From the bustling streets of Delhi to the peaceful little town of Beaumont-de-Lomagne in Tarn-et-Garonne, Poornima admits that she has embarked on a whole new chapter in her life. ‘It turned out that this experience changed my life.’
We interviewed Poornima MAHAJAN to find out what matters most to her.
My name is Poornima. I am Indian. I am doing international civic service in the field of education and interculturality and work at LEAP LESTONNAC secondary school (Occitanie) as an English language assistant. I introduce students to Indian culture in order to encourage them to participate in international mobility and engage in international solidarity.
What was you motivation for starting this experience in France?
Having been engaged in volunteering for years and deeply believing in the importance of education, I came to France with a simple yet powerful intention: to learn, to share, and to create a positive impact wherever I go.
The International Civic Service shared my passion and offered me the wonderful opportunity to work in the field of education and interculturality at LEAP Lestonnac, a French private agricultural school.
Which activities did you carry out during your civic service in France?
My role was to assist mainly in English classes, but also to participate in others, weaving cultural exchange into daily lessons. I introduced students to the beauty of Indian culture through Bollywood dance workshops, Indian cooking sessions, festival celebrations, and many small moments that acted as bridges between our worlds.
Which impressions of France and lessons learnt do you bring back home?
I still remember my first step out of the car in Beaumont, breathing in the crisp, fresh air and feeling instantly mesmerised by the endless greenery. Life here moved at a slower pace, and soon, so did I. The warm smiles of colleagues, the curiosity of students, and the gentle rhythm of the town became my daily companions.
Working with the students shaped me in ways I hadn’t imagined. At first, the language gap made explanations challenging. But soon I learned to be creative using gestures, drawings, and role-play and other activities and realised that connection often comes before vocabulary. One afternoon, after achieving good scores in her exam, a student quietly came up to me and said, “Thank you for believing in me when I couldn’t.” That moment stayed in my heart. It reminded me that teaching is not just about lessons, but about unlocking courage and self-belief in others. These skills will stay with me for life, whether in a classroom or any other professional space.
France surprised me by quietly dismantling the stereotypes the world has created. People were open, kind, and often went out of their way to make me feel at home. Even in a small town, I found richness in conversations, traditions, and shared meals.
What did you find quite challenging during your stay?
Of course, there were challenges. As a vegetarian, finding my kind of food and explaining egg and fish not being vegetarian food for Indians was sometimes tricky. I missed the comfort of homecooked Indian meals, the burst of spices, the warmth of family. Adapting to the French palate took time, but it also taught me to appreciate subtle flavours and to find joy in simplicity, and just like that cheese and baguette became my favourite part if every meal.
What would you say to sum up your experience?
As a summury of this unique experience, I would say this: volunteering abroad is not just about giving, it’s about growing together. It’s about stepping into the unknown and discovering that the world has far more kindness than we often believe. “World os a beautiful place, if seen with right lenses.” It’s about realising that you can carry your culture with pride while embracing another with an open heart.
To anyone considering such an experience, whether as a student, teacher, or professional,
I can only say: take the leap.
The skills you gain, the friendships you form, and the perspectives you bring home will stay with you forever. Beaumont-de-Lomagne will always be my reminder that when cultures meet, the world becomes a little smaller and a lot warmer.
Featured image : Launch of the Franco-Indian ‘civic services’ alumni network at the French Embassy in New Delhi on 7 July 2025, in the presence of Thierry Mathou, the Ambassador, Yann Delaunay and the General Management of France Volontaires.
Contact: Anne-Laure Roy, Asia Project Manager, European Relations and International Cooperation Office, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr; Chantal Desprats, Coordinator of the Indian Agricultural Education Network, chantal.desprats@educagri.fr; Christophe Goell, Coordinator of the Indian Agricultural Education Network, christophe.groell@educagri.fr.
Le service civique, c’est grandir ensemble
Des rues animées de Delhi à la paisible petite ville de Beaumont-de-Lomagne du Tarn et Garonne, Poornima avoue qu’elle a entamé un tout nouveau chapitre de sa vie. « Il s’est avéré que cette expérience a changé ma vie »
Nous avons interviewé Poornima MAHAJAN pour qu’elle nous partage ce qui lui tient à cœur.
Je m’appelle Poornima. Je suis Indienne. Je fais un service civique international dans le domaine de l’éducation et l’interculturalité et travaille dans le lycée LEAP LESTONNAC (Occitanie) comme assistante de langue anglaise et fais découvrir aux élèves la culture indienne afin de les encourager à réaliser une mobilité internationale et s’engager dans la solidarité internationale.
Quelles ont été tes motivations pour entreprendre cette expérience de service civique en France ?
Engagée depuis des années dans le bénévolat et profondément convaincue de l’importance de l’éducation, je suis venue en France avec une intention simple mais forte : apprendre, partager et avoir un impact positif partout où j’irai.
Le Service civique international ouvrait une porte à ma passion en m’offrant la merveilleuse opportunité de travailler dans le domaine de l’éducation et de l’interculturalité au Lycée d’Enseignement Agricole Privé Lestonnac.
Quelles activités as-tu menées pendant ton séjour ?
Mon rôle consistait principalement à assister les professeurs pendant les cours d’anglais, mais aussi à participer à d’autres cours, en y intégrant des notions d’échange culturel. J’ai fait découvrir aux élèves la beauté de la culture indienne à travers des ateliers de danse Bollywood, des cours de cuisine indienne, des célébrations de festivals et de nombreux petits moments qui ont servi de ponts entre nos mondes.
Quelles impressions et apprentissages rapportes-tu en Inde, après cette expérience ?
Je me souviens encore de mon premier pas hors de la voiture à Beaumont, respirant l’air frais et vivifiant et me sentant instantanément hypnotisée par la verdure infinie. La vie ici se déroulait à un rythme plus lent, et bientôt, moi aussi. Les sourires chaleureux de mes collègues, la curiosité des élèves et le rythme tranquille de la ville sont devenus mes compagnons quotidiens.
Travailler avec les élèves m’a façonnée d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. Au début, la barrière de la langue rendait les explications difficiles. Mais j’ai rapidement appris à être créative en utilisant des gestes, des dessins, des jeux de rôle et d’autres activités. J’ai ainsi réalisé que la connexion passait souvent avant le vocabulaire. Un après-midi, après avoir obtenu de bonnes notes à son examen, une élève s’est approchée discrètement de moi et m’a dit : « Merci d’avoir cru en moi quand je n’y arrivais pas. » Ce moment est resté gravé dans mon cœur. Il m’a rappelé que l’enseignement n’est pas seulement une question de leçons, mais aussi de courage et de confiance en soi chez les autres.
Ces compétences resteront gravées en moi toute ma vie, que ce soit dans une salle de classe ou dans tout autre espace professionnel.
La France m’a surprise en démantelant tranquillement les stéréotypes que le monde a créés. Les gens sont ouverts, gentils et ont souvent fait des pieds et des mains pour que je me sente chez moi. Même dans une petite ville, j’ai trouvé la richesse des conversations, des traditions et des repas partagés.
Y a-t-il eu des moments plus difficiles à surmonter ?
Bien sûr, il y a eu des défis à relever. En tant que végétarienne, il était parfois difficile de trouver le type de nourriture adapté et d’expliquer que les œufs et le poisson ne sont pas considérés comme des aliments végétariens pour les Indiens. Le confort des repas indiens préparés à la maison, l’explosion des épices et la chaleur de la famille m’ont manqué. L’adaptation de mon palais à la nourriture française m’a pris du temps, mais en fin de compte, j’ai aussi appris à apprécier les saveurs subtiles et à trouver la joie dans la simplicité. De cette façon, le fromage et la baguette sont devenus ma partie préférée de chaque repas.
Si tu devais résumer ton expérience, que dirais-tu ?
Pour résumer cette expérience unique en quelques mots, je dirais ceci : le volontariat à l’étranger ne consiste pas seulement à donner, mais aussi à grandir ensemble. Il s’agit de s’aventurer dans l’inconnu et de découvrir que le monde est bien plus rempli de gentillesse que nous ne le croyons souvent. « Le monde est un endroit magnifique, s’il est vu avec les bonnes lunettes ». Le volontariat à l’étranger, c’est réaliser que l’on peut porter sa culture avec fierté tout en embrassant celle de l’autre avec un cœur ouvert.
À tous ceux qui envisagent de vivre une telle expérience, que ce soit en tant qu’étudiant, enseignant ou professionnel, je ne peux que dire :
« Sautez le pas, foncez ! »
Les compétences que vous acquerrez, les amitiés que vous nouerez et les perspectives que vous ramènerez à la maison resteront à jamais gravées dans votre mémoire. Beaumont-de-Lomagne me rappellera toujours que lorsque les cultures se rencontrent, le monde devient un peu plus petit et beaucoup plus chaleureux.
Lancement du réseau des alumni « services civiques » franco-indiens à l’ambassade de France à New Delhi le 7 juillet 2025, en présence de Thierry Mathou, l’ambassadeur et Yann Delaunay et le Direction général de France Volontaires.
Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie, Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr, Chantal Desprats, animatrice du Réseau Inde de l’enseignement agricole, chantal.desprats@educagri.fr, Christophe Goell, animateur du Réseau Inde de l’enseignement agricole, christophe.groell@educagri.fr.
Expertise en (trans)formation laitière en Mongolie
L’expertise de l’enseignement agricole français a été sollicitée par l’Ambassade de France en Mongolie pour une mission auprès d’opérateurs mongols sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère.
Mobilisée par le réseau CEFAGRI de la DGER pour effectuer cette mission en Mongolie, Stéphanie Deltheil, enseignante en productions animales au lycée agricole d’Auch, partage ici cette expérience.
Vers une production durable et une meilleure nutrition
Du 24 mai au 7 juin 2025, j’ai eu le privilège de participer à une mission d’expertise en Mongolie, en lien avec l’Ambassade de France en Mongolie et le Ministère de l’Agriculture Mongol.
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la coopération agricole franco-mongole, dans la continuité d’un partenariat engagé depuis plus de deux décennies, qui s’est renforcé lors de la participation de la Mongolie en tant que pays invité d’honneur au Sommet de l’Élevage de Clermont-Ferrand en 2022. Elle s’inscrit également dans les priorités définies par la FAO pour la Mongolie (2023-2027), en faveur d’une production durable et d’une meilleure nutrition.
L’objectif principal était d’apporter une expertise technique sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère, dans un contexte où la demande de produits laitiers ne cesse de croître en Mongolie, notamment dans les zones urbaines. Malgré un fort dynamisme entrepreneurial et un soutien public au développement de l’élevage intensif, les filières laitières mongoles rencontrent des difficultés à structurer l’aval de la production, en particulier sur les questions de collecte, de transformation et de formation professionnelle.
Les axes de travail ont porté sur l’évaluation de la qualité du lait dans les processus de transformation fromagère, l’analyse des systèmes de production laitière en Mongolie (nomade, semi-intensif et intensif), l’identification des besoins en formation tout au long de la filière, le renforcement des liens entre les opérateurs mongols et l’expertise française, et bien sûr l’exploration des perspectives de coopération dans l’enseignement agricole.
Réalisée sur une durée de deux semaines, la mission a permis une première approche du contexte local à travers des visites de terrain auprès d’éleveurs et de transformateurs, des échanges avec des acteurs publics, privés et institutionnels, l’analyse du contexte historique, culturel, pédoclimatique, économique et technique, et une restitution des constats, forces et points de vigilance.
De la qualité à la transformation
Ayant déjà participé à deux missions d’expertise en Algérie et au Bénin, j’ai répondu en septembre 2024 à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’animatrice du réseau CEFAGRI, Vanessa Forsans, pour participer à cette mission en Mongolie.
Initialement très orientés sur la technologie laitière et la transformation fromagère, les termes de référence de cette mission ont fait l’objet de plusieurs échanges avec les chargés de mission du Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, Rachid Benlafquih sur l’expertise à l’international et Anne-Laure Roy sur l’Asie et l’attaché de coopération agricole à l’ambassade de France en Mongolie, Augustin Ledez. Nous avons alors convenu qu’un travail plus transversal de l’amont à l’aval serait plus adapté au contexte, la qualité du lait produit étant aussi importante que le procédé de transformation en lui-même. Ainsi, après plusieurs réunions en visioconférence pour décider des orientations de la mission, nous l’avons intitulée « Mission d’expertise auprès d’opérateurs mongols sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère » et avons choisi le mois de juin comme le plus favorable à sa réalisation, la collecte de lait étant interrompue d’octobre à mai pour des raisons climatiques rigoureuses sur la période hivernale.
Une fois ces orientations définies, Augustin Ledez a pu dresser une liste de partenaires à contacter et rencontrer, que nous avons validée ensemble, et élaborer le planning de la mission sur 6 jours. Une des premières étapes a été l’organisation au mois de mai 2025 d’une présentation de la mission en visioconférence auprès des différents opérateurs locaux impliqués avant le départ sur place, afin de détailler le planning prévu mais également la présentation de l’enseignement agricole français, la transformation laitière et les procédés de transformation fromagère. Cette première prise de contact à distance m’a permis de commencer la mission sur place dans des conditions optimales.
6 jours de mission
Les 6 jours de mission ont été intenses et rythmés. La mission a débuté par des visites de terrain dans plusieurs provinces (Bayantsogt, Burhanta, Mandal Sum…) auprès d’éleveurs et d’unités de transformation, dans une zone située entre 200 et 250 km au nord-ouest de la capitale, Oulan-Bator.
Nous avons vu les deux grandes catégories d’élevages représentatifs des systèmes de production de lait de vache actuellement en place en Mongolie : semi-intensifs et intensifs, ainsi que plusieurs projets de grande taille en cours de développement. Concernant les unités de transformation, nous avons pu visiter ou rencontrer les dirigeants d’unités traditionnelles à rayonnement local, et d’unités industrielles de plus grande envergure, structurées autour de modèles économiques plus complexes. En voici un petit tour d’horizon :
Coopérative Suun Dalain Orgill
Global Civic Sharing, ONG sud coréenne impliquée dans le développement en Mongolie, notamment via le soutien à des coopératives telles que Jargalant Milk dont nous avons visité les locaux
L’insémination animale, facteur de progrès génétique dans les élevages laitiers mongols (ici un élevage familial semi intensif)
Les bâtiments modernes de la ferme Khosberse
L’éleveur M. Sukhbaatar
L’éleveur M. Boldbaatar
Distributrice de fourrages
Bar à lait fermier à la ferme Haromafuji
Responsable du cluster NAF
Montbéliardes importées de France
Installation de traite
Bâtiment récent, propre et fonctionnel
Stockage du résidu liquide de vodka, utilisé pour l’alimentation du troupeau
Réception du lait au point de collecte APU Dairy
Analyse du lait à l’arrivée au point de collecte
Enkhbileg G, directeur d’APU et Bayarmaa Battogtok, Manager d’EBRD, ONG engagée dans la recherche de la souveraineté alimentaire et laitière en Mongolie et notre interprète
Salles de fabrication et de stockage du fromage dans l’usine APU
Avec Gantulga Bulgan, président-directeur général, et Amarbayasgalan Batdorj, responsable des approvisionnements de l’usine SUU à Oulan Bator
Après ces visites, ont suivi des journées d’entretiens avec des acteurs publics, privés et institutionnels : transformateurs, coopératives, universités, ONG, FAO, banques, services vétérinaires… qui ont eu lieu à Oulan-Bator. Une journée de synthèse et d’analyse des pratiques, des infrastructures et des dispositifs de formation m’a ensuite permis de préparer pour le dernier jour le séminaire de restitution des constats, forces et points de vigilance, organisé à Oulan-Bator au sein des bureaux de la NAMAC (National Association of Mongolian Agricultural Cooperatives), acteur impliqué dans le projet.
Ouvrir la voie de la formation
A l’issue de ces 2 semaines en Mongolie, entre immersion personnelle lors de la première semaine et rencontres professionnelles lors de la mission, les éléments suivants ont été mis en évidence et présentés lors du séminaire de restitution : un diagnostic partagé entre forces (dynamisme de l’ensemble des acteurs rencontrés, volonté d’évolution, nombreux projets structurants) et faiblesses (technicité perfectible, hétérogénéité des pratiques, formation insuffisante, respect de la chaîne du froid aléatoire). Les premières conclusions démontrent un fort potentiel de coopération autour de la qualité du lait, de la transformation fromagère et de la formation et une volonté manifeste de structurer la filière, de valoriser les éleveurs et de renforcer les liens entre acteurs publics et privés.
Les perspectives suite à ce premier travail sont nombreuses, la mission devrait ouvrir la voie à une coopération structurée dans les domaines de la formation, de l’appui technique et de la valorisation des savoir-faire français en élevage et transformation. Les premières pistes portent sur le développement de partenariats avec l’enseignement agricole français pour former formateurs, techniciens et étudiants, mais aussi l’accueil d’étudiants mongols en BTSA Bioqualim par exemple ou encore la mise en place de programmes de formation initiale et continue sur les métiers du lait en Mongolie.
Mongolie : le rêve de tout passionné d’élevage
Professionnellement, il s’agissait de ma troisième mission d’expertise via le réseau CEFAGRI, mais pour la première fois j’étais seule en tant qu’experte, ce qui relevait donc d’un challenge assez important. Toutefois le travail sur place avec Augustin Ledez m’a permis de rapidement prendre mes marques, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec lui, et nous avons constitué un binôme efficace. Les nombreux contacts que nous avons établis et les multiples rencontres m’ont permis de développer un réseau professionnel nouveau et riche, les expériences partagées ayant été extrêmement intéressantes.
Sur le plan personnel, j’ai découvert un pays que je rêvais de visiter depuis longtemps, la Mongolie étant une terre d’élevage et de grands espaces, elle fait rêver tous les passionnés d’élevage, et je n’ai pas été déçue. Les Mongols sont des gens accueillants, désireux de partager leur mode de vie, et curieux de découvrir et échanger sur les habitudes européennes, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.
En amont de la mission, j’ai pu passer une semaine à titre personnel dans les steppes, chez des éleveurs nomades qui m’ont fait partager leur quotidien, leur culture, leurs traditions, leur mode d’alimentation basé principalement sur les produits carnés et laitiers issus de leurs animaux, les modes d’élevage et leurs recettes aussi. Ce temps d’imprégnation a été au final une période clé de la mission car il m’a permis de m’imprégner de la culture et de l’agriculture mongole, et de me sentir plus à l’aise durant les 6 jours de mission.
A l’issue de cette expérience hors du commun, je souhaite adresser un grand merci à toutes les personnes et institutions ayant contribué à la réussite de la mission, notamment la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI pour leur soutien, FranceAgriMer pour les aspects logistiques, la NAMAC et le ministère de l’Agriculture de Mongolie pour leur collaboration, ainsi que les partenaires mongols pour leur accueil et leur implication. Des remerciements particuliers vont à l’équipe locale de coordination, à l’interprète pour son travail essentiel, à Augustin Ledez et Madame l’Ambassadrice de France en Mongolie pour leur appui précieux et leur hospitalité.
Article proposé par Stéphanie Deltheil, enseignante en productions animales au lycée agricole d’Auch – stephanie.deltheil@educagri.fr
Trois missions de formation agricole basées sur des échanges de pratiques se sont déroulées, tout au long de l’année 2024, entre la France, le Portugal et l’Arménie pour aboutir à une SMART Farm en Arménie.
Dans le cadre du programme Erasmus +, le projet « CB4WBL » « an innovation model of SMART farm adjacent to VET institution fort students work-based learning towards better employability » vise à renforcer la capacité des prestataires de formation et d’enseignement professionnel arméniens à fournir une Work Based Learning par le développement et la mise en œuvre d’un modèle innovant de ferme SMART adjacent à l’établissement permettant aux étudiants d’apprendre sur le lieu de travail et de développer les compétences pertinentes pour une meilleure employabilité ; ainsi que les compétences à l’appui de la transmission verte.
Les 3 pays partenaires de ce projet échangent pour renforcer leur coopération, enrichir les pratiques pédagogiques et favoriser la découverte de nouveaux modèles d’enseignement agricole. À travers des missions, les membres des équipes de direction et des enseignants ont l’opportunité d’échanger et renforcer leurs connaissances mutuelles sur les systèmes éducatifs des trois pays.
Un programme de formation transnational
Trois missions ont été organisées dans le cadre de ce programme Erasmus+, en lien avec le lycée des Sardières, établissement situé en bordure de la ville de bourg en Bresse en France. Ce lycée dispose d’une exploitation et d’un atelier de transformation ce qui correspond aux attentes et projets du lycée de Stepanavan en Arménie. Alexandra Costa Artur, directrice d’Imanovation du Portugal et Arakik Navoyan, président d’ACEP en Arménie, animent ce projet dans les deux pays partenaires.
Séminaire de lancement en Arménie
Au printemps 2024, une première mission en Arménie, au Collège agraire de Stepanavan, dans la région du Lori, a permis aux participants, Vincent Chaverot enseignant en agronomie et Pierre Mouroux enseignant en zootechnie de découvrir les pratiques agricoles en Arménie.
L’objectif principal était d’observer et échanger sur les méthodes d’enseignement agricole dans un pays en pleine transition agricole. Arayik Chaboyan directeur du lycée de Stepanavan et son équipe pédagogique ont ainsi pu partager les savoir-faire de chacun, afin de faire évoluer les pratiques d’enseignement agricole en Arménie notamment en intégrant des innovations agricoles et en projetant de développer une exploitation agricole et un atelier de transformation fromagère comme supports de formation.
Découvertes et réflexions en France
En octobre 2024, le lycée des Sardières à Bourg-en-Bresse en région Auvergne-Rhône-Alpes
avec à sa tête le proviseur Mr Charvin, a joué un rôle clé dans l’accueil d’une de ces missions tripartites. Ce lycée, qui dispose de son exploitation agricole avec un atelier de transformation, a utilisé ses installations comme support pédagogique pour illustrer les pratiques agricoles françaises.
L’exploitation du lycée des Sardières est de type polyculture : élevage avec un troupeau laitier, un atelier volailles de Bresse AOP, un atelier volailles fermières de l’Ain et des surfaces associées. L’objectif était de permettre à la délégation arménienne, constituée de l’équipe pédagogique de Stepanavan et accompagnée d’un représentant du ministère de l’éducation, de se familiariser avec la gestion d’une exploitation moderne et durable tout en échangeant sur les modèles éducatifs spécifiques à chaque pays.
Spécificités du modèle portugais
En novembre 2024, une mission au Portugal, a permis aux participants de se pencher sur les spécificités du système éducatif agricole portugais et de visiter des exploitations agricoles locales. Ces échanges ont été animés par Irina Vinhas, directrice adjointe de l’Escola Profissional Agrícola D. – Paiã.
Ce fut également l’occasion d’échanger sur les référentiels et pratiques pédagogiques concrètes sur les supports de production tout en partageant des expériences en matière d’enseignement et de formation agricole.
Se retrouver sur des objectifs communs
L’un des objectifs majeurs de ces missions est de mettre en valeur l’utilisation des exploitations agricoles comme supports pédagogiques. En effet, ces sites sont des lieux idéaux pour l’application concrète des enseignements théoriques et permettent aux étudiants d’observer la réalité du terrain.
Les échanges ont ainsi permis d’enrichir les pratiques pédagogiques de chacun des pays participants. En effet, le collège agraire arménien souhaite installer une « smart farm ».
Les missions ont également permis de découvrir les systèmes d’enseignement agricole des différents pays, favorisant une approche comparative et une meilleure compréhension des défis communs et des solutions mises en œuvre dans chaque contexte national. Ce dialogue interculturel est essentiel pour préparer les jeunes générations d’agriculteurs aux défis mondiaux de l’agriculture.
Une dynamique de coopération pour l’avenir de l’agriculture
Ces échanges entre l’Arménie, la France et le Portugal ouvrent la voie à une coopération plus large, notamment dans le domaine de la formation agricole. À travers ces missions, les personnels de la direction et les enseignants ont non seulement renforcé leurs connaissances sur les systèmes agricoles européens et arméniens, mais ont aussi développé un réseau de partenariats internationaux propice à la diffusion de pratiques agricoles innovantes et durables.
Le programme Erasmus+, dans ce contexte, est bien plus qu’une simple opportunité d’échange académique ; il représente une dynamique stratégique pour l’avenir de l’agriculture européenne et internationale.
Les objectifs du projet Erasmus+ CB4WBL Arménie-Portugal-France
Renforcement des capacités du personnel des institutions arméniennes concernées sur les approches pédagogiques, l’enseignement et les méthodes d’apprentissage orientés WBL.
Développement du modèle de SMART Farm adjacent à l’établissement de FEP visant la production et la vente de lait et de produits laitiers permettant aux étudiants de participer à l’apprentissage sur le lieu de travail.
Révision des normes d’éducation de l’État et des programmes modulaires des spécialités « Vétérinaire », « Technologie du lait et des produits laitiers » et « Gestion » pour la livraison par un régime WBL à SMART Farm
Création des conditions légales et de transformation du lait nécessaires dans la ferme SMART adjacente à l’établissement de FEP
Pilotage des programmes révisés des spécialités « Lait et technologie laitière » et « Gestion » par le biais du programme WBL à la ferme SMART adjacente à l’établissement de FEP.