Un pont entre Innovation et coopération scientifique

L’Ambassade de France au Japon a accueilli dans ses locaux, les 11 et 12 juin 2024, un séminaire de recherche rassemblant des scientifiques, des universitaires et des experts des deux pays pour renforcer les liens de coopération et promouvoir l’innovation scientifique notamment dans les domaines du phénotypage, des aliments fermentés et de la robotique agricole.

L’événement, co-organisé par le Service science et technologie de l’ambassade, le Service économique régional et le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en collaboration avec INRAE et NARO, a rassemblé une centaine de participants des deux pays dans les locaux de l’ambassade de France à Tokyo et en ligne.



Crédit photographique : SCAC Ambassade de France à Tokyo

Cet événement conçu pour favoriser un environnement collaboratif où des responsables scientifiques et économiques des deux pays peuvent échanger leurs points de vue et forger de nouveaux projets de collaboration, a permis de rassembler des chercheurs des deux pays mais aussi des entreprises privées venues se présenter et identifier des collaborations avec le monde de la recherche.

L’objectif principal qui visait à faciliter les échanges d’idées et de projets entre les chercheurs des deux nations, a été largement atteint grâce à la mobilisation de chercheurs des deux pays à la fois pour intervenir et pour discuter les interventions sur trois thématiques retenues.

Phénotypage

Caractérisation des plantes, comment développer un savoir-faire opérationnel, générer de nouvelles connaissances et de mettre en lien avec de grandes thématiques comme l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Aliments fermentés : tradition et innovation

Le pilier de la gastronomie japonaise et tradition culinaire ancienne redevenu populaires en France, a été au cœur des discussions. Les experts ont partagé leurs recherches sur les bienfaits pour la santé des aliments fermentés, ainsi que sur les méthodes traditionnelles et modernes de fermentation. Les échanges ont porté sur l’amélioration des procédés de fermentation pour augmenter la valeur nutritive et la sécurité alimentaire, en combinant les connaissances ancestrales et les technologies modernes.

Robotique agricole : automatisation et efficacité

En matière de robotique, l’accent a été mis sur les besoins identifiés respectivement par les deux ministères de l’agriculture quant au développement durable et aux technologies vertes, domaines où la collaboration franco-japonaise peut apporter des solutions innovantes aux défis globaux tels que le changement climatique ou le renouvellement des générations et les leviers que représentent chacune des thématiques ainsi que leur synergie.

Le Groupe d’Intérêt Européen EIG CONCERT-Japan est une initiative internationale ayant pour but de renforcer la coopération en matière de science, de technologie et d’innovation entre l’Europe et le Japon.

Cet événement a été pensé par les organisateurs pour mettre en valeur le pont existant entre la recherche et le secteur privé. Des entreprises des deux pays (Sony, Yakult, Kewpie, Chitose, Naio technologies, Hyphen, Exxact…) ont été invitée à jouer le jeu du pitch sur les thématiques discutées, apportant une perspective industrielle et explorant des opportunités de partenariats commerciaux. Leur participation a enrichi les débats en offrant des exemples concrets d’applications des technologies de pointe dans le domaine agricole.

Le séminaire a souligné la nécessité d’une collaboration renforcée entre la France et le Japon pour faire face aux défis mondiaux de la sécurité alimentaire et du développement durable. Les participants ont convenu de poursuivre et d’intensifier leurs échanges scientifiques et technologiques, en mettant en place des projets de recherche conjoints et en facilitant la mobilité des chercheurs entre les deux pays.

Ce séminaire constitue un exemple concret de l’importance des partenariats internationaux dans le domaine de la recherche et de l’innovation, offrant des opportunités uniques pour les chercheurs des deux nations de travailler ensemble pour construire l’avenir.

Pour en savoir plus sur l’appel à projet EIG Concert

Crédit de photo de tête : Amanohashidate, prefecture de Kyoto / Île de Honshu – Japon, crédit Comptoir des Voyages

Contact : Nezha Chachia, Chargé de mission Recherche, nezha.chachia@agriculture.gouv.fr, Jérôme Perdreau, Conseiller aux affaires agricole Japon/Corée du Sud (Ambassade de France au Japon), jérôme.perdreau@dgtresor.gouv.fr




France-Corée, des défis communs

Une délégation du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire s’est rendue en Corée du Sud les 19 et 20 juin 2024, à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen.

Des représentants des directions d’administration centrale du Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire se sont rendus à Sejong en Corée du Sud afin de rencontrer leurs homologues du Ministère coréen de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen. Initié en 2011 et reconduit en 2018 puis 2019, ce comité a pour objectif de croiser les regards sur les contextes, enjeux et politiques publiques agricoles et sanitaires des deux pays.

Des politiques agricoles face à des défis communs

La France et la Corée du Sud font face à des défis communs dans le domaine agricole, que ce soit en matière de sécurisation du revenu des agriculteurs (la Corée souligne un décrochage, ces dernières années, des revenus des ménages agricoles par rapport aux ménages urbains), de sécurité et de souveraineté alimentaires (la Corée vise une augmentation de ses taux d’auto-suffisance en céréales et soja), d’adaptation des systèmes agricoles au changement climatique couplée à un objectif de neutralité carbone, ou de renouvellement des actifs agricoles (la part des plus de 65 ans représentaient 44% des agriculteurs coréens en 2018 contre 5% en 1970) et d’attractivité des zones rurales afin de limiter la déprise agricole.

En particulier, la partie coréenne a pu mettre en avant sa politique de revitalisation rurale, tandis que la partie française a présenté l’organisation de l’enseignement agricole en France qui forme près de 210 000 jeunes par an, de la 4ème au doctorat, à plus de 200 métiers du vivant.

Perspectives de collaboration en recherche et innovation agricole

Cette rencontre a permis de réaliser un état des lieux des écosystèmes de recherche et d’innovation agricole dans les deux pays. En matière de recherche agricole, l’accord d’association de la Corée du Sud à Horizon Europe devrait être officiellement signé au second semestre 2024, permettant à la Corée de participer pleinement au programme à partir de 2025 et de faciliter les collaborations entre chercheurs des deux pays. Des rapprochements sont en cours entre l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et la Rural Development Administration (RDA). En matière d’innovation agricole, pour répondre aux défis combinés du changement climatique, de la pénurie de main d’œuvre et de la diminution des surfaces agricoles cultivées, le ministère coréen en charge de l’agriculture table en particulier sur le développement du smart farming – de l’agriculture intelligente. Ce concept rejoint celui, proposé par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), de transformation numérique de l’agriculture. A ce titre, le ministère coréen a manifesté de l’intérêt pour le réseau de 215 start-ups françaises de l’AgriTech et de la FoodTech, avec lesquelles des collaborations franco-coréennes pourraient être envisagées à terme.

Embellies en matière d’accès au marché et maintien d’ouverture des marchés

Les représentants des deux ministères ont pu se réjouir de la résolution, en ce premier semestre 2024, de dossiers sanitaires emblématiques, avec la réouverture du marché coréen à la viande bovine française (qui s’était fermé au début des années 2000 à la suite de la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine) et l’ouverture du marché de l’Union européenne à la soupe Samgyetang coréenne. Cette réunion du comité de coopération agricole a permis d’acter et finaliser la réouverture effective du marché coréen à la viande bovine française issue d’animaux de moins de 30 mois : 7 premiers établissements français ont été agréés par les autorités coréennes à la suite d’un audit réalisé au mois d’avril, et les parties coréenne et française ont validé le modèle de certificat sanitaire qui accompagnera les marchandises. Par ailleurs, s’agissant de la filière porcine, les deux parties se sont accordées sur une révision du certificat sanitaire pour l’exportation de viande porcine française vers la Corée, prenant en compte les modalités d’accord de zonage relatif à la peste porcine africaine – de quoi permettre le maintien des exportations de viande porcine à partir de zones non touchées en cas d’apparition de la maladie en France.

Ces deux livrables constituent des avancées notoires pour l’accès au marché coréen. Mise à mal depuis de nombreuses années par l’embargo sur le bœuf, la relation sur les sujet sanitaires et phytosanitaires (SPS) est désormais très favorable, débarrassée de cet irritant majeur, et s’appuie par ailleurs sur des outils robustes (reconnaissance du zonage, acceptation de la vaccination) pour le maintien des flux de la France vers la Corée.

Les échanges du comité de coopération agricole ont été complétés par une visite de terrain aux quarantaines animale et végétale de l’aéroport international d’Incheon, où les services coréens ont pu présenter notamment les modalités de contrôle renforcé sur les bagages des passagers, avec le recours à des chiens détecteurs et à des installations rayons X pour prévenir l’introduction de maladies animales ou végétales.

En marge du 4e comité de coopération agricole franco-coréen, des échanges complémentaires avec des représentants professionnels et avec la Délégation de l’Union européenne

En marge de la rencontre entre ministères, la délégation française a eu l’opportunité d’échanger, en présence de l’Ambassadeur, avec les représentants d’entreprises françaises présentes en Corée, d’importateurs de produits français, ainsi qu’avec les équipes locales de Business France et de Hopscotch Season. Ces échanges ont été l’occasion d’évoquer les opportunités et défis du marché coréen, notamment en lien avec la réouverture des marchés à la viande bovine française. Une rencontre a également été organisée avec la Délégation de l’Union européenne à Séoul, afin de faire un partage d’informations et d’ainsi favoriser une action française coordonnée avec celle menée à l’échelon européen.

Crédit photo de tête : Sejong CITY x CITY Catalogue BETA

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie – Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER (MASA), anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




2024 : Europe meets in Alsace !

Le Congrès du réseau des Lycées viticoles européens sonne le retour des débats avec sa 14ème édition qui s’est déroulé à Rouffach à l’EPLEFPA des Sillons de Haute Alsace du 22 au 24 mai 2024.

Le renouvellement générationnel et les enjeux de la viticulture de demain face au challenge de la formation et de la reconnaissance des compétences étaient au cœur des débats de cette rencontre européenne.

Comeback du réseau européen

Ce réseau informel de 50 ans d’existence fédère une centaine d’établissements viticoles à travers l’Europe qui se réunit traditionnellement en congrès tous les deux ans dans un pays différent pour une rencontre institutionnelle. Freiné par un contexte sanitaire dégradé le réseau avait hâte de se retrouver pour valoriser, à l’échelle européenne, leurs réflexions sur l’avenir de la filière viti-vinicole.

130 congressistes ont pu réfléchir et échanger au fil des conférences. 11 établissements français étaient entourés de 8 pays européens (Autriche, Italie, Hongrie, Allemagne, Espagne, Slovaquie, Suisse et Ukraine).

Savoirs et enjeux

Les intervenants invités à cette occasion furent Cécile Gazo, sociologue à l’ENSAT qui à l’occasion de sa thèse de fin d’étude s’est penché sur la question du renouvellement des générations : qui pour gouverner l’installation en agriculture ?

De nos jours la relève fait face à plusieurs enjeux tels que le développement économique, la souveraineté alimentaire, l’animation du territoire, la transition agro-écologique face à la compétitivité européenne.

La recette Invivo selon Sébastien Graff, Directeur de Ressources Humaines de la Coopérative Invivo : tabler sur la réduction des intrants (zéro pesticide), l’augmentation de la biodiversité dans les champs, l’amélioration de la qualité des sols ainsi que la valorisation du métier d’agriculteur à travers une rémunération décente.

Selon Patrick Lizee, assesseur du doyen de l’inspection de l’enseignement agricole : le pacte pour la loi de l’Orientation Agricole est un levier pour la nouvelle génération d’agriculteurs. Grâce au Programme National d’Orientation et de Découverte des métiers, l’objectif est de former les acteurs du métier depuis le formateur, l’enseignant, le conseiller jusqu’aux agriculteurs et en prenant en compte les enjeux de la transition économique, générationnelle et écologique.

Compétences et reconnaissances

Les débats ont été complétés par Mme Anne Sander, députée européenne et le Pr. Dr. Gert Vigelen, Ancien Président du Landeswohlfartsverband du Bade-Württemberg. Mme Danielle Bras, Vice Présidente de la Chambre d’Agriculture d’Alsace, présidente de l’association RI2 pour la promotion des échanges entres professionnels et apprenants frontaliers, mais avant tout agricultrice nous a partagé son expérience d’installation et son engagement en tant que représentante de la branche professionnelle de part et d’autre du Rhin.

La reconnaissance des capacités professionnelles fut également abordée via la plateforme « Zerobarrier »: outil permettant de reconnaître les parcours de formations non diplômantes pour permettre l’insertion de tous dans les métiers agricoles.

La Recherche pour une meilleure adaptation

Les instituts de recherche INRAE (Colmar) représenté par M. Lukasz Tarkowski et le WBI (Fribourg en Brisgau) représenté par Mme Miriam Kaltenbach ont apporté leur éclairage sur le réchauffement climatique et les innovations techniques appliquées à la filière viticole tel que les cépages résistants aux maladies cryptogamiques, les outils de prédiction météorologique et de pression des maladies.

Habib Marande, consultant et expert en certification professionnelle et développement de compétence soutien l’apprentissage, l’enseignement et la formation professionnelle à travers son manifeste « In vivo veritas » et sa contribution au projet VINIMOB.

Il officie à la Commission Nationale de la Certification Professionnelle en tant qu’expert des ECVET auprès de l’agence Erasmus+ France.

Belle occasion de festoyer

Les congressistes ont été accueillis par le maire de Colmar M. Eric Straumann.

Le Château de la confrérie Saint Étienne fut l’écrin des festivités autour du congrès sous le

 

patronage bienveillant de Mme Anne Bossy, Directrice de la DRAAF. Autour d’un repas, la Confrérie Saint-Étienne à intronisé Sabine Scheffer, professeur d’allemand très impliquée dans la coopération internationale au lycée viticole de Mâcon, Raphaël Gaillard directeur de l’école d’agriculture du Valais et Rolf Hauser, directeur émérite de l’école viticole de Weinsberg.

Les délégations ont emmené dans leurs bagages leurs spécialités régionales proposées lors d’un buffet convivial qui s’est tenu dans les Serres du Jardin du Pflixbourg à Wintzenheim. Ce fut l’occasion pour la classe de BTS 2 en Viticulture et œnologie de Rouffach d’échanger avec les congressistes et de consolider leur réseau professionnel (recherche de stage, poursuite d’études, job d’été…).

Revivre le Congrès en Image

Prochain rendez-vous en 2026 en Suisse ou en Slovaquie ! A vos agendas !

Pour en savoir plus – VINIMOB est un partenariat stratégique Erasmus+ qui capitalise sur les acquis probants de deux projets européens précurseurs, à finalité  innovante et inclusive : ‘ZÉRO BARRIÈRE‘ et ‘VITIMOB‘.

Article coécrit par Pascale Labrousse et Audrey Baumann

Contact : Audrey BAUMANN, Animatrice du réseau Allemagne, Autriche, Suisse, Lichtenchtein de l’enseignement agricole, audrey.baumann@educagri.fr

 

 

 

 

 

 

 

 




Webinar Agronomy – France-Japon

Webinaire sur l’Agronomie – Recherche et Innovation en agriculture

Échange bilatéral avec le Japon, jeudi 11 juillet et vendredi 12 juillet 2024

7h-11h CEST Central European Summer Time (heure française) / 14h-18h JST – Japan Standard Time (heure du Japon)
  • promouvoir l’innovation internationale dans l’agriculture, en mettant l’accent sur le phénotypage de la fermentation et la robotique,
  • favoriser les projets de collaboration scientifique et industrielle, en cours ou en développement,
  • renforcer les liens entre le monde universitaire et l’industrie et stimuler de nouveaux partenariats.
Webinar – English only / Online Zoom
  • to promote international innovation in agriculture, with a focus on fermentation phenotyping and robotics,
  • to foster scientific and industrial collaborative projects, underway or in development,
  • to strengthen the links between academia and industry and to stimulate new partnerships.

En savoir plus sur l’évènement / Programme