Océan Indien, un levier pour la formation

Les étudiants BTS Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes du  lycée agricole FORMA’TERRA de St Paul de La Réunion se sont rendu aux pays des épines dans le sud Malgache, en novembre 2024, pour une formation sur le diagnostic agraire et au développement local.

Dans le cadre du programme d’action de coopération de FORMA’TERRA financé par la Région Réunion sur les fonds de l’Union Européenne du programme INTERREG VI, 7 étudiants en formation BTS DARC (Malya, Aymeric, Feno, Meganne, Emma, Gabrielle et Thevanessen) accompagnés de 2 de leurs enseignants en agronomie ( Aurélien Velle et Didier Ramay) ont réalisé du 18 au 29 novembre 2024 une étude du système agraire et du développement agricole de la plaine sédimentaire située entre les fleuves Mandrare en Région Anosy et Manambovo en Région Androy. Cette étude in situ s’inscrit dans le cursus de formation des futurs techniciens réunionnais (module M52 du BTS DARC) et leur permet d’appréhender d’autres formes d’agriculture des pays voisins.

Paysages de l’Androy : La forêt xérophile

Parcelles de pâturage et de cultures de la plaine sédimentaire

La plaine sédimentaire retenue pour cette étude est un vaste territoire longeant l’Océan Indien d’environ 5000 Km2 (le double de la Réunion). Elle se caractérise par des conditions pédo – climatiques difficiles pour l’agriculture : moins de 400 mm de pluviométrie par an, concentré  essentiellement entre décembre et mars, des vents violents et des sols principalement sableux peu fertiles (moins de 1% de matière organique).  Dans ces conditions difficiles, la forêt xérophile semble avoir trouvé sa place. Elle se caractérise par la présence de la famille botanique typique du sud malgache, les Didiéracées dont l’arbre pieuvre (Allaudia procera), le Fantsilotral en langue locale, marque les paysages de l’Androy.

Le Fantsilotral  marquer de la forêt xérophile

La Région Androy                                            

Ce séjour a permis aux 7 étudiants BTS DARC d’appréhender et réaliser la caractérisation de l’agriculture locale et de son développement. Ils ont bénéficié de l’appui des deux partenaires de FORMA’TERRA, l’association paysanne Cactus for Life et l’ONG malgache CTAS (Centre Technique Agroécologie d Sud) . Ceux-ci ont mis à disposition leurs réseaux d’acteurs locaux avec lesquels les étudiants ont pu réaliser de nombreuses visites de terrain, échanger avec les agriculteurs. Les étudiants ont aussi pu voir les projets mis en place par les acteurs pour relever les défis actuels auxquels sont confrontés les agriculteurs locaux.

Le réchauffement climatique accentue les effets des vents violents, la sècheresse et la hausse des températures qui impactent fortement la productivité des cultures.

La forte démographie réduit les surfaces agricoles par ménage et qui accentue la déforestation pour obtenir le bois nécessaire à la fabrication du charbon servant à la cuisine.

Village Antandroy

Culture industrielle de sisal de la région du Mandrare

Les cultures vivrières de la petite agriculture  en  bocage avec le Raketa

Il ressort de cette étude une convergence des acteurs pour la promotion d’une agriculture résiliente basée sur l’agroécologie et la reforestation permettant malgré un contexte pédoclimatique défavorable, l’amélioration de la productivité des productions végétales et animales, facteur indispensable pour garantir la sécurité alimentaire du territoire.

Les projets des acteurs locaux s’inscrivent dans les grands programmes d’appui au développement du Sud de Madagascar mis en place par l’Etat Malgache : le programme DEFIS (qui a pour objectif de placer l’agroécologie au cœur de son approche du développement et le programme Mionjo qui se propose de renforcer le développement durable par un accès plus facile à l’eau, renforcer la gouvernance locale et en particulier celle des femmes et apporter les financements nécessaires en cas de situation d’urgence. Cette stratégie nationale est reprise par le Plan de Développement Régionale de la Région Androy, qui au niveau de l’agriculture a inscrit son soutien à la promotion et diffusion des techniques agroécologiques dans les systèmes de productions agricoles et au niveau de l’environnement et à la reforestation pour remettre l’arbre dans le territoire et valoriser les espèces endémiques pour la création de brises vent. On peut citer le projet de la ceinture verte qui prévoit de planter, sur les dunes littorales du sud malgaches, 168 km de brise vent qui pourrait être composées d’Aloès, Didieracées et autres végétaux adaptés aux conditions semi arides du sud malgache.

Parmi les projets étudiés par les étudiants, on peut citer celui des blocs agroécologiques mis en œuvre par le CTAS dans le cadre du programme DEFIS avec l’appui du GRET. Ce projet a permis l’amélioration de la fertilité des sols par l’introduction du Pois d’Angole, plante de service qui apporte à la fois du bois, de la fertilité au sol (apport azote) et de la nourriture et qui par les gains de productivité obtenus a permis l’augmentation du revenu des agriculteurs.

Les visites des communautés agricoles villageoises : CTAS projet blocs agroécologiques

 

L’étude a révélé également de nombreuses initiatives en faveur de l’agroécologie et de la protection de la forêt xérophile comme les associations de cultures, la plantation sur buttes et l’introduction d’arbres fruitiers dans les haies brise vent chez les paysans dans les projets portés par ACF. On peut citer aussi le projet en faveur de l’agroforesterie à partir d’arbres de la forêt xérophile comme le Varo (Cordia marei) et du Bonara (Albizia) développé par l’association Tinone  et les projets pour limiter la déforestation par la fabrication de charbon écologique en substitut du charbon de bois portés par l’association MadAgave à partir des déchets de l’industrie sisalière et par l’ONG Fraternité Sans Frontière à partir de cendre et de manioc. AVSF travaille quant à lui sur des projets pour l’amélioration des techniques d’élevage et d’alimentation animale en incitant à la plantation de cultures fourragères comme le cactus inerme, le Moringa et le Penissetum, dans les communautés pour développer des activités génératrices de revenus en s’appuyant sur des groupes de femmes. Le GRET porte aussi des projets générateurs de revenus comme l‘appui à la production maraichère par des groupes de femmes en finançant des kits d’irrigation avec des pompes solaires permettant le captage d’eau des forages.

On peut aussi souligner les initiatives d’UNICEF sur le développement de la filière arachide pour la production locale d’aliments pour les enfants confrontés à la malnutrition. CFL association paysanne qui s’est construite sur la valorisation des sous-produits du Raketa (Opuntia stricta) et qui est aussi impliquée dans la reforestation ( Moringa) et l’agroécologie (canal compost) développe en réponse à la demande d’UNICEF la production d’arachide locale en association avec le cactus inerme utilisé également comme fourrage pour les zébus.

Enfin les étudiants ont pu visiter la société Taza, dirigée par un entrepreneur inventif qui fait la promotion de solutions adaptés aux conditions du territoire Androy et qui développe, par la transformation de fruits et légumes locaux, différents sous-produits comme la semoule de manioc, des huiles de ricins, des pâtes d’arachides …

Les visites de terrains chez les petits agriculteurs et à l’entreprise Taza

Les projets agricoles conduits par les femmes : AVSF petits élevage et GRET maraichage avec kit irrigation

Les projets agroécologique d’ACF

Projets de fabrication du charbon écologique de Fraternité Sans Frontière

Il est ressorti de cette étude à travers les visites et entretiens sur le système agraire, que les agriculteurs antandroy ont acquis au fils des années des compétences techniques leur permettant de maintenir une agriculture pluviale vivrière extensive adaptée à leurs sols et au climat. Ils ont particulièrement réussi à sélectionner des variétés de maïs, manioc et patates douces capable de se développer à partir d’une faible ressource en eau et à résister aux effets des vents. Ils savent aussi tirer profits des ressources végétales du territoire : Raketa, cactus inerme, résidus sisal, résidus cultures, etc. pour alimenter leurs ruminants.

On a pu noter que malgré le poids des traditions qui s’opposent parfois à des techniques agronomiques qui pourraient améliorer la fertilisé des sols et donc la productivité des cultures (comme l’interdiction d’utiliser le fumier de zébus dans les cultures vivrières de pleins champs, de ne pas planter d’arbres dans les champs pour ne pas réduire l’espaces des cultures, de ne pas consommer du pois d’Angole etc..), les acteurs réussissent progressivement par la démonstration, les paysans relais, la volonté des femmes, à faire évoluer les comportements et à faire adapter des innovations.

L’exemple des blocs agroécologique du CTAS en est une belle illustration mais aussi l’introduction de l’agroforesterie par les paysans qui travaillent avec des associations comme Tinone ou bien les activités génératrices de revenus conduites par des groupes de femmes.

Il est donc raisonnable de penser que le système agraire peut encore évoluer dans l’avenir avec davantage d’agroécologie et d’agroforesterie et le retour de l’arbre endémique dans les systèmes de cultures.

La volonté des acteurs institutionnels de reverdir le territoire, faciliter les accès à l’eau par des infrastructures et de coordonner les projets facilitant l’atteinte des objectifs du Plan du Développement Régional devrait permettre d’accélérer ces évolutions.

La visite d’un des 5 groupes sisaliers, SIFOR, montre également qu’ils peuvent participer à ces évolutions. Par exemple le groupe SIFOR autorise l’association de cultures dans ses plantations par les paysans voisins sur les 3 premières années de ses cultures, le groupe HAH développe aussi l’agrotourisme favorisant la restauration de la forêt xérophile et l’habitat des Lémuriens.

Rencontre et visite de la société de sisal SIFOR

Rencontre et visite des associations Tinone (reforestation)et Madagave (charbon écologique)

Réunion avec ACF et CTAS sur Ambovombe,  préfecture de l’Androy

La rencontre des acteurs institutionnels avec le Directeur des Infrastructures et du développement et le Directeur de l’agriculture et de l’élevage de la Région Androy  

Réunion avec UNICEF Ambovombe

En conclusion, l ’étude réalisée par les 7 étudiants BTS DARC a mis en évidence la nécessité d’une synergie des acteurs du développement pour relever les 2 défis par une agriculture plus résiliente afin de maintenir le fragile équilibre de la sécurité alimentaire du territoire. La coordination par la Région Androy peut contribuer à cette synergie et sortir de l’idée que l’Androy est un cimetière de projets, alors qu’on peut observer de nombreuses initiatives abouties et opérationnels.

FORMA’TERRA est en mesure de prendre sa place dans cette dynamique territoriale en partageant son expertise en agronomie et en particulier en agroécologie à travers des formations répondant aux besoins des acteurs et contribuant à la synergie de leurs interventions.

A ce propos, en parallèle de cette étude, Aurélien Velle, enseignant en agronomie à FORMA’TERRA a dispensé sur 3 jours une formation sur les techniques d’agriculture durable et sur l’accompagnement aux changements de comportement à 16 techniciens de CFL, CTAS, AVSF et du GRET. Cette formation s’inscrit dans le programme de coopération régionale que FORMA’TERRA a établi, à la demande de ses 2 partenaires, pour le renforcement des compétences en agroécologie et en agronomie, des techniciens de terrain et paysans leaders impliqués dans les projets des acteurs locaux.

Les participants ont exprimé leur grande satisfaction pour cette première session.

Les participants à la première session de formation agronomique de FORMATERRA au CTAS d’Ambovombe

Ce programme de coopération proposé par FORMATERRA s’inscrit dans le cadre de la fiche action 31 du programme INTERREG VI OCEAN INDIEN « formation et partages d’expérience dans l’Océan indien ».

 Article rédigé par Didier RAMAY , Chargé coopération internationale au Lycée agricole Emile Boyer de La Giroday FORMATERRA SAINT PAUL REUNION

Contacts : Agnès ESTAGER, animatrice du réseau géographique Afrique Australe Océan Indien de la DGER, agnes.estager@educagri.fr, Didier RAMAY, animateur du réseau géographique Afrique Australe Océan Indien de la DGER, didier.ramay@educagri.fr

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




REAP AAOI : Les retrouvailles

Les membres du Comité de Pilotage du réseau de coopération régionale REAP AAOI se sont retrouvés avec enthousiasme du 21 au 23 septembre 2022 à Antsirabe (Madagascar) pour relancer sa dynamique après les années COVID et définir les grands axes des futurs projets de coopération du réseau.

Les participants à la réunion du COPIL Antsirabe 2022

Attendue depuis la fin de la levée des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire de la COVID, cette première réunion en présentiel, co organisée par l’EPN de Coconi à Mayotte et l’EPLEFPA FORMA’TERRA à La Réunion avec l’appui financier des fonds européens INTERREG du Conseil Départementale de Mayotte et de la Région Réunion, a permis de définir les grands axes des futurs programmes de coopération régionale pour les prochaines années.

A noter que pour des raisons financières et logistiques, seuls les membres francophones du COPIL ont participé à cette première réunion en présentiel, l’objectif étant de relancer la dynamique du réseau et mettre en place de nouveaux projets dès 2023.

L’animateur du réseau géographique de l’enseignement agricole français pour la zone Afrique Australe Océan Indien, Didier Ramay, avec la collaboration de la chargée de mission coopération internationale du lycée de Coconi, Cécile Morelli, ont préparé et animé les 3 journées qui ont réuni des représentants des établissements des Seychelles, de Madagascar, Maurice, Mayotte et de la Réunion.

Visites de terrain : l’exploitation du CAFPA et de la ferme école de Tombotsoa – Antsirabe

Visites de terrain : les expérimentations agroécologiques  du CEFFEL Antsirabe

Séance en ateliers de travail au CAFPA

Les échanges : l’ADN du réseau

Les ateliers de travail et les visites de terrain dans 3 établissements REAP AAOI d’Antsirabe (CAFPA, Ferme Ecole Tombotsoa et CEFFEL) ont permis de retrouver les relations amicales qui caractérisent le réseau REAP AAOI et de conforter les valeurs de solidarité, mutualisation et partage définies dans le 1er article du MoU du réseau.

Le partage des expertises pédagogiques (écriture de référentiels de formation, apprendre à produire autrement), l’appui à la formation des formateurs techniques, l’échange de bonnes pratiques dans le domaine de la gestion et l’animation des établissements, des centres de documentations ou des exploitations agricoles, la mutualisation des champs d’expérimentations, de recherche et de développement sont autant de thèmes chers aux membres du réseau et pouvant donner lieu à des projets de coopération.

Les mobilités comme résultat concret

Chacun a rappelé aussi l’intérêt de travailler en réseau pour favoriser les mobilités entrantes et sortantes, individuelles ou collectives dans de bonnes conditions .

Enfin les membres du COPIL ont souligné leur attachement à l’insertion professionnelle et sociale des jeunes en formation agricole, en particulier en les accompagnant dans leur installation en agriculture. Le réseau REAP constitue une plate forme qui peut répondre à ces attentes en proposant aux jeunes des établissements membres des projets de mobilités de formation, des stages ou la participation à de séjours techniques .

Voir plus loin

Plusieurs décisions ont été prises pour la mise en œuvre d’un plan stratégique d’actions de coopération régionale sur la prochaine programmation INTERREG 2023-2028.

Les projets mis en œuvre par les établissements REAP AAOI  français d’Outre-Mer (Mayotte et Réunion) s’inscriront dans les 4 engagements pour l’Afrique Subsaharienne définis par le Président  français en 2017 à Ouagadougou :  partager l’expertise française pour un appui sur la professionnalisation des référentiels de formation agricole, augmenter les mobilités des étudiants de l’Afrique Subsaharienne en France (stages et études) , co-construire des formations bi-diplômantes avec des établissements de formation agricole techniques et supérieurs et aider l’entreprenariat des étudiants de l’Afrique Subsaharienne diplômés issus de la formation agricole.

Ces projets concerneront en priorité les mobilités professionnelles individuelles ou collectives des apprenants des établissements membres et la formation qualifiante de leurs formateurs. Les thématiques des projets devront faire la promotion de l’agriculture durable et permettront aux bénéficiaires d’acquérir des compétences en agroécologie, protection et en particulier de l’eau, de l’environnement dans le contexte du changement climatique. Les projets devront aussi favoriser l’entreprenariat et plus particulièrement celui des femmes en milieu rural et le renforcement des qualifications professionnelles des jeunes pour réussir leur projet d’installation. Enfin ces projets permettront l’acquisition de savoirs et savoir-faire permettant la valorisation des productions agricoles locales par la transformation agroalimentaire et de toutes activités renforçant la sécurité alimentaire des territoires et la qualité des produits.

Plusieurs manifestations et évènements ont été également proposés par les membres du COPIL pour 2023, à savoir la tenue de la conférence internationale du réseau REAP AAOI en mai-juin 2023 à Tamatave Madagascar, l’organisation de la journée de la femme rural ou encore les Olympiades du paysage.

D’autres informations sur le réseau REAP AAOI  sur son blog : http://reseaureapaaoi.blogspot.com/

Contact : Didier RAMAY, animateur du réseau géographique AAOI, basé à La Réunion, didier.ramay@educagri.fr

 




Desde Versailles hasta Cuba

4 lycées agricoles français ont finalisé leur participation au projet innovant Agrécocarribe par la production d’un outil pédagogique intégrant des principes de l’agroécologie – Résultat d’une collaboration avec leurs partenaires Cubains pour une transmission des savoirs.

Le projet Agrécocarribe, financé par le Fond de solidarité pour les projets innovants (FSPI), a permis des missions franco-cubaines, débutant par une mobilité d’enseignants-chercheurs cubains à Maule (Yvelines). Ce premier échange a été suivi d’une mission composée d’enseignants, de chefs d’exploitation et d’agriculteurs français à Cuba.

Les projets FSPI couvrent des secteurs variés dont le domaine de l’éducation pour 40%. Le projet Agrécocarribe s’inscrit dans une dimension régionale forte impliquant notamment les sections BTS des lycées de Martinique, Guadeloupe, Guyane et du LEAP du Buat (Yvelines), mais également dans une coopération sud-sud.

Entre horticulture et patrimoine

« Dans le cadre du projet de construction de l’outil pédagogique, le LEAP du Buat, en collaboration avec les établissements publics agricoles des Antilles-Guyane, a accueilli du 19 au 29 janvier 2022, une délégation de onze enseignants-chercheurs cubains et leurs homologues d’Outre-mer pour une série de séminaires et d’ateliers sur le thème de l’agroécologie.

La délégation de scientifiques en provenance de 6 universités cubaines est arrivée à l’aéroport de Roissy sous un ciel froid et pluvieux, bien différent de la douceur tropicale de l’ile de Cuba. Le choc thermique passé, la délégation cubaine a suivi une série de séminaires dispensés par l’établissement du Buat sur les thèmes de la politique agricole commune en Europe, les attentes sociétales au sein du marché français, les formes de commerce et de distribution ou encore les certifications du secteur agroalimentaire.

Des ateliers d’échange ont permis aux scientifiques cubains de se rapprocher des professionnels français et d’acquérir une vision concrète du modèle commercial français. Par la même occasion, la délégation cubaine a pu se familiariser avec le système éducatif et comprendre les différences entre la formation en alternance et la formation scolaire dans l’enseignement agricole français.

Ces rencontres ont permis aux acteurs de se forger un regard croisé sur les modèles agricole, éducatif et commercial franco-cubain. La délégation a échangé directement avec des acteurs du monde agricole en visitant le marché des producteurs locaux de Versailles, la ferme expérimentale de Plaisir Grignon, et la coopérative BioCoop.

La délégation a également pu aller à la rencontre des personnels de l’école nationale supérieur du Paysage de Versailles (ENSP) et du potager du Roi, suivi par la visite du château, ainsi que d’autres sites culturels phares de l’île de France, tels que le musée du Louvre et la Tour Eiffel. »

 
Les Français à Cuba

Du 1er au 9 février 2022, c’est au tour de la délégation française d’être reçue à Cuba pour finaliser les travaux de recherche et aborder les perspectives de futurs projets. La délégation française, composée d’enseignants du LEAP du Buat, des équipes des établissements (enseignants et chef d’exploitations) des lycées de Matiti en Guyane, de la Guadeloupe, ainsi que des agriculteurs et de chercheurs du CIRAD, est arrivée à l’aéroport de la Havane pour le séminaire de clôture du projet FSPI-Agrecocarribe sur le thème de l’agroécologie.

« Après la surprise du cadre enchanteur de Cuba, la délégation française a suivi aux côtés des chercheurs cubains les séminaires de synthèse sur les travaux menés dans les domaines de l’agroécologie mais également sur la pédagogie et la création d’outils communs entre la France et Cuba en matière de transmission des savoirs. »

La pédagogie comme transmission des savoirs agroécologiques

Les ateliers ont permis l’élaboration de documents de travail faisant le lien entre les différents référentiels de l’enseignement agricole et les avancées scientifiques du projet FSPI/Agrecocarribe. Ce séminaire de clôture a également permis de jeter les ponts de futures collaborations entre Cuba et la France, tant pour le personnel enseignant que pour les apprenants.

Durant ces échanges, l’ensemble des résultats d’expérimentation mais aussi des méthodes d’enseignement, tel que le transfert aux apprenants de la connaissance et la technologie des Microorganismes Autochtones Bénéfiques (MAB)déjà utilisées dans les pratiques écologiques cubaines ont fait l’objet d’échanges.

Les partenaires franco-cubains vont pouvoir continuer à travailler ensemble sur la thématique de l’agroécologie à travers le nouveau projet Interreg Caraïbes REACT – suite logique au projet FSPI – qui s’est terminé au 28 février 2022.

La transition avec REACT

Le projet du Réseau d’Enseignement de l’Agro-écologie dans la Caraïbe : la Transition (REACT), qui a été lancé officiellement le 25 janvier 2022, vise à renforcer le capital humain des territoires ultramarins afin « d’Enseigner à produire autrement » en favorisant la formation et la professionnalisation des élèves, des étudiants et des enseignants des lycées agricoles, ainsi que les maîtres de stage et les enseignants-chercheurs en agrobiosciences via des mobilités entre établissements d’enseignement, entreprises et ONG ou encore organismes de recherche à l’échelle de la grande Caraïbe.

Les partenaires Caribéens du projet REACT travaillent dans la formation et la recherche et sont issus de sept pays : Aruba, Barbade, Cuba, France, République Dominicaine, Saint-Martin et Trinidad et Tobago.

Le projet est une initiative du réseau Caraïbe de l’enseignement agricole français qui le porte avec l’établissement d’enseignement agricole de Guyane.

Ce projet de coopération internationale s’inscrit dans le Plan Enseigner à produire autrement 2 (EPA2) du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il a obtenu un financement de plus 1, 5 Million dont 75% du Fond européen de développement régional (INTERREG) et une participation financière des partenaires à hauteur des 25% restant.

La dimension formation, coordonnée par le lycée agricole de Matiti à Macouria en Guyane proposera des mobilités entre les institutions cubaines et les sections BTSA des lycées de Martinique, Guadeloupe et Guyane ainsi que des mobilités de niveau master et doctorat d’ici la fin de l’année 2022.

A lire aussi le précédent article sur le projet Agrecocarribe

Également l’article sur le lancement officiel de REACT

Le Fond de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain (FSPI) est un dispositif de financement phare du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui permet aux ambassades de mener sur le terrain des actions innovantes à impact rapide et fortement visibles au bénéfice des populations locales. Le projet peut être porté au niveau national ou régional.

Article proposé en commun par l’EPLEFPA Guyane et LEAP le buat

Liste des Établissements partenaires :

Universidad de Artemisa
Universidad de Ciego de Ávila
Universidad de Guantánamo
Universidad de Matanzas
EEPFIH (Estación Experimental de Pastos y Forrajes « Indio Hatuey »)
CENSA (Centro Nacional de Sanidad Agropecuaria)
IIHLD (Instituto de Investigaciones Hortícolas Liliana Dimítrova)
CIRAD (Centro de cooperación internacional en investigación agronómica para el desarrollo)
IRD (Instituto de investigación para el desarrollo)
ANAP-Perico (Asociación Nacional de Agricultores Pequeños)
ANAP-Colón (Asociación Nacional de Agricultores Pequeños)
EPLEFPA Croix Rivail // Liceo agrícola Croix Rivail, Martinica
EPLEFPA du Robert // Liceo agrícola Robert, Martinica
EPLEFPA Guadeloupe // Liceo agrícola de Guadalupe
EPLEFPA Matiti // Liceo agrícola de Matiti, Guyana
LEAP Le Buat

Contact : Frédérique LOUMETO, animatrice du réseau Caraïbes de l’enseignement agricole, frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr




Lancement de la Transition agroécologique Caraïbes

Le Réseau d’enseignement de l’agroécologie dans la Caraïbe lance officiellement, le 25 janvier 2022, l’opération «Transition » dans le cadre du programme INTERREG Caraïbes.

Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président de la CTG, délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur, Didier Bereau, vice-président de l’Université de Guyane en charge des relations internationales, Gilles Adelson, maire de Macouria, Daniel Le Couviour, directeur de EPLEFPA Guyane et plusieurs élèves qui bénéficieront de cette initiative étaient présents à l’occasion de ce lancement.

Le projet REACT

Cette initiative vise à renforcer le capital humain des territoires ultramarins afin d’enseigner à produire autrement, en favorisant la formation et la professionnalisation des élèves, étudiants et enseignants chercheurs en agro-sciences, à travers les mobilités entre les établissements d’enseignement, les entreprises, les ONG, et organismes de recherche à l’échelle de la région Caraïbe.

Pour la première fois, des élèves guyanais partiront se former au sein même du bassin Caraïbes dans des centres de recherche des pays comme Aruba, Barbade, Cuba, Saint-Martin ou encore en République Dominicaine. Une initiative unanimement saluée lors de ce lancement de même que l’implication de l’EPLFPA Guyane et de la CTG.

« Il est indispensable pour nos jeunes de pouvoir se former au sein de leur bassin géographique et d’avoir le sens des réalités en ce qui concerne la pratique agricole. C’est pourquoi, il était important de lancer ce programme INTERREG Caraïbes en partenariat avec la CTG » – explique Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole.

Au total, 1,2 M€ ont été investis dans ce programme via les fonds européens (FEDER CTE ) pour lesquels la Collectivité Territoriale de Guyane est autorité de gestion et également, sur les fonds propres de la CTG (50 000 euros).

L’originalité du projet est de proposer une approche qui intègre à la fois le volet formation, recherche et développement.

Objectifs :

  • Renforcer les systèmes de formation en agro-sciences et la qualité des formations dispensées
  • Mettre en place des échanges de savoirs et des formations pratiques pour les apprenants et personnels éducatif
  • Co-construire, transférer et promouvoir la mise en œuvre de pratiques innovantes en agro écologie
  • Renforcer la capacité des partenaires à travailler en réseau dans un contexte international

 

« La Guyane fait face à des enjeux importants dans le domaine agricole et est le seul territoire français à augmenter sa surface agricole. Nous nous réjouissons aujourd’hui de voir des jeunes se tourner vers l’agriculture qui est pour nous une filière d’avenir. C’est pourquoi, le lancement de ce programme INTERREG REACT constitue un tournant important en matière de coopération puisqu’il permettra aux étudiants et formateurs d’accéder à des solutions de mobilité au sein du bassin caribéen. », affirme Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur.

 

 

Ont également participé à cette matinée de lancement : Annie Robinson-Chocho, 2è vice-présidente de la CTG, déléguée à l’Éducation et aux constructions scolaires, Roger Aron, 7è vice-président, délégué à l’Agriculture, la pêche et à la souveraineté alimentaire, Karine Cresson, 12è vice-présidente déléguée à l’Emploi, la formation et l’insertion professionnelle, Christiane Barbe, conseillère territoriale déléguée à l’Agroalimentaire et Sherly Alcin, conseillère territoriale déléguée au Climat et à l’éducation à l’environnement.

Contact : Frédérique Loumeto-Ipolo, animatrice du Réseau Caraïbes de l’enseignement agricole et cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole – frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr