INRAE renforce ses collaborations au Japon

En marge du Forum mondial pour la science et la technologie, une délégation d’INRAE s’est rendue au Japon du 28 septembre au 4 octobre 2023, à l’occasion du STS Forum qui réunissait les leaders mondiaux de la recherche.

Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE et Jean-François Soussana, vice-président en charge de la politique internationale de l’institut, étaient invités au forum où ils ont participé à plusieurs sessions. Un déplacement qui a permis de développer les partenariats de l’institut avec ses partenaires au Japon.

20e rencontre annuelle mondiale de la science et de la technologie dans la société

La 20e rencontre annuelle du Forum pour la science et la technologie dans la société (STS Forum) réunissait le monde de la science à Kyoto du 1er au 3 octobre 2023. Fondé en 2004, le STS Forum réunit chaque année des scientifiques et leaders mondiaux pour discuter des enjeux scientifiques et technologiques auxquels le monde est confronté.

Philippe Mauguin et Jean-François Soussana participaient à cet évènement. Ils ont livré leur regard sur un certain nombre d’enjeux globaux pour la transition des systèmes agroalimentaires face aux enjeux du changement climatique et de la sécurité alimentaire et hydrique.

Jean-François Soussana  est intervenu dans une session consacrée au changement climatique : « Il est urgent de développer la résilience agricole au changement climatique et à la pénurie d’eau qui en découle. Les réponses intégrées nécessitent des changements à grande échelle dans les systèmes alimentaires et la restauration des sols et des écosystèmes dégradés. »

Philippe Mauguin participait également à la 12e réunion des leaders mondiaux des instituts de recherche, le Global Summit of Research Institute Leaders. Il y a évoqué les risques et opportunités de l’intelligence artificielle générative en agriculture, lors d’un échange coprésidé par le RIKEN, l’un des principaux instituts de recherche au Japon pour les sciences fondamentales et appliquées, et le Conseil national de la recherche du Canada, sur les défis posés par ces nouvelles technologies disruptives aux acteurs de la recherche.

« Face aux défis de la sécurité alimentaire, du changement climatique et de la biodiversité, la recherche mondiale doit combiner les leviers de l’agronomie, de la santé des plantes, de la génétique et du numérique pour réussir la transition agroécologique. L’intelligence artificielle générative peut permettre d’intégrer des connaissances très variées et des données massives dans des modèles prédictifs. Mais il faut s’assurer de la qualité des données, de la transparence et de l’ouverture des algorithmes, pour aller vers un « Science GPT » ouvert et piloté par la communauté scientifique internationale.»

Philippe Mauguin au Global Summit of Research Institute Leaders

Le partenariat entre INRAE et le NARO se tourne vers la robotique et le phénotype des plantes pour répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire mondiale

La National Agriculture and Food Research Organization (NARO) est l’équivalent d’INRAE au Japon. En marge du Forum, une rencontre bilatérale entre les présidents des 2 instituts de recherche a permis d’acter la perspective de futurs instruments de coopération.

Le premier porte sur la construction d’un futur laboratoire international associé (LIA) sur la robotique, et le deuxième prépare la mise en place d’un réseau international de recherche (2RI) RhizoNet, sur les ressources phytogénétiques et les technologies avancées de phénotypage pour contribuer à la sécurité alimentaire et à la neutralité carbone.

Le 2RI RhizoNet

Rhizonet prévoit d’impliquer plusieurs disciplines portées par les départements Agroécosystèmes et Biologie et amélioration des plantes (BAP) d’INRAE, le NARO ainsi que des partenaires académiques européens aux Pays-Bas et en Allemagne. Il s’agit d’une collaboration scientifique de haut niveau entre des instituts de recherche ayant réalisé des avancées significatives pour le phénotypage du système racinaire des plantes et la sélection végétale.

Il part d’un postulat de départ : les futures stratégies agricoles, pour s’adapter et lutter contre le changement climatique, doivent impérativement tenir compte des caractéristiques morphologiques et physiologiques des systèmes racinaires, leur plasticité et l’architecture génétique des processus qui les régissent. Elles permettraient d’améliorer la captation des ressources dans des conditions extrêmes et de stocker davantage de carbone dans le sol tout en assurant la sécurité alimentaire mondiale.

Le joint-linkage call existant entre INRAE et le NARO a largement contribué à l’émergence de ce réseau par la pérennisation des collaborations de recherche grâce à des financements sur projet. L’objectif final de ce réseau sera de préparer le lancement futur d’un programme de recherche commun sur l’agriculture bas carbone qui travaillera sur l’utilisation des racines des plantes et l’amélioration des cultures pour s’adapter au changement climatique grâce au phénotypage à haut débit des plantes.

Philippe Mauguin, PDG d’INRAE et Dr. KYUMA Kazuo, President du NARO

Les collaborations entre INRAE et le NARO se développent de longue date, les 2 instituts ayant formalisé depuis 2020 un programme de mobilité scientifique croisée (Joint Linkage Call). Les 2 instituts coordonnent ensemble le 2RI Pisi-Net signé en 2023 sur la protection des insectes ravageurs par l’utilisation de techniques biologique. Ce 2RI associe 4 laboratoires INRAE et 2 laboratoires du CNRS du côté français, et 5 laboratoires japonais, du NARO et de l’université de Toyama, de l’université préfectorale de Kyoto et de l’université de Saga. Il a facilité plusieurs projets de recherche communs, sur la lutte contre les pathogènes végétaux à transmission vectorielle et sur la lutte contre les insectes nuisibles à l’agriculture grâce aux symbiotes.

En savoir plus sur les collaborations INRAE-NARO

Atelier scientifique organisé à l’Ambassade de France au Japon le 28 septembre 2023

Ce déplacement aura été l’occasion pour la délégation d’INRAE de rencontrer les partenaires scientifiques de l’institut au Japon grâce à un atelier scientifique organisé à l’Ambassade de France au Japon, qui réunissait des participants du NARO, de l’université de Tokyo et de l’université de Tsukuba. Parmi les coopérations mises en lumière à cette occasion, INRAE collabore avec l’université de Tsukuba au sein du LIA FREQUENCE signé en 2019 sur la biologie du fruit face au changement climatique et associant l’université de Bordeaux. Il offre aux étudiants la possibilité d’obtenir un master international en co-dipôme. Des scientifiques INRAE sont impliqués dans l’enseignement du programme.

Le laboratoire international associé (LIA) FRuit QUality under Changing Environment – FreQUenCE s’intéresse à la régulation et les mécanismes impliqués dans le contrôle du rendement des fruits, de la morphogenèse des fruits et de la composition des fruits. En savoir sur LIA Frequence

Des perspectives de collaboration élargies avec l’écosystème de la recherche au Japon
Visite du laboratoire d’entomologie du RIKEN avec le chercheur Issei Ohshima

Des rencontres ont également eu lieu avec des institutions prestigieuses au Japon comme le RIKEN et l’université de Kyoto. Elles préfigurent de prochains accords-cadres et proposent l’intensification des coopérations sur des domaines de recherche communs.

Ariane Lelah, Rédactrice de l’article : INRAE renforce ses collaborations au Japon en marge du Forum mondial pour la science et la technologie

Crédits photographiques : INRAE – Photo de tête d’article : Global Summit of Research Institute Leaders

Contact : Florent CHAZARENC – Directeur de Recherche Unité REVERSAAL, Chargé de Mission international pour la région Chine, Japon, Corée du Sud – florent.chazarenc@inrae.fr

Pierre  MARIE – Directeur adjoint des relations internationales / Chef par intérim du service mobilité internationale et interculturalité – pierre.marie@inrae.fr




Le défi des étudiants indiens en France

Programme DEFIAA rime avec partage d’expériences franco-indiennes, stage en réciprocité, échanges entre pairs et capacités transversales : voici ce que vivent les jeunes indiens en mobilité en France ! Et ce que vivront ensuite les Français en Inde…

Le réseau Inde de l’enseignement agricole accueille, sur le territoire français depuis le 4 mars 2023 et pour un peu plus d’un mois, 18 étudiants indiens de l’GBPUAT University de Pantnagar. Cette université agricole du gouvernement est l’une des plus renommées en Inde, située dans l’Etat de l’Uttarakhand en Inde du Nord, aux pieds de l’Himalaya.  Le partenariat franco-indien a été scellé par un accord cadre en 2015.

Depuis, chaque année, les animateurs du réseau Inde organisent l’accueil des étudiants indiens et leur stage dans une douzaine de lycées d’enseignement agricole en France. Après une semaine d’intégration au lycée de Théza à Perpignan, ils partent dans les établissements partenaires du programme DEFIAA – Developping French Indian Exchanges in Agroffod and Agronomy – et vivent l’aventure française.

Arrivée à Théza

Intégration à Théza

Au cours d’une semaine, c’est le temps de l’intégration pour les Indiens et d’une préparation au départ pour les Français. Quelques consignes sont transmises sur  les préparatifs tels que l’obtention du visa étudiant pour les partants en Inde et c’est l’occasion de partager quelques anecdotes !

Happy Holi ! C’est le 8 mars 2023 que la fête des couleurs aux multiples vertus a été célébrée à Théza. Chaque équinoxe de printemps, Holi, la fête des couleurs en Inde, entraîne le pays dans un tourbillon collectif et multicolore. Il s’agit de pardonner à ses ennemis et de manifester son amour à ses proches et amis. Les indiens croient également en l’action purifiante des couleurs au contact avec les pores de la peau.

Soirée de Gala

Les étudiants indiens sont invités à vivre au sein des communautés éducatives dans les établissements d’enseignement agricole du réseau DEFIAA. Chaque structure d’accueil est en charge d’établir un programme d’accueil évolutif, en fonction des contraintes mais également des attentes des jeunes.

L’interculturel se mêle à la formation

Les étudiants indiens peuvent intervenir en cours d’anglais comme assistants du professeur de la discipline linguistique et présenter leur pays, leur université, leurs études et échanger avec leurs pairs ou encore participer à des activités avec l’enseignant de socio-culturel.

Interventions de Krati et Pranshi

Meenal et Kajal

Les étudiants indiens participent également aux travaux pratiques au sein des halles technologiques et dans les laboratoires des lycées, afin d’acquérir des compétences pratiques et techniques.

Krati et Pranshi à la fabrication de crêpes à l’atelier technologique

Au laboratoire de microbiologie et Chimie

Aller plus loin…

Aussi, il peut leur être confié un sujet d’étude qui aura une réelle valeur ajoutée à leur formation, en particulier en PhD (Doctorat). C’est le cas de Charu, étudiante en PhD food technology, qui collabore sur un projet en partenariat avec l’EPL d’Aurillac et L’ENIL.

Charu, qui en Inde, s’intéresse spécifiquement aux questions de la valorisation de sous produits alimentaires (résidus issus de l’alcool de riz), est amenée à faire d’autres découvertes de chaînes alimentaires dans le Cantal. La jeune indienne se rendra à l’INRAE et à l’IUT pour échanger avec les professeurs et chercheurs sur le sujet de son étude.

Partager des petits moments de vie

Les découvertes culturelles et ludiques complètent leur expérience de la vie dans les régions françaises, Charu s’initie au loto !

Le « Chaï », ou thé indien partagé à la cantine avec tous les jeunes, est aussi l’occasion de s’initier à l’approche organoleptique ainsi qu’à la dégustation de mets indiens.

Les étudiants indiens souhaitent améliorer leurs compétences linguistiques, c’est le cas de Bhumika en stage à Périgueux qui a pu suivre des cours de français langue étrangère. Dès son arrivée en France, elle nous a fait part de son ambition : « revenir bilingue français-indien » ! Et elle est étonnante !

La fin de stage de Achala et Mansi est valorisée par une remise de diplôme officielle par l’équipe de direction du lycée.

Achala et Mansi à Chartres

La réussite du programme tient à l’implication de tous, notamment des familles des apprenants : l’accueil au sein de familles françaises permet un autre échange de valeurs et de partage.

Le bonheur d’être ensemble, tout simplement !   

 

En août prochain, une vingtaine d’étudiants français partiront, à leur tour, vivre l’expérience indienne auprès des partenaires et amis de GBPUAT University à Pantnagar.

Un grand merci à tous les collègues investis dans le programme DEFIAA et qui ont merveilleusement répondu aux attentes de nos amis indiens !

Christophe et Chantal

Pour évaluer l’impact de l’accueil des jeunes indiens en France, une revue de Presse :

Podcast : Interview de deux jeunes indiennes, Krati et Pranshi – étudiantes en agroalimentaire à l’université GBPuat University de Pantnagar en Inde du Nord, séjournant au lycée de Auch

Théza : Des étudiants indiens accueillis au lycée agricole, l’Indépendant

 A Auch, deux étudiantes indiennes ont posé leurs valises au lycée Beaulieu-Lavacant – La dépêche, journal régional Auch

Des projets ambitieux de coopération internationale a long terme a la Roque – La dépêche, journal régional Rodez

 

Contacts : Chantal Desprats et Christophe Groell, animateurs du réseau Inde, chantal.desprats@educagri.fr, christophe.groell@educagri.fr

 

 




YEDODE pour la sécurité alimentaire en Ethiopie

La France et l ‘Éthiopie relance leur coopération vétérinaire. l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse s’engage dans un projet de coopération de la fourche à la fourchette dans le cadre de la filière aviaire.

Le projet YEDODE est né d’une coopération entre l’Éthiopie et la France dans le domaine de la formation supérieure, pour le renforcement de compétences des vétérinaires et techniciens de la filière avicole en Ethiopie.

Vous êtes-vous déjà demandé si les aliments que vous achetez au supermarché sont sûrs ?

Si oui, alors vous n’êtes pas seul. La sécurité des aliments est un problème mondial et l’un des principaux groupes alimentaires qui préoccupe tout le monde est la volaille. Dans le monde, 1 million de personnes souffrent chaque année d’intoxications alimentaires causées par des aliments à base de volaille.

En Éthiopie, l’industrie avicole est en plein essor avec un potentiel rapide de croissance. Mais, une production croissante seule n’est pas suffisante. Les œufs et la viande doivent également être sûrs, ce qui est actuellement un défi, car le système de production reste aujourd’hui traditionnel et manque de normes sanitaires modernes. Une des solutions pourrait être la montée en compétences des personnes professionnelles du secteur et du service public responsable des contrôles sanitaires de la filière : vétérinaires, techniciens de terrain et de laboratoire et éleveurs. Ces mesures pourraient indirectement contribuer à la santé des populations et à l’économie du pays en créant des emplois.

La France est le 4ème producteur et exportateur de poulet en Europe suivant des normes européennes de sécurité sanitaire des aliments. Cependant, l’industrie française de la volaille subit régulièrement des pertes importantes et est actuellement confrontée à de nombreuses épidémies d’influenza aviaire hautement pathogènes depuis 2015, montrant l’importance de monter un niveau d’exigence sanitaire élevé dans le secteur.

Alors, qu’ont-ils en commun ?

Le niveau d’exigence sanitaire et de technicité de la filière requiert le développement et le maintien en compétences des vétérinaires/techniciens et des laboratoires publics/privés. Pour atteindre cet objectif, l’idée est de mettre en place différents types de formation continue et de sensibilisation des formateurs ou professionnels tout au long de la filière avicole (opérateurs de laboratoire, techniciens, vétérinaires, services publics ou privés, alimentation animale, élevage et l’hygiène alimentaire).

C’est ainsi qu’est né le « Chicken Health Project »

Un projet de deux ans dans le cadre de la coopération franco-éthiopienne. Ce dernier vise à renforcer la coopération et les actions déjà initiées entre les entreprises et institutions françaises et éthiopiennes, soit l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, le laboratoire CEVA santé animale, le collège vétérinaire éthiopien de Debre Zeit CVMA. Ainsi, cette coopération vise à élargir le champ de la sécurité sanitaire des aliments à l’ensemble de la chaîne de valeur – de la fourche à la fourchette, de l’alimentation animale à la commercialisation des produits alimentaires mais aussi soutenir les capacités d’analyses locales.

Ainsi, « Chicken Health Project » posera les piliers d’une coopération académique et économique durable dans le domaine de la sécurité sanitaire des élevages et des aliments avec également une feuille de route pour une « coopération franco-éthiopienne en matière de sécurité alimentaire ».

Calendrier du projet pour l’ENVT (Ecole Vétérinaire Française de Toulouse)

 

Les projets internationaux de l’ENVT

Contacts : Pauline MICHEL – IHAP-ENVT – Ingénieur Pédagogique – Projet YEDODE Ethiopie, pauline.michel@envt.fr

Sabine DIDIERLAURENT – Directrice adjointe · France Vétérinaire International ENSV-FVI, sabine.didierlaurent@vetagro-sup.fr

Rachid BENLAFQUIH – BRECI chargé de mission Afrique, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr