« 4 pour 1000 » en Méditerranée

Réunion régionale Méditerranée de l’Initiative internationale « 4 pour 1000 »

 du lundi 21 octobre (au soir) au mercredi 23 octobre 2024 – Rabat, Maroc

Cette réunion régionale organisée avec le soutien du CIHEAM, l’OIV, l’IAV Hassan II , la Fondation FARM (France), le Cirad (France), l’INRA (Maroc), l’ICARDA (Liban), la Fondation AAA (Maroc), Le Crédit Agricole (Maroc), et les ministères de l’agriculture du Maroc et de France, a pour objectifs principaux de:
– Délibérer sur le potentiel, les défis, les opportunités et les stratégies pour la séquestration du carbone dans les sols, la santé des sols et l’agroécologie autour de la mer Méditerranée
– Proposer une voie de mise en œuvre de la politique à l’action par le biais d’une feuille de route régionale « 4 pour 1000 ».

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Crédit photographique : Images-Pexels, Driss Meliani, Rabat Salé-kenitra – Filet de pêche rouge sur le quai




RIPAD, un nom à retenir en Méditerranée

La mise en place du Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable (RIPAD) a pour objectif de contribuer au développement en France et au Maroc d’une agriculture plus durable, en construisant un réseau d’établissements de formation professionnelle français et marocains développant une offre de formation sur la transition agroécologique.

Le Réseau RIPAD, financé par la DGER et son homologue marocaine, la DEFR, a été mis en place par le Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier en lien avec l’ENA de Meknès.

Accueil de la délégation à l’Institut Agro de Montpellier

Du  20 au 30 mai 2024, le Pôle Tropiques et Méditerranée a organisé et accueilli la mission en France des représentants des établissements marocains. Celle-ci fait suite à celle de la délégation française qui s’est rendue au Maroc au mois de décembre 2023. Elle était consacrée à la consolidation du Réseau RIPAD, à l’analyse stratégique et aux échanges d’expériences afin de pouvoir construire un programme d’échanges et d’actions conjointes mobilisant les enseignants et les apprenants des deux pays.

Cette mission était composée de représentants de la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (Bouchra CHORFI, Khadija ACHOUAK, Fatima Zohra ZAYOU), de l’ENAM (Said AMIRI, directeur ; Abdessalem TAHIRI, directeur des études ; Fouad RACHIDI, enseignant-chercheur, responsable de l’option Agro-écologie)  et de six représentants des Instituts de Techniciens Spécialisés en Agriculture (Ilham ED_DAGHOUR, directrice ;  Otman EL MRABET, directeur ;  Souad IALLATEN, Mustapha LAMRANI, Asmae MOUDDEN, , Abdeslem EL FOUZI, formateurs et formatrices), enfin du représentant de l’ambassade de France à Rabat (Bertrand WYBRECHT).

Ainsi, les établissements marocains sont allés à la rencontre de leurs partenaires français du réseau RIPAD. Ils ont pu visiter l’Institut Agro Montpellier et certaines de ses composantes et interfaces pédagogiques et de recherche (domaine du Chapitre, parcelles expérimentales sur la conduite de vigne en agroécologie, Terracoopa). Du côté de l’enseignement technique, la délégation marocaine a visité les établissements d’enseignement agricole de Carcassonne, Saint-Rémy de Provence, Romans-sur-Isère et Valence, partenaires du projet. Au-delà de la visite des établissements, leurs partenaires privilégiés (coopératives, stations de recherche, opérateurs de développement) ont pu être rencontrés également.

Visite de Terracoopa, une coopérative d’activité et d’emploi de l’agriculture biologique et de l’environnement dans les environs de Montpellier

Visite du Mas numérique du domaine du Chapitre de l’Institut Agro Montpellier et des parcelles de vigne menées en agroécologie

La mission a été très riche et instructive pour tous les participants. Elle a aussi permis à l’Institut Agro d’étoffer ses liens avec les quatre établissements du Sud de la France et d’imaginer des collaborations croisées dans plusieurs domaines entre enseignement technique et supérieur.

Dorénavant, le Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable se veut un espace franco-marocain d’échanges sur l’agriculture durable et l’agroécologie, sur la résilience des agricultures méditerranéennes face aux conséquences du changement climatique et sur l’enseignement de ces sujets à des jeunes en formation professionnelle agricole ou en formation d’ingénieur agronome. Les deux missions croisées ont permis de confirmer l’intérêt de l’ensemble des participants pour ces échanges et d’esquisser les principales catégories d’action qui pourraient être conduites dans le cadre du consortium. Différentes actions ont notamment été évoqués lors de la réunion de fin de mission, au Valentin à Valence.

Des échanges de pratiques sont prévus autour de la pédagogie innovante, notamment par un travail autour de projets étudiants communs lors de stages ou de mini-stages (co-conception de systèmes de culture / systèmes de production durables, caractérisation des structures travaillant autour de l’agroécologie…).

Le réseau privilégie également des échanges techniques : accompagnement des polygones pédagogiques marocains pour la conversion en agriculture biologique (AB) et pour la conversion à l’agroécologie, travail conjoint de conception de systèmes en agroécologie, échanges autour de l’expérimentation, échanges sur l’adaptation des exploitations/polygones pédagogiques au changement climatique.

Le développement des mobilités est un volet important et se concrétisera par des échanges d’étudiants, échanges de formateurs, poursuites d’étude dans les établissements partenaires, voyages d’étude.

l’ Institut Agro et l’ENAM travaille sur le développement de séquences de formation conjointes et la mise en place d’un double diplôme.

Un travail d’expertises croisées  s’attachera à monter une formation de formateurs à produire autrement, la création de modules de formation à l’entreprenariat, des formations diplômantes/certifiantes en AB ou en agroécologie, la mise en place de classes passerelles entre formation professionnelle et enseignement supérieur.

Visite des serres et domaine viticole de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Des actions conjointes de décloisonnement sont indispensables notamment entre établissements de formation professionnelle et établissements d’enseignement supérieur, et entre établissements publics et privés par des activités conjointes (séminaires, utilisation conjointe d’infrastructures) et par la mise en place de passerelles pour répondre au mieux au principe du Continuum Enseignement/Formation/Recherche.

Des actions conjointes de capitalisation et de valorisation sont au programme comme la définition conjointe de concepts (construction d’un glossaire : résilience, agro-écologie…), l’organisation de séminaires autour de l’agroécologie, webinaires, cours en visio communs, et de construction de matériel pédagogique commun.

Au-delà de l’implication de chaque établissement pour faire vivre ce consortium, un projet structurant, avec différents axes, sera co-construit dès l’automne 2024. Il permettra d’aller chercher des financements afin d’irriguer et d’opérationnaliser ces différentes pistes.

Photo de tête d’article : Visite de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Contact : Khalid Belarbi, Directeur du Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier, khalid.belarbi@supagro.fr




D’un bout à l’autre de la Méditerranée

Soutenu par la Collectivité de Corse et accompagné par France Volontaires, le Campus AgriCorsica de Sartène (Corse du Sud) accueille actuellement son premier Service Civique International. Un jeune libanais anglophone prénommé Tarek. Une présence stimulante tant pour les apprenants que pour l’équipe pédagogique et la direction.

Arrivé en octobre dernier en Corse, le premier Service Civique International accueilli sur le campus de Sartène est très impliqué dans la vie de l’établissement.

« C’était une volonté de notre part, explique Pascale Tesseyre, la directrice du campus AgriCorsica. Nous tenions vraiment à ce qu’il soit le plus en immersion possible afin qu’il profite au maximum de son expérience de mobilité au sein de notre établissement . »

Et, de fait, Tarek est aussi présent dans les salles de cours que sur l’exploitation agricole de l’EPL…

Tarek et les élèves de Terminale Bac Pro CGEH.

Interventions multiples

Co-animation de cours d’anglais, accompagnement des étudiants de BTSA à la rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation dans la langue de Shakespeare, Tarek intervient aussi en cours d’histoire géographie ou encore en éducation socio-culturelle. Et ce n’est pas tout !

« Il travaille deux jours par semaine avec les ouvriers agricoles, sur l’exploitation de l’EPL. Il participe également à la plupart des activités et des manifestations organisées par le campus. A l’instar de la Semaine de l’Éducation à la Santé et au Développement Durable ou encore du Salon des Métiers Agricoles organisé au sein de l’établissement à l’attention des élèves de 3e des collèges environnants. Un événement au cours duquel Tarek a pu présenter en anglais le dispositif de Service Civique et la manière dont il peut être valorisé dans le cadre du baccalauréat », précise Stéphanie Legey, Professeur de Lettres et d’Anglais et référente Coop Inter pour le campus Sartenais.

Curiosité et intérêt

Cette présence internationale au sein de l’établissement a suscité à la fois curiosité et intérêt. Chez les apprenants bien sûr qui découvrent grâce à lui une autre culture, une autre religion (Tarek appartient à la communauté Druze), un autre mode de vie et d’autres repères aussi.

« Tarek a vécu l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, un drame dans lequel il a perdu des amis proches, explique Stéphanie Legey. Des souvenirs douloureux qui ont impressionné nos élèves qui n’avaient pas fait attention à ce fait d’actualité quand il s’est produit ».

Du côté de la Direction de l’EPL, l’arrivée de Tarek a été l’occasion de lancer une réflexion plus large sur l’ouverture à l’international de l’établissement.

« Il s’agit d’ inscrire résolument le campus dans une démarche de coop inter, indique la Cheffe d’établissement. L’objectif étant de faciliter et d’encourager les mobilités de nos apprenants à l’étranger ».

Service Civique International à l’EPL de Sartène (2A), Tarek Youssef termine en parallèle et à distance un master de chimie à l’Université Notre Dame de Beyrouth.

De nouveaux projets

Le renforcement de la dynamique en faveur de la coop inter devrait se traduire à court et moyen termes par la concrétisation de nouveaux projets, notamment autour de la pratique de la langue anglaise.

« Nous envisageons notamment d’accueillir un nouveau Service Civique International anglophone dès l’année prochaine et de développer, dans le cadre d’Erasmus+ cette fois, des relations avec l’île de Malte où nous envisageons des mobilités de nos étudiants dès l’année 2023, précise Stéphanie Legey. L’objectif étant, à terme, de pouvoir proposer un dispositif de certification linguistique post-bac de type TOEIC ».

Des perspectives qui font d’ores et déjà partie du projet d’établissement et qui s’inscrivent pleinement dans les attentes de la Collectivité de Corse en matière de coopération au sein du bassin méditerranéen.

Flashez le QR-Code pour accéder directement au blog bilingue

Pour suivre les activités de Tarek, lire le blog bilingue qui lui est consacré.

 

https://www.france-volontaires.org/actualites/partenariat-entre-france-volontaires-et-la-collectivite-de-corse-arrivee-des-premiers-volontaires-libanais-sur-lile-de-beaute/

Contact : Marc Labernardière, Chargé de coopération internationale en SRFD -Corse, marc.labernardiere@agriculture.gouv.fr