RIPAD, un nom à retenir en Méditerranée

La mise en place du Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable (RIPAD) a pour objectif de contribuer au développement en France et au Maroc d’une agriculture plus durable, en construisant un réseau d’établissements de formation professionnelle français et marocains développant une offre de formation sur la transition agroécologique.

Le Réseau RIPAD, financé par la DGER et son homologue marocaine, la DEFR, a été mis en place par le Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier en lien avec l’ENA de Meknès.

Accueil de la délégation à l’Institut Agro de Montpellier

Du  20 au 30 mai 2024, le Pôle Tropiques et Méditerranée a organisé et accueilli la mission en France des représentants des établissements marocains. Celle-ci fait suite à celle de la délégation française qui s’est rendue au Maroc au mois de décembre 2023. Elle était consacrée à la consolidation du Réseau RIPAD, à l’analyse stratégique et aux échanges d’expériences afin de pouvoir construire un programme d’échanges et d’actions conjointes mobilisant les enseignants et les apprenants des deux pays.

Cette mission était composée de représentants de la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (Bouchra CHORFI, Khadija ACHOUAK, Fatima Zohra ZAYOU), de l’ENAM (Said AMIRI, directeur ; Abdessalem TAHIRI, directeur des études ; Fouad RACHIDI, enseignant-chercheur, responsable de l’option Agro-écologie)  et de six représentants des Instituts de Techniciens Spécialisés en Agriculture (Ilham ED_DAGHOUR, directrice ;  Otman EL MRABET, directeur ;  Souad IALLATEN, Mustapha LAMRANI, Asmae MOUDDEN, , Abdeslem EL FOUZI, formateurs et formatrices), enfin du représentant de l’ambassade de France à Rabat (Bertrand WYBRECHT).

Ainsi, les établissements marocains sont allés à la rencontre de leurs partenaires français du réseau RIPAD. Ils ont pu visiter l’Institut Agro Montpellier et certaines de ses composantes et interfaces pédagogiques et de recherche (domaine du Chapitre, parcelles expérimentales sur la conduite de vigne en agroécologie, Terracoopa). Du côté de l’enseignement technique, la délégation marocaine a visité les établissements d’enseignement agricole de Carcassonne, Saint-Rémy de Provence, Romans-sur-Isère et Valence, partenaires du projet. Au-delà de la visite des établissements, leurs partenaires privilégiés (coopératives, stations de recherche, opérateurs de développement) ont pu être rencontrés également.

Visite de Terracoopa, une coopérative d’activité et d’emploi de l’agriculture biologique et de l’environnement dans les environs de Montpellier

Visite du Mas numérique du domaine du Chapitre de l’Institut Agro Montpellier et des parcelles de vigne menées en agroécologie

La mission a été très riche et instructive pour tous les participants. Elle a aussi permis à l’Institut Agro d’étoffer ses liens avec les quatre établissements du Sud de la France et d’imaginer des collaborations croisées dans plusieurs domaines entre enseignement technique et supérieur.

Dorénavant, le Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable se veut un espace franco-marocain d’échanges sur l’agriculture durable et l’agroécologie, sur la résilience des agricultures méditerranéennes face aux conséquences du changement climatique et sur l’enseignement de ces sujets à des jeunes en formation professionnelle agricole ou en formation d’ingénieur agronome. Les deux missions croisées ont permis de confirmer l’intérêt de l’ensemble des participants pour ces échanges et d’esquisser les principales catégories d’action qui pourraient être conduites dans le cadre du consortium. Différentes actions ont notamment été évoqués lors de la réunion de fin de mission, au Valentin à Valence.

Des échanges de pratiques sont prévus autour de la pédagogie innovante, notamment par un travail autour de projets étudiants communs lors de stages ou de mini-stages (co-conception de systèmes de culture / systèmes de production durables, caractérisation des structures travaillant autour de l’agroécologie…).

Le réseau privilégie également des échanges techniques : accompagnement des polygones pédagogiques marocains pour la conversion en agriculture biologique (AB) et pour la conversion à l’agroécologie, travail conjoint de conception de systèmes en agroécologie, échanges autour de l’expérimentation, échanges sur l’adaptation des exploitations/polygones pédagogiques au changement climatique.

Le développement des mobilités est un volet important et se concrétisera par des échanges d’étudiants, échanges de formateurs, poursuites d’étude dans les établissements partenaires, voyages d’étude.

l’ Institut Agro et l’ENAM travaille sur le développement de séquences de formation conjointes et la mise en place d’un double diplôme.

Un travail d’expertises croisées  s’attachera à monter une formation de formateurs à produire autrement, la création de modules de formation à l’entreprenariat, des formations diplômantes/certifiantes en AB ou en agroécologie, la mise en place de classes passerelles entre formation professionnelle et enseignement supérieur.

Visite des serres et domaine viticole de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Des actions conjointes de décloisonnement sont indispensables notamment entre établissements de formation professionnelle et établissements d’enseignement supérieur, et entre établissements publics et privés par des activités conjointes (séminaires, utilisation conjointe d’infrastructures) et par la mise en place de passerelles pour répondre au mieux au principe du Continuum Enseignement/Formation/Recherche.

Des actions conjointes de capitalisation et de valorisation sont au programme comme la définition conjointe de concepts (construction d’un glossaire : résilience, agro-écologie…), l’organisation de séminaires autour de l’agroécologie, webinaires, cours en visio communs, et de construction de matériel pédagogique commun.

Au-delà de l’implication de chaque établissement pour faire vivre ce consortium, un projet structurant, avec différents axes, sera co-construit dès l’automne 2024. Il permettra d’aller chercher des financements afin d’irriguer et d’opérationnaliser ces différentes pistes.

Photo de tête d’article : Visite de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Contact : Khalid Belarbi, Directeur du Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier, khalid.belarbi@supagro.fr




Une Béninoise vinifie dans le Gers

Le lycée agricole de Riscle a accueilli pour un stage de 6 mois Ornella Sodokpa, diplômée de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, en partenariat avec l’Institut Agro de Montpellier et l’ENSAIA de Nancy dans le cadre du projet Biovalor.

Il est 14 heures à l’aéroport de Roissy et Ornella Sodokpa embarque pour rentrer chez elle après 6 mois passés au lycée agri-viticole de Riscle dans le Gers. Elle est venue en septembre 2023 avec l’idée de valoriser les fruits de son pays : ananas, mangue, pomme cajou. Elle rentre avec plein de recettes en tête, une solide expérience de la fabrication de bière, de vin, de produits fermentés divers. Elle a rencontré dans le Gers des passionnés de la mise au point de nouvelles boissons fermentées. Les enseignants de viticulture, Jean-Marc Sarran et François Robert, ainsi que toute une équipe de formateurs engagés auprès des établissements béninois avec à leur tête le proviseur du lycée, Pierre Daran, sont très investis dans la coopération internationale.  Au retour elle compte sur le Pôle Biovalor de la Faculté des sciences agronomiques (FSA) pour développer son entreprise de fabrication de vin, de bières et de jus.

Quand Biovalor rencontre FABéOc

Cette belle histoire, Ornella la doit à plusieurs équipes qui ont su coopérer pour que les étudiants avec des projets de création d’entreprise puissent être formés et accompagnés entre le Bénin et la France. Les lycées de Riscle et de Castelnau-le-Lez travaillaient déjà depuis plusieurs années avec le lycée technique agro-pastoral de Kpataba, près de Savalou, dans le département des Collines au Bénin. Dans cette partie du Bénin, on produit de nombreux fruits, notamment de plus en plus de noix de cajou pour l’exportation. La pomme de cajou est la partie charnue sur laquelle pousse la noix, la plupart du temps, elle est jetée dans les champs et n’est pas valorisée. Des échanges d’étudiants et d’enseignants avaient déjà eu lieu pour tester des idées de valorisation, mobilisant les étudiants et le professeur Joseph Dossou de la FSA. Mais pour que les jeunes béninois puissent mieux se former et valoriser leurs productions il fallait changer d’échelle. Un financement a été obtenu auprès de la région Occitanie par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et de Riscle pour le projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie), qui a permis notamment d’équiper le lycée de Savalou avec du matériel de fermentation et de production de jus.
Dans le même temps la Faculté des sciences agronomiques du Bénin s’est engagée dans un grand projet avec l’Université de Lorraine et l’Institut Agro pour que ses étudiants puissent être mieux formés en lien avec les besoins des filières de production au Bénin. Ainsi le projet Biovalor s’est attaché à l’analyse des besoins des filières, à réformer les formations, à lancer des recherches, à faciliter les mobilités d’étudiant et l’émergence de start-up.
Alors quand les deux équipes de Biovalor et de FABéOc se sont rencontrées, il est devenu rapidement évident que l’on pouvait proposer un stage à un premier étudiant. Et voilà comment Ornella est arrivée à Riscle ! Elle fait partie de la première promotion des start-up sélectionnées par le village entrepreneurial créé par le projet Biovalor à la FSA. Le Pôle Biovalor de la FSA n’avait pas encore les équipements pour accompagner le projet d’Ornella, et pas identifié de matériel adapté à son projet. Il n’y avait pas non plus de formateur rompu aux techniques de fermentation à la FSA. Alors le projet Biovalor a financé le séjour de formation d’Ornella en France, le lycée agricole de Riscle a mobilisé son expertise en produits fermentés pour imaginer avec Ornella des produits adaptés au marché béninois et a acheté, via le projet FABéOc, les équipements qu’Ornella a pu tester et qui seront envoyés au lycée de Savalou.

Un tremplin pour d’autres start-up

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Maintenant qu’un ensemble cohérent d’équipements adaptés à la formation d’étudiants ou au démarrage de start-up a été testé, Biovalor pourra déterminer s’il équipe aussi sa halle et d’autres établissements au Bénin pourront s’inspirer de la démarche. Les dispositifs service civique ou mobilités croisées pourront prendre le relais des bourses Biovalor à la fin de ce projet, d’autres coopérations pourront se nouer d’autant que les projets de start up ne manquent pas au pôle Biovalor, et que plusieurs lycées agricoles français sont ouverts à la coopération avec des établissements béninois.

Pour découvrir les ressources pédagogiques produites par le projet FABéOc

Retrouvez le projet Biovalor sur LinkedIn

Article proposé par Jean-Luc Bosio, directeur des relations internationales à l’Institut Agro de Montpellier, et Pierre Daran, directeur du lycée agricole de Riscle.

Contact : Vanessa Forsans, animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne / ECSI / expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




F’SAGRI, se connaître pour s’agrandir

La venue en France de 30 représentants de 6 universités sud-africaines permet de mieux se connaître, évaluer ses besoins et s’unir en réseaux pour s’ouvrir à de nouvelles réflexions de travail entre partenaires F’SAGRI.

A l’occasion du 25ème anniversaire du programme PROTEA, programme de mobilité réciproque entre chercheurs français et sud-africains, l’Ambassade de France en Afrique du Sud organisait, du 27 juin au 1er juillet 2022, en France, une semaine de rencontres entre partenaires des deux pays. Les trois universités du F’SAGRI, les Universités de Fort Hare, Limpopo et Venda, ont répondu présent à l’invitation lancée par l’Ambassade, ce qui a donné lieu à de belles rencontres.

Une rencontre avec le MASA

La matinée du 28 juin 2022 était consacrée à la coopération dans le domaine de l’agriculture. Organisée dans les locaux de FranceAgriMer, cette réunion, présidée par Philippe Renard, chef du Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – Direction générale de l’enseignement agricole et de la recherche, regroupait l’ensemble de la délégation des 6 universités sud-africaines, dont les 3 universités partenaires du F’SAGRI.

6 Universités et 30 personnes pour cette session d’échanges sur la coopération franco-sud-africaine dans le domaine de l’agriculture

La séquence a débuté par une présentation de l’organisation de l’enseignement agricole en France par Philippe Renard, avant la présentation de l’institut F’SAGRI par sa Directrice Adjointe, puis une présentation de chaque université. S’en sont suivies une séance de questions-réponses et une discussion fructueuse sur les prochaines étapes de la coopération franco-sud-africaine, incluant un potentiel élargissement du F’SAGRI.

Des rencontres avec les partenaires français

En marge du programme établi par l’Ambassade de France en Afrique du Sud, le F’SAGRI a pu organiser des rencontres avec ses partenaires français.

Un nouveau partenaire : le BRGM

Visites d’infrastructures

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), vient de signer un accord de partenariat avec l’Université du Limpopo et l’UPEC dans le domaine du traitement des eaux de mines et de la réhabilitation des sites miniers, pour un montant de plus de 140 000 euros. Une première entrevue a permis à chaque partenaire de se connaître, de visiter les infrastructures du BRGM et de jeter les bases d’un partenariat durable.

Un retour aux sources : Institut Agro et IRD à Montpellier

Jean-Luc BOSIO et Pr Paulina MABAPA (UL) échangent sur les possibilités de collaboration entre Institut Agro et Université du Limpopo

La délégation a pu se rendre à Montpellier pour rencontrer l’Institut Agro, structure de référence en ce qui concerne la formation d’enseignement supérieur ainsi que l’Institut de recherche pour le développement.

La présentation de l’UMR DIADE (Diversité, Adaptation et Développement des plantes) par le Dr Yves Vigouroux, Directeur de l’Unité, a suscité beaucoup d’intérêt de la part des universités sud-africaines, notamment pour des projets de recherche sur les plantes endogènes et des formations en bio-informatique.

Futures mobilités croisées

Dans un second temps, une présentation de l’Institut Agro a été organisée, de l’équipe DEFIS (Adeline Ceccarelli, Christophe Lesueur) et du CIRAD (Arlène Alpha). Cette séquence, présidée par Jean-Luc BOSIO, a suscité beaucoup d’enthousiasme de la part des partenaires sud-africains. Elle a permis d’identifier des pistes de travail, notamment le développement de la mobilité croisée entre établissements français et sud-africains en commençant par la mobilité des professeurs d’université sud-africains. Le développement de diplômes joints a aussi été évoqué.

Faire naître un réseau interne F’SAGRI

Ces visites conjointes des partenaires français ont permis aux trois universités du F’SAGRI d’échanger pendant 5 jours sur leurs attentes vis-à-vis de l’institut mais aussi sur leurs contributions à cet institut via la création d’un réseau de formateurs et d’experts internes, chargés d’entretenir la dynamique de la collaboration entre les deux pays dans leurs domaines de compétence.

Elles ont aussi été l’occasion de découvrir d’autres universités sud-africaines candidates pour rejoindre l’institut. Les discussions entre universités déjà partenaires et universités candidates ont déjà commencé à ce sujet.

Semaine bénéfique pour F’SAGRI

Cette semaine a été l’occasion pour le F’SAGRI d’organiser des rencontres entre partenaires français et sud-africains, de démontrer à ces partenaires l’importance d’une vision partagée et d’un travail collaboratif entre toutes les institutions partenaires, qu’elles soient françaises ou sud-africaines.

C’est toute l’importance du F’SAGRI qui a été soulignée pendant ces rencontres. A l’issue de cette semaine en France, trois universités se sont portées candidates pour intégrer l’institut. Suite à ces demandes, le Department of Science and Innovation a décidé d’ouvrir le F’SAGRI à toutes les institutions historiquement défavorisées – une nouvelle phase pour l’institut.

Contacts :

Séverine JALOUSTRE, Adjointe au Directeur, F’SAGRI – French South African Agricultural Institute – severine.jaloustre@ul.ac.za

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Formation Agro-alimentaire, une coopération franco-angolaise réussie

L’ISTAM, l’institut supérieur de technologie Agro-alimentaire en Angola, est le fruit d’une coopération entre la France et l’Angola : une réussite pour la région de Malanje et un appel vers de nombreuses perspectives pour la transformation des produits locaux des autres régions angolaises.

Désormais fonctionnelle, l’ISTAM (Instituto Superior de Tecnologia Agro-Alimentar) de Malanje, a été inauguré le mardi 13 octobre dernier par le président João Lourenço et en présence de l’Ambassadeur de France Sylvain Itté.

Cette inauguration vient couronner une longue coopération entre la France et l’Angola dans le domaine de la formation agricole et agroalimentaire et qui a été renforcée et redynamisée depuis la signature le 28 mars 2018 de l’accord intergouvernemental.

Cette coopération, initiée en 2008, s’inscrit également dans le cadre de la stratégie Europe et International du Ministère de l’agriculture et de l’Alimentation pour lequel le continent africain représente une zone prioritaire, ainsi que dans le cadre des 4 engagements pour l’Afrique de l’enseignement agricole français et qui ont fait suite au discours de Ouagadougou prononcé par le président Macron le 28 novembre 2017 à l’Université de Ouagadougou.

Ainsi, le renforcement de capacité de l’ISTAM a mobilisé l’expertise de la DGER et de ses établissements sous tutelle, en particulier l’Institut Agro – Montpellier, ONIRIS, VetAgroSup et l’ENSFEA, a permis notamment d’aboutir à la rédaction des référentiels de formation de l’ISTAM et la révision des maquettes de formation en développant des modules pratiques innovants et professionnalisant ainsi qu’à la structuration et le dimensionnement de la halle technologique de l’ISTAM.

De plus, par cette collaboration entre établissements, le renforcement de capacités des équipes enseignantes et techniques a permis la mise en place de travaux pratiques et l’utilisation des équipements de laboratoire de l’ISTAM, mais aussi le développement de la dynamique de recherche.

Précisément, la formation d’une quinzaine d’enseignants de l’ISTAM a été possible par le partage de compétences d’enseignants français sur place pendant une année, mais également l’accueil en France d’enseignants chercheurs angolais. Certains de ses enseignants angolais se sont vu financer un master d’une année en France et d’autres ont poursuivi et obtenu un Doctorat dans des établissements du MAA.

Enfin, ainsi que l’indique l’ambassadeur Itté dans son discours, « l’inauguration de l’ISTAM n’est qu’une étape, une étape essentielle, mais qui appelle d’ores et déjà que nous nous projetions encore plus loin ».

En effet, bien d’autres projets encore sont en cours dans le cadre de cette coopération prioritaire avec l’Angola, ils s’articulent autour de six objectifs :

  • Accompagner le développement de la formation continue des enseignants et techniciens de l’ISTAM,
  • Développer le système d’enseignement technique agricole (ITA) sur financement de l’Agence Française de Développement
  • Poursuivre les coopérations en enseignement supérieur, avec l’Université agronomique et vétérinaire de Huambo,
  • Coopérer dans le domaine des semences,
  • Apporter un appui à la société civile et aux petits producteurs, et enfin
  • Appuyer l’agriculture commerciale.

Le Ministère de l‘Agriculture et de l’Alimentation inscrit ainsi son action de coopération agricole agronomique, vétérinaire et rurale vis-à-vis du continent africain selon une approche intégrée allant de la recherche, l’innovation, la formation jusqu’à l’appui aux filières.

Publication sur le site de l’ambassade de France en Angola :

https://ao.ambafrance.org/Retour-en-images-sur-l-inauguration-de-l-ISTAM-1294

Discours de l’ambassadeur Sylvain Itté : https://ao.ambafrance.org/Inauguration-de-l-ISTAM-Discours-de-l-Ambassadeur

Compte-rendu dans la presse angolaise (le Journal de Angola, presse officielle) de l’inauguration de l’ISTAM de Malanje :
http://jornaldeangola.sapo.ao/politica/produtos-do-campo-passam-a-ser-transformados-no-pais

Pour information – traduction de l’article du Journal de l’Angola :

Les produits du terrain sont désormais traités dans le pays César Esteves | Malanje / 14 octobre 2020
Le Président de la République, João Lourenço, a estimé hier, à Malanje, que l’émergence du premier Institut de technologie agroalimentaire du pays couvrirait un grand vide, en ce qui concerne la transformation des produits issus du terrain.

S’adressant à la presse, à l’issue de la cérémonie d’inauguration des installations de cet établissement d’enseignement supérieur, qui appartiendra à l’Université Rainha Njinga Mbande, João Lourenço a souligné que les étudiants, en particulier les jeunes, ont désormais des conditions pour apprendre des techniques plus modernes pour le processus de transformation des produits du terrain. « Cela signifie qu’à partir de maintenant, les investisseurs qui ont l’intention d’investir dans le secteur agro-industriel, dans l’agro-industrie et dans la transformation des produits ruraux, auront le personnel dont ils ont besoin pour pouvoir démarrer leur industrie », a-t-il garanti. Ce type d’investissement, dit-il, augmente l’offre de formation de qualité.

Le chef de l’Etat a précisé que la province de Ma-lanje a été choisie, exprès, pour accueillir l’Institut de technologie agroalimentaire, car elle a un grand potentiel agricole, une réalité qui, a-t-il souligné, se vérifie également dans le provinces voisines de Cuanza-Norte et Uíge. « D’où le fait que la province de Malanje a été choisie », a souligné le PR, ayant ajouté que l’initiative sera répliquée dans le Centre, l’Est et le Sud du pays. « Nous devons nous rappeler que le pays est assez vaste », a-t-il déclaré.

Tant qu’elle restera la seule du pays, a-t-il poursuivi, l’institution desservira l’ensemble du territoire national, c’est pourquoi il a déclaré qu’il était nécessaire de créer les conditions pour que les étudiants d’autres régions du pays obtiennent leur diplôme de l’institution, jusqu’à ce que le projet soit achevé. reproduit dans d’autres provinces.
João Lourenço a informé que le pays franchissait des étapes importantes en ce qui concerne la production agricole, mais a regretté le fait qu’il y ait encore un gaspillage de produits en raison du manque d’industries de transformation et de transformation des aliments.

Partenariat avec la France

S’agissant d’un investissement issu du partenariat entre l’Angola et la France, l’inauguration de l’Institut était réservée aux Présidents des deux pays, mais, en raison des restrictions imposées par la pandémie Covid-19, Emmanuel Macron a été empêché de se rendre en Angola. .
«Le président Macron devrait être ici à mes côtés pour, ensemble, inaugurer cette institution, car elle est le fruit d’une coopération entre les deux pays», a souligné João Lourenço, ayant regretté l’absence de son homologue à l’événement. « Mais il était bien représenté par son ambassadeur », a-t-il précisé.

João Lourenço a déclaré qu’il est probable que l’Angola devienne la puissance agricole du continent africain s’il sait tirer parti de la relation de coopération avec la France, car c’est une puissance agricole dans le monde et, en particulier, en Europe.
Il a dit que c’était un rêve devenu réalité, car le pays a des conditions objectives pour atteindre cet objectif, telles que des terres arables et une eau abondante. Cependant, il a reconnu qu’il fallait d’abord investir dans la formation de l’homme. «Et ce qui va être fait ici, dans cette institution, c’est précisément cela. Et nous le ferons dans le cadre de la coopération avec la France », a-t-il souligné.

L’investissement

L’investissement est le fruit d’un partenariat entre l’Etat angolais et les Français et s’inscrit dans le cadre de la bonne relation entre les deux pays. Il reposait sur la signature, en 2008, du projet de structuration et de création de formations technologiques publiques au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur.
L’accord a abouti à un partage des responsabilités entre l’Angola et la France, et du côté français, la responsabilité de la formation du personnel enseignant, de l’équipement en matériel informatique et bibliographique, ainsi qu’une partie du matériel disponible à l’institution, est tombée.

Du côté angolais, la responsabilité de la construction, du mobilier et de l’installation du réseau électrique et de la voie d’accès demeure partagée entre le Ministère de l’enseignement supérieur et le Gouvernement de la province de Malanje.
De 2010 à 2017, il y a eu le processus de formation des enseignants, qui enseignent à l’institution. 12 maîtres et deux médecins ont été formés, en Angola et en France. En 2012, la première pierre a été posée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie et par l’ambassadeur de France.

Contact : Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr