Un semestre en Tchéquie, c’est pour bientôt !

Le réseau République Tchèque de l’enseignement agricole tisse le lien entre établissements tchèques et français pour proposer aux étudiants français de l’enseignement agricole de suivre un semestre de cours au sein des universités Tchèques dans différents domaines de formation BTSA ainsi que des mobilités en France aux étudiants Tchèques.

Lors de l’année scolaire 2019-2020, les premières mobilités académiques de BTSA technico-commercial, avaient été organisées par le réseau République Tchèque – Slovaquie et l’établissement MFR Inéopole formation de Brens, vers l’Université technique agricole de Nitra (Slovaquie). Fort de la réussite de ce premier partenariat, le réseau de l’enseignement agricole souhaite accompagner d’autres établissements offrant des BTSA semestrialisés. 

Une mission pour prendre contact

Université des Sciences de la Vie – Prague

C’est dans cet objectif qu’ont été rencontrés les services de relations internationales de l’Université des sciences de la Vie de Prague et de l’Université Mendel de Brno lors de la dernière mission du réseau en République Tchèque, au printemps 2023.

L’université des sciences de la vie de Prague accueille plus de 18 000 étudiants (dont 10% sont des étudiants internationaux). Elle est constituée de 6 facultés (Economie et management, agrobiologie, foresterie, sciences de l’environnement, agriculture tropicale, ingénierie) et d’un institut formant les enseignants de lycées techniques. Une exploitation agricole et forestière ainsi qu’un vignoble sont également rattachés à l’université, situé à Mělník.

Du côté de Brno, ville située à l’est du pays, l’université Mendel accueille 8900 étudiants dont environ 20% d’étudiants étrangers. Elle comporte 5 facultés (agronomie, foresterie et sciences du bois, économie et gestion, développement rural et études internationales, horticulture). L’université possède également un jardin botanique et un arboretum, un bâtiment de biotechnologies (comprenant une brasserie artisanale), une exploitation forestière ainsi qu’une exploitation agricole située à une trentaine de kilomètres.

Comparer nos programmes d’enseignements pour construire de futures mobilités académiques

Université Mendel – Brno

Une fois les modules de formation de BTSA semestrialisés mis en parallèle avec les modules de licence proposés en anglais (côté Tchèque), il pourra être envisageable pour les étudiants français de réaliser un semestre dans une de ces universités grâce au programme Erasmus+ enseignement supérieur. Le niveau linguistique requis en anglais pour intégrer les universités est B2 (cadre européen des langues). L’admission des étudiants étrangers en mobilité se fait après étude du dossier de candidature et un entretien visio en anglais.

Le réseau a donc commencé à étudier les catalogues de cours des deux universités. Il va prochainement répertorier côté français les établissements possédant une charte Erasmus+ de l’enseignement supérieur et ayant des BTSA semestrialisés qui seraient potentiellement intéressés.

Vers une réciprocité d’accueil

A noter également un travail nécessaire sur la réciprocité dans les échanges demandée par les universités Tchèques. En effet, faute de programmes de formation en anglais niveau BTSA, les établissements français intéressés devront pouvoir proposer, par exemple, des possibilités d’accueil des étudiants tchèques en stages dans leurs exploitations ou dans des entreprises/collectivités partenaires.

Une prochaine mission devrait être organisée courant 2024 par le réseau, avec une participation possible des établissements intéressés par ce projet pour préciser les filières de mobilité.

Plus de détails et d’informations sur les activités du réseau République Tchèque – Slovaquie dans le bulletin annuel du réseau

Crédit photographique de tête d’article : Isabelle Hervé, Vue sur le centre historique de Prague depuis les hauteurs de la ville

Contact : Delphine Laissac, Animatrice du réseau République Tchèque – Slovaquie, delphine.laissac@educagri.fr




Arménie : de la physique à l’agroalimentaire

Les portraits de trois jeunes arméniens qui incarnent de la coopération entre l’Arménie et la France, en venant  poursuivre leurs études supérieures à Dijon : du Master au Doctorat.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’université de Bourgogne Franche Comté (UBFC) construit un partenariat avec l’Arménie dans un tout premier temps autour de thématiques liées aux sciences physiques. Aujourd’hui cette coopération s’élargit à d’autres domaines telles que l’agroalimentaire.

Un fort partenariat depuis plus de 20 ans

UBFC a développé une réelle politique de partenariats internationaux avec l’Arménie, allant de l’échange récurrent d’étudiants à la création d’un double diplôme.

Depuis 2018, UBFC a accueilli en Masters plus de 40 étudiants originaires de l’université d’état d’Arménie (YSU). Plusieurs de ces étudiants ont poursuivi leurs études en doctorat à UBFC ou dans d’autres institutions françaises.

Pour renforcer la coopération scientifique et académique existante et l’étendre à d’autres domaines scientifiques, et pour renforcer son réseau en Arménie, UBFC a signé en 2018 des accords de coopération avec quatre établissements en Arménie : YSU, Russian-Armenian Unversity (RAU), NASA et Armenian National Agarian University (ANAU). Ces accords de coopération ont renforcé les échanges existants et déjà réguliers de professeurs et d’étudiants entre UBFC et les institutions arméniennes. Ils ont également stimulé de nouvelles coopérations.

Yevgenya Pashayan-Leroy, directrice du services relations internationales de l’UGB accompagnée d’enseignants chercheurs, assure chaque année une présentation de l’université auprès des jeunes étudiants arméniens inscrits à l’université d’état d’Erevan. Chaque année, quelques élèves quittent leur pays pour venir à Dijon réaliser un Master ou un doctorat. Ces élèves soutiennent leur mémoire avec brillantissime/ virtuosité.

Différents financements leur sont accordés : bourse interne de UGB, bourse du gouvernement français (BGF), bourse de mobilité Erasmus+ par le projet Mobilité Internationale de Crédits (MIC), bourse de l’agence universitaire de la francophonie (AUF).

A travers trois portraits de jeunes arméniens et arméniennes, découvrons les enjeux de cette coopération entre la France et l’Arménie.

Syuzanna, du bi-diplome à l’Université d’Erevan

Syuzanna commence ces études supérieures à l’université d’état de Erevan. De 2019 à 2022, elle réalisera un doctorat en co-tutuelle entre les deux établissements d’un coté l’université d’état de Erevan et l’Institut AgrosupDijon. Elle mettra alors en évidence les interactions entre la nature du contenant et le contenu : le vin. Aujourd’hui, elle travaille à l’Université d’État d’Erevan tout en maintenant une collaboration étroite avec l’université de Bourgogne et l’Institut Agrosup Dijon.

Portrait de Savmel : De la vigne aux plantes médicinales

En 2014, Savmel obtient son diplôme « bachelor degree » en Biologie, en Arménie. Il enrichit ses études par de nombreuses expériences dans différents pays européens. Tout d’abord, il étudie la propagation d’une maladie phylloxera sur les vignes en Arménie. Puis, en Italie, Savmel a ainsi découvert différents processus de cryoconservation.

En 2020, il arrive à l’Université de Dijon, Institut universitaire de la vigne et du vin « Jules Guyot », où il travaillera sur la composition en antioxydants dans les fruits de la vigne.

Parallèlement, Savmel est très dévoué auprès des étudiants étrangers en les aidant dans leurs démarches administratives.

En 2021-2024, il prépare une thèse à l’université UBFC en pharmacologie dont l’objectif est de déterminer les caractéristiques chimiques de certaines plantes médicinales arméniennes.

Il souhaite poursuivre cette collaboration entre les instituts français et arméniens en produisant des huiles essentielles et hydrolats à partir de plantes provenant d’Arménie.

Il vient d’obtenir un post-doctorat en co-tutelle entre INRAE et l’Institut universitaire de la vigne et du vin « Jules Guyot ».

Ruzanna, spécialisée dans la sécurité alimentaire

Doctorante en toxicologie, Ruzanna une brillante étudiante d’origine arménienne vient de rejoindre l’entreprise Lactalis à Laval (53).

En 2018, elle obtient sa licence de biochimie à l’université d’état à Erevan. En 2020, Ruzanna poursuit ses études en France, en master de microbiologie et physico-chimie des procédés agro-alimentaires à l’institut AgrosupDijon. Au cours de son master, elle bénéficiera d’un programme d’échange ERASMUS + avec l’Italie.

Sortie majeure de promotion, Ruzanna poursuit ses études en réalisant une thèse portant sur l’évaluation des risques de contamination des produits alimentaires provenant d’emballages métalliques. Sa ténacité et son envie de réussir vont la conduire à l’obtention d’un prix Eurotox de début de carrière dans le domaine de la sécurité alimentaire et à l’écriture de plusieurs publications.

« A dream for me »

Ces jeunes arméniens et arméniennes ont choisi de venir en France car c’était un rêve pour eux depuis longtemps, une opportunité pour poursuivre leurs études supérieures.

A Dijon, une réelle solidarité entre les jeunes arméniens, arméniennes s’installe facilitant ainsi leur intégration. L’un des étudiants m’a dit : Dijon, est une ville où je me sens à la maison .

Des cours de linguistique leur sont proposés en vue de préparer le diplôme d’études en langue française (DELF).

Plus de 20 ans de coopération entre l’UGB et l’Arménie s’illustre également par des mobilités sortantes comme celle toute récente de Rodolphe, jeune étudiant français, qui vient de commencer une thèse en Arménie.

En mars 2024, une délégation de 5 enseignants d’AgrosupDijon assurera des cours en Master au département de biologie à l’Université d’Etat de Erevan.

Contact : Evelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr

 




Erasmus+ : des échanges pour tous

Erasmus+ est un programme d’échange pour tous les niveaux de formation, lycéens, apprentis comme étudiants mais aussi les personnels qu’ils soient enseignants ou administratifs.

Le programme européen, a pour objectif principal de soutenir les projets de mobilité et de partenariat entre les 200 pays participants ou partenaires du programme. Depuis 1987, ce sont plus de 12 millions de personnes qui en ont bénéficié.

Une augmentation des mobilités Erasmus+ dans l’enseignement agricole ?

Il y a une réelle volonté d’Erasmus + à élargir l’accès aux formations et à la mobilité, permettant ainsi une grande diversité de profils d’apprenants. Aujourd’hui le programme s’adresse aussi bien aux jeunes ruraux qu’aux jeunes citadins.

Pour les jeunes ruraux, le programme Erasmus+ est porteur de sens. Il permet de s’ouvrir à d’autres pratiques, de gagner en confiance en soi et aussi de se projeter dans des études que beaucoup n’envisageaient pas avant leur séjour, notamment grâce aux partages d’expériences, de compétences ou encore de culture de travail.

Aujourd’hui, parmi les apprenants français qui partent avec Erasmus+, un tiers est issu de l’enseignement agricole.

6000 apprenants par an

L’enseignement agricole propose des formations concrètes de la 4ème au doctorat, accessibles par la voie scolaire, par l’apprentissage, ou par la formation professionnelle continue. Elles mènent à des métiers en lien avec l’agroécologie, l’élevage, l’alimentation, l’environnement, les territoires, le développement durable, l’énergie ou encore les services aux personnes notamment avec l’aide à domicile en milieu rural – ADMR.

Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation met l’accent sur le fait que :

« le programme concerne 6 000 apprenants de l’enseignement agricole chaque année, dont les trois quarts en formation professionnelle (37 300 entre 2014 et 2020). Cela représente 28 % des mobilités Erasmus+ de la voie professionnelle en France et presque 10 % du budget de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation sont dédiés à l’enseignement agricole »

Pour avoir une vision globale des atouts du programme Erasmus+, consultez le bilan 2014-2020 qui retrace la place d’Erasmus+ dans l’enseignement agricole par des chiffres, des statistiques, des exemples de projets d’établissements selon les secteurs.

Naissance de partenariats

Réflexions collectives menées sur l’Agroécologie au cours du séminaire Erasmus+ à la Bergerie nationale – Rambouillet, entre les représentants de 12 pays européens.

Le programme Erasmus+ est basé sur la création de projets entre partenaires européens et possiblement associés à des pays tiers. Ces projets font naître des échanges, des réflexions sur des enjeux communs. Pour ce faire, les groupements des pays partenaires sont organisés, sous l’égide de structures (établissements) porteuses et de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation.

Lors de ces séminaires, des projets Erasmus+ sont présentés. Ils permettent de promouvoir des thématiques de réflexion, une façon collective d’encrer un possible changement des systèmes de production vers des pratiques  durables, ainsi que de partager des méthodes pédagogiques d’apprentissage et de développement de compétences.

Le temps de la réflexion

Séminaire Erasmus+ de construction de partenariats entre 12 pays potentiels (35 participant)

Ces rencontres européennes s’articulent autour de plusieurs axes et priorités. Elles permettent de découvrir les retours d’expériences sur une thématique, sur différents projets européens, différentes méthodes d’enseignement. Elles sont l’occasion de s’inspirer et de partager entre européens : différentes perceptions, les situations actuelles et les expériences de chacun. Les séminaires sont un temps privilégié pour s’interroger sur la manière de mettre en œuvre les pratiques innovantes répondant aux enjeux des territoires et à l’échelle mondiale comme par exemple l’agroécologie dans les projets Erasmus+.

Rencontrer d’éventuels et futurs partenaires, c’est l’opportunité de monter des projets Erasmus+, créer des liens et de nouveaux réseaux, ceux-ci favorisent une progression de la mobilité et assurent une formation complète et de qualité aux jeunes, apprentis et étudiants.

Lire l’article sur le séminaire Erasmus+ au coeur de la Bergerie (organisé en avril 2023)

Voir encore plus loin…

Il existe une grande diversité d’agricultures en Europe dans laquelle chaque pays a sa propre vision. C’est pourquoi le programme Erasmus+ dans l’enseignement agricole va plus loin que cette seule notion d’agriculture. C’est avant tout une transversalité d’expériences et de pratiques. Et ces programmes s’inscrivent dans un cadre bien particulier, notamment avec le Green Deal européen (Pacte vert pour l’Europe), mettant en avant 4 priorités : accompagner la transition écologique et numérique de l’industrie européenne, soutenir le développement de l’économie circulaire, protéger la biodiversité et travailler à l’intégration des systèmes énergétiques et de l’hydrogène.

Devenir ambassadeur Erasmus+

Afin de faire rayonner le programme Erasmus+ en France et d’en faire connaitre toutes les opportunités, l’Agence Erasmus+ France / Education Formation crée son réseau d’ambassadeurs et a besoin de tous !

Toute personne partie grâce à Erasmus+ peut rejoindre le réseau. Cette expérience européenne peut marquer une vie et l’Agence invite ceux qui le veulent à témoigner de cette expérience dans les médias, sur les réseaux sociaux et/ou dans tout type d’intervention publique, à participer à des événements régionaux, nationaux et/ou européens en lien avec Erasmus+ sur sollicitations ou en accord avec l’Agence Erasmus+ France et enfin à s’inscrire à des rencontres/séminaires, des speed-meetings afin d’informer, rassurer et inspirer des jeunes ayant des questions sur les possibilités du programme.

Lire l’article Toute l’Europe.eu – Erasmus+ recrute des Ambassadeurs pour promouvoir le programme de mobilité

La campagne de recrutement des Ambassadeurs pour l’année 2023-2024 est ouverte du 9 mai au 18 juin 2023.

Pour en savoir plus,  découvrez la présentation du réseau  et la  Charte des Ambassadeurs Erasmus+

Contact : Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation

Rédaction issue de l’article publié par Alain Clergerie sur l’Intranet du Ministère l’agriculture et de la souveraineté alimentaire

Photo de tête : crédit photographie Pixels-Pixabay : Carte de l’Europe




Regards croisés de vétos

Léa Cordebar et Barbara Ramos sont toutes deux étudiantes vétérinaires en fin d’étude. Brésilienne d’origine, Barbara a effectué ses études vétérinaires au Japon grâce à une bourse, Léa est quant à elle en dernière année à VetAgro Sup. Croisons leur témoignage…

Alors que Léa part pour un stage de 4 semaines au Centre Médical Équin de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Kagoshima au Japon, Barbara vient quant à elle en France pour suivre également 4 semaines de stage au centre hospitalier vétérinaire de VetAgro Sup, notamment à la Clinéquine. Elles nous racontent leur expérience !

 
Pourquoi avoir réalisé ce stage ?

Barbara – en France

Au Japon, nous avons suivi de nombreux cours sur le bien-être des animaux européens et la façon dont les vétérinaires français mettent ces idées en pratique, par exemple lorsqu’ils s’occupent d’un patient au cours d’un examen clinique est quelque chose que je voulais vraiment voir de mes propres yeux. C’est la principale raison pour laquelle j’ai décidé de consacrer une semaine aux grands animaux. J’aime beaucoup les chèvres aussi, et comme nous n’en avons pas beaucoup au Japon, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de les voir et d’observer comment elles sont traitées médicalement.

En ce qui concerne les équidés, j’envisage de devenir vétérinaire équin à l’avenir et j’avais entendu dire par Lea et mes professeurs que VetAgro Sup était réputé pour sa clinique équine et le grand nombre de chevaux qu’elle traite. Et je n’ai pas été déçue : l’ampleur de l’hôpital équin dépasse tout ce que j’avais imaginé avant de venir ici !

Par ailleurs, j’avais envisagé de poursuivre mes études en Europe avant de décider d’aller au Japon. Je voulais donc découvrir la vie d’un étudiant en médecine vétérinaire ici et la comparer à mon expérience actuelle au Japon.

Léa – au Japon

Voici une question qui m’a fréquemment été posée par des étudiants japonais. Pourquoi le Japon ? Beaucoup de raisons me viennent à l’esprit et principalement pour les expériences professionnelles et humaines qu’impliquaient un tel stage. En effet, il m’a toujours semblé pertinent dans ma formation professionnelle de me confronter à d’autres formes d’enseignements afin d’enrichir mes connaissances. C’est aussi un échange qui permet de travailler son ouverture d’esprit et son autonomie tant le dépaysement est important et les pratiques différentes. L’anglais fut la langue de choix pour communiquer et j’ai donc pu progresser aussi bien sur mon anglais courant que scientifique. De plus, au Japon, le cheval possède depuis toujours une grande importance symbolique et culturelle mais il fait également l’objet d’un engouement croissant pour les courses de galop avec de nombreux élevages de pur-sang. La Japan Cup fait partie des courses internationales les plus prestigieuses. Ainsi, pouvoir effectuer des rotations cliniques au sein d’un hôpital équin japonais avec des étudiants terminant leur apprentissage fut une belle opportunité pour ma formation. De plus, mon sujet de thèse porte sur l’utilisation des nouvelles technologies en médecine équine et le Japon est un des pays précurseurs dans l’utilisation des nouvelles technologies, ainsi ce stage au sein d’un hôpital équin japonais m’a permis de confronter le modèle français et canadien à un modèle asiatique et ainsi d’en tirer des connaissances nouvelles et d’enrichir ma thèse.

Enfin, choisir de partir à Kagoshima c’est aussi de choisir une expérience personnelle, découvrir une culture, rencontrer des personnes d’horizons différents avec de beaux échanges et des contacts pour toute une vie.

 

Comment s’est passée votre arrivée et votre séjour ?

Barbara – en France

Je suis très fière de ne pas m’être perdue sur le chemin de l’aéroport le premier jour. Je m’attendais au froid lorsque je suis arrivée ici en janvier, mais la vue de la neige m’a tout de même choquée après mon vol de 11 heures – nous n’avons pas beaucoup de neige à Kagoshima ! J’ai choisi de rester dans la maison d’hôtes du campus et j’alterne entre manger à la Kfet, cuisiner mes repas et de temps en temps manger au restaurant. La nourriture ici est très savoureuse et délicieuse et les sucreries sont excellentes ! Il n’est pas étonnant que la cuisine française soit réputée dans le monde entier !

Lyon est magnifique et il suffit de se promener dans la ville pour être inspiré. Le musée d’art a été l’un de mes préférés.

J’ai été très impressionnée par l’amabilité de tout le monde ici. J’ai été invitée à des fêtes et j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Cela me fait vraiment regretter de ne pas pouvoir parler mieux le français.

D’une certaine manière, il a été très facile de s’adapter à la vie en France – la façon dont les gens interagissent et passent leur temps libre est très similaire à ce que j’ai connu au Brésil, mais les transports publics et l’histoire ancienne sont des éléments que j’ai découverts pour la première fois en vivant au Japon.

Les dernières semaines à la clinique ont été assez chargées, alors je me suis concentrée sur ce point. Les étudiants ici sont vraiment résistants !

Léa – au Japon

Les démarches administratives nécessaires à ma venue sur le territoire japonais dans une période encore touchée par le Covid furent laborieuses mais grâce à l’aide de mon interlocuteur japonais, le professeur Takuro Arimura et du consulat du Japon à Lyon, j’ai pu obtenir le visa nécessaire et m’envoler pour le Japon en juillet 2022. J’ai été logée au sein de la résidence internationale « Kagoshima University International Lodge ». Le midi je déjeunais à l’Université avec des étudiants et/ou professeurs et le soir je dinais généralement à la résidence internationale. J’ai pu faire de très belles rencontres, dont certaines viendront à leur tour en stage en France en 2023.

La plus grande surprise a été le climat : il est dit tempéré humide avec un été chaud, moites et parfois pluvieux. En effet le taux d’humidité était en moyenne de 85% avec une température autour de 34°C. Ainsi, il n’était pas rare d’atteindre des ressentis à plus de 41°C. Mais la ville est équipée pour, les établissements et logements sont climatisés. Durant la nuit les températures ne descendent que très peu tout en restant très humide ce qui en fait des nuits tropicales. Une petite semaine d’adaptation et quelques vêtements plus adaptés furent nécessaires. J’ai également fait l’expérience d’une mousson, d’une éruption volcanique du volcan Sakurajima situé à 5km de Kagoshima et d’un tremblement de terre sans gravité. Des expériences typiquement japonaises !

Avez-vous été bien intégré dans les équipes ?

Barbara – en France

Mes collègues et mes professeurs ont été très sympathiques mais la barrière de la langue a certainement été un obstacle. Heureusement, j’ai étudié un peu le français avant de venir ici et c’est assez similaire à ma langue maternelle (le portugais). Je suivais principalement les étudiants de mon équipe et j’essayais de les aider du mieux que je peux, mais j’essayais aussi de ne pas trop intervenir.

La façon dont les professeurs responsabilisent les étudiants en les faisant participer habilement aux activités tout en leur permettant de poser des questions et de demander des conseils a été merveilleuse à observer. Tous les membres de l’équipe sont également très impliqués auprès des animaux et j’ai adoré en faire partie.

Le campus de VetAgro Sup est immense et je n’ai jamais vu autant d’étudiants en médecine vétérinaire et de professionnels réunis au même endroit. L’école met également à disposition un chenil pour chiens et de nombreux étudiants promènent leurs animaux, les amenant même parfois à l’intérieur de l’école. La façon dont les animaux de compagnie sont accueillis dans les espaces publics est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant.

Léa – au Japon

Bien que le dépaysement ait été total, mon intégration au sein des étudiants en rotation clinique équine fut très aisée. J’étais considérée comme tous les autres étudiants et nombreux sont ceux qui sont venus spontanément à ma rencontre. Les professeurs résumaient leurs interventions en anglais et m’impliquaient dans tous les activités. Les cas étaient variés et l’approche parfois différente de celle dont j’ai pu faire l’expérience en France mais c’est l’essence même de la richesse de ces échanges ! Au cours de ces 4 semaines j’ai pu suivre des consultations sur place à l’Université de Kagoshima mais également à l’extérieur en ambulatoire, principalement chez des particuliers et dans un refuge pour équidés.

Différence importante mais intéressante, la faculté de médecine vétérinaire de Kagoshima n’accueille que 30 élèves par promotion ce qui permet la formation d’un lien privilégié entre les élèves et les professeurs : tous les élèves sont connus des professeurs et inversement. De plus, chaque élève a un bureau attitré dans l’une des salles de la faculté ou il peut y laisser des affaires, déjeuner, se reposer. J’ai trouvé ce système très profitable pour l’apprentissage. Le campus est vaste avec plusieurs restaurants, une supérette, plusieurs bibliothèques, un parc.

La barrière de la langue fut le principal obstacle mais grâce à l’aide de mon professeur référent, Pr Takuro Arimura, et des élèves j’ai rapidement pu intégrer le vocabulaire japonais indispensable à la vie quotidienne et au suivi des consultations équines.

Que vous a apporté ce stage ?

Barbara – en France

Il est certain que j’ai beaucoup appris et mon séjour ici m’a également apporté un regain de passion pour mon domaine. Je me suis motivée pour reprendre mes manuels une fois de retour au Japon, afin d’étudier et de revoir certains concepts.

J’ai adoré la variété des cas que j’ai pu observer pour la première fois ici en traitant les bovins et les équidés. Je crois que je n’ai jamais vu autant de chevaux de ma vie et, en venant ici, j’ai réalisé à quel point je les aime. Il n’y a pas beaucoup de gens qui gardent des chevaux comme animaux de compagnie au Japon, où ils sont considérés comme culturellement plus proches des animaux de ferme que les chats et les chiens.

J’ai particulièrement apprécié de rencontrer les étudiants Erasmus qui ont un parcours similaire au mien, des personnes qui étudient la médecine vétérinaire loin de leur pays d’origine et qui ont appris plusieurs langues au cours de ce processus.

Je suis très reconnaissante à VetAgro Sup pour cette expérience incroyable et j’espère que les futurs étudiants de l’Université de Kagoshima auront la même opportunité de tomber amoureux de l’école et de la ville de Lyon, et ainsi, de poursuivre la relation établie de longue date entre les deux institutions d’enseignement. Il va sans dire que j’ai hâte de rencontrer tous les étudiants français de VetAgro Sup qui choisiront de visiter mon université et d’y apprendre quelque chose cette année.

Léa – au Japon

Ce fut une vraie expérience de vie tant différente des précédentes que j’avais eu la chance de vivre. D’un point de vue académique cela m’a beaucoup apporté en termes de connaissances, d’approches et de méthodes de travail. J’ai également beaucoup progressé en anglais et japonais et amélioré mon aisance à l’oral. Mon projet professionnel s’est confirmé la médecine équine avec une rentrée en A6 Équine en septembre 2022 puis un internat en équine à Montréal en 2023-2024. Enfin et surtout, cette expérience m’a beaucoup apporté humainement et ces apprentissages me serviront tout au long de ma vie professionnelle et personnelle.

Un grand merci à VetAgro Sup et à l’Université de Kagoshima pour ce bel échange ainsi qu’à la région Auvergne Rhône-Alpes et à l’Association des Anciens Élèves de l’ENVL pour leur soutien financier.