VAI2P, mutualisation de compétences internationales

Le réseau d’expertises de l’enseignement supérieur vétérinaire, agronome et l’ENSFEA se sont retrouvé les 29, 30 et 31 janvier 2024 à l’Institut Agronomique Hassan II, Rabat, Maroc pour illustrer les caractéristiques, la visée et la clôture de l’action menée pour co-construire un dispositif expérimental de formation de professeurs. 3 ans de mobilisation pour mener à bien ce dispositif international en droite ligne des 4 engagements pour l’Afrique !

Le dispositif de formation «VAI²P – Veterinary and Agronomic International and Innovative Pedagogy Training», porté par VetAgro Sup Lyon est une modalité de formation internationale, à l’innovation pédagogique, pour les enseignants des cursus vétérinaires et agronomes. Il a pour finalité le renforcement des compétences professionnelles des enseignants. Il repose sur la co-construction de ressources pédagogiques internationales et leur mutualisation.

VAI2P : la genèse

La proposition du partenariat inédit des Écoles Nationales Vétérinaires de France (ENVF) et de l’Ecole Nationale Supérieure de Formation pour l’Enseignement Agricole (ENSFEA) sera faite à l’initiative de Rachid Benlafquih, chargé de mission Afrique au bureau des relations européennes et de la coopération internationale (DGER-MASA). Quelques conditions pour la création du parcours de formation innovant VAI²P ont été ainsi réunies. Les équipes ont bénéficié d’un accompagnement pour la création du dispositif de formation hybride, grâce à une expertise en e-learning, et le suivi du processus de formation aux différentes étapes intégrant évaluations et mise en perspective. La coopération agro-vétérinaire s’ouvre sur des territoires contrastés : continent africain (Angola, Sénégal, Maroc), européen (France, Portugal, Slovaquie), américain (Canada) avec aujourd’hui le projet de l’ouvrir vers l’Asie (Mongolie). La visée éthique et pluridisciplinaire fait référence à l’approche « One Heath ». La collaboration dans les domaines scientifiques et pédagogiques des binômes est pensée à égale dignité.

Une formation-action internationale en mode hybride

VAI2P est un projet de type formation/action d’une durée prévisionnelle de 9 mois. Proposée en cinq étapes afin de réaliser un parcours de formation en binômes internationaux – en “action” – tout en bénéficiant d’apports pédagogiques et d’accompagnement par une équipe pédagogique dans les domaines de l’approche par compétences, la pédagogie active, l’usage du numérique, les dispositifs hybrides – en “formation”.

Tout d’abord il s’agit de développer et cultiver un réseau de collaborations internationales scientifiques et pédagogiques. Pour cela les acteurs devront créer des ressources pédagogiques ; découvrir et mettre en œuvre l’approche par compétences, intégrer l’usage du numérique dans la pratique pédagogique, actualiser ses connaissances scientifiques dans une approche systémique et transdisciplinaire ; le « One Health ».

Les trois principales caractéristiques de ce dispositif de formation hybride est basé sur une plateforme « e-learning » (LMS-Moodle) disponible tout au long du projet qui permet à l’équipe d’accompagnement de déposer, à chacune des cinq étapes, les exercices, les apports/ressources pédagogiques, et permet également aux binômes de déposer leurs travaux.  Le dispositif est élaboré selon une démarche collaborative, d’échanges, de transmission des consignes, de co-élaboration et de mutualisation des résultats. Une salle Zoom est dédiée au projet, elle est utilisée sur demande des binômes ou planifiée par l’équipe d’accompagnement à différents moments stratégique du processus de formation.

Le processus de formation est construit en 5 étapes, soit l’identification des thèmes et contenus choisis, l’anticipation de l’évaluation certificative de la séquence, la visualisation de la progression de la séquence et la conception détaillée d’une, ou plusieurs, séance(s), enfin l’animation d’une séance auprès des étudiants en contexte local. Chaque étape fait l’objet d’une évaluation formative des productions, de mutualisations et de réflexivité sur chaque réalisation.

Le dispositif a pris appui sur deux séminaires « distanciels » synchrones, un séminaire présentiel en France pour lequel nos collègues de l’AVH II ont été contraints, pour des raisons administratives, de contribuer à distance et un séminaire de fin de projet, qui a été objet d’une mission sur site au Maroc.

Mission à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Pour réaliser la dernière étape du processus de formation, afin de clôturer le dispositif, la mission a été organisée, avec l’appui des services du ministère de l’agriculture, des relations internationales de VetAgro Sup Lyon et de l’ambassade de France au Maroc :

Rachid Benlafquih – Chargé de mission Afrique DGER-BRECI

Cédric Colmar – Directeur des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Margaux Meysonnet – Cheffe du pôle Pôle Relations Internationales et Européennes de la Direction des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Cécile Fourny – Responsable de projets à la Direction des Relations Internationales, Partenariales et Européennes – VetAgro Sup

Xavier Pacholek – Conseiller agricole Maroc-Tunisie – SER Rabat

Bertrand Wybrecht – Conseiller agricole Maroc-Tunisie en charge de l’innovation, de la recherche et de la formation – SER Rabat

Occasion d’évaluer les résultats

Pour conduire le processus de formation à son terme, la dernière phase du projet prévoit la présentation et la mutualisation des ressources et de l’ensemble des résultats. Et pour clôturer l’action, il s’agit d’évaluer, de mettre en perspective le dispositif VAI²P et d’envisager une suite possible.

Accueil des participants par Lamiae Ghaouti – R.I. représentant Mr Abdelaziz El Hraiki dir. IAVH II ; Fassi Fihri Ouafaa – Directrice de la formation en médecine vétérinaire et Mireille Bossy Dir. Générale VetAgro Sup Lyon en visioconférence

Les binômes et trinômes internationaux ont produits des ressources détaillées, un support de l’évaluation, une source des mutualisations et de l’analyse réflexive.

Mohamed Piro (IAVH II) et Agnès Leblond (VetAgro Sup) – Médécine équine : « les colites du cheval ». Des capsules vidéo servent de support à l’apprentissage autonome et l’exercice des compétences reliées au diagnostic clinique des “colites” du cheval. Des situations intégrant la pédagogie active et le numérique sont expérimentées, valorisées et validées.

Saädia Nassik (IAVH II), Ahlam Kadiri (IAVH II) et Caroline Prouillac (VetAgro Sup) – Résistance aux antimicrobiens : « RAM en aviculture ». Un dispositif e-learning a été créé suite à l’expérience vécu dans le dispositif VAI²P sur le thème de la résistance aux antimicrobiens. Illustration d’une remarquable réussite depuis l’expérimentation VAI²P jusqu’à la création d’un cours de spécialité, innovant en e-learning, au service de la production de la compétence nouvelle des étudiants.

Abderrakib Zahid (IAVH II) et Gaëlle Marliac (VetAgro Sup) : « le bio contrôle ». Des situations, intégrant l’approche par les compétences et l’analyse par objectifs, sont expérimentées, mises en perspective, pour renouveler sa pratique, et concrétiser son engagement dans des innovations pédagogiques.

Les résultats obtenus, conformes aux objectifs du parcours de formation, vont bien au-delà des attentes.

Présentation des ressources, échanges de pratiques, mutualisation et analyse réflexive

Un dispositif efficace

Les évaluations et les témoignages des participants ont été recueillis « à chaud ». Réalisées en présence de Lamiae Ghaouti – D.R.I. IAVH II ; Xavier Pacholek et Bertrand Wybrecht conseillers agricoles Maroc-Tunisie aux affaires agricoles de l’ambassade.

Si l’enjeu est de mesurer les compétences acquises lors du parcours de formation VAI²P, et leur valorisation auprès des collègues de l’IAVH II ; la mutualisation d’expériences ; le transfert des compétences auprès des collègues ; alors le projet VAI²P atteint bien son but.

Le dispositif VAI2P en tant que projet de formation continue des enseignants montre son efficacité pour produire et développer des ressources pédagogiques et numériques à partir d’objets scientifiques, techniques et de questions éthiques.

Les conditions sont réunies pour créer un réseau de collaborations internationales au-delà même du parcours de formation.

Les enseignants bénéficiaires du projet sont repérés comme personnes ressources par leurs collègues. Ils ont fait la démonstration de leur capacité à mobiliser les enseignants les plus demandeurs et les plus jeunes de l’institution.

La question éthique et l’approche One Heath ont focalisé l’attention des différents acteurs (Ambassade et direction des établissements IAVH 2II et VetAgro Sup) lors des séances de bilan et de mise en perspective du projet VAI²P.

La parole….aux bénéficiaires

Pr. Ahlam KADIRI : « VAI2P, une formation sur des méthodes d’enseignement innovantes où l‘étudiant est au centre et acteur de sa formation et où l’enseignant apprend à faire évoluer ses cours et sa pratique. Une formation reçue en distanciel mais qui a permis un rapprochement, des échanges et la naissance d’amitiés entre des pairs d’une part et des formateurs de grande qualité d’autre part ».

Pr. Saâdia NASSIK : « L’expérience VAI2P était une occasion pour apprendre à apprendre et apprendre à enseigner en plaçant l’apprenant au centre de nos préoccupations. Les rencontres et les ateliers ont constitué un véritable espace de ‘’libre expression’’! »

Pr. Mohamed PIRO : « Ce qui convient particulièrement : Le thème du projet lui-même très intéressant ; Le travail en groupe ; Les échanges entre plusieurs disciplines ; Le travail avec des équipes de différents pays et avec différentes expériences ; L’emploi de nouveaux outils pour l’amélioration de la pédagogie ; La disponibilité des formateurs »

Pr. Abderrakib ZAHID : « Ce qui convient particulièrement : Partage des réalisations en présentiel avec l’équipe pédagogique et les collègues de l’IAVH II ; Discussions et échanges sur l’application de l’approche par compétence dans le montage des ressources pédagogiques en général ; L’intérêt de l’IAV et VetAgro Sup de poursuivre l’aventure en termes de collaborations »

Ce qu’en disent les invités…

Un groupe mixte d’une dizaine d’invités, pour moitié agronomes et pour moitié vétérinaires, jeunes collègues, très motivés, engagés dans une réflexion sur la pratique enseignante, sont reconnaissants et demandeurs pour ce type de formation.

« Tout d’abord, je souhaite exprimer ma gratitude pour l’opportunité de participer à la formation VAI²P. Cette expérience a enrichi ma perspective sur les techniques pédagogiques modernes, augmentant ainsi ma confiance dans l’application de ces connaissances d’une manière efficace dans mes enseignements.

Ce que j’ai apprécié c’est la dynamique d’échange entre les participants et l’équipe de formation qui a été particulièrement enrichissante ».

« Je vous présente mes sincères remerciements à vous et à toute votre équipe pour cette excellente formation. Personnellement, cela m’a ouvert l’esprit sur d’autres perspectives d’enseignement que je compte utiliser avec mes étudiants. Je vous remercie aussi pour votre gentillesse, l’écoute attentive et la qualité des échanges durant la formation.

Les informations partagées lors de cette session ont été très enrichissantes, et je suis convaincue qu’elles auront un impact positif sur ma pratique pédagogique ».

« Je voudrais faire un témoignage concernant la formation que vous avez effectué en collaboration avec l’équipe marocaine. Depuis mon recrutement à l’IAV, je cherchais avec beaucoup d’intérêt des formations en relation avec la pédagogie et avec les nouvelles technologies appliquées à la pédagogie et je vous cache pas vous étiez la première formation proposée par notre directrice de filière en concertation avec Pr ALHAM et Pr SAADIA que je remercie infiniment.

La formation est très intéressante et très riche en termes de retour d’expérience et aussi de multitude de nouvelles technologies appliquées à la pédagogie que j’ai pu découvrir à travers cette formation.

Je vous remercie infiniment pour cette belle initiative et je serai toujours ravie d’assister à d’autres formations de ce genre »

Photo de tête d’article – Rabat entre tradition et modernité

Article proposé par Caroline Prouillac – Pr. VetAgro Sup Lyon, Cédric Colmar – Dir. Relations Partenariales, Internationales et Européennes de VetAgro Sup Lyon, Hayette Adel – consultante VetAgro Sup et Jean-Claude Gracia – consultant VetAgro Sup

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Regards croisés de vétos

Léa Cordebar et Barbara Ramos sont toutes deux étudiantes vétérinaires en fin d’étude. Brésilienne d’origine, Barbara a effectué ses études vétérinaires au Japon grâce à une bourse, Léa est quant à elle en dernière année à VetAgro Sup. Croisons leur témoignage…

Alors que Léa part pour un stage de 4 semaines au Centre Médical Équin de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Kagoshima au Japon, Barbara vient quant à elle en France pour suivre également 4 semaines de stage au centre hospitalier vétérinaire de VetAgro Sup, notamment à la Clinéquine. Elles nous racontent leur expérience !

 
Pourquoi avoir réalisé ce stage ?

Barbara – en France

Au Japon, nous avons suivi de nombreux cours sur le bien-être des animaux européens et la façon dont les vétérinaires français mettent ces idées en pratique, par exemple lorsqu’ils s’occupent d’un patient au cours d’un examen clinique est quelque chose que je voulais vraiment voir de mes propres yeux. C’est la principale raison pour laquelle j’ai décidé de consacrer une semaine aux grands animaux. J’aime beaucoup les chèvres aussi, et comme nous n’en avons pas beaucoup au Japon, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de les voir et d’observer comment elles sont traitées médicalement.

En ce qui concerne les équidés, j’envisage de devenir vétérinaire équin à l’avenir et j’avais entendu dire par Lea et mes professeurs que VetAgro Sup était réputé pour sa clinique équine et le grand nombre de chevaux qu’elle traite. Et je n’ai pas été déçue : l’ampleur de l’hôpital équin dépasse tout ce que j’avais imaginé avant de venir ici !

Par ailleurs, j’avais envisagé de poursuivre mes études en Europe avant de décider d’aller au Japon. Je voulais donc découvrir la vie d’un étudiant en médecine vétérinaire ici et la comparer à mon expérience actuelle au Japon.

Léa – au Japon

Voici une question qui m’a fréquemment été posée par des étudiants japonais. Pourquoi le Japon ? Beaucoup de raisons me viennent à l’esprit et principalement pour les expériences professionnelles et humaines qu’impliquaient un tel stage. En effet, il m’a toujours semblé pertinent dans ma formation professionnelle de me confronter à d’autres formes d’enseignements afin d’enrichir mes connaissances. C’est aussi un échange qui permet de travailler son ouverture d’esprit et son autonomie tant le dépaysement est important et les pratiques différentes. L’anglais fut la langue de choix pour communiquer et j’ai donc pu progresser aussi bien sur mon anglais courant que scientifique. De plus, au Japon, le cheval possède depuis toujours une grande importance symbolique et culturelle mais il fait également l’objet d’un engouement croissant pour les courses de galop avec de nombreux élevages de pur-sang. La Japan Cup fait partie des courses internationales les plus prestigieuses. Ainsi, pouvoir effectuer des rotations cliniques au sein d’un hôpital équin japonais avec des étudiants terminant leur apprentissage fut une belle opportunité pour ma formation. De plus, mon sujet de thèse porte sur l’utilisation des nouvelles technologies en médecine équine et le Japon est un des pays précurseurs dans l’utilisation des nouvelles technologies, ainsi ce stage au sein d’un hôpital équin japonais m’a permis de confronter le modèle français et canadien à un modèle asiatique et ainsi d’en tirer des connaissances nouvelles et d’enrichir ma thèse.

Enfin, choisir de partir à Kagoshima c’est aussi de choisir une expérience personnelle, découvrir une culture, rencontrer des personnes d’horizons différents avec de beaux échanges et des contacts pour toute une vie.

 

Comment s’est passée votre arrivée et votre séjour ?

Barbara – en France

Je suis très fière de ne pas m’être perdue sur le chemin de l’aéroport le premier jour. Je m’attendais au froid lorsque je suis arrivée ici en janvier, mais la vue de la neige m’a tout de même choquée après mon vol de 11 heures – nous n’avons pas beaucoup de neige à Kagoshima ! J’ai choisi de rester dans la maison d’hôtes du campus et j’alterne entre manger à la Kfet, cuisiner mes repas et de temps en temps manger au restaurant. La nourriture ici est très savoureuse et délicieuse et les sucreries sont excellentes ! Il n’est pas étonnant que la cuisine française soit réputée dans le monde entier !

Lyon est magnifique et il suffit de se promener dans la ville pour être inspiré. Le musée d’art a été l’un de mes préférés.

J’ai été très impressionnée par l’amabilité de tout le monde ici. J’ai été invitée à des fêtes et j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Cela me fait vraiment regretter de ne pas pouvoir parler mieux le français.

D’une certaine manière, il a été très facile de s’adapter à la vie en France – la façon dont les gens interagissent et passent leur temps libre est très similaire à ce que j’ai connu au Brésil, mais les transports publics et l’histoire ancienne sont des éléments que j’ai découverts pour la première fois en vivant au Japon.

Les dernières semaines à la clinique ont été assez chargées, alors je me suis concentrée sur ce point. Les étudiants ici sont vraiment résistants !

Léa – au Japon

Les démarches administratives nécessaires à ma venue sur le territoire japonais dans une période encore touchée par le Covid furent laborieuses mais grâce à l’aide de mon interlocuteur japonais, le professeur Takuro Arimura et du consulat du Japon à Lyon, j’ai pu obtenir le visa nécessaire et m’envoler pour le Japon en juillet 2022. J’ai été logée au sein de la résidence internationale « Kagoshima University International Lodge ». Le midi je déjeunais à l’Université avec des étudiants et/ou professeurs et le soir je dinais généralement à la résidence internationale. J’ai pu faire de très belles rencontres, dont certaines viendront à leur tour en stage en France en 2023.

La plus grande surprise a été le climat : il est dit tempéré humide avec un été chaud, moites et parfois pluvieux. En effet le taux d’humidité était en moyenne de 85% avec une température autour de 34°C. Ainsi, il n’était pas rare d’atteindre des ressentis à plus de 41°C. Mais la ville est équipée pour, les établissements et logements sont climatisés. Durant la nuit les températures ne descendent que très peu tout en restant très humide ce qui en fait des nuits tropicales. Une petite semaine d’adaptation et quelques vêtements plus adaptés furent nécessaires. J’ai également fait l’expérience d’une mousson, d’une éruption volcanique du volcan Sakurajima situé à 5km de Kagoshima et d’un tremblement de terre sans gravité. Des expériences typiquement japonaises !

Avez-vous été bien intégré dans les équipes ?

Barbara – en France

Mes collègues et mes professeurs ont été très sympathiques mais la barrière de la langue a certainement été un obstacle. Heureusement, j’ai étudié un peu le français avant de venir ici et c’est assez similaire à ma langue maternelle (le portugais). Je suivais principalement les étudiants de mon équipe et j’essayais de les aider du mieux que je peux, mais j’essayais aussi de ne pas trop intervenir.

La façon dont les professeurs responsabilisent les étudiants en les faisant participer habilement aux activités tout en leur permettant de poser des questions et de demander des conseils a été merveilleuse à observer. Tous les membres de l’équipe sont également très impliqués auprès des animaux et j’ai adoré en faire partie.

Le campus de VetAgro Sup est immense et je n’ai jamais vu autant d’étudiants en médecine vétérinaire et de professionnels réunis au même endroit. L’école met également à disposition un chenil pour chiens et de nombreux étudiants promènent leurs animaux, les amenant même parfois à l’intérieur de l’école. La façon dont les animaux de compagnie sont accueillis dans les espaces publics est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant.

Léa – au Japon

Bien que le dépaysement ait été total, mon intégration au sein des étudiants en rotation clinique équine fut très aisée. J’étais considérée comme tous les autres étudiants et nombreux sont ceux qui sont venus spontanément à ma rencontre. Les professeurs résumaient leurs interventions en anglais et m’impliquaient dans tous les activités. Les cas étaient variés et l’approche parfois différente de celle dont j’ai pu faire l’expérience en France mais c’est l’essence même de la richesse de ces échanges ! Au cours de ces 4 semaines j’ai pu suivre des consultations sur place à l’Université de Kagoshima mais également à l’extérieur en ambulatoire, principalement chez des particuliers et dans un refuge pour équidés.

Différence importante mais intéressante, la faculté de médecine vétérinaire de Kagoshima n’accueille que 30 élèves par promotion ce qui permet la formation d’un lien privilégié entre les élèves et les professeurs : tous les élèves sont connus des professeurs et inversement. De plus, chaque élève a un bureau attitré dans l’une des salles de la faculté ou il peut y laisser des affaires, déjeuner, se reposer. J’ai trouvé ce système très profitable pour l’apprentissage. Le campus est vaste avec plusieurs restaurants, une supérette, plusieurs bibliothèques, un parc.

La barrière de la langue fut le principal obstacle mais grâce à l’aide de mon professeur référent, Pr Takuro Arimura, et des élèves j’ai rapidement pu intégrer le vocabulaire japonais indispensable à la vie quotidienne et au suivi des consultations équines.

Que vous a apporté ce stage ?

Barbara – en France

Il est certain que j’ai beaucoup appris et mon séjour ici m’a également apporté un regain de passion pour mon domaine. Je me suis motivée pour reprendre mes manuels une fois de retour au Japon, afin d’étudier et de revoir certains concepts.

J’ai adoré la variété des cas que j’ai pu observer pour la première fois ici en traitant les bovins et les équidés. Je crois que je n’ai jamais vu autant de chevaux de ma vie et, en venant ici, j’ai réalisé à quel point je les aime. Il n’y a pas beaucoup de gens qui gardent des chevaux comme animaux de compagnie au Japon, où ils sont considérés comme culturellement plus proches des animaux de ferme que les chats et les chiens.

J’ai particulièrement apprécié de rencontrer les étudiants Erasmus qui ont un parcours similaire au mien, des personnes qui étudient la médecine vétérinaire loin de leur pays d’origine et qui ont appris plusieurs langues au cours de ce processus.

Je suis très reconnaissante à VetAgro Sup pour cette expérience incroyable et j’espère que les futurs étudiants de l’Université de Kagoshima auront la même opportunité de tomber amoureux de l’école et de la ville de Lyon, et ainsi, de poursuivre la relation établie de longue date entre les deux institutions d’enseignement. Il va sans dire que j’ai hâte de rencontrer tous les étudiants français de VetAgro Sup qui choisiront de visiter mon université et d’y apprendre quelque chose cette année.

Léa – au Japon

Ce fut une vraie expérience de vie tant différente des précédentes que j’avais eu la chance de vivre. D’un point de vue académique cela m’a beaucoup apporté en termes de connaissances, d’approches et de méthodes de travail. J’ai également beaucoup progressé en anglais et japonais et amélioré mon aisance à l’oral. Mon projet professionnel s’est confirmé la médecine équine avec une rentrée en A6 Équine en septembre 2022 puis un internat en équine à Montréal en 2023-2024. Enfin et surtout, cette expérience m’a beaucoup apporté humainement et ces apprentissages me serviront tout au long de ma vie professionnelle et personnelle.

Un grand merci à VetAgro Sup et à l’Université de Kagoshima pour ce bel échange ainsi qu’à la région Auvergne Rhône-Alpes et à l’Association des Anciens Élèves de l’ENVL pour leur soutien financier.




De la fourche à la fourchette

300 personnes réunies pour les secondes rencontres RIFAS, journées de partage, de témoignage des Alumni Agro et de réflexion entre professionnels et institutions autour de l’innovation et l’employabilité des jeunes au Sénégal, en présence de 12 établissements français de l’enseignement agricole à la rencontre de leurs partenaires.

Alors que le monde traverse des crises majeures, les secteurs agro-sylvo-pastoral, halieutique, agro-alimentaire et vétérinaire représentent au Sénégal une source potentielle d’emplois et de revenus, en particulier pour la jeunesse, et contribuent à la souveraineté alimentaire du pays. Dans cette perspective, le Sénégal développe et professionnalise la formation agricole.

La formation au coeur de l’avenir des jeunes

La France, qui partage les objectifs ambitieux du Sénégal en matière de formation agricole, soutient les réformes en cours avec le concours de l’Agence française de

Interview de l’Ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT

développement (AFD) et de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA). C’est le sens des deux accords intergouvernementaux signés en 2016, entre le ministère français de l’Agriculture et les ministères sénégalais chargés de l’Enseignement supérieur, d’une part, et de la Formation professionnelle, d’autre part.

Après une première édition réussie en 2018, la deuxième édition des Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS) s’est déroulée sur le thème « De la fourche à la fourchette ». Ouverte par l’ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT, elle a été accueillie le 18 octobre 2022 par l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès. Une nouvelle illustration de l’excellence du partenariat mis en place depuis plus de 6 ans avec les ISEP et leur réseau.

L’originalité s’invite dans l’assiette

Le chef Raoul COLY, parrain de ces rencontres, a marqué cette journée par son intervention et son menu original à base de niébé, sublimant les produits locaux cuisinés avec les apprenants de l’ISEP.

Les Alumni témoignent…

Consacrée aux anciens étudiants (Alumni) de l’enseignement agricole français, la journée a été l’occasion de présenter leurs expériences en France dans des établissements d’enseignement technique et/ou supérieur agricole, et leurs parcours professionnels au Sénégal dans des secteurs clefs. Elle a permis de créer un espace d’échange et de réflexion autour des Alumni sénégalais avec les directeurs et représentants d’une vingtaine d’entreprises, ainsi qu’une trentaine institutions et établissements d’enseignement agricole sénégalais et français, deux catégories d’acteurs essentiels pour cette dynamique d’employabilité des jeunes et d’innovation dans les agro-filières.

Parmi les thèmes discutés :

  • la souveraineté alimentaire avec la problématique de la chaîne de valeur du produire au consommer local,
  • les formations professionnalisantes,
  • la plus-value d’un parcours en France,
  • les voies et moyens pour un retour professionnel réussi au Sénégal,
  • la valorisation et l’animation du réseau France alumni agro Sénégal,
  • la formation des formateurs,
  • l’accueil de jeunes sénégalais dans l’enseignement agricole en France et réciproquement, etc.

Retrouvez les moments forts de la journée à travers la fresque ci-dessous :

 

La journée a également été filmée par la Factory dans la perspective d’un docu-fiction « Agripreneur », qui vise à valoriser les métiers de l’agriculture auprès du public, chacun étant citoyen, mais aussi consommateur.

Enfin, un village des exposants a permis de (re)découvrir une dizaine de structures (OFII, établissements d’enseignement agricole), initiatives (Warwi) et entreprises créées par les Alumni telles que Le Lionceau, Chlorofeel, Nor’pain, etc.

Ces Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS), plébiscitées par plus de deux cents étudiants de l’ISEP et une centaine de participants, ont été organisées conjointement par l’ambassade de France au Sénégal et Campus France Sénégal, avec le soutien du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA).

Mission de l’enseignement agricole

Les douze établissements français de l’enseignement agricole technique et supérieur, venus avec le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER pour cet événement, ont ensuite poursuivi leur semaine en rencontrant près de 70 partenaires de Richard Toll à Bignona.

Parmi les suites à donner : des mobilités réciproques de la communauté éducative, de nouvelles co-constructions de modules de formation, des échanges à affiner sur la gestion des exploitations agricoles rattachées aux centres de formation, etc.

Autant de perspectives à porter ensemble !

Nio far* !

*On est ensemble, en wolof [en langue sénégalaise]

Contacts :

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Ethiopie-France : une coopération académique et scientifique

Les établissements de médecine vétérinaire français et éthiopien s’associent pour renforcer leur coopération autour d’un projet sur la filière volaille et l’École nationale vétérinaire de Toulouse contractualise avec son homologue, le College of Veterinary Medicine and Agriculture, afin de l’accompagner dans une optique One Heath.

Visite de la délégation éthiopienne à Toulouse, à l’École nationale vétérinaire (ENVT)

Du lundi 28 Mars au 01 avril 2022, l’École national vétérinaire de Toulouse (ENVT) a reçu la visite d’une délégation éthiopienne du College of Veterinary Medicine and Agriculture (CVMA) de l’Université d’Addis-Abeba. Cette délégation composée du doyen du CVMA, de son adjointe et de deux professeurs s’inscrit dans le cadre d’un projet de coopération vétérinaire international en filière volaille financé par les Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI), gérés par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères et mobilisant l’expertise du Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, appelé ‘’Chicken Health Project’’. Ce projet coordonné par France Vétérinaire International et dont l’ENVT assure la responsabilité académique, vise à accompagner la montée en compétences du CVMA et de la communauté vétérinaire éthiopienne, dans une optique One Health.

Accueil de la délégation du College of Veterinary Medicine and Agriculture- CVMA à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche – Ministère en charge de l’agriculture – Paris

Accueil au Ministère, tutelle des Ecoles nationales vétérinaires françaises

Cette visite avait pour objectifs de renforcer et développer la coopération vétérinaire entre la France et l’Éthiopie. Elle a ainsi été l’occasion pour les collègues éthiopiens de rencontrer la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) dont Valérie BADUEL (DG) ainsi que l’équipe du bureau des relations internationales (BRECI). Cela a permis à la délégation éthiopienne de prendre connaissance du système de formation de l’enseignement agricole et d’évoquer la possibilité d’un accord de coopération entre la DGER, les quatre écoles vétérinaires françaises et l’université éthiopienne ou son ministère de tutelle afin de renforcer la coopération entre nos deux pays.

Visites techniques

La délégation a également pu visiter un laboratoire de l’Institut Pasteur ainsi que deux fermes dont l’exploitation du lycée agricole de Mirande.

Ce fut également l’occasion de rencontrer les partenaires du projet tels que CEVA Santé Animale,  société pharmaceutique vétérinaire multinationale, créée en 1999 et dont le siège est à Libourne en Gironde.

Ces différentes rencontres ont permis d’aboutir à la signature d’un Mémorandum Of Understanding (MOU) entre (CVMA-ENVT) ce qui offrira un cadre de coopération pédagogique et scientifique entre les deux institutions pour les cinq prochaines années.

Initiative One-Health partagée

Puis, dans le cadre de la célébration des 125 ans de relations diplomatiques entre la France et l’Ethiopie, la Faculté de Médecine Vétérinaire et d’Agriculture (CVMA) de l’Université d’Addis Abeba et l’Ambassade de France en Ethiopie ont organisé le 21 avril, un atelier, dédié à « l’amélioration de la santé des poulets grâce à l’initiative One-Health».

Intervention de Jean-Luc Guérin, professeur pathologie aviaire sur la situation de l’influenza aviaire

En présence de M. Rémi Maréchaux, Ambassadeur de France en Ethiopie, Dr Fikru Ragassa, Ministre d’Etat chargé de l’Élevage et de la Pêche, Ministère de l’Agriculture, Dr Eba Mijena, Directeur des Affaires Académiques pour l’Enseignement Supérieur, Ministère de l’Éducation, Dr Hagos , directeur du programme post-diplôme de l’Université d’Addis-Abeba, l’atelier, réunissant plus de 150 personnes, a souligné le lien étroit entre la santé humaine et animale.

L’atelier, conduit en mode hybride, a été animé par les conférences et les présentations d’universitaires et de spécialistes du domaine : Pr. J-L. Guerin – ENVT – Enseignant en pathologie aviaire – biosécurité – Interactions Hôte-Pathogène Directeur : « Introduction Avian Influenza », Pr. J-L. Angot, Inspecteur Général de la Santé Publique Vétérinaire, Président de l’Académie Vétérinaire de France : « Présentation de l’initiative Prezode dans l’approche One Health », Dr. P. Bastiaensen, représentant du bureau régional de l’OIE, Nairobi : « Quelques exemples typiques des maladies dans l’approche One Health », Dr. Mohammed I. Abdikadir, One Health Focal Person in the WHO Country Office Ethiopia : « Cadre stratégique et opérationnalisation de l’approche One Health : le cas éthiopien »

Comité de pilotage Chicken Health Project

Comité de pilotage du projet Chicken Health project en présence de l’Ambassadeur de France en Éthiopie, la COCAC (Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle), du Ministre de l’Agriculture éthiopien et du DEAN du College of Veterinary Medicine and AgricultureSuite à l’atelier, un comité de pilotage du projet « Chicken Heath Project » s’est tenu, impliquant l’ENVT, CVMA ainsi que l’Ambassade de France, il traite des questions vétérinaires.

Financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, piloté par le Service de la coopération et de la culture de l’Ambassade de France en Éthiopie et avec le concours du MASA via le Conseiller aux Affaires Agricoles pour l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien basé au Service Économique Régional (SER) de Nairobi, ce projet de deux ans est axé sur le renforcement des capacités, ciblant la formation académique et continue des vétérinaires/techniciens.

Le projet vise à renforcer la sécurité alimentaire dans la filière avicole en Éthiopie à travers l’amélioration de la sécurité sanitaire, de l’alimentation animale aux produits alimentaires consommés par la population (œufs, viande). Ce projet repose sur une approche innovante, impliquant différents acteurs, académiques et économiques, français et éthiopiens.

Calendrier du projet :

09 Mai – 27 Mai : Module de biosécurité en ligne

13 au 17 juin : Formation de trois professionnels éthiopiens à l’ENVT en techniques de laboratoire (moléculaire et pathologie)

13 au 24 juin : Formation de formateurs en ligne (module biosécurité)

04 au 08 Juillet : Summer School

 

Contacts : Pauline MICHEL – IHAP-ENVT – Ingénieur Pédagogique – Projet YEDODE Ethiopie, pauline.michel@envt.fr

Sabine DIDIERLAURENT – Directrice adjointe · France Vétérinaire International ENSV-FVI, sabine.didierlaurent@vetagro-sup.fr

Rachid BENLAFQUIH – BRECI chargé de mission Afrique, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr