VAI2P, mutualisation de compétences internationales

Le réseau d’expertises de l’enseignement supérieur vétérinaire, agronome et l’ENSFEA se sont retrouvé les 29, 30 et 31 janvier 2024 à l’Institut Agronomique Hassan II, Rabat, Maroc pour illustrer les caractéristiques, la visée et la clôture de l’action menée pour co-construire un dispositif expérimental de formation de professeurs. 3 ans de mobilisation pour mener à bien ce dispositif international en droite ligne des 4 engagements pour l’Afrique !

Le dispositif de formation «VAI²P – Veterinary and Agronomic International and Innovative Pedagogy Training», porté par VetAgro Sup Lyon est une modalité de formation internationale, à l’innovation pédagogique, pour les enseignants des cursus vétérinaires et agronomes. Il a pour finalité le renforcement des compétences professionnelles des enseignants. Il repose sur la co-construction de ressources pédagogiques internationales et leur mutualisation.

VAI2P : la genèse

La proposition du partenariat inédit des Écoles Nationales Vétérinaires de France (ENVF) et de l’Ecole Nationale Supérieure de Formation pour l’Enseignement Agricole (ENSFEA) sera faite à l’initiative de Rachid Benlafquih, chargé de mission Afrique au bureau des relations européennes et de la coopération internationale (DGER-MASA). Quelques conditions pour la création du parcours de formation innovant VAI²P ont été ainsi réunies. Les équipes ont bénéficié d’un accompagnement pour la création du dispositif de formation hybride, grâce à une expertise en e-learning, et le suivi du processus de formation aux différentes étapes intégrant évaluations et mise en perspective. La coopération agro-vétérinaire s’ouvre sur des territoires contrastés : continent africain (Angola, Sénégal, Maroc), européen (France, Portugal, Slovaquie), américain (Canada) avec aujourd’hui le projet de l’ouvrir vers l’Asie (Mongolie). La visée éthique et pluridisciplinaire fait référence à l’approche « One Heath ». La collaboration dans les domaines scientifiques et pédagogiques des binômes est pensée à égale dignité.

Une formation-action internationale en mode hybride

VAI2P est un projet de type formation/action d’une durée prévisionnelle de 9 mois. Proposée en cinq étapes afin de réaliser un parcours de formation en binômes internationaux – en “action” – tout en bénéficiant d’apports pédagogiques et d’accompagnement par une équipe pédagogique dans les domaines de l’approche par compétences, la pédagogie active, l’usage du numérique, les dispositifs hybrides – en “formation”.

Tout d’abord il s’agit de développer et cultiver un réseau de collaborations internationales scientifiques et pédagogiques. Pour cela les acteurs devront créer des ressources pédagogiques ; découvrir et mettre en œuvre l’approche par compétences, intégrer l’usage du numérique dans la pratique pédagogique, actualiser ses connaissances scientifiques dans une approche systémique et transdisciplinaire ; le « One Health ».

Les trois principales caractéristiques de ce dispositif de formation hybride est basé sur une plateforme « e-learning » (LMS-Moodle) disponible tout au long du projet qui permet à l’équipe d’accompagnement de déposer, à chacune des cinq étapes, les exercices, les apports/ressources pédagogiques, et permet également aux binômes de déposer leurs travaux.  Le dispositif est élaboré selon une démarche collaborative, d’échanges, de transmission des consignes, de co-élaboration et de mutualisation des résultats. Une salle Zoom est dédiée au projet, elle est utilisée sur demande des binômes ou planifiée par l’équipe d’accompagnement à différents moments stratégique du processus de formation.

Le processus de formation est construit en 5 étapes, soit l’identification des thèmes et contenus choisis, l’anticipation de l’évaluation certificative de la séquence, la visualisation de la progression de la séquence et la conception détaillée d’une, ou plusieurs, séance(s), enfin l’animation d’une séance auprès des étudiants en contexte local. Chaque étape fait l’objet d’une évaluation formative des productions, de mutualisations et de réflexivité sur chaque réalisation.

Le dispositif a pris appui sur deux séminaires « distanciels » synchrones, un séminaire présentiel en France pour lequel nos collègues de l’AVH II ont été contraints, pour des raisons administratives, de contribuer à distance et un séminaire de fin de projet, qui a été objet d’une mission sur site au Maroc.

Mission à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Pour réaliser la dernière étape du processus de formation, afin de clôturer le dispositif, la mission a été organisée, avec l’appui des services du ministère de l’agriculture, des relations internationales de VetAgro Sup Lyon et de l’ambassade de France au Maroc :

Rachid Benlafquih – Chargé de mission Afrique DGER-BRECI

Cédric Colmar – Directeur des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Margaux Meysonnet – Cheffe du pôle Pôle Relations Internationales et Européennes de la Direction des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Cécile Fourny – Responsable de projets à la Direction des Relations Internationales, Partenariales et Européennes – VetAgro Sup

Xavier Pacholek – Conseiller agricole Maroc-Tunisie – SER Rabat

Bertrand Wybrecht – Conseiller agricole Maroc-Tunisie en charge de l’innovation, de la recherche et de la formation – SER Rabat

Occasion d’évaluer les résultats

Pour conduire le processus de formation à son terme, la dernière phase du projet prévoit la présentation et la mutualisation des ressources et de l’ensemble des résultats. Et pour clôturer l’action, il s’agit d’évaluer, de mettre en perspective le dispositif VAI²P et d’envisager une suite possible.

Accueil des participants par Lamiae Ghaouti – R.I. représentant Mr Abdelaziz El Hraiki dir. IAVH II ; Fassi Fihri Ouafaa – Directrice de la formation en médecine vétérinaire et Mireille Bossy Dir. Générale VetAgro Sup Lyon en visioconférence

Les binômes et trinômes internationaux ont produits des ressources détaillées, un support de l’évaluation, une source des mutualisations et de l’analyse réflexive.

Mohamed Piro (IAVH II) et Agnès Leblond (VetAgro Sup) – Médécine équine : « les colites du cheval ». Des capsules vidéo servent de support à l’apprentissage autonome et l’exercice des compétences reliées au diagnostic clinique des “colites” du cheval. Des situations intégrant la pédagogie active et le numérique sont expérimentées, valorisées et validées.

Saädia Nassik (IAVH II), Ahlam Kadiri (IAVH II) et Caroline Prouillac (VetAgro Sup) – Résistance aux antimicrobiens : « RAM en aviculture ». Un dispositif e-learning a été créé suite à l’expérience vécu dans le dispositif VAI²P sur le thème de la résistance aux antimicrobiens. Illustration d’une remarquable réussite depuis l’expérimentation VAI²P jusqu’à la création d’un cours de spécialité, innovant en e-learning, au service de la production de la compétence nouvelle des étudiants.

Abderrakib Zahid (IAVH II) et Gaëlle Marliac (VetAgro Sup) : « le bio contrôle ». Des situations, intégrant l’approche par les compétences et l’analyse par objectifs, sont expérimentées, mises en perspective, pour renouveler sa pratique, et concrétiser son engagement dans des innovations pédagogiques.

Les résultats obtenus, conformes aux objectifs du parcours de formation, vont bien au-delà des attentes.

Présentation des ressources, échanges de pratiques, mutualisation et analyse réflexive

Un dispositif efficace

Les évaluations et les témoignages des participants ont été recueillis « à chaud ». Réalisées en présence de Lamiae Ghaouti – D.R.I. IAVH II ; Xavier Pacholek et Bertrand Wybrecht conseillers agricoles Maroc-Tunisie aux affaires agricoles de l’ambassade.

Si l’enjeu est de mesurer les compétences acquises lors du parcours de formation VAI²P, et leur valorisation auprès des collègues de l’IAVH II ; la mutualisation d’expériences ; le transfert des compétences auprès des collègues ; alors le projet VAI²P atteint bien son but.

Le dispositif VAI2P en tant que projet de formation continue des enseignants montre son efficacité pour produire et développer des ressources pédagogiques et numériques à partir d’objets scientifiques, techniques et de questions éthiques.

Les conditions sont réunies pour créer un réseau de collaborations internationales au-delà même du parcours de formation.

Les enseignants bénéficiaires du projet sont repérés comme personnes ressources par leurs collègues. Ils ont fait la démonstration de leur capacité à mobiliser les enseignants les plus demandeurs et les plus jeunes de l’institution.

La question éthique et l’approche One Heath ont focalisé l’attention des différents acteurs (Ambassade et direction des établissements IAVH 2II et VetAgro Sup) lors des séances de bilan et de mise en perspective du projet VAI²P.

La parole….aux bénéficiaires

Pr. Ahlam KADIRI : « VAI2P, une formation sur des méthodes d’enseignement innovantes où l‘étudiant est au centre et acteur de sa formation et où l’enseignant apprend à faire évoluer ses cours et sa pratique. Une formation reçue en distanciel mais qui a permis un rapprochement, des échanges et la naissance d’amitiés entre des pairs d’une part et des formateurs de grande qualité d’autre part ».

Pr. Saâdia NASSIK : « L’expérience VAI2P était une occasion pour apprendre à apprendre et apprendre à enseigner en plaçant l’apprenant au centre de nos préoccupations. Les rencontres et les ateliers ont constitué un véritable espace de ‘’libre expression’’! »

Pr. Mohamed PIRO : « Ce qui convient particulièrement : Le thème du projet lui-même très intéressant ; Le travail en groupe ; Les échanges entre plusieurs disciplines ; Le travail avec des équipes de différents pays et avec différentes expériences ; L’emploi de nouveaux outils pour l’amélioration de la pédagogie ; La disponibilité des formateurs »

Pr. Abderrakib ZAHID : « Ce qui convient particulièrement : Partage des réalisations en présentiel avec l’équipe pédagogique et les collègues de l’IAVH II ; Discussions et échanges sur l’application de l’approche par compétence dans le montage des ressources pédagogiques en général ; L’intérêt de l’IAV et VetAgro Sup de poursuivre l’aventure en termes de collaborations »

Ce qu’en disent les invités…

Un groupe mixte d’une dizaine d’invités, pour moitié agronomes et pour moitié vétérinaires, jeunes collègues, très motivés, engagés dans une réflexion sur la pratique enseignante, sont reconnaissants et demandeurs pour ce type de formation.

« Tout d’abord, je souhaite exprimer ma gratitude pour l’opportunité de participer à la formation VAI²P. Cette expérience a enrichi ma perspective sur les techniques pédagogiques modernes, augmentant ainsi ma confiance dans l’application de ces connaissances d’une manière efficace dans mes enseignements.

Ce que j’ai apprécié c’est la dynamique d’échange entre les participants et l’équipe de formation qui a été particulièrement enrichissante ».

« Je vous présente mes sincères remerciements à vous et à toute votre équipe pour cette excellente formation. Personnellement, cela m’a ouvert l’esprit sur d’autres perspectives d’enseignement que je compte utiliser avec mes étudiants. Je vous remercie aussi pour votre gentillesse, l’écoute attentive et la qualité des échanges durant la formation.

Les informations partagées lors de cette session ont été très enrichissantes, et je suis convaincue qu’elles auront un impact positif sur ma pratique pédagogique ».

« Je voudrais faire un témoignage concernant la formation que vous avez effectué en collaboration avec l’équipe marocaine. Depuis mon recrutement à l’IAV, je cherchais avec beaucoup d’intérêt des formations en relation avec la pédagogie et avec les nouvelles technologies appliquées à la pédagogie et je vous cache pas vous étiez la première formation proposée par notre directrice de filière en concertation avec Pr ALHAM et Pr SAADIA que je remercie infiniment.

La formation est très intéressante et très riche en termes de retour d’expérience et aussi de multitude de nouvelles technologies appliquées à la pédagogie que j’ai pu découvrir à travers cette formation.

Je vous remercie infiniment pour cette belle initiative et je serai toujours ravie d’assister à d’autres formations de ce genre »

Photo de tête d’article – Rabat entre tradition et modernité

Article proposé par Caroline Prouillac – Pr. VetAgro Sup Lyon, Cédric Colmar – Dir. Relations Partenariales, Internationales et Européennes de VetAgro Sup Lyon, Hayette Adel – consultante VetAgro Sup et Jean-Claude Gracia – consultant VetAgro Sup

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




France-Maroc : nouveau quinquennat de coopération

SIA2024 – Marc Fesneau et son homologue marocain Mohamed Sadiki renforcent la coopération bilatérale agricole entre la France et le Maroc, avec la signature d’un accord dans le domaine de la formation et de l’enseignement supérieur.

Vendredi 1er mars 2024, au Salon international de l’agriculture, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a rencontré son homologue marocain, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Royaume du Maroc. A cette occasion, ils ont échangé sur les enjeux de sécurité alimentaire, d’adaptation au changement climatique et de gestion de l’eau, mais aussi sur les coopérations en cours et à venir entre les filières agricoles françaises et marocaines.

Lors de leur rencontre, les ministres ont signé un arrangement administratif de coopération dans le domaine de la formation technique et professionnelle agricole et de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et forestier. Celui-ci sera mis en œuvre par Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (DEFR) du ministère marocain et la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère français. Les deux Directeurs généraux, Benoît Bonaimé pour la France et son homologue marocain Bilal Hajjouji étaient bien entendus présents pour ce temps fort du partenariat entre les deux pays.

Le travail commun de coopération dans le domaine de la formation des équipes des deux pays ne s’est jamais arrêté. Le renouvellement de cet accord permet cependant aux équipes de disposer d’un cadre institutionnel renouvelé pour 5 ans.

Cet accord de coopération s’inscrit donc dans la continuité des nombreuses activités menées conjointement par la DEFR et la DGER ces dernières années. Il se structure autour de 6 axes.

Mobilités croisées

Il s’agit d’une part de promouvoir et faciliter la mobilité croisée, tout en encadrant la circulation, dans les deux sens, d’apprenants pour des stages ou des voyages d’études, individuels ou collectifs.

D’autre part, des enseignants et chercheurs s’associent pour organiser ensemble des séminaires, des recherches conjointes et des travaux en commun avec leurs étudiants, sur les deux rives de la Méditerranée.

Découvrir l’agriculture française

L’organisation de stages de découverte de l’agriculture française au bénéfice d’étudiants marocains existe entre les deux pays depuis 1990. Par exemple, en 2023, une cinquantaine d’étudiants de 15 instituts des techniciens spécialisés en Agriculture (ITSA) marocains, ont effectué un stage dans des exploitations agricoles françaises privées ou dépendant de l’enseignement agricole. Pendant 6 semaines, ils ont découvert l’agriculture et l’agro-alimentaire français en participant aux activités de la structure qui les accueille.

Par ailleurs, 46 étudiants de l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA) de Meknès, en 4ème année, issus de toutes spécialités ont été accueillis en voyage d’étude de 2 semaines à Montpellier et dans le Lot par l’Institut Agro Montpellier autour des thèmes de l’irrigation, l’installation des jeunes et la transformation des systèmes alimentaires en réponse au changement climatique.  Enfin, une quarantaine d’étudiants agro ou véto de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV), ont effectué des stages de 1 à 2 mois en France.

Ancrage territorial et économique

Un consortium de 5 EPL français (bientôt 8) coordonné par la DRAAF Bourgogne Franche Comté et de 4 établissements marocains accompagnés par la DEFR a mis en oeuvre des échanges techniques et des mobilités étudiantes dans le domaine de l’agro-alimentaire depuis 2022.

Un partenariat inter-établissements entre 4 EPL français et 4 ITSA marocaines, sous la houlette de l’institut Agro Montpellier et de l’ENA de Meknès est également en cours autour de l’agroécologie. Il s’agit d’accompagner la transition agro-écologique des « polygones pédagogiques » marocains par des échanges avec les exploitations agricoles et ateliers de transformation des lycées français et de partager l’expérience sur la gestion des conséquences du changement climatique en agriculture.

Place à la formation initiale et continue des formateurs

Ce partenariat entre la DEFR et l’Ecole nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole français (l’ENSFEA ), se concrétise en 2023-2024 par les deux personnels de la DEFR qui suivent le Master Ingénierie de la Formation et des Systèmes d’Emplois (IFSE) de l’ENSFEA.

L’ENSFEA et la DEFR prévoient d’organiser des webinaires d’échanges d’expérience entre enseignants.

Echanges sur l’inspection et le conseil

En 2022 et 2023, 4 missions de l’Inspection de l’enseignement agricole (IEA) français ont appuyé la mise en place d’un service de l’Inspection au sein de la DEFR (appui à la définition des missions et à la structuration du service en 2022, appui à l’élaboration des guides d’inspection et formation des futurs inspecteurs à l’entretien en 2023). Ce travail conjoint a permis de déployer dès janvier 2024 un dispositif pilote d’inspection-conseil pour la formation professionnelle agricole au Maroc. Fin 2024, l’IEA pourrait accompagner la DEFR dans l’analyse des pratiques et la capitalisation de cette expérience pilote, afin d’envisager son éventuelle extension.

L’IEA pourrait par ailleurs accueillir en France en stage d’observation 2 ou 3 futurs inspecteurs marocains.

Expertise sur les politiques publiques de formation et d’enseignement supérieur

Il s’agit d’échanger sur la politique publique de formation professionnelle et d’enseignement supérieur, sur des thématiques d’intérêt commun : l’attractivité des métiers et des formations, les passerelles entre niveaux de formation, l’évolution des pratiques pédagogiques dans un contexte d’évolution rapide des moyens d’accès à l’information.

Une volonté commune de garder le lien

En signant cet accord, les deux Ministres ont rappelé leur volonté commune de favoriser le développement et la consolidation des échanges et coopérations entre les institutions d’enseignement et de formation professionnelle sous leur tutelle. Ils ont également mis en évidence l’importance du renforcement les liens des acteurs de la formation agricole avec les autres intervenants des filières agricoles et agroalimentaires marocaines et françaises. Tous ces acteurs participent ensemble au développement agricole des deux pays.

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Maghreb, Asie au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr

Jan SIESS, animateur du réseau Maroc de l’enseignement agricole, jan.siess@educagri.fr




La transhumance, un patrimoine mondial

L’agroécosystème du troupeau transhumant : place aux jeunes pour valoriser la pratique !

Depuis le 1 septembre 2023, le lycée agricole de Saint Gaudens est chef de file pour un projet ERASMUS de type K2 de coopération internationale « Eco-TransH » et cela pour 3 ans et dont le but principal est de valoriser la pratique de la transhumance auprès des jeunes générations avec 5 autres pays (Grèce, Italie, Maroc, Mongolie, Roumanie). Bénéficiant de l’inscription de la pratique au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité (UNESCO) le 5 décembre dernier, le lycée agricole porte un projet d’envergure qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du plan de sauvegarde international de la pratique tel que validé par l’UNESCO.

Les objectifs étant d’apporter aux jeunes futurs éleveurs les savoirs et savoir-faire contextualisés nécessaires à un exercice viable, vivable et équitable de leur pratique. Les partenaires se mobiliseront pour sensibiliser, former, échanger, valoriser cette pratique dans des pays où l’enseignement professionnel agricole est, ou doit devenir, un acteur majeur.

Serons proposés des activités pour faire découvrir aux élèves les pratiques de la transhumance et ses enjeux de durabilité. Des témoignages de jeunes pour sensibiliser ; des débats et solutions autour du renouvellement des générations ; des outils et formations nécessaires à une bonne organisation et gestion de la pratique ; des échanges pour améliorer ses connaissances sur l’optimisation de la gestion des ressources naturelles ; des actions de valorisation des territoires et des produits.

Mais avant tout faire prendre conscience que la transhumance est une pratique durable qui conforte la vie économique et sociale des territoires et s’inscrit dans les transitions climatiques et écologiques. La formation des jeunes favorisera leur employabilité et leur inclusion. La coopération entre les 6 pays favorisera les compréhensions mutuelles et permettra des enrichissements culturelles et linguistiques. L’usage du numérique augmentera les compétences des participants et rendra accessible l’ensemble de nos livrables.

Mais pour démarrer ce projet porteur de sens, une première rencontre en présentiel était nécessaire et indispensable pour que les différents relais des pays concernés par ce projet apprennent à se connaitre et retravaille sur le planning des 3 prochaines années. C’est dans un cadre idyllique a Saint Bertrand de Comminges que la délégation s’est retrouvée durant une petite semaine. Au cœur et au pied des Pyrénées, ce petit village médiéval à la croisée des chemins de transhumance, a offert un hébergement considéré comme un tiers lieu pour justement accueillir les groupes dans les meilleures conditions de confort, d’espace de travail et d’approvisionnement en produits locaux pour les moments de restauration.

Rythmé par les visites du lycée agricole, les rencontres avec les élèves, les temps de présentation de la transhumance par les pays participants, les dégustations de produits apportés ou faits sur place par les élèves, favorisant ainsi les échanges de recettes interculturelles, puis le premier comité de projet pour valider les outils de communication et de gestion et repréciser les échéances pour chacun. La semaine fut intense et fructueuse. Le groupe a appris à fonctionner ensemble avec ses diversités de structures adhérentes, entre lycée et universités, entre culture latine et asiatique, et marocaine. La langue n’était pas un problème, notre facilitatrice Francesca Pasetti était présente, et les échanges se sont faits naturellement, dans la joie et la bonne humeur, et dans l’envie de partager pour conduire ce projet dans les meilleures conditions et le valoriser en 2026 lors de l’année internationale des parcours et des pasteurs en Mongolie. L’occasion également pour le nouveau directeur du lycée agricole Pierre Virmont de découvrir tous ces participants et le contenu du projet à venir auquel il adhère avec enthousiasme.

Enfin la semaine s’est terminée le vendredi 15 décembre 2023 par une visite du salon régional agricole le REGAL à Toulouse mais surtout par l’organisation du premier COPIL en présentiel par la coordinatrice du projet Fabienne GILOT. Plusieurs institutions présentes en présentiel et en visio : FAO, Ministère de l’agriculture, commissariat de massif des Pyrénées, Direction de l’agriculture Occitanie, Irqualim, conseil départemental haute Garonne, puis les représentants des pays partenaires du projet : Mongolie, Grèce, Italie, Roumanie et Maroc en visio.

Une réunion réussie qui s’est clôturée par la présentation de l’agriculture et de la pratique de la transhumance en Mongolie.

Une découverte pour certains ce qui laisse présager de belles surprises à travers ce projet innovant et fédérateur.

Crédit photographique : Site Intranet du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Contact : Fabienne GILOT, Responsable coopération internationale pour l’EPL Saint-Gaudens et coordonnatrice du projet ERASMUS+, fabienne.gilot@educagri.fr

 




Un savoir-faire scientifique et pédagogique coopératif

Du 3 au 6 mai 2021 s’est tenu le deuxième séminaire de formation en ligne VAI²P (Veterinary and Agronomic International Innovative Pedagogy Training) réunissant des enseignants de médecine vétérinaire et d’agronomie de nationalités différentes (Angola, Maroc, Ukraine, Canada, France).

VAI²P Training est un projet de formation internationale ayant pour but de développer l’innovation pédagogique pour les enseignants vétérinaires et agronomes.

Depuis le lancement du projet VAI²P Training en octobre 2020, 24 enseignants ont été formés en binôme ou trinôme. Chaque groupe doit concevoir in fine une séquence d’apprentissage incluant des activités innovantes (numérique ou non) autour des thèmes retenus en début de formation : aquaculture, épidémiologie, médecine équine, biocontrôle … (lié au référentiel de formation internationaux de médecins vétérinaires et ingénieurs agronomes).

Tout au long de la formation, le dispositif d’apprentissage en e-learning est assuré par une équipe constituée d’encadrants en pédagogie, en médecine vétérinaire et en ingénierie agronomique. Il est organisé autour d’apports théoriques, de mises en pratique et d’un accompagnement favorisant la mutualisation, le partage de pratiques pédagogiques ainsi que la co-élaboration de ressources.

Après la réussite du premier séminaire à distance organisé en février dernier, ce deuxième séminaire constitue un nouveau point d’étape dans la progression pédagogique. Il portait sur la présentation de séances détaillées, l’analyse des méthodes pédagogiques mobilisées et les ressources produites.

Plusieurs temps forts du séminaire

L’organisation pédagogique du plateau d’enseignement vétérinaire par simulation (VetSkill) a été présenté. Depuis 3 ans, l’expérimentation et la recherche associée à VetAgroSup Lyon a démontré sa forte efficacité et pour un faible coût.

Jusqu’à 200 ateliers proposés aux étudiants, simulation de gestes pratiques et chirurgicaux

« Jamais la 1ère fois sur un animal »

Le webinaire a été l’occasion de présenter également, par pays associés (Angola, Ukraine, Maroc, France) des ressources produites et des pratiques d’enseignement.

Quelles sont les prochaines étapes de la formation en cours ?

Un séminaire distanciel est programmé à l’automne pour soutenir le processus des coopérations. Un point d’étape sera également effectué pour accompagner les réalisations et les évaluations des séquences d’apprentissage dans les contextes locaux des différents pays.

Chaque équipe a pour mission la réalisation de travaux contribuant, à l’échelle internationale, à l’expérimentation et aux recherches sur les enjeux pédagogiques des plateaux de simulation.

Un dernier séminaire pédagogique de trois jours sera organisé (en présentiel) en décembre 2021, afin de pouvoir faire le bilan de l’évaluation de la formation comme une dernière étape du cycle de formation.

Plus d’information sur VAI²P Training, une formation internationale avec de nombreux atouts
  • Un dispositif itératif, de formation en e-learning, intégrant la plateforme moodle VetAgroSup Lyon et un accompagnement organisé autour d’une réflexion sur l’approche par compétences, la pédagogie numérique, la co-élaboration de ressources ;
  • Des séminaires distanciels réguliers, des périodes d’échanges en présentiel et des périodes d’immersion permettant de renforcer des échanges de pratiques, la connaissance mutuelle et la convivialité ;
  • La qualité des échanges et des interactions à partir du partage d’expérience autour de pratiques pédagogiques et échanges de savoirs entre enseignants du monde vétérinaire et agronomique français avec leurs homologues étrangers ;
  • Une équipe plurielle mobilisant les écoles vétérinaires et agronomiques françaises sur les compétences scientifiques, techniques et didactiques et l’ENSFEA sur la compétence pédagogique ;
  • Un accompagnement personnalisé des équipes engagées dans le dispositif permettant de s’adapter aux contraintes et difficultés de chacun et favoriser l’inclusion ;
  • Une formation « mesurable » avec pour chaque compétence ou capacité mise en œuvre des critères et indicateurs d’évaluation ainsi que des livrables avec la délivrance d’une certification sous la forme d’un OpenBadge.

Pour en savoir plus sur la genèse et présentation du projet

Contact : Sandie LACONDE, Chargée de Communication ENSFEA, sandie.laconde@ensfea.fr