Lancement de l’AFRAN-Agrifood à Canberra

Le 30 avril 2025, la France et l’Australie ont créé une communauté de recherche sur les sujets agricoles et alimentaires, à l’occasion d’un séminaire rassemblant près de 100 personnes.

L’agriculture occupe une place importante en Australie comme en France, sur les plans politique, économique, géographique, et socioculturel. Bien que les deux pays aient développé des modèles de production très différents : agriculture familiale tournée vers la transformation en France, agriculture de grande échelle tournée vers l’export de commodités en Australie.

Les deux modèles font face à des enjeux similaires, tels que l’augmentation la production pour nourrir une population mondiale croissante, l’adaptation des systèmes alimentaires aux effets du changement climatique et aux menaces de biosécurité.

Ils leur faut opérer la transition vers des systèmes alimentaires plus durables, impactant moins l’environnement et le climat, réduire les pertes et le gaspillage alimentaires et maintenir l’attractivité et la profitabilité du secteur agricole et agroalimentaire.

La mise en place de cette transition permettrait un commerce international équitable, fondé sur des règles, et qui préserve les productions et cultures locales.

La France et l’Australie coopèrent déjà sur l’agriculture en matière de recherche grâce notamment à 4 partenariats qu’INRAe a mis en place avec des organisations australiennes de premier plan : le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), l’Australian National University, l’University of Melbourne, et l’University of Queensland. Ces partenariats, qui portent sur des spectres thématiques larges, facilitent la mobilité des chercheurs et développent des laboratoires internationaux sur certaines problématiques (isotopes stables, adaptation du blé aux changements environnementaux…).

Il existe cependant des opportunités pour aller plus loin : lutte contre les pertes et le gaspillage alimentaire, développement technique et technologique, déploiement de l’approche « Une seule santé » dans le Pacifique, rôle socioculturel de l’agriculture et de l’alimentation…

Pour cela, l’Ambassade (le conseiller aux affaires agricoles et le Service de coopération et d’action culturelle) et l’association franco-australienne de recherche (AFRAN) riche de 1200 membres, ont organisé un séminaire d’une journée qui s’est tenu à la Résidence de France le 30 avril 2025. Rassemblant près de 100 personnes dont 70 en présentiel, il incluait des discours de l’Ambassadeur, du PDG d’INRAe, et de la Présidente de l’AFRAN.

Keynote speakers – Ambassadeur de France
Présidente de l’AFRAN
Conseiller aux affaires agricoles, ambassade de France en Australie

Une dizaine de posters était structuré en trois panels :

  1. Enjeux généraux pour les sciences en agrifood du point de vue de la France et de l’Australie ;
  2. Enjeux pour le secteur aval : gaspillage alimentaire et négociations entre acteurs de la chaîne ;
  3. Enjeux pour les sciences de l’agriculture dans une approche « Une seule santé », avec une présentation de l’initiative PREZODE.

Ces panels ont mis en avant de nombreux points, les principaux étant la nécessité de structurer la recherche en transversal et interdisciplinaire pour éviter les approches en silos ; poursuivre les recherches et innovations (notamment génétiques) pour développer la capacité productive ; travailler sur le développement de compétences pour garantir la disponibilité de main d’oeuvre ; montrer le bénéfice économique de l’approche « Une seule santé » notamment dans le Pacifique et mettant en avant le savoir des communautés autochtones.

Les panels ont été l’occasion de développer les outils de compensation des services agroécosystémiques rendus par les agriculteurs ; maintenir un équilibre entre solutions technologiques et pratiques agroécologiques.

La coopération internationale a été partagée par tous les intervenants comme un levier indispensable de progrès scientifique et technique.

Intervention du Président-directeur général de d’INRAe (en distanciel), Philippe Mauguin

Le séminaire a également été une occasion de renforcer le réseau en lançant la communauté de recherche agrifood au sein de l’AFRAN, qui facilite désormais la mobilisation des chercheurs et chercheuses sur ces secteurs. Cette communauté est coordonnée par le Dr Jean-François HOCQUETTE (INRAe) côté français et par le Dr Andy SHEPPARD (CSIRO) côté australien.

Signature du renouvellement d’accords INRAe-CSIRO

Enfin, à l’occasion du séminaire, INRAe a signé plusieurs partenariats, l’un avec le CSIRO : renouvellement du MoU de coopération, ainsi que du Joint Linkage Call (programme facilitant la mobilité des chercheurs entre les deux organisations).

L’INRAe et l’Université du Queensland lance un laboratoire international associé sur l’adaptation du blé aux changements environnementaux.

Toutes les informations sur le séminaire et la communauté agrifood de l’AFRAN : Agricultural and Food Sciences | AFRAN

Photos photographiques : crédits Ambassade de France. Légende de  la photo de tête d’article : Discussion autour de l’approche « Une seule santé »

Contact : Vincent HEBRAIL, conseiller aux affaires agricoles à l’ambassade de France en Australie, vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr

Alexandre COURTOUX, Chargé de mission Océanie, Recherche et Innovation internationales, Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, alexandre.courtoux@agriculture.gouv.fr

 




Chercheurs et agriculteurs français parlent aux Australiens

Un groupe d’agriculteurs et de chercheurs français a partagé ses premières initiatives agroécologiques pour répondre aux enjeux à l’horizon 2030 et en terme de bien-être animal auprès d’un public d’institutionnels et de professionnels australiens.

Vincent Hébrail, Conseiller aux affaires agricoles – Australie

Le Conseiller aux affaires agricoles basé en Australie, a organisé le 13 septembre 2023 un événement hybride au sein de l’Ambassade, visant à promouvoir auprès des Australiens les démarches de groupes d’agriculteurs en France, comme moteurs d’atteinte des cibles de durabilité : réduction du recours aux intrants, amélioration de la santé du sol, meilleure prise en compte du bien-être animal, résilience par l’ajout de valeur…

L’événement, qui s’est tenu à la Résidence de l’Ambassade et virtuellement, a été ouvert par les Ambassadeurs de France et de l’UE en Australie.

Gabriele Visentin, Ambassadeur représentant l’Union européenne en Australie

Jean-Pierre Thébault, Ambassadeur de France en Australie

Initiatives vertueuses des agriculteurs

Après une présentation par le Ministère de l’agriculture français sur les réseaux de fermes DEPHY, 30 000 et GIEE, quatre groupes ont pris la parole successivement pour témoigner sur leurs projets et leurs résultats dans différents domaines de l’agriculture, particulièrement sur  la réduction des produits phytosanitaires en vigne en Pays de la Loire, l’agriculture de conservation en polyculture-élevage sous climat océanique en Normandie, ou encore l’amélioration du bien-être des animaux et des éleveurs en région Bretagne et enfin l’ajout de valeur au lait par des pratiques agroécologiques et la constitution d’une fromagerie collective en Auvergne-Rhône-Alpes.

Ils ont présenté leurs pratiques avec une passion et un professionnalisme hautement convaincants pour le public australien, qui rassemblait des représentants du gouvernement fédéral, de l’Etat du Victoria, de la recherche et des filières agricoles ainsi que de l’agence de lutte contre la cruauté envers les animaux.

Analyses côté Recherche

INRAe a ensuite livré un panorama de l’état de la recherche sur le sujet, mettant en avant les indicateurs (dont l’indice de fréquence de traitement), la collecte de données et les méthodologies scientifiques et statistiques soutenant l’analyse de telles démarches. Cela a particulièrement parlé aux homologues australiens, qui ont regretté ne pas connaître de travaux similaires en Australie.

Echanges et faisabilité

Enfin, avant une séance de questions-réponses, l’organisation Agri-futures Australia est intervenue pour décrire la démarche de durabilité du secteur agricole australien, et notamment son objectif de neutralité en émissions nettes à l’horizon 2030.

Si un cocktail a clos l’événement à la Résidence, permettant des échanges moins formels, les questions des participants, en ligne ou présents, ont mis l’accent sur des points clefs. La faisabilité des objectifs du Green Deal européen, en lien avec les aides de la politique agricole commune, mais aussi les technologies digitales (Optidose* en viticulture) utilisées par les agriculteurs français et le développement de l’agriculture biologique en France.

*Optidose® en ligne sur le Web : un outil pour ajuster les doses de fongicides. Un programme qui propose une stratégie de protection du vignoble économe en produits phytosanitaires

L’événement a fait valoir la démarche agroécologique française, soutenue par un effort de recherche de haut niveau, tournée vers la collaboration, ainsi que la conviction française de la nécessité et du caractère réalisable des objectifs de durabilité qu’ont fixés la France et l’UE.

Lire aussi l’article dans la Rubrique International Content : French farmers’ groups talk to Australians

Crédit photographique de l’illustration de tête d’article : photographie MASA, agroforesterie-élevage

Contact : Vincent, HEBRAIL, Conseiller aux affaires agricoles à l’Ambassade d’Australie/ périmètre élargie à la Nouvelle-Zélande, Service économique régional – vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr




Hello from Down under !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. L’Océanie était l’une des zones qui ne bénéficiait pas de ce lien stratégique pour les domaines du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Depuis le 1er janvier 2022, Vincent Hébrail a débuté cette mission pour faciliter la coopération internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche.
– Vous êtes le nouveau [et premier !] Conseiller aux affaires agricoles (CAA) en poste à l’Ambassade de France à Canberra-Australie pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, depuis le 1er janvier 2022. Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord travaillé 6 ans sur la santé des végétaux et sur Ecophyto, à la DRAAF Centre-Val-de-Loire puis à la DGAL, avant de coordonner le dossier Brexit pendant 2 ans à la DGPE. Ensuite j’ai voulu approfondir les sujets et élargir ma connaissance des politiques du MAA, aussi j’ai dirigé pendant 2 ans le Bureau de l’évaluation et de l’analyse économique au CEP. Puis j’ai pris mes fonctions à Canberra, dans un contexte de tensions internationales qui retentissent forcément sur nos liens avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, y compris sur l’agriculture : crise des sous-marins, persistance de la crise covid, invasion de l’Ukraine par la Russie… Mais même dans ce contexte difficile, nous avons de très belles choses à construire !

– Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle(s) thématique(s) ?

Je n’ai encore jamais piloté de projet de coopération, et le faire ici, à l’autre bout du monde, sera une première pour moi à plusieurs titres ! Mais je ne suis ici que depuis quelques semaines et les acteurs intéressés sont déjà pléthore : institutions de recherche et d’enseignement, fédérations professionnelles, administrations… Et les pistes de thématiques sont tout aussi nombreuses : neutralité carbone, biosécurité, agroécologie, agriculture digitale, indications géographiques…

– Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste en Australie et pourquoi avoir postulé pour une mission de CAA ?

Les postes de CAA permettent aux agents du MAA d’aller défendre les intérêts français dans toutes les parties du monde. C’est une opportunité exceptionnelle que de pouvoir servir ainsi son pays à des milliers de kilomètres. Et l’agriculture, l’agroalimentaire, la forêt et la pêche sont des secteurs pleins d’opportunités, sur lesquels la France est internationalement reconnue, sait inspirer et se faire écouter. Être à la manœuvre, lancer de nouveaux chantiers, rencontrer les autorités locales à haut niveau pour jouer d’influence, faire remonter à Paris des informations et des analyses utiles pour établir les positions des autorités françaises… tous ces moyens d’action caractérisent mon quotidien et constituent une motivation évidente !

– En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre en tant que CAA ?

Une des priorités est de rétablir une relation satisfaisante entre la France et l’Australie. La coopération sur le secteur agricole est une mine pour cela, tant les acteurs et les sujets concernés foisonnent. Au-delà de cela, j’ai un rôle de facilitateur de la relation institutionnelle et diplomatique, et de l’accès des produits français aux marchés australien et néo-zélandais.

– Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre nouvelle mission ?

Difficile de choisir ! Je pense que le focus se dirigera naturellement sur la neutralité carbone ou sur la biosécurité, dans un premier temps. Les autorités australiennes et les fédérations professionnelles australiennes et néo-zélandaises sont très intéressées. Les institutions de recherche et d’enseignement aussi. Il y a, de façon évidente, assez de matière pour faire démarrer de beaux et productifs projets. Mais cela reste à confirmer dans les temps à venir.

– Dans le contexte particulier de 2022, comment abordez-vous l’organisation de votre mission, la «construction » des contacts avec les acteurs, les membres du réseau et les partenaires français et étranger ?

Je suis dans le cas particulier d’une création de poste. Le réseau n’existait donc pas à mon arrivée, et je le construis au fur et à mesure des rencontres. En pratique, les opérateurs locaux se réjouissent de mon arrivée. Mais constituer le réseau prendra du temps, en raison de la taille de l’Australie ! 6 Etats, 2 territoires, plus le niveau fédéral… cela fait autant de ministères de l’agriculture, de fédérations professionnelles… L’Australie est simplement immense : 14 fois la France ! Il faudra de toute façon du temps pour en faire le tour, mais j’y suis déjà très bien accueilli.

– Si vous souhaitez développer un volet particulier de votre mission ou une collaboration spécifique ?

Bien sûr ! Une grande particularité de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, est que la Commission européenne négocie avec chacune des deux des accords de libre-échange. Ce sont deux grands exportateurs de commodités agricoles, opposés aux soutiens directs aux agriculteurs, et globalement peu favorables au système des indications géographiques. Ces accords de commerce représentent donc un enjeu très fort pour la France et pour l’UE, et doivent être suivis de près.

– Pour finir sur une note culturelle – quelle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) représente, pour vous, le pays référent de votre mission ?

Avant de venir, c’était Kylie Minogue et Crocodile Dundee… Maintenant ce sont aussi le son du didgeridoo, James Cook, et les All Blacks bien sûr !

– Merci à vous et nous vous donnons rendez-vous dans quelques mois pour en savoir plus sur les opportunités de coopération en faveur de l’enseignement agricole et la recherche. Comment vous traduiriez un « Au revoir » ?

G’day mate ! Looking forward to chatting again soon !

[Au plaisir de bavarder à nouveau, bientôt]

 

Contact : Vincent HEBRAIL, Conseiller aux affaires agricoles pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr




Comment dit-on Agroécologie en espagnol ou en portugais ?

Grâce aux nouvelles versions du serious game AGROCHALLENGES désormais disponible en 5 langues (français, espagnol, anglais, franco-allemand, franco-portugais) vous en saurez plus sur l’agroécologie, ses techniques et son potentiel pour répondre aux enjeux agricoles et alimentaires actuels en France comme à l’étranger.

Le 10 mars, tous les partenaires impliqués dans les nouvelles versions du jeu se sont réunis « virtuellement » pour lancer officiellement les nouvelles versions sortie en mars 2021 chez Educagri éditions.

Cette rencontre internationale, très chaleureuse, nous a permis de remercier tous les partenaires français (designer, enseignants, chercheurs de l’INRAE et de l’ENSFEA, universitaires, association de joueurs, étudiants…) et étrangers des réseaux de coopération du ministère  (au Brésil, Portugal, Espagne, Allemagne, Angleterre, Canada, Maroc, Sénégal…) pour leur participation et leur contribution précieuse dans l’élaboration et la diffusion du jeu.

L’année 2021 devrait nous permettre de déployer et diffuser largement l’outil pédagogique en France et à l’étranger (notamment auprès des enseignants de langue étrangère, des réseaux professionnels agricoles ou d’éducation à l’environnement) .

Dans cette optique un jeu concours (voir la rubrique agenda du 15 au 21 mars) et un webinaire (le mardi 6 avril de 13h à 13h30) sont organisés par Educagri éditions  pour découvrir AGROCHALLENGES et échanger avec les auteurs. N’hésitez pas à vous y inscrire.

Et sinon Agroécologie se dit agroecología en espagnol et agroecologia en Portugais…. facile !

Pour en savoir plus sur le jeu et le commander (15 euros) : https://editions.educagri.fr/jeux/5279-agro-challenges-9791027501694.html

 

Contact : Vincent Rousval, animateur du réseau thématique RED, vincent.rousval@educagri.fr