Développer l’apprentissage agricole au Nigéria

François Piperaux, directeur de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage du Lycée agricole de Toulouse Auzeville, a réalisé une mission au Nigéria en janvier 2025 avec pour objectif de partager l’expertise française en apprentissage agricole et d’élaborer un modèle adapté aux spécificités locales.

Dans le cadre du projet WATEA (Woman in Agricultural Technical Education and Apprenticeship), en partenariat avec l’ambassade de France au Nigéria, le Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères et IITA (International Institute of Tropical Agriculture), l’expert missionné par le réseau CEFAGRI de la DGER a travaillé pendant cinq jours avec des représentants de 7 établissements agricoles nigérians. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à développer l’agriculture et l’économie du pays à travers l’apprentissage.

Cette mission s’est inscrite dans la continuité d’une visite préalable de William Gex, co-animateur du réseau Afrique de l’Ouest Afrique Centrale de l’enseignement agricole, et Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et expertise à l’international au BRECI/DGER, qui ont ciblé la mise en place de formation par apprentissage comme un réel levier de développement économique et agricole pour le pays.

Accompagné par Sonia Darracq, conseillère aux affaires agricoles en poste à l’ambassade de France au Nigéria, ainsi que par l’équipe WATEA de l’IITA, François Piperaux a pu échanger non seulement avec des représentants de 7 établissements agricoles nigérians (ABCOAD, ANSPOLY, BUPOLY, ESPOLY, Kwara State Polytechnic, LAUTECH et OYSCATECH)), mais aussi avec certains entrepreneurs agricoles et des représentants de NBTE (National Board for Technical Education).

Il témoigne de cette première expérience en terre africaine.

Comment avez-vous préparé la mission et votre séjour ?

C’était un réel challenge pour moi. Ne connaissant pas grand-chose du pays et le Nigéria étant une zone déconseillée pour les ressortissants étrangers, les préparatifs ont été assez contraignants. D’abord, j’ai dû faire une demande de visa avec des allers / retours à Paris, faire la vaccination contre la fièvre jaune et me faire prescrire des médicaments contre le paludisme avec un certain nombre de préconisations pour le voyage. J’ai également participé à quelques visioconférences de préparation avec le BRECI et les collègues au Nigéria ainsi qu’avec une école nigériane pour commencer à établir du lien et prendre conscience du contexte local. Enfin, j’ai dû établir un programme de formation que j’ai diffusé aux collègues nigérians pour en valider les grandes lignes avant mon arrivée.

Après, comme tout bon touriste qui part pour la première fois en Afrique sub-saharienne, j’ai pris de l’anti-moustique et une moustiquaire de voyage et je me suis lancé pour cette belle mission.

Comment s’est déroulée la mission ?

La mission a été une très belle expérience de vie, du début à la fin. J’ai été très bien pris en charge par les collègues d’IITA et par Sonia Darracq qui travaille à l’ambassade de France et j’ai été accueilli dans un lieu paradisiaque qu’est le campus d’IITA à Ibadan.
Pour ce qui est de la formation à proprement parler, c’était un réel challenge de mener une formation entièrement en anglais avec des personnes dont je connaissais très peu la culture.

Finalement, entrer par les enjeux autour de la formation et de l’éducation sont des thèmes transversaux qui permettent de voir qu’en définitive nos préoccupations ne sont pas tellement éloignées selon les pays, seuls le contexte économique du pays et le mode de vie sont des éléments à prendre particulièrement en compte. La formation a été riche en échanges, en partages et la dynamique de groupe a été particulièrement intéressante. La bonne humeur a aussi été la clé d’une formation dans laquelle tout le monde s’est retrouvé.
Dans les grandes lignes, comme toute formation qui se respecte, nous avons abordé les attentes des participants, puis nous avons abordé les notions de financement, de pédagogie, de certifications et de lien avec les entreprises. Nous avons alterné les modes d’animation entre méthode descendante, travaux de groupes, brainstorming collectif et beaucoup d’utilisation de nouvelles technologies, ce qui a beaucoup plu aux participants.

Pour la petite anecdote, nous avons fait des ateliers interactifs avec des QR codes, le premier jour, je n’avais qu’une personne qui a réussi à se connecter du premier coup en scannant le QR code, le dernier jour, tout le monde y arrivait. C’est assez marrant de voir le décalage entre les modalités pédagogiques que nous avons désormais en France et la réalité d’autres pays comme le Nigéria.

Quel est le bilan que vous faites de cette semaine ?

C’est un très bon bilan. Les participants ont témoigné avoir beaucoup appris pendant la semaine et semblaient prêts à répliquer le modèle de l’apprentissage à leur échelle locale. NBTE qui porte les programmes dans l’enseignement agricole était très impliqué et prêt à adapter les parcours de formation en y intégrant l’approche capacitaire qui nous est chère dans l’enseignement agricole.
C’est aussi un bilan humain très enrichissant, j’ai fait des rencontres de gens incroyables avec qui je pense je vais nouer des relations sur du long terme. En effet, un établissement nigérian est particulièrement prêt à collaborer avec mon établissement de Toulouse autour de thématiques que nous avons en commun.
Humainement encore, les Nigérians m’ont fait un accueil très chaleureux, il y en a même un d’entre eux qui m’a attendu toute une journée avant mon départ à l’aéroport pour m’offrir 3 modèles de Dashikis de couleurs différentes (les Dashikis sont des tenues traditionnelles que les gens portent par exemple le vendredi).
Enfin, le complexe d’IITA à Ibadan est magnifique et l’émulation autour de l’agriculture est très enrichissante. Nous avons visité le campus le mercredi, et nous avons pu tour à tour voir toutes les strates de la recherche, que ce soit dans la transformation du cassava (manioc), la recherche en pisciculture, les méthodes de conservation des graines, le matériel agricole dont ils disposent. Nous nous sommes régalés.

A lire aussi l’article : Watea Nigeria – un tour d’horizon

En savoir plus sur les 7 établissements agricoles nigérians : ABCOAD, ANSPOLY, BUPOLY, ESPOLY, Kwara State Polytechnic, LAUTECH et OYSCATECH

Contact : William Gex, animateur du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole avec Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER,  rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Deux Béninoises en service civique à Pontivy

Le service civique de réciprocité, un dispositif français d’encouragement à l’engagement citoyen, permet à Élodie et Ornella, étudiantes béninoises, de vivre une expérience unique autour du thème de l’accompagnement à l’information et à l’orientation des élèves et apprenants du lycée Le Gros Chêne de Pontivy et du renforcement de leurs compétences en transformation agroalimentaire.

Élodie Sacla Aide et Ornella Ahokpossi constituent le deuxième binôme de volontaires de l’Université nationale d’agriculture (UNA) du Bénin effectuant une mission de service civique au lycée agricole de Pontivy. En effet, suite à la participation d’une enseignante de Pontivy à la mission collective au Bénin organisée par le réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole en octobre 2021, une charte de partenariat a été signée entre l’École de transformation agroalimentaire de Sakété (l’une des dix écoles de l’UNA), dont sont issues les volontaires, et le lycée agricole Le Gros Chêne. Ainsi, elles vivent une expérience inouïe entre activités scolaires et culturelles, sorties pédagogiques, moments de convivialité entre personnel administratif, moments de détente entre tutrice et tutorées, rencontres festives entre jeunes services civiques,… etc.

Depuis leur arrivée en France, Élodie et Ornella ont eu à mener différentes activités dans le cadre de leur mission à savoir : l ’appui aux assistants d’éducation dans le cadre des “aides aux devoirs du soir”, accompagnement des élèves au cours des permanences, création et animation d’un atelier de “rédaction de rapport de stage” pour les élèves et étudiants, encadrement des élèves au cours des sorties pédagogiques, création et animation d’un club ludothèque au sein du CDI du lycée et l’appui au boucher du lycée pour la transformation des viandes issues de l’exploitation.

Actives et dynamiques, les deux jeunes amazones du Bénin ont pris part à différents évènements organisés par le lycée ou auxquels le lycée a participé. En passant par la journée Cluedo de l’établissement, le salon “ohhh la vache”, la journée de l’Agriculture Biodiversité et Alimentation (ABA) et le marché de Noël, elles ont su sensibiliser les élèves sur l’interculturalité, le vivre-ensemble, le racisme, les inégalités à travers leur participation active à la semaine de la tolérance.

Elles racontent :
Le 03 octobre 2024 (le lendemain de notre arrivée) s’est tenue la première édition du jeu Cluedo au sein de l’établissement. Ce jeu a connu la participation de tout le personnel, les enseignants et les élèves du lycée. Le but du jeu était de permettre aux élèves (anciens et nouveaux) de découvrir le lycée sous toutes ses formes, de mieux se connaître et créer des liens. Grâce à ce jeu, nous avons découvert le lycée dans son entièreté ainsi que les membres du personnel /enseignants. Ce fut une bonne expérience !
Le salon « Ohhh la Vache » se déroule chaque année au centre ville de Pontivy. Cette année, il s’est tenu du 12 au 13 octobre 2024. Au cours de ce salon, le lycée a répondu présent avec deux stands, notamment le stand de rugby et le stand principal. Au cours des deux jours, nous avons animé avec succès les deux stands, surtout celui du rugby.
La journée ABA (Agriculture Biodiversité et Alimentation) s’est déroulée le 16 octobre 2024 et a impliqué toutes les classes du lycée et les enseignants. Dans le cadre de cette activité, nous avons animé un atelier autour d’un jeu dont le thème était « l’alimentation : sciences, cultures et saveurs » avec une classe de terminale et les étudiants en deuxième année de BTS ACSE.
Nous avons participé à des sorties pédagogiques qui nous permettent de découvrir la région, comme avec les classes de troisième au musée des goémoniers et de l’algue de Plouguerneau, et de classe de première au port de pêche de Lorient.
Afin de renforcer nos capacités dans le domaine agroalimentaire, nous travaillons avec le boucher de l’exploitation, tous les lundis matin, pour la transformation de la viande de porc en jambon, saucisson, crépinette, jambonneau etc. Ajouté à cela, nous participons à différents Travaux Pratiques avec les élèves et étudiants au niveau du hall agroalimentaire.
Nous avons aussi participé à la préparation du marché de Noël du 09 au 13 décembre 2024 : production de produits traditionnels de Noël (caranoel, pain d’épices, caramel au beurre salé, confitures) ; étiquetage et emballage des produits ; confection de décoration et cadeau de Noël pour le personnel de l’établissement.
Et lors de la semaine de tolérance du 16 au 20 décembre 2024, nous avons animé un atelier de jeux (Monopoly des inégalités) et proposé un atelier photolangage sur le racisme, ainsi qu’une présentation du Bénin.

Élodie et Ornella ont répondu présentes aux Rencontres des réseaux Afrique et regroupement des volontaires internationaux avec le réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole qui ont eu lieu au lycée agricole de Brive fin janvier 2025. Cette rencontre fut d’après les filles “un moment de partage et de voyage entre différentes cultures, projets et valeurs.

” Ces moments inoubliables sont gravés à jamais dans nos cœurs”.

Elles retrouveront leurs nouveaux amis volontaires internationaux à l’occasion du deuxième regroupement et des rencontres du réseau de l’ECSI qui se tiendront à Florac du 20 au 23 mai 2025.

En dehors de leurs heures de travail, elles ont la chance de découvrir de merveilleux lieux tels que Trégastel, Ploumanach, en compagnie de leur tutrice Frédérique Trelluyer, directrice adjointe du lycée agricole Le Gros Chêne de Pontivy.

En un mot, “nous vivons chaque jour des moments marquants et inoubliables au quotidien et découvrons de jour en jour la terre de Marianne.”

Article proposé par Frédérique Trelluyer, directrice adjointe du lycée agricole de Pontivy, frederique.trelluyer@educagri.fr, sur la base du premier rapport de mission élaboré par les deux volontaires.

Contact :
Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Que sont nos volontaires devenus ?

La secrétaire générale du Lycée Nature de La Roche-sur-Yon a réuni à Abidjan, à la faveur d’une mobilité en Côte d’Ivoire avec le directeur-adjoint de l’établissement, tous les services civiques ivoiriens dont elle a été la tutrice entre 2018 et 2024.

Non, le vent ne les a pas trop clairsemés, nous les avons retrouvés sans difficulté lors de notre mission en Côte d’Ivoire de novembre 2024. Ce fut l’occasion de faire un point sur les suites de leur volontariat en France, au Lycée Nature de la Roche-sur-Yon.

Depuis 2018, nous avons eu le plaisir de recevoir 9 jeunes en service civique, dont 8 Ivoiriens, tous issus de l’INFPA (Institut national de formation professionnelle agricole), partenaire historique de la DGER, avec l’appui du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole et en étroite collaboration avec France Volontaires.
Une belle famille, qui continue de grandir, avec de nouveaux accueils en 2025, mais pas que…
Ces amis-là, le vent peut bien souffler devant notre porte, il ne les ôtera pas ! On reste en contact et quand on arrive là-bas, on a le bonheur et la fierté de les voir venir à notre rencontre.
Nous leur avons demandé de nous raconter où en est leur projet professionnel et si leur expérience française a influencé la suite de leur parcours.

Léa Gnini COULIBALY, agente ministérielle et technicienne au port d’Abidjan

En mission de 7 mois au Lycée Nature en 2018-2019, dès la naissance du partenariat entre notre établissement de La Roche-sur-Yon et le CAPP de Bingerville (l’un des dix établissements de l’INFPA), Léa a été notre première volontaire, missionnée sur un travail de mise au point d’une méthode de calcul des prix de revient en maraîchage biologique, associée à la promotion de la mobilité internationale et la culture ivoirienne.

Depuis, elle a été recrutée en qualité de technicienne par le Ministère de l’agriculture et des ressources halieutiques de Côte d’Ivoire et est actuellement affectée au port d’Abidjan.
Si le mérite de la réussite au concours lui revient, elle estime que son expérience à La Roche-sur-Yon lui a apporté la maturité et la confiance en elle qui lui faisaient défaut avant sa venue. Les apports techniques en maraîchage biologique ne sont pas perdus puisqu’avec son époux elle projette d’exploiter une petite surface, afin de dégager un complément de revenu.
Enfin elle nous a fait l’honneur de nous présenter sa fille de 18 mois, Eliorah.

Krystelle SERI s’est lancé dans l’héliciculture

En Vendée en 2019-2020, l’année de l’épidémie de COVID-19, Krystelle a joué les prolongations en restant 10 mois au Lycée Nature sur une mission d’évaluation de notre capacité à obtenir le label HVE (Haute valeur environnementale), avec toujours la promotion de la mobilité internationale et l’échange culturel.

Krystelle a lancé une activité d’héliciculture (élevage des escargots comestibles) qui, après 2 années d’efforts, commence à devenir rentable. Elle y associe des offres de formation dans cette spécialité.

Elle considère que sa venue en France a fortement développé sa culture générale, sa confiance en elle et son esprit d’entreprise. Cela l’a aussi aidée dans le domaine relationnel, essentiel pour la commercialisation de la production.

Krystelle vient de mettre au monde un petit Noah. Allez !! On le prend dans la famille.

Rebecca BLEU, employée en nutrition animale et Yannick AKA, informaticien en entreprise de production de cacao

Premier binôme de volontaires ivoiriens au Lycée Nature, Rebecca et Yannick sont arrivés après la crise COVID en 2021-2022.
Rebecca a travaillé sur l’alimentation des ovins viande, dans le cadre d’une expérimentation conduite avec le groupement des éleveurs ovins de Vendée en plus de la mission culturelle auprès des élèves et étudiants.
Actuellement, elle est employée par une entreprise de nutrition animale. Son service civique a donc joué un rôle sensible dans son recrutement… Elle dit aussi avoir évolué dans sa conception des relations entre les femmes et les hommes…
Yannick, qui avait découvert au Lycée Nature les plantes de service et participé à une expérimentation sur ce thème avec la Chambre d’Agriculture, a poursuivi, depuis son départ, des formations en informatique. Il a plus récemment obtenu un poste dans une entreprise agricole produisant du cacao.

Mimi Gnan KEITA, agricultrice maraîchère et primée entrepreneuse et Franck DOVONOU, futur ingénieur et entrepreneur !

Les volontaires de l’année 2022-2024 ont bénéficié d’une période de forte activité entre l’INFPA et le Lycée Nature : des mobilités entrantes et sortantes de personnels et d’apprenants et l’envoi d’un binôme de jeunes français en service civique auprès de l’INFPA. Cette dynamique a favorisé les échanges avec les apprenants et l’équipe éducative.

Franck a travaillé sur la mise en œuvre d’un système de vente en ligne, de type « drive », pour les produits de l’exploitation. Cela lui a donné du goût pour la valorisation des produits locaux, il poursuit actuellement des études d’ingénieur dans la transformation agro-alimentaire, avec pour objectif la création d’une entreprise de transformation. Nous avons toute confiance dans la concrétisation effective de ce projet.

Mimi a poursuivi le suivi de l’expérimentation engagé l’année précédente par Yannick sur les plantes de service. Elle a connu pendant cette année de volontariat une vraie métamorphose, du point de vue de l’aisance relationnelle et de la confiance en soi. Les interventions auprès des élèves et apprentis et la participation aux différentes formations (dont celles du RED, réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole), lui ont permis de sortir de sa coquille.

À son retour en Côte d’Ivoire, elle s’est installée en maraîchage sur une parcelle d’un hectare, en bénéficiant d’une aide de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), associée à l’engagement en service civique, et a récemment réalisé ses premières ventes. Sa réussite lui a valu un prix du jeune entrepreneur décerné par l’OFII.

Ange-Cyril SERI, conseiller auprès de la Présidence de la République ivoirienne et Junior Idrissa DIARRA, maraîcher et projette une activité de transformation

Le binôme 2023-2024 était constitué de deux garçons, qui ont partagé leur culture et leurs engagements avec les apprenants du Lycée Nature.
Très engagé dans le domaine associatif en Côte d’Ivoire, Ange a poursuivi le développement de la vente en drive, pour les produits de l’exploitation. La mission effectuée en France a sans doute joué en sa faveur pour son recrutement en qualité de conseiller auprès de la Présidence de la République ivoirienne, depuis l’automne 2024. Il continue en outre son activité au sein de l’association EDA Africa et rêve de fonder une nouvelle association regroupant l’ensemble des jeunes ivoiriens ayant effectué un volontariat en France, afin de guider les prochains avant le départ et au retour, dans leur recherche d’opportunités.

Idrissa a suivi chez nous la culture des pommes de terre, jusqu’à leur commercialisation. À son retour, il s’est installé en maraîchage et produit du manioc. Il s’est engagé dans un projet de transformation en attiéké (semoule de pulpe de manioc fermentée), pour lequel il a déposé un dossier auprès de l’Institut de l’engagement, afin d’obtenir un appui. Nous lui souhaitons tout le succès possible pour cette entreprise.

Il est facile de décrire le devenir de nos anciens volontaires, il est presque impossible de résumer en quelques mots toute la richesse et la chaleur humaine qu’ils nous ont apportées.
Le dispositif du volontariat en service civique a été pour chacun d’eux une réelle opportunité dont ils ont tous su s’emparer. Leur réussite nous emplit de fierté.
Le vent les porte dans la bonne direction, qu’il continue à les pousser et qu’il nous les ramène de temps en temps.

Article proposé par Nadine Zorzi, secrétaire générale du Lycée Nature à La Roche-sur-Yon, nadine.zorzi@educagri.fr

Contact : Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Lien solidaire entre Mâcon-Davayé et le Burkina Faso

Parmi les initiatives du Club Solidarité du lycée agricole Lucie Aubrac, il y a le parrainage de deux jeunes filles burkinabè scolarisées à Ouagadougou dans l’école CEFISE et au lycée municipal Koubri Namanegba au Burkina Faso.

Le Club Solidarité est un groupe de 15 élèves volontaires, issus de toutes les classes du lycée, qui se réunissent toutes les deux semaines pendant une heure pour mettre en place des actions solidaires.
Encadré par une enseignante, son objectif principal est de faire connaître et soutenir un maximum d’associations œuvrant pour la solidarité sous toutes ses formes : sociale, éducative, environnementale et humanitaire.
Tout au long de l’année, les élèves s’impliquent dans divers projets : des événements solidaires, comme le Repas Bol de Riz, dont les bénéfices financent des actions humanitaires ; des ateliers de sensibilisation autour du commerce équitable, du vivre-ensemble et de l’économie sociale et solidaire en partenariat avec des associations comme CCFD-Terre Solidaire et Les Petites Cantines ; des actions locales, comme la récolte de livres pour des enfants hospitalisés ou des rencontres intergénérationnelles en maison de retraite ; des projets d’échange international, notamment avec un lycée en Allemagne et un lycée au Burkina Faso ; des événements caritatifs, comme le spectacle Lycéens en Cœur, au profit des Restos du Cœur.

Un projet phare : le parrainage de jeunes filles burkinabèes

Ce partenariat a une histoire forte : il a été initié par des élèves dès le collège, qui ont voulu poursuivre leur engagement en arrivant au lycée, maintenant ainsi un lien durable avec cette école.
Pour financer la scolarité des deux jeunes filles, plusieurs actions ont été mises en place au sein de l’établissement ces dernières années telles le repas « bol de riz », proposé aux élèves volontaires, permettant de récolter des fonds tout en sensibilisant à la solidarité internationale et la confection et la vente de porte-clés en tissu africain, réalisés à partir de tissus récupérés, combinant ainsi engagement, artisanat et valorisation du recyclage.
Ces initiatives ont permis non seulement de soutenir concrètement l’éducation de ces jeunes filles, mais aussi de renforcer la prise de conscience des élèves sur les inégalités d’accès à l’éducation dans le monde.

Une correspondance pour apprendre à se connaître

Au-delà du soutien financier, le projet a pris une dimension plus humaine avec l’échange de correspondances entre les jeunes des deux pays via des lettres ou les réseaux sociaux. Cette correspondance a permis aux élèves de mieux se connaître et d’établir des liens authentiques.
Dans le prolongement de ces échanges, les élèves du club solidarité ont souhaité aller plus loin en réalisant un questionnaire sur le Bien Vivre Ensemble. Ce questionnaire, diffusé auprès de jeunes de cinq pays, dont le Burkina Faso, a recueilli la participation de 120 lycéens burkinabés. Cette démarche a permis d’ouvrir un dialogue interculturel sur des valeurs essentielles comme le respect, la tolérance et la coopération.

Un nouvel objectif : échanger en visioconférence

Forts de ces premiers échanges écrits, les élèves et leurs correspondants burkinabés souhaitent désormais organiser une visioconférence pour discuter ensemble, en direct. Cet échange permettra de mieux comprendre leurs réalités respectives, de partager leurs expériences et de renforcer encore davantage le lien entre les deux établissements.

Un projet inspirant pour une solidarité durable

Ce projet de parrainage et d’échange interculturel illustre parfaitement l’engagement du Club Solidarité du lycée : agir concrètement pour un monde plus solidaire, tout en favorisant l’ouverture culturelle et la compréhension mutuelle.
Grâce à ces initiatives, les élèves apprennent que la solidarité n’a pas de frontières et qu’ensemble, ils peuvent avoir un impact réel.

Article proposé par Karine Boullay-Bador, enseignante de mathématiques et animatrice du club solidarité du lycée agricole de Mâcon (Agro Bio Campus Davayé), karine.boullay-bador@educagri.fr

Contact :
Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr