Comment réussir vos projets avec l’Afrique subsaharienne ?

Ce sont 75 personnes qui se sont réunies autour de cette question, du 22 au 26 janvier 2024 au Campus Nature Provence à Aix, d’une part en suivant la formation proposée par les réseaux Afrique et d’autre part en participant au regroupement des volontaires internationaux animé par le RED, avec l’appui de l’Institut Agro de Florac.

En proposant cette formation, inscrite au Plan National de Formation, les réseaux Afrique ont pour objectif général d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération.
Pour ce faire, les participants ont été amenés tout d’abord à comprendre et appréhender la stratégie du MASA et de la DGER en matière de coopération internationale (présentée en ouverture par Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne), à connaître et comprendre l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne. C’est également l’opportunité d’appréhender les diversités socio-culturelles et à tenir compte de l’interculturalité dans l’élaboration de projets de coopération. Il s’est agi aussi d’arriver à connaître et être capable de mobiliser les moyens et outils mis à disposition des établissements permettant de favoriser la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, d’identifier les sources de financement possibles, pour être capable de construire et mettre en œuvre un projet de coopération avec un partenaire africain.
Les différentes séquences ont été menées par les animateurs des réseaux Afrique Australe Océan Indien, Afrique de l’Ouest, Nigeria, et par le chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI du BRECI, et par plusieurs autres·intervenants.

Conférence d’Ali Béty, agronome nigérien, ancien ministre et haut-commissaire de l’initiative 3N “Les Nigériens nourrissent les Nigériens”

Formé au Maroc et à Montpellier, Ali Béty a été chef de service au ministère de l’agriculture du Niger et a travaillé pendant treize ans à l’Agence française de développement (AFD) comme expert en environnement, développement durable et eau.
Il a fait l’honneur aux participants à la formation et aux jeunes volontaires internationaux de partager son expérience en apportant son éclairage sur les enjeux qui lient agriculture et formation en Afrique. Introduction aux enjeux démographiques, économiques et agricoles en Afrique, sa conférence a mis l’accent sur les enjeux géostratégiques et sur la place de la formation comme levier de développement. « Grand témoin », il a conclu ces trois jours par son regard sur les coopérations de l’enseignement agricole avec les pays africains, conclusion à (r)écouter.

Erasmus+ et l’Afrique

Pour réussir des projets de coopération, il est besoin de réflexion, d’énergie, et bien sûr de financement. Vincent Rousval et Aude Richard de l’agence Erasmus+ ont invité l’ensemble des participants à se saisir des opportunités offertes par les programmes Erasmus+ désormais ouverts aux pays africains.

Alors pourquoi ne pas concrétiser un projet de 12 à 36 mois grâce à un dossier KA2 « Partenariats de coopération » pour un montant allant de 120 000 à 400 000 € ?

Il y a aussi la possibilité de s’engager dans un « Capacity building » avec un autre pays européen et deux pays hors Europe pour 2-3 ans ou 3-4 ans, avec des budgets de 200 000 à 1 000 000 €, ou de déposer avec un partenaire africain un dossier « Jean Monnet » intégrant au moins 40 heures de cours sur une thématique agricole.

Focus sur les volontaires internationaux

Depuis 2019 les réseaux Afrique invitent à leurs Rencontres annuelles les services civiques africains. Et pour la troisième année consécutive, ce sont tous les volontaires internationaux, d’Amérique latine, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient, accueillis dans des établissements d’enseignement agricole qui sont invités par le RED et l’Institut Agro Campus de Florac au moment de la formation animée par les réseaux Afrique.
Ce regroupement permet aux jeunes de mieux se connaître, de pouvoir échanger sur leurs différentes missions dans les établissements, entre pratiques autour de l’agroécologie, animation sur l’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, ateliers de découverte de leurs pays respectifs aux apprenants, appui sur les exploitations… Durant ces trois journées de formation, ils ont notamment travaillé sur des propositions d’activités et de projets à soumettre à leur établissement, en s’inspirant des expériences de chacun.

Ces regroupements sont aussi l’occasion pour eux de témoigner de leur expérience en France, de leur vécu de l’interculturalité au quotidien, et surtout de nourrir leur réseau.
Parmi eux, cette année ce ne sont pas moins de 25 jeunes africains et africaines qui sont accueillis dans des lycées agricoles français pour y effectuer une mission de service civique. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec les partenaires africains, et toujours en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans plusieurs pays. Une séquence de la formation, menée avec Pierre Revel, représentant régional de France Volontaires, a donc permis de présenter et préciser le fonctionnement de l’accueil de jeunes africains en service civique dans des lycées agricoles français dans le cadre de partenariats ainsi consolidés.

Une séquence sur l’interculturalité

La coopération internationale suppose de travailler en contexte interculturel, ce qui ne peut s’improviser. Aussi cette nouvelle séquence avait-elle pour objectif, à partir d’échanges, d’exemples de situations vécues ainsi que de références bibliographiques, de permettre aux participants d’aborder quelques clés de l’interculturalité. Prendre conscience des questions de différences notamment de communication, de prise de décision, de confiance, de gestion du temps, entre les cultures paraît indispensable pour réussir la construction de partenariats internationaux.

Ressources

Au cours de ces trois jours de formation, outre les temps de convivialité entre les deux groupes (danses, chants et sketchs des volontaires sur nos manières de vivre ou promenade sur le vieux port de Marseille), ont aussi été présentés les activités de chacun des réseaux Afrique, les témoignages de 30 ans de coopération avec le Sénégal, Madagascar ou des pays d’Afrique australe et Océan Indien, le dispositif African Book Truck, des éléments de méthodologie de projets, d’interculturalité, d’écriture de dossiers de financement (FONJEP par exemple), autant de ressources à retrouver.

Enfin, que soient chaleureusement remerciés pour la qualité de leur accueil et leur implication sans faille dans la réussite de ces rencontres  Marie-Laure Para, enseignante documentaliste et référente coopération internationale, et Hassan Samr, directeur de l’établissement, le Campus Nature Provence.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Les animateurs des réseaux Afrique : William Gex (Nigéria, Afrique australe Océan Indien) william.gex@educagri.fr, Didier Ramay (Afrique australe Océan Indien) didier.ramay@educagri.fr, Jean-Roland Arbus (Afrique de l’Ouest) jean-roland.arbus@educagri.fr, Vanessa Forsans (Afrique de l’Ouest) vanessa.forsans@educagri.fr

Les animateurs du réseau de l’ECSI, le RED : Julien Amouret, julien.amouret@educagri.fr, Danuta Rzewuski, danuta.rzewuski@educagri.fr

Le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr

 




L’expertise de l’enseignement agricole à l’international

La composante « expertise » de la coopération internationale est animée par le réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International), réseau transversal concernant toutes les zones géographiques (Afrique, Amérique latine, Asie, Europe) piloté par le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) de la DGER. Pour la première fois, des rencontres ont été organisées pour favoriser les échanges entre les divers acteurs de l’expertise à l’international de l’enseignement agricole. Elles ont eu lieu les 30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy et en distanciel.

Les « experts » de l’enseignement agricole, confirmés ou en devenir, qu’ils soient enseignants, formateurs, directeurs de CFPPA, d’exploitation agricole, animateurs de résothem’ ou de réseaux géographiques, inspecteurs, chefs de SRFD, sont venus de diverses régions (et même d’Outre-Mer en visioconférence) pour échanger et rencontrer les représentants d’organismes avec lesquels travaille le réseau CEFAGRI, venant quant à eux de Paris (FranceAgriMer, Expertise France, France Éducation International, SFERE) ou de Montpellier (service DEFIS de l’Institut Agro, ICRA, réseau FAR).

L’objet de ces rencontres, qui ont réuni 35 personnes en présentiel et 7 en distanciel, était d’une part de se connaître mutuellement, créer des synergies d’actions, dégager des bonnes pratiques en commun, et d’autre part de partager les besoins en termes de profils d’experts, les opportunités de collaboration, les perspectives d’amélioration de travail en commun.

L’expertise, une composante à part entière de la mission de coopération internationale

Les experts de l’enseignement agricole sont tout simplement des praticiens de terrain(s) qui interviennent dans un esprit de co-construction entre pairs, à trois niveaux : pour les contenus de formation, l’ingénierie de la formation, les référentiels, la pédagogie ; la gouvernance organisationnelle (ancrage territorial, politiques de décentralisation, stratégie d’établissement) ; la gouvernance institutionnelle (pilotage, moyens, certification, inspection). Les profils des experts sont donc variés, à l’instar des participants à ces rencontres.

Si l’Afrique, qui a à relever d’importants défis sociaux et agricoles du fait de sa croissance démographique, offre de nombreuses opportunités de coopération avec l’enseignement agricole français, les terrains d’expertise se trouvent aussi sur les autres continents, comme le montre cette carte des projets en cours :

Les bénéfices pour l’expert de l’enseignement agricole sont multiples, de la valorisation de ses savoir-faire à la réflexion sur ses pratiques professionnelles, en passant par le développement de compétences interculturelles et autres soft skills, sans oublier la motivation pour développer de nouvelles actions de coopération internationale. Aussi l’établissement de l’expert y trouve-t-il son compte en termes d’impact sur la qualité de l’enseignement ou la dynamisation de la coopération internationale avec à la clé un renforcement des mobilités, des propositions de stages, des projets en partenariat…

Dans ce contexte, le réseau CEFAGRI a pour objectifs de conduire l’analyse et la structuration de l’expertise à l’international menée par les établissements de l’enseignement technique agricole, et de rendre visible, lisible et mobilisable son vivier d’experts. Le réseau CEFAGRI se trouve à l’interface d’offres et de demandes d’expertises et propose d’accompagner une montée en compétences des experts.

Retrouvez tous les détails sur ces aspects dans les diaporamas suivants :

 

Des synergies avec divers organismes d’expertise à l’international

Tous les organismes représentés lors de ces rencontres ont exposé leur fonctionnement et leurs liens avec le réseau CEFAGRI.

Le service DEFIS de l’Institut Agro Montpellier :

L’Institut Agro dispose à Montpellier d’un service dédié à l’appui aux enseignements et à la professionnalisation des étudiants ainsi qu’à l’expertise à l’international (développement rural, agroalimentaire, appui aux dispositifs de formation, techniques à supérieurs : le service DEFIS, pour « Développement Expertise Formation Ingénierie pour le Sud », relevant du Pôle Tropiques et Méditerranée. Dans le cadre de ses missions d’ensemblier et de coordonnateur de consortium, le service DEFIS s’inscrit également dans le continuum FRIDA (Formation Recherche Innovation Développement Appui à l’enseignement technique), et collabore régulièrement avec l’enseignement technique agricole, ce qui a été le cas à l’occasion du projet AFOP au Cameroun depuis plus de dix ans, ainsi que pour le projet AMES au Congo. Ce Projet d’Appui à la Modernisation de l’Enseignement Supérieur de la République du Congo, se déroulant de 2021 à 2024 pour un budget total de 600 000 euros porté par Expertise France et l’Agence Française de Développement (AFD), comprend quatre composantes que sont la formation par la recherche, des stages de perfectionnement en France, la réforme des référentiels, l’ingénierie technique. C’est dans cette quatrième composante que l’enseignement technique agricole intervient par la mobilisation d’un directeur d’atelier technologique de lycée agricole en tant qu’expert technique en appui à l’élaboration du business plan du Centre Multiservices de Valorisation des Bioressources prévu par le projet à l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville.

France Éducation International :

France Éducation International (FEI), établissement placé sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, coordonne de nombreux projets de coopération à travers le monde, dans ses différents domaines d’expertise que sont la coopération en éducation et formation, l’appui à l’enseignement du/en français, et la reconnaissance des diplômes étrangers.

FEI a formulé avec le BRECI/DGER une proposition technique qui a été retenue par le Bénin dans le cadre de son important projet de réforme de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels. Trente lycées techniques agricoles doivent être opérationnels dans les prochaines années. Pour ce faire, une dizaine d’experts de l’enseignement agricole français sont mobilisés autour d’un chef de projet de FEI pour effectuer des missions au Bénin concernant l’élaboration des programmes de formation, des listes d’équipements et la production de ressources pédagogiques de ces nouveaux lycées agricoles.

Le réseau FAR :

Ce réseau international, fort de dix-huit pays membres, a pour mission d’améliorer les dispositifs de Formation Agricole et Rurale.

L’expertise telle que pratiquée par le réseau FAR a pour spécificités de répondre à la demande d’un pays et/ou de l’AFD, avec souplesse et agilité, en favorisant l’expertise Sud, en lien avec le continuum recherche-formation.

Le réseau FAR souhaite renforcer et élargir ses partenariats, notamment avec l’enseignement technique agricole (le réseau FAR fait déjà partie du consortium du projet FABéOc porté par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et Riscle) et via le réseau CEFAGRI.

FranceAgriMer :

Sous tutelle du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), FranceAgriMer est l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, un lieu d’information, d’échange, de réflexions stratégiques, d’arbitrage et de gestion pour les filières françaises de l’agriculture et de la pêche. Par son unité CIPAC (Commission internationale et politique agricole commune), FranceAgriMer assure l’ingénierie des projets de coopération internationale dans le champ de compétences du MASA, hors vétérinaire.

Parmi les projets menés par FranceAgriMer avec la DGER, nous pouvons citer le soutien à un développement rural inclusif et durable en Amérique latine (Équateur, Pérou, Colombie, Bolivie, Paraguay) par la revalorisation et l’accès des jeunes à la formation technique et professionnelle agricole et para-agricole, projet clôturé en 2022.

De même, FranceAgriMer est engagé auprès de la DGER dans le soutien au développement de la formation professionnelle au sein des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) au Sénégal, via des missions au Sénégal et des visites d’étude en France.

FranceAgriMer et la DGER travaillent également ensemble dans le cadre d’un accord de partenariat avec l’Algérie pour l’appui à la mise en place d’un centre d’excellence en production laitière.

Dans ces cas, FranceAgriMer organise la logistique des missions des experts mobilisés par le réseau CEFAGRI.

SFERE :

La Société Française d’Exportation des Ressources Éducatives est un bureau d’étude spécialisé dans la gestion de programmes de mobilités d’étudiants internationaux ainsi que dans le conseil et l’assistance technique visant la modernisation des systèmes éducatifs et de formation technique et professionnelle des pays en développement.

Si les liens entre SFERE et le MASA se caractérisent par vingt ans d’actions concrètes de coopération avec divers pays, la première collaboration de SFERE avec le réseau CEFAGRI se fait en 2023 sur le PAFAR (Projet d’appui à la formation agricole et rurale) en Angola. Ce projet de grande ampleur (35 millions d’euros de l’AFD et 5 de l’Union européenne) a pour objectif de revitaliser le système de formation agricole au niveau de l’enseignement secondaire dispensé dans douze instituts techniques agricoles répartis dans le pays, en s’appuyant sur le modèle de l’enseignement technique agricole français. Ainsi, avec un consortium comprenant l’Institut Agro, IRAM, Forhom et Foodprocessing, SFERE et la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI ont élaboré une proposition technique, retenue par l’Angola, impliquant divers profils d’experts de l’enseignement agricole français.

Expertise France :

Filiale du groupe AFD, Expertise France a pour cœur de métier la coopération technique internationale, avec plus de 50% de son activité en Afrique. Diagnostics, ateliers de concertation, formations : les modalités d’appui proposées par Expertise France sont variées et complémentaires, permettant de répondre à des besoins de court terme comme de concevoir des accompagnements sur le temps long. Son expertise est plurisectorielle, avec par exemple un pôle agriculture qui relève de son Département développement durable.

Pour ses projets à venir impliquant des besoins en formation agricole, Expertise France reste en contact avec le réseau CEFAGRI pour identifier les experts idoines.

Explor :

Proposant du mécénat de compétences au service des projets de coopération internationale, le dispositif Explor est mis en œuvre dans cinq réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA). Il permet de mobiliser des salariés, des fonctionnaires, des retraités disposant d’une compétence pour des missions courtes (une à deux semaines) à l’étranger. Ce dispositif s’adresse aux acteurs de la solidarité internationale basés en régions (associations, entreprises, collectivités) souhaitant bénéficier d’une expertise en vue de préparer, mettre en œuvre ou évaluer leurs projets. Les missions  Explor sont financées pour moitié par le RRMA et pour moitié par l’organisme bénéficiaire.

Le RRMA (tel Centraider en région Centre-Val de Loire) se chargeant de la recherche d’experts peut faire appel au réseau CEFAGRI en cas de besoin d’expertise dans le domaine de la formation agricole.

ICRA :

ICRA-global est une fondation dont le siège est aux Pays-Bas, le bureau à Montpellier, avec des représentations en Afrique de l’Ouest et de l’Est et en Amérique latine. Sa vocation est de participer à l’épanouissement de la jeunesse dans le développement rural des pays du Sud, de former des formateurs et professionnels de l’appui-conseil et de fournir des services dans les domaines de l’éducation et de l’agribusiness.

Des passerelles avec le réseau CEFAGRI sont envisagées en fonction des opportunités de projets.

Ces diverses présentations ont donné lieu à des échanges avec l’ensemble des participants, qui ont notamment fait ressortir les valeurs communes : l’expertise à l’international se mène dans un esprit de co-construction, de réciprocité, de partenariat gagnant-gagnant, relayant des politiques publiques telles que celles relatives aux transitions agroécologiques, au bien-être animal, à l’agriculture familiale (sans pour autant négliger l’agribusiness), à l’appui aux filières, en misant sur le continuum formation-installation.

Des échanges de pratiques fructueux entre experts de l’enseignement agricole

La seconde journée de ces rencontres a été dédiée aux témoignages des participants et à leurs échanges de pratiques quant à la participation à des missions d’expertise à l’international, dont voici un exemple : partage d’expérience sur 10 ans de missions en Colombie – par Sandrine Belvèze. Ainsi, un enseignant en agronomie a évoqué sa participation à la co-écriture des référentiels de licence en agriculture biologique de l’Université du Sine Saloum (Sénégal) ; un directeur d’exploitation agricole a parlé de sa mission en Côte d’Ivoire sur le partage de pratiques pour enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie dans le cadre du projet FABA ; une formatrice en CFPPA a présenté ses activités d’expertise en hydraulique et hydrologie ; une chargée de mission en EPL a fait part de son expérience relative à un projet international sur la transhumance ; un enseignant en génie alimentaire a relaté le déroulement de ses missions d’expertise en Russie et en Algérie… Quant aux participants moins expérimentés, ils ont exprimé leur intérêt, leurs motivations pour ce type de coopération internationale. Ces échanges ont aussi permis d’expliciter la notion d’expert, voire de la démystifier.

Dans un deuxième temps, des pistes de préparation de missions ont aussi été abordées. Il s’est agi, avec l’appui et les exemples de missions et de profils d’experts proposés par Expertise France, de voir comment appréhender des termes de références, présenter un CV qui mette en avant les compétences requises pour le projet.

A l’issue de ces rencontres, l’appréciation des participants tient en ces mots :

Tous les participants ont exprimé leur souhait de pouvoir se retrouver régulièrement dans ce type de configuration, très structurant, qui permet de créer du lien, du collectif. On retiendra donc que l’expérience est à renouveler. Ainsi, le comité de pilotage du réseau CEFAGRI initialement prévu va évoluer vers un groupe de concertation sur l’expertise en formation agricole et rurale, auquel participeront tous les organismes présents intéressés. Quant aux experts de l’enseignement technique agricole, ils se verront proposer d’autres types de regroupement, en particulier des temps de formation et de préparation des missions de courte durée à l’international, qui pourront s’organiser en lien avec FranceAgriMer et Expertise France.

Enfin, ces rencontres, en présentant une vision globale des acteurs de l’expertise à l’international de la formation agricole et rurale, ont confirmé le fait que le réseau CEFAGRI répond à une attente de synergie, de mise en lien, pour aller dans le sens d’une mobilisation en « équipe France » de cette expertise.

Pour voir les différentes présentations : DEFIS de l’Institut Agro Montpellier, France Éducation International, Le réseau FAR, FranceAgriMer, SFERE, Expertise France, Explor, ICRA

 

Contacts : Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique / ECSI / expertise à l’international au BRECI, Direction générale de l’enseignement et de la recherche – MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 

 




De la fourche à la fourchette

300 personnes réunies pour les secondes rencontres RIFAS, journées de partage, de témoignage des Alumni Agro et de réflexion entre professionnels et institutions autour de l’innovation et l’employabilité des jeunes au Sénégal, en présence de 12 établissements français de l’enseignement agricole à la rencontre de leurs partenaires.

Alors que le monde traverse des crises majeures, les secteurs agro-sylvo-pastoral, halieutique, agro-alimentaire et vétérinaire représentent au Sénégal une source potentielle d’emplois et de revenus, en particulier pour la jeunesse, et contribuent à la souveraineté alimentaire du pays. Dans cette perspective, le Sénégal développe et professionnalise la formation agricole.

La formation au coeur de l’avenir des jeunes

La France, qui partage les objectifs ambitieux du Sénégal en matière de formation agricole, soutient les réformes en cours avec le concours de l’Agence française de

Interview de l’Ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT

développement (AFD) et de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA). C’est le sens des deux accords intergouvernementaux signés en 2016, entre le ministère français de l’Agriculture et les ministères sénégalais chargés de l’Enseignement supérieur, d’une part, et de la Formation professionnelle, d’autre part.

Après une première édition réussie en 2018, la deuxième édition des Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS) s’est déroulée sur le thème « De la fourche à la fourchette ». Ouverte par l’ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT, elle a été accueillie le 18 octobre 2022 par l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès. Une nouvelle illustration de l’excellence du partenariat mis en place depuis plus de 6 ans avec les ISEP et leur réseau.

L’originalité s’invite dans l’assiette

Le chef Raoul COLY, parrain de ces rencontres, a marqué cette journée par son intervention et son menu original à base de niébé, sublimant les produits locaux cuisinés avec les apprenants de l’ISEP.

Les Alumni témoignent…

Consacrée aux anciens étudiants (Alumni) de l’enseignement agricole français, la journée a été l’occasion de présenter leurs expériences en France dans des établissements d’enseignement technique et/ou supérieur agricole, et leurs parcours professionnels au Sénégal dans des secteurs clefs. Elle a permis de créer un espace d’échange et de réflexion autour des Alumni sénégalais avec les directeurs et représentants d’une vingtaine d’entreprises, ainsi qu’une trentaine institutions et établissements d’enseignement agricole sénégalais et français, deux catégories d’acteurs essentiels pour cette dynamique d’employabilité des jeunes et d’innovation dans les agro-filières.

Parmi les thèmes discutés :

  • la souveraineté alimentaire avec la problématique de la chaîne de valeur du produire au consommer local,
  • les formations professionnalisantes,
  • la plus-value d’un parcours en France,
  • les voies et moyens pour un retour professionnel réussi au Sénégal,
  • la valorisation et l’animation du réseau France alumni agro Sénégal,
  • la formation des formateurs,
  • l’accueil de jeunes sénégalais dans l’enseignement agricole en France et réciproquement, etc.

Retrouvez les moments forts de la journée à travers la fresque ci-dessous :

 

La journée a également été filmée par la Factory dans la perspective d’un docu-fiction « Agripreneur », qui vise à valoriser les métiers de l’agriculture auprès du public, chacun étant citoyen, mais aussi consommateur.

Enfin, un village des exposants a permis de (re)découvrir une dizaine de structures (OFII, établissements d’enseignement agricole), initiatives (Warwi) et entreprises créées par les Alumni telles que Le Lionceau, Chlorofeel, Nor’pain, etc.

Ces Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS), plébiscitées par plus de deux cents étudiants de l’ISEP et une centaine de participants, ont été organisées conjointement par l’ambassade de France au Sénégal et Campus France Sénégal, avec le soutien du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA).

Mission de l’enseignement agricole

Les douze établissements français de l’enseignement agricole technique et supérieur, venus avec le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER pour cet événement, ont ensuite poursuivi leur semaine en rencontrant près de 70 partenaires de Richard Toll à Bignona.

Parmi les suites à donner : des mobilités réciproques de la communauté éducative, de nouvelles co-constructions de modules de formation, des échanges à affiner sur la gestion des exploitations agricoles rattachées aux centres de formation, etc.

Autant de perspectives à porter ensemble !

Nio far* !

*On est ensemble, en wolof [en langue sénégalaise]

Contacts :

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr