Tour de France des Ovinpiades mondiales

La France a accueilli la 3éme Coupe du Monde des Jeunes Bergers du samedi 25 mai au samedi 1er juin 2024 et tous ont découvert l’emblématique Bergerie Nationale pour connaître le podium des 3 meilleurs jeunes bergers du monde.

Après 10 ans d’absence, la France relance les Ovinpiades mondiales. Une quinzaine de délégations étrangères ont participé à la 3ème « Coupe du Monde des Jeunes Bergers ». Ainsi une trentaine de jeunes âgés de 18 à 26 ans, suivant une formation agricole ou déjà en activité, se sont disputé le titre de Meilleur Jeune Berger du Monde du 25 mai au 1er juin 2024 dans un format itinérant.

Après avoir été accueillis à Paris, tous les compétiteurs ont embarqué dans un bus vers le Limousin, l’Aveyron, l’Auvergne, la Bourgogne et la Bergerie Nationale de Rambouillet pour découvrir la diversité de l’élevage ovin français. Ils ont retrouvé les épreuves mythiques des Ovinpiades nationales et quelques nouveautés comme la tonte et la pose de clôture mobile en quad.

Un concours français devenu mondial

En France, dans les prochaines années, plus d’1 éleveur de brebis sur 2 partira à la retraite.

C’est dans un contexte de revalorisation de cette filière qu’INTERBEV Ovins et l’ensemble de la filière ovine organisent les Ovinpiades des Jeunes Bergers depuis 2005, que les Championnats Européens sont organisés annuellement et qu’après 10 ans d’absence, les Ovinpiades mondiales font leur retour en France.

La 1ère Coupe du monde des jeunes bergers a été organisée en 2011 par la Nouvelle Zélande (à Oamaru). L’année suivante, les professionnels ovins ont décidé de fonder l’Association Internationale pour créer un réseau dynamique de la formation agricole, favoriser les échanges entre les jeunes et l’installation de futurs éleveurs de brebis.

La 2ème coupe du monde a été organisée par la France, en 2014 lors du Sommet de l’élevage en Auvergne.

Le Championnat au niveau Européen est lui organisé chaque année lors de la finale nationale des Ovinpiades au Salon International de l’Agriculture.

Aux 4 coins du monde, susciter des vocations et échanger

Lors de ce concours le métier d’éleveur de brebis dévoile ses atouts pour susciter des vocations. En effet, tout comme la France, d’autres pays sont confrontés aux mêmes difficultés de renouvellement des éleveurs de brebis.

En organisant la Coupe du Monde des Jeunes Bergers, l’Association Internationale des Ovinpiades vise à favoriser les échanges autour du thème de la formation. D’autres actions sont proposées aux jeunes comme des bourses « coup de pouce » pour des stages individuels en production ovine ou des voyages d’études filière dans les pays moutonniers de l’Union européenne : Royaume-Uni, Irlande, Europe de l’Est, Italie, Espagne, etc…

Les objectifs et intérêts de ces stages et voyages sont multiples : susciter l’intérêt des jeunes pour l’élevage ovin, découvrir et apprécier les modes de pratique des professionnels des filières ovines d’autres pays tous secteurs confondus, connaître les modes d’enseignement sur la thématique ovine chez les voisins européens, constituer un « carnet d’adresses » européen de la filière ovine…

Près de 500 jeunes ont déjà pu bénéficier de ces fonds par le passé. En relançant les Ovinpiades mondiales, la France a souhaité également relancer ce dispositif d’échange.

14 pays vivent une semaine de compétition et + encore

La France a invité des nations à forte tradition moutonnière du globe. L’Argentine, l’Arménie, l’Australie, la Belgique, le Bénin, le Canada, le Chili, la Côte d’Ivoire, l’Espagne, l’Irlande, le Pérou, le Royaume-Uni et le Togo ont répondu à l’appel !

Au cours de la dernière semaine de mai 2024, 14 pays ont été représentés par 29 candidats. Les délégations sont composées de 2 jeunes – filles et garçons – entre 18 et 26 ans (en formation agricole ou en activité depuis moins d’un an) et d’un accompagnateur, et elles se sont disputées le titre de Meilleur Jeune Berger du Monde.

Les réseaux Europe et International de la DGER se sont fortement mobilisés pour identifier, organiser et / ou accompagner en particulier les délégations issues des continents africain (Bénin, Côte d’Ivoire, Togo), américain (Argentine, Chili, Pérou, Québec) et européen (Arménie, Belgique, Espagne, Irlande, Royaume – Uni).

Par ailleurs, certaines délégations sont arrivées une semaine en amont de l’événement et sont allées visiter des établissements agricoles (Benin, Chili, Côte d’Ivoire et Togo) et d’autres restent une semaine après l’événement (Argentine, Pérou).

La France était représentée par Iris et Benoît, meilleurs jeunes bergers 2024 sélectionnés le 24 février 2024 lors de la finale nationale des Ovinpiades au Salon International de l’Agriculture à Paris.

5 départements traversés, 6 épreuves…

Afin de faire découvrir la diversité de l’élevage de brebis, il a été choisi de réaliser une compétition itinérante mêlant épreuves, visites et échanges.

Les Ovinpiades des Jeunes Bergers sont une invitation à découvrir le métier d’éleveur de brebis de l’intérieur, à travers des gestes concrets. La compétition mondiale poursuit la tradition en reprenant les épreuves mythiques de la finale nationale, mais pimente l’expérience en ajoutant 2 nouvelles épreuves emblématiques : la tonte et la pose de clôture en quad.

And the winners are…

  • Benoît, représentant la France, à la première place,
  • Gaby, représentant l’Australie à la deuxième place,
  • Iris, représentant la France à la troisième place.

Pour connaître le palmarès complet, en savoir plus sur la notation par épreuve

Opportunités pour l’enseignement agricole

Au-delà de la compétition, cet événement est une opportunité pour valoriser l’engagement de l’Enseignement agricole dans la promotion de la filière ovine, de mettre en avant la priorité accordée à l’insertion professionnelle des apprenants formés dans l’Enseignement agricole et la volonté de contribuer ainsi au renouvellement des générations dans le secteur agricole. Surtout, l’ampleur de ce concours met en avant la dimension européenne et internationale dans la formation des futurs agriculteurs ainsi que l’ouverture des établissements agricoles français qui se concrétise à travers l’accueil d’apprenants étrangers.

L’action des réseaux Europe et International de l’enseignement agricole se sont fortement mobilisés aux côtés des organisateurs des Ovinpiades pour faire venir leurs partenaires et contribuer ainsi à renforcer la présence des délégations étrangères en provenance des continents européen, africain et sud-américain.

Sur ce dernier point, cet événement est l’occasion de renforcer ou de construire des partenariats ou des actions mises en œuvre par les établissements d’enseignement et de formation agricoles.

Le pastoralisme : entre formation et profession

Le réseau Afrique de l’Ouest a invité 3 équipes – Bénin, Côte d’Ivoire, Togo – à participer aux Ovinpiades mondiales organisées par Inn’ovin . Chaque équipe était accompagnée d’un représentant des Fédérations nationales des communes pastorales (FNCP), faisant ainsi le lien entre la formation et la profession.

Une préparation spécifique aux Ovinpiades a été organisée dans chacun des 3 pays, d’une part in situ avec les accompagnateurs, auprès d’éleveurs et de centres ovins, d’autre part à distance avec des lycées agricoles français de 3 régions différentes réputées pour leur production ovine (PACA, Occitanie, Normandie) avec partage de conseils, documents, photos et vidéos, et en lien avec la profession ovine locale.

Du projet FSPI aux Ovinpiades

La délégation péruvienne était composée des représentants de deux établissements identifiés dans la cadre d’un projet FSPI sur l’Alimentation durable, mis en œuvre entre 2022 et 2023. Lors de ce projet, 3 établissements péruviens avaient été identifiés et mis en relation avec 3 établissements français.

S’entrainer avec le vice-champion 2024 !

La délégation chilienne venait d’un établissement du sud de la Patagonie (Coyaique), nouveau partenaire du réseau Chili identifié lors du dernier forum franco-chilien de l’enseignement agricole organisé en 2022. C’était donc l’occasion pour cet établissement de faire venir en France pour la première fois des apprenants et de concrétiser le partenariat naissant. La délégation chilienne est arrivée en amont des Ovinpiades et a été reçue par l’EPL de Nevers et l’EPL de Fontaines, où ils ont rencontré le vice-champion 2024 pour un entrainement.

Opportunités de développer les partenariats

La délégation argentine était issue de la province de Santa Cruz (en Patagonie) et c’est le résultat d’un travail conjoint avec l’Institut national de l’Enseignement technique (INET) d’Argentine, qui répondait à la volonté d’identifier des provinces en lien avec le principal acteur de la formation professionnelle en Argentine (l’INET) avec lesquelles mettre en œuvre des partenariats entre établissements de ces provinces et les établissements agricole français. Après les Ovinpiades, ils ont été accueillis par le Lycée agricole Jean Errecart, l’EPL de Pau et l’EPL de Castelnaudary afin de découvrir, toujours en lien avec la filière ovine, les acteurs de la formation et le secteur professionnel.

Côté Europe

Parmi une dizaine d’établissements ibériques, l’école des bergers d’Andalousie (Escuela de pastores de Andalucia), à Grenade, a été sélectionnée pour participer à ce concours, en raison de son dynamisme, de sa réactivité et de sa volonté de développer des coopérations. Les candidats ont été rencontrés par l’animateur des réseaux Espagne/Portugal dans les estives de la Sierra Nevada en décembre 2023. Les projets de mobilités et de partenariats envisagés avec la Direction de l’école seront ensuite travaillés au bénéficie des jeunes espagnols et des jeunes français.

Le prochain rendez-vous des Ovinpiades sera européen, en direct du SIA 2025 et on espère que le format international n’aura pas une trêve de 10 ans avant confronter à nouveau les cultures pastorales de chaque pays de tradition d’éleveurs d’ovin.

Contacts : Paul Ménard et Vincent Vanberkel, coordonnateurs des concours des jeunes internationaux pour l’enseignement agricole (+ demander les coordonnées des animateurs de réseaux des pays correspondants), paul.menard@educagri.fr et vincent.vanberkel@educagri.fr




Hello from Down under !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. L’Océanie était l’une des zones qui ne bénéficiait pas de ce lien stratégique pour les domaines du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Depuis le 1er janvier 2022, Vincent Hébrail a débuté cette mission pour faciliter la coopération internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche.
– Vous êtes le nouveau [et premier !] Conseiller aux affaires agricoles (CAA) en poste à l’Ambassade de France à Canberra-Australie pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, depuis le 1er janvier 2022. Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord travaillé 6 ans sur la santé des végétaux et sur Ecophyto, à la DRAAF Centre-Val-de-Loire puis à la DGAL, avant de coordonner le dossier Brexit pendant 2 ans à la DGPE. Ensuite j’ai voulu approfondir les sujets et élargir ma connaissance des politiques du MAA, aussi j’ai dirigé pendant 2 ans le Bureau de l’évaluation et de l’analyse économique au CEP. Puis j’ai pris mes fonctions à Canberra, dans un contexte de tensions internationales qui retentissent forcément sur nos liens avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, y compris sur l’agriculture : crise des sous-marins, persistance de la crise covid, invasion de l’Ukraine par la Russie… Mais même dans ce contexte difficile, nous avons de très belles choses à construire !

– Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle(s) thématique(s) ?

Je n’ai encore jamais piloté de projet de coopération, et le faire ici, à l’autre bout du monde, sera une première pour moi à plusieurs titres ! Mais je ne suis ici que depuis quelques semaines et les acteurs intéressés sont déjà pléthore : institutions de recherche et d’enseignement, fédérations professionnelles, administrations… Et les pistes de thématiques sont tout aussi nombreuses : neutralité carbone, biosécurité, agroécologie, agriculture digitale, indications géographiques…

– Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste en Australie et pourquoi avoir postulé pour une mission de CAA ?

Les postes de CAA permettent aux agents du MAA d’aller défendre les intérêts français dans toutes les parties du monde. C’est une opportunité exceptionnelle que de pouvoir servir ainsi son pays à des milliers de kilomètres. Et l’agriculture, l’agroalimentaire, la forêt et la pêche sont des secteurs pleins d’opportunités, sur lesquels la France est internationalement reconnue, sait inspirer et se faire écouter. Être à la manœuvre, lancer de nouveaux chantiers, rencontrer les autorités locales à haut niveau pour jouer d’influence, faire remonter à Paris des informations et des analyses utiles pour établir les positions des autorités françaises… tous ces moyens d’action caractérisent mon quotidien et constituent une motivation évidente !

– En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre en tant que CAA ?

Une des priorités est de rétablir une relation satisfaisante entre la France et l’Australie. La coopération sur le secteur agricole est une mine pour cela, tant les acteurs et les sujets concernés foisonnent. Au-delà de cela, j’ai un rôle de facilitateur de la relation institutionnelle et diplomatique, et de l’accès des produits français aux marchés australien et néo-zélandais.

– Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre nouvelle mission ?

Difficile de choisir ! Je pense que le focus se dirigera naturellement sur la neutralité carbone ou sur la biosécurité, dans un premier temps. Les autorités australiennes et les fédérations professionnelles australiennes et néo-zélandaises sont très intéressées. Les institutions de recherche et d’enseignement aussi. Il y a, de façon évidente, assez de matière pour faire démarrer de beaux et productifs projets. Mais cela reste à confirmer dans les temps à venir.

– Dans le contexte particulier de 2022, comment abordez-vous l’organisation de votre mission, la «construction » des contacts avec les acteurs, les membres du réseau et les partenaires français et étranger ?

Je suis dans le cas particulier d’une création de poste. Le réseau n’existait donc pas à mon arrivée, et je le construis au fur et à mesure des rencontres. En pratique, les opérateurs locaux se réjouissent de mon arrivée. Mais constituer le réseau prendra du temps, en raison de la taille de l’Australie ! 6 Etats, 2 territoires, plus le niveau fédéral… cela fait autant de ministères de l’agriculture, de fédérations professionnelles… L’Australie est simplement immense : 14 fois la France ! Il faudra de toute façon du temps pour en faire le tour, mais j’y suis déjà très bien accueilli.

– Si vous souhaitez développer un volet particulier de votre mission ou une collaboration spécifique ?

Bien sûr ! Une grande particularité de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, est que la Commission européenne négocie avec chacune des deux des accords de libre-échange. Ce sont deux grands exportateurs de commodités agricoles, opposés aux soutiens directs aux agriculteurs, et globalement peu favorables au système des indications géographiques. Ces accords de commerce représentent donc un enjeu très fort pour la France et pour l’UE, et doivent être suivis de près.

– Pour finir sur une note culturelle – quelle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) représente, pour vous, le pays référent de votre mission ?

Avant de venir, c’était Kylie Minogue et Crocodile Dundee… Maintenant ce sont aussi le son du didgeridoo, James Cook, et les All Blacks bien sûr !

– Merci à vous et nous vous donnons rendez-vous dans quelques mois pour en savoir plus sur les opportunités de coopération en faveur de l’enseignement agricole et la recherche. Comment vous traduiriez un « Au revoir » ?

G’day mate ! Looking forward to chatting again soon !

[Au plaisir de bavarder à nouveau, bientôt]

 

Contact : Vincent HEBRAIL, Conseiller aux affaires agricoles pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr




Témoignages de jeunes de l’enseignement agricole sur leur mobilité internationale

Échange de Jeunes Erasmus + Jeunesse et Échange Scolaire Erasmus + Clémentine (France/Turquie/Roumanie/Portugal) – Bac techno
Année de césure Théo (Nouvelle-Zélande – BTS ACSE
Fille au pair – Mobilité d’études Erasmus – Volontariat européen + Paula (Espagne/France – Volontaire européenne en lycée agricole

 

Ces vidéos accompagnent un guide de la mobilité à destination des jeunes de l’enseignement agricole. Vous pouvez retrouver d’autres vidéos témoignage (stage, étude, service civique international, Erasmus +….) et télécharger le guide (bourses, dispositifs, étapes à respecter pour préparer son projet…) sur : https://red.educagri.fr/le-petit-guide-de-la-mobilite/

L’équipe du guide : Elaboré à l’origine par six étudiants de l’Université Bordeaux Montaigne, en partenariat avec le RED (Réseau d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale de l’enseignement agricole), France Volontaires (plate-forme des volontariats internationaux d’échange et de solidarité) et le BRECI (Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale de la DGER (Direction Générale de l’Enseignement et de a Recherche), ce guide a pour vocation de t’apporter une aide tes démarches et  t’invite à bien te renseigner avant ton départ.