milieu rural, mettant l’accent sur l’implication des familles et des collectivités locales dans la formation des jeunes. Les directrices ont apprécié le modèle éducatif basé sur la proximité et l’engagement communautaire. La mise en avant du programme d’alternance, permettant aux étudiants de combiner cours théoriques et expériences professionnelles en entreprise. Les partenaires Arméniennes ont échangé sur leurs expériences et ont été ravies de voir comment cette approche favorise l’employabilité des jeunes diplômés.

Modèle de diversité dans les formations agricoles

La délégation accompagnée de l’animatrice du réseau Arménie ont assisté à des travaux pratiques réalisés entre les élèves de seconde et ceux du BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) au Lycée de Sées, une série d’activités a été mise en place pour explorer l’utilisation des plantes et leurs composés bénéfiques. Ces séances permettent non seulement d’appliquer les connaissances théoriques acquises en classe, mais également de développer des compétences pratiques essentielles pour les futurs professionnels du domaine.

Lors du premier TP, les élèves ont eu l’occasion de manipuler divers composés extraits de plantes pour créer des baumes, des infusions et autres produits. En utilisant des matières premières comme de la cire d’abeille, de l’huile d’olive et des plantes médicinales, ils ont appris à préparer des formulations naturelles. Cette activité a permis aux élèves de comprendre les propriétés des plantes et leur utilisation dans la cosmétique et la phytothérapie.

Le second TP a porté sur l’identification des plantes à l’aide d’une clé de détermination. Les élèves ont exploré différentes espèces de plantes comestibles, souvent utilisées dans des recettes traditionnelles telles que les crêpes ou les sirops. Cette activité a non seulement renforcé leurs compétences en botanique, mais aussi mis en avant l’importance de la connaissance des plantes dans la cuisine. Ils ont découvert des ingrédients tels que l’ortie, qui peut être utilisée pour réaliser des crêpes riches en nutriments, ou encore les fleurs de sureau, souvent transformées en sirop sucré.

Les échanges avec la directrice du Centre de Formation pour Apprentis et du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole de Sées ont mis l’accent sur l’alternance, les formations continues dans le domaine du cheval, de l’agriculture et de l’environnement et sur leur fonctionnement.

Au cours de ces visites, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment l’alternance, un modèle qui permet aux étudiants de se former tout en travaillant, favorisant ainsi leur insertion professionnelle.

La pédagogie, basée sur la pratique révèle l’importance d’apprendre par l’expérience, avec des ateliers et des stages en entreprise qui préparent efficacement les élèves aux réalités du métier.

L’innovation en agriculture prend en compte les nouvelles technologies et pratiques durables qui transforment le paysage agricole et comment ces avancées peuvent être intégrées dans les programmes de formation en Arménie.

Cette visite des deux homologues arméniennes d’établissements agricoles a été une expérience enrichissante, tant pour les invitées que pour les établissements français. Elle a permis de créer des ponts entre les deux pays et d’envisager des collaborations futures dans le domaine de l’enseignement agricole. Les échanges d’idées et de pratiques pourraient contribuer à l’amélioration des systèmes éducatifs et agricoles en Arménie, tout en renforçant les liens entre les deux nations.

Contact : Evelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




Coup de jeune sur le G7!

Des jeunes de l’enseignement agricole ont pris place au G7 et ont été choisis pour représenter la France et participer à la construction de l’agriculture de demain.

3 étudiants et leur professeur d’anglais du lycée Nature de La Roche sur Yon (Vendée) étaient invités au G7 de l’Agriculture à Syracuse en Sicile en raison de leur engagement dans la coopération avec l’Afrique en particulier avec la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

Dans le cadre de la priorité de la Présidence du G7 spécifiquement dédiée aux « jeunes générations en tant qu’agents de changement », l’Italie a souhaité organiser un G7 AGRI – YOUNG HACKATHON à travers des tables rondes et des groupes de travail spéciaux où les élèves en dernière année des lycées agricoles de tous les pays du G7 ont pu contribuer au débat de la réunion des ministres de l’Agriculture du G7.

Le Young Hackathon du G7Agriculture a débuté le 25 septembre 2024 à Syracuse. Les 3 étudiants du lycée agricole de La Roche-sur-Yon, avec leur professeur, ont collaboré avec les autres étudiants du G7 sur des innovations pour des systèmes alimentaires et la pêche durables et les innovations scientifiques et technologiques en lien avec le réchauffement climatique et l’atténuation de ses effets.

Le terme « HACKATHON », composé de deux mots, « hack » et « marathon », a été inventé en 1999 pour désigner initialement les experts en informatique ; au fil du temps, ce terme s’est étendu pour acquérir une portée culturelle, éducative et sociale plus large. Un HACKATON peut durer de quelques heures à plusieurs jours, au cours desquels les participants forment des équipes, lancent des idées et travaillent sans relâche pour trouver des solutions aux problèmes. Les hackathons sont des événements collaboratifs où des personnes aux compétences diverses travaillent ensemble pour développer des solutions innovantes dans un temps imparti.

Les jeunes ont présenté leurs propositions, le 27 septembre 2024, au G7 issues des travaux et des concertations qu’ils ont menés avec les autres équipes internationales. Une belle initiative qui met en lumière le rôle central des nouvelles générations dans l’avenir du secteur.

Le G7 AGRI – YOUNG HACKATHON fera progresser les efforts visant à rendre les systèmes agricoles et alimentaires plus durables et résilients, et suivra les progrès et les actions nécessaires pour maximiser les avantages climatiques et environnementaux associés aux systèmes agricoles et alimentaires, en tenant compte des principaux moteurs de l’insécurité alimentaire.

A leur retour en France, ils ont partagé leur expérience en classe, témoignant sur la découverte de l’organisation internationale. A la suite de la présentation, l’ensemble des recommandations a été remis sous la forme de recueil aux ministres représentants le G7, qui travailleront sur les propositions des jeunes.

Retrouvez un reportage des jeunes français à leur retour.

Ils ont représenté la France au G7