Se former, c’est réussir ses projets

3 jours intenses de formation et d’interculturalité pour 80 personnes au Campus du Végétal de Brive lors du regroupement annuel des réseaux Afrique et des volontaires internationaux, organisé dans le cadre de la formation du Plan National de Formation.

Après l’accueil par le directeur de l’EPLEFPA de Brive, Jacques Ferrand, Rachid Benlafquih, chargé de coopération avec l’Afrique subsaharienne et d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale a ouvert ces rencontres, qui ont eu lieu du 28 au 31 janvier 2025, appuyées par l’Institut Agro de Florac et co-animées par les réseaux Afrique et le RED, le réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole.

A l’aide du proverbe Syrien « Une seule main n’applaudit », il a souligné le caractère collectif de ces journées et de la mission de coopération internationale. Il a rappelé le cadre général du MASA, précisé la stratégie de la DGER en matière de coopération internationale et rappelé comment cette formation permet d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération. S’en est suivi une présentation des défis et leviers du développement du continent africain notamment ceux du changement climatique et de la croissance démographique. Faisant référence aux propos de Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais et professeur à l’Université de Columbia, dans « Voyage en humanismes, un dialogue avec Achille Mbembe », il a été rappelé que « la vraie énergie au monde, qui est celle des humains, se trouvera concentrée sur le continent africain d’une manière importante » et « la jeunesse africaine représente un atout considérable à condition qu’elle soit bien formée » faisant de l’éducation un levier central et déterminant.

Ensuite les animateurs et animatrices des réseaux Afrique (Vanessa Forsans et William Gex pour le nouveau grand réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale – AOAC, et nouvellement Agnès Estager pour le réseau Afrique australe Océan Indien – AAOI) ont présenté leurs réseaux respectifs en précisant leurs rôle et objectifs en tant qu’animateurs et animatrices pour la DGER, ainsi que les temps forts de l’année écoulée, les différentes actions de coopération réalisées, l’importance de la communication, valorisation et capitalisation de ces actions, ainsi que les perspectives pour 2025.

Des invités de qualité

Tony Ben Lahoucine, président de la CIRRMA (Conférence Inter-Régionale des RRMA). Ces Réseaux Régionaux Multi-Acteurs sont les véritables relais des acteurs et actrices de la coopération internationale dans chaque région. Il a notamment évoqué l’importance des Objectifs de développement durable (ODD) dans les projets de coopération avec l’Afrique subsaharienne, ainsi que des appels à projets intéressants pour les établissements agricoles tels que RECITAL ou le dispositif des Tandems solidaires.

Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD, était invité pour évoquer le panorama des enjeux agricoles en Afrique, les rôles et modes d’interventions de l’AFD.

Si Emmanuel Fourmann n’est pas avare d’anecdotes interculturelles vécues dans moult situations diverses et variées au cours de sa carrière internationale, il a précisé l’importance de comprendre les enjeux et intérêts des protagonistes de chaque situation. Il a rappelé qu’il faut considérer un projet dans son ensemble, rester optimiste et se contenter parfois d’une simple petite avancée.

« Il est difficile de satisfaire tout le monde. Parfois même, certains projets ne peuvent être menés à leur terme mais permettent de comprendre une situation et/ou d’avancer dans un domaine parallèle ».

Confronter nos visions différentes du monde est un indispensable challenge quotidien.

Les services civiques en réciprocité Zoule Cakpo (Bénin) et Cherifa Folega (Togo) ont participé ensuite à une table ronde autour des thèmes : l’Afrique des transitions – quels leviers pour le développement de l’agriculture ? La jeunesse africaine, une opportunité du changement ? Place de la formation et transfert de l’innovation. Emmanuel Fourmann a répondu aux questions pertinentes de jeunes services civiques africains et africaines, logiquement inquiets et inquiètes pour leur avenir quand le dérèglement climatique multiplie les enjeux et complexifie les situations.

Un temps nécessaire consacré aux financements

Si comme souvent le cœur l’emporte sur l’argent en coopération internationale, les finances n’en restent pas moins un pôle clef de l’avancée des projets. Après un rapide world café permettant aux participants à la formation de partager leurs expériences en matière de financements de projets, quelques outils et appels à projets leur ont été présentés par les animateurs des réseaux Afrique, tels que les dossiers FONJEP, des appels à projets de PSEAU, de La Guilde, les diverses opportunités offertes par Erasmus+, dont le très intéressant Capacity Building in the field of Youth in Sub-Saharan Africa. Gülseren Verroust Altun du CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) a complété ce panorama des financements possibles par la présentation de l’appel à projet PAFAO (Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest) ainsi que du Prix Alimenterre.

Les volontaires internationales et internationaux

Concomitamment à la formation de plus d’une vingtaine d’enseignants et enseignantes de toute la France, se déroulait le rassemblement de plus de 45 (un nouveau record !) services civiques animé par Julien Amouret et Danuta Rzewuski du RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER.

Regards croisés, échanges, discussions, débats d’idées, solidarité : si la majorité des jeunes venaient d’Afrique subsaharienne (Togo, Bénin, Sénégal, Côté d’Ivoire, Burkina Faso, Madagascar) tous les continents étaient représentés (Maroc, Pérou, Brésil, Liban, Inde, Canada, Allemagne). Accueillies dans des lycées agricoles français dans le cadre d’une mission de service civique, elles et ils sont une réelle porte d’entrée pour l’ouverture à l’international de nos établissements comme de nos jeunes. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec le monde entier en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans les pays partenaires.

Moment de convivialité interculturels

Entre les brises glaces, les cafés et les pauses gourmandes, les moments informels ont permis à chacun et chacune de se rencontrer. La convivialité, toile de fond de ces chaleureuses rencontres, s’est à nouveau révélée lors des deux soirées internationales.

Une soirée où chaque jeune a proposé une séquence musique et danse de son pays rythmée par DJ Moïse.

 

 

 

Une autre ambiancée par « Los Murateños·as », la banda du Campus du végétal qui joue un nouveau titre tous les jeudis matin au lycée à 10h02. Le groupe a fait chanter les participants et les participantes qui, l’espace d’une soirée, se sont senties « Toutes et tous citoyennes et citoyens de la même planète ».

Ressources

Les photos, informations, diaporamas diffusés pendant ces 3 jours sont à retrouver sur le wiki https://fermewikisagro.fr/Afrique2025/. Toutes les ressources, diaporamas et rapports de missions sont à retrouver également sur l’Espace Resana des Réseaux Afrique.

Pour en savoir plus sur Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD.

Un engament indéfectible

Un immense big up à l’équipe pédagogique locale pour son engagement et une dédicace spéciale à Antoine Mina, enseignant d’EPS, et Lola De Angelis, CPE, qui se sont donnés sans compter pour la réussite de ces 3 jours : le duo a même offert aux jeunes de continuer le partage dans un « week-end de la réciprocité », que l’idée perdure…

Rachid Benlafquih a cloturé ses rencontres en remerciant les chevilles ouvrières logisticiennes de ce rendez-vous annuel : Christian Resche, Léa Woock et Cathy Azema de l’Institut Agro de Florac. Le rendez-vous suivant était à Florac-Trois-Rivières du 20 au 23 mai 2025 pour les rencontres du RED et le deuxième rassemblement des volontaires internationaux en service civique puis l’année 2026 sera celui des réseaux Afrique.

Pour en savoir plus : RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER, Prix Alimenterre,

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

– les animateurs et animatrices des réseaux Afrique : William Gex (AOAC) william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans (AOAC), vanessa.forsans@educagri.fr, Agnès Estager (AAOI), agnès.estager@educagri.fr

 Julien Amouret, animateur du réseau de l’ECSI, le RED, julien.amouret@educagri.fr

– le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr, Cathy Azema, cathy.azema@supagro.fr




L’ECSI dans l’Enseignement Agricole Français

Le film “L’ECSI dans l’Enseignement Agricole Français” transmet un message clair et puissant, soulignant l’importance cruciale de l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) dans la formation des jeunes citoyens du monde. Il montre comment cette approche éducative, en développant des compétences clés et en sensibilisant aux enjeux globaux, prépare les citoyens de demain à relever les défis du monde moderne et à contribuer activement à la création d’un monde meilleur.

Ouverture à la Diversité Culturelle

L’un des messages clés du film est l’ouverture à la diversité culturelle que l’ECSI permet. En exposant les jeunes à différentes cultures et perspectives, l’ECSI leur permet de développer une compréhension et une appréciation plus profondes des différences et des similitudes entre les peuples. Cette ouverture culturelle est essentielle pour favoriser la tolérance, le respect mutuel et la coopération entre les individus de différentes origines.

Développement de la Pensée Critique

Le film met également en avant le rôle de l’ECSI dans le développement de la pensée critique chez les jeunes. À travers des discussions, des débats et des activités interactives, l’ECSI encourage les étudiants à analyser et à réfléchir de manière critique sur les questions mondiales. Ils apprennent à questionner les informations, à évaluer différentes sources et à formuler des opinions informées. Cette compétence est essentielle pour naviguer dans un monde où l’information est abondante et souvent contradictoire.

Préparation à la Coopération Internationale

En montrant des exemples concrets de projets et d’initiatives menés par les étudiants, le film démontre comment l’ECSI prépare les jeunes à la coopération internationale. Les expériences de mobilité internationale, telles que les échanges et les stages à l’étranger, jouent un rôle crucial dans cette préparation. Ces expériences permettent aux jeunes de travailler avec des personnes de différentes nationalités, de comprendre les enjeux mondiaux sous divers angles et de développer des compétences en communication interculturelle.

Sensibilisation aux Enjeux Globaux

À travers divers outils pédagogiques, le film montre comment l’ECSI sensibilise les jeunes aux enjeux globaux tels que les droits humains, l’environnement, la justice sociale et le développement durable. Les enseignants utilisent des méthodes innovantes pour rendre ces sujets accessibles et engageants, aidant les étudiants à comprendre l’importance de leur rôle dans la résolution de ces défis mondiaux.

Formation d’Acteurs Engagés

Le film met en évidence comment l’ECSI aide les jeunes à devenir des acteurs engagés pour un monde meilleur. En participant à des projets de solidarité internationale et en s’impliquant dans des initiatives locales, les étudiants développent un sens de la responsabilité et de l’engagement. Ils prennent conscience de leur capacité à faire une différence et à contribuer positivement à la société.

Création d’une Société Plus Juste et Solidaire

Enfin, le film illustre comment, en intégrant les pratiques de l’ECSI, on peut favoriser la création d’une société plus juste et solidaire. En formant des citoyens informés, critiques et engagés, l’ECSI contribue à bâtir des communautés plus inclusives et équitables. Les valeurs de solidarité, de justice sociale et de respect des droits humains, inculquées par l’ECSI, sont essentielles pour construire un avenir durable et harmonieux.

Ce film a été élaboré par la DGER (Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche) via le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) et son réseau de l’ECSI. Le montage et les prises de vues sont été réalisés par Com Son Image.

Découvrez-le maintenant

L’ECSI dans l’enseignement agricole

L’enseignement agricole a construit des liens historiques et durables avec ses partenaires internationaux. Les actions conduites en matière de coopération Européenne et Internationale mobilisent les compétences des acteurs à différents niveaux : établissements, administration centrale (DGER) et décentralisée (DRAAF – direction régionale de l’agriculture de l’alimentation et de la forêt), entreprises et organisations professionnelles, collectivités territoriales, associations, etc. aussi bien en France que dans les pays tiers partenaires. Via la construction de partenariats robustes et de projets solides, ces actions visent prioritairement des mobilités réciproques, qu’elles soient professionnelles ou d’études, dans des domaines aussi variés que l’innovation et l’éducation au développement durable et aux transitions agroécologiques, le partage d’expertise et d’expériences en agriculture, agronomie et sciences et technologie alimentaires, qu’en innovation pédagogique, création de ressources pédagogiques ou techniques en faveur de systèmes agricoles et alimentaires et nutritionnels durables, le renforcement des capacités des systèmes de formation agricole et rurale, le développement du capital humain, la culture, le sport et la citoyenneté.

Le réseau ECSI

Le réseau ECSI de la DGER est un réseau thématique piloté par le BRECI (Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale), son action est en lien étroit avec l’ensemble des réseaux géographiques de la DGER. Le chargé de mission ECSI de la DGER et ce réseau représentent le MASAF dans la concertation inter-ministérielle (MTEECP, MEAE et MEN) via le groupe de concertation ECSI piloté par l’AFD (Agence Française de Développement). Et enfin, le réseau ECSI de la DGER entretient des liens privilégiés pour l’Enseignement Agricole auprès des réseaux régionaux multi-acteurs sur le territoire français.

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Comment réussir vos projets avec l’Afrique subsaharienne ?

Ce sont 75 personnes qui se sont réunies autour de cette question, du 22 au 26 janvier 2024 au Campus Nature Provence à Aix, d’une part en suivant la formation proposée par les réseaux Afrique et d’autre part en participant au regroupement des volontaires internationaux animé par le RED, avec l’appui de l’Institut Agro de Florac.

En proposant cette formation, inscrite au Plan National de Formation, les réseaux Afrique ont pour objectif général d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération.
Pour ce faire, les participants ont été amenés tout d’abord à comprendre et appréhender la stratégie du MASA et de la DGER en matière de coopération internationale (présentée en ouverture par Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne), à connaître et comprendre l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne. C’est également l’opportunité d’appréhender les diversités socio-culturelles et à tenir compte de l’interculturalité dans l’élaboration de projets de coopération. Il s’est agi aussi d’arriver à connaître et être capable de mobiliser les moyens et outils mis à disposition des établissements permettant de favoriser la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, d’identifier les sources de financement possibles, pour être capable de construire et mettre en œuvre un projet de coopération avec un partenaire africain.
Les différentes séquences ont été menées par les animateurs des réseaux Afrique Australe Océan Indien, Afrique de l’Ouest, Nigeria, et par le chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI du BRECI, et par plusieurs autres·intervenants.

Conférence d’Ali Béty, agronome nigérien, ancien ministre et haut-commissaire de l’initiative 3N “Les Nigériens nourrissent les Nigériens”

Formé au Maroc et à Montpellier, Ali Béty a été chef de service au ministère de l’agriculture du Niger et a travaillé pendant treize ans à l’Agence française de développement (AFD) comme expert en environnement, développement durable et eau.
Il a fait l’honneur aux participants à la formation et aux jeunes volontaires internationaux de partager son expérience en apportant son éclairage sur les enjeux qui lient agriculture et formation en Afrique. Introduction aux enjeux démographiques, économiques et agricoles en Afrique, sa conférence a mis l’accent sur les enjeux géostratégiques et sur la place de la formation comme levier de développement. « Grand témoin », il a conclu ces trois jours par son regard sur les coopérations de l’enseignement agricole avec les pays africains, conclusion à (r)écouter.

Erasmus+ et l’Afrique

Pour réussir des projets de coopération, il est besoin de réflexion, d’énergie, et bien sûr de financement. Vincent Rousval et Aude Richard de l’agence Erasmus+ ont invité l’ensemble des participants à se saisir des opportunités offertes par les programmes Erasmus+ désormais ouverts aux pays africains.

Alors pourquoi ne pas concrétiser un projet de 12 à 36 mois grâce à un dossier KA2 « Partenariats de coopération » pour un montant allant de 120 000 à 400 000 € ?

Il y a aussi la possibilité de s’engager dans un « Capacity building » avec un autre pays européen et deux pays hors Europe pour 2-3 ans ou 3-4 ans, avec des budgets de 200 000 à 1 000 000 €, ou de déposer avec un partenaire africain un dossier « Jean Monnet » intégrant au moins 40 heures de cours sur une thématique agricole.

Focus sur les volontaires internationaux

Depuis 2019 les réseaux Afrique invitent à leurs Rencontres annuelles les services civiques africains. Et pour la troisième année consécutive, ce sont tous les volontaires internationaux, d’Amérique latine, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient, accueillis dans des établissements d’enseignement agricole qui sont invités par le RED et l’Institut Agro Campus de Florac au moment de la formation animée par les réseaux Afrique.
Ce regroupement permet aux jeunes de mieux se connaître, de pouvoir échanger sur leurs différentes missions dans les établissements, entre pratiques autour de l’agroécologie, animation sur l’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, ateliers de découverte de leurs pays respectifs aux apprenants, appui sur les exploitations… Durant ces trois journées de formation, ils ont notamment travaillé sur des propositions d’activités et de projets à soumettre à leur établissement, en s’inspirant des expériences de chacun.

Ces regroupements sont aussi l’occasion pour eux de témoigner de leur expérience en France, de leur vécu de l’interculturalité au quotidien, et surtout de nourrir leur réseau.
Parmi eux, cette année ce ne sont pas moins de 25 jeunes africains et africaines qui sont accueillis dans des lycées agricoles français pour y effectuer une mission de service civique. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec les partenaires africains, et toujours en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans plusieurs pays. Une séquence de la formation, menée avec Pierre Revel, représentant régional de France Volontaires, a donc permis de présenter et préciser le fonctionnement de l’accueil de jeunes africains en service civique dans des lycées agricoles français dans le cadre de partenariats ainsi consolidés.

Une séquence sur l’interculturalité

La coopération internationale suppose de travailler en contexte interculturel, ce qui ne peut s’improviser. Aussi cette nouvelle séquence avait-elle pour objectif, à partir d’échanges, d’exemples de situations vécues ainsi que de références bibliographiques, de permettre aux participants d’aborder quelques clés de l’interculturalité. Prendre conscience des questions de différences notamment de communication, de prise de décision, de confiance, de gestion du temps, entre les cultures paraît indispensable pour réussir la construction de partenariats internationaux.

Ressources

Au cours de ces trois jours de formation, outre les temps de convivialité entre les deux groupes (danses, chants et sketchs des volontaires sur nos manières de vivre ou promenade sur le vieux port de Marseille), ont aussi été présentés les activités de chacun des réseaux Afrique, les témoignages de 30 ans de coopération avec le Sénégal, Madagascar ou des pays d’Afrique australe et Océan Indien, le dispositif African Book Truck, des éléments de méthodologie de projets, d’interculturalité, d’écriture de dossiers de financement (FONJEP par exemple), autant de ressources à retrouver.

Enfin, que soient chaleureusement remerciés pour la qualité de leur accueil et leur implication sans faille dans la réussite de ces rencontres  Marie-Laure Para, enseignante documentaliste et référente coopération internationale, et Hassan Samr, directeur de l’établissement, le Campus Nature Provence.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Les animateurs des réseaux Afrique : William Gex (Nigéria, Afrique australe Océan Indien) william.gex@educagri.fr, Didier Ramay (Afrique australe Océan Indien) didier.ramay@educagri.fr, Jean-Roland Arbus (Afrique de l’Ouest) jean-roland.arbus@educagri.fr, Vanessa Forsans (Afrique de l’Ouest) vanessa.forsans@educagri.fr

Les animateurs du réseau de l’ECSI, le RED : Julien Amouret, julien.amouret@educagri.fr, Danuta Rzewuski, danuta.rzewuski@educagri.fr

Le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr

 




Slam Nature : terres sacrées d’Afrique et d’Auvergne

Une résidence d’artiste béninois en lycée agricole français, suivie d’une tournée, pour sensibiliser et former à l’agroécologie par l’interculturalité.

Intervention poétique en français avec la classe de 2de Crédit photographique : CDR du lycée agricole du Bourbonnais

Depuis le temps que nous l’attendions, le poète slameur Adebayo Hounsou est enfin arrivé en France mi-novembre dernier. Il pleuvait, nous étions désolé·e·s pour lui mais « arriver sous la pluie est un signe de bénédiction » nous a-t-il lancé tout sourire dehors !

En France pour 6 mois dont 3 mois consécutifs à l’EPL du Bourbonnais, il a entamé sa prise de parole au pot d’accueil par un chant traditionnel. Émerveillement.

Adebayo écrit autour du fâ*, une science ancestrale éducative et spirituelle du golfe du Bénin, en lien étroit avec la nature et l’environnement. Il est aussi sensible aux thèmes de la forêt et de l’agroécologie. L’opportunité pour nos élèves d’une ouverture à de nouveaux univers artistiques et culturels comme à de nouveaux champs de réflexions. Il propose des ateliers d’écriture et de création de textes à travers des quartiers littéraires autour du fâ, des interventions autour de son pays, sa langue et ses traditions ainsi que des conférences autour de son rapport étroit avec la nature (forêts sacrées, divinités…).

*Le Fâ est un art divinatoire pratiqué traditionnellement par les populations du golfe du Bénin, notamment par les Yorubas du Nigeria, du Bénin et les Fons du Bénin

Il s’est tellement rapidement intégré au lycée que ses traversées des couloirs sont déjà ponctuées d’interminables « checks » avec les élèves. En quelques semaines, il est devenu un personnage incontournable de l’EPL en particulier pour certain·e·s collégien·ne·s.

A l’issue de cette résidence, un spectacle de slam-poésie est envisagé à l’amphithéâtre en février présentant les différentes créations réalisées avec les élèves.

Crédit photographique : CDR du lycée agricole du Bourbonnais

Poète-conteur-slameur, anthropologue de formation et spécialiste des contes du Fâ, Adébayo a l’habitude d’intervenir au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest dans un souci de réappropriation du narratif africain, que ce soit auprès d’enfants comme dans le cadre de « projets par le patrimoine » dans des écoles du Bénin, de jeunes de différents pays en formation ou en reconversion professionnelle dans le cadre d’Agrobootcamps (stages intégrant les différentes dimensions de l’agroécologie), de spécialistes ou encore du grand public lors de conférences-spectacles poético-musicales.

Les participants à la mobilité collective au Bénin organisée en octobre 2021 par le réseau Afrique de l’Ouest ont eu la chance de le rencontrer.

Voici comment il nous présente son art au cours des films réalisés lors de cette mission par ComSonImage de Julie Lizambard :

De cette rencontre a germé l’idée de l’accueillir en résidence d’artiste au lycée agricole du Bourbonnais pour faire dialoguer les approches sensibles d’Auvergne et du Bénin comme moyen de réfléchir et s’exprimer sur les questions de transitions agroécologiques en particulier sur leurs dimensions culturelles et ethniques. Rendue possible par un financement du ministère en charge de l’agriculture au titre du Budget d’Action Internationale, cette résidence se poursuivra par d’autres ateliers d’écriture et une tournée jusqu’à fin mai 2023 dans les lycées agricoles qui manifesteront leur intérêt pour cette initiative.

Crédit photographique de la photo de tête de l’article de la classe de 2de : Adebayo Hounsou

Contacts : GEX William, co-animateur du réseau AAOI (Afrique Australe Océan Indien) de l’Enseignement agricole. 06.89.35.93.03 – william.gex@educagri.fr

Vanessa FORSANS, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission coopération Afrique / ECSI / expertise internationale au BRECI/DGER – rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr