De la botanique togolaise à l’Occitanie

Aboudou Salam Assebou, Volontaire International de Réciprocité togolais en mission de service civique au Lycée Agricole de Beaulieu Lavacant à Auch (Gers), partage l’expérience de son premier mois en France.

En tant que volontaire international de réciprocité (VIR), Aboudou, comme ses camarades togolais, a bénéficié de l’accompagnement de l’ANVT (Agence nationale du volontariat du Togo) et de France Volontaires à Lomé. Sa mission de service civique au lycée agricole d’Auch va durer pendant toute cette année scolaire et s’inscrit dans le cadre du partenariat noué entre le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole français (DGER) et l’Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale (APCFAR) du Togo.

Je suis arrivé en France le 15 octobre 2024, avec trois de mes compatriotes également en service civique dans l’enseignement agricole en Occitanie, au lycée agricole de Saint-Gaudens et à l’Institut Agro – site de Florac. Après un long vol d’une dizaine d’heures, la fatigue était bien présente. J’ai été accueilli à l’aéroport de Toulouse-Blagnac avant d’être conduit au lycée agricole de Beaulieu à Auch, à une heure de route de Toulouse. Le parking aérien de l’aéroport, les autoroutes, et les routes bien aménagées sont les premières choses qui m’ont marqué.

Le lendemain de mon arrivée, Monsieur Vincent Labart, le proviseur, m’a présenté au personnel du lycée et m’a fait découvrir les locaux des sites de Beaulieu et de Lavacant. L’accueil chaleureux du personnel a facilité mon intégration. Cependant, une des expériences nouvelles et marquantes pour moi a été de faire face au froid intense auquel je n’étais pas habitué. Dans les jours qui ont suivi, en collaboration avec Monsieur Labart, j’ai effectué mes démarches administratives.

Lors de la semaine suivante, j’ai eu l’occasion de travailler avec l’équipe de permanence. Monsieur Jean-Luc Rouet m’a fait visiter les trois sites de l’exploitation agricole du lycée : Beaulieu, La Castagnère, et La Hourre.

Dans le cadre de ma mission sur les Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM), j’ai reçu une documentation approfondie sur les PPAM françaises, ce qui m’a permis d’élargir mes connaissances sur ces cultures. J’ai également collaboré avec le personnel de Créabio lors de certaines de leurs activités ainsi qu’avec les élèves lors des travaux pratiques.
J’ai eu la chance de participer à plusieurs sorties enrichissantes, notamment la visite d’une maison de retraite avec les élèves de seconde SAPAT, l’observation de fosses pédologiques sur le site de La Hourre, en collaboration avec le personnel de l’exploitation, Créabio, et les représentants de la chambre d’agriculture et l’accueil des demandeurs d’asile au site de Lavacant, avec les élèves de la filière SAPAT, pour une journée d’échanges organisée par France Terre d’Asile.
Egalement, des visites professionnelles ont été organisées, au sein des fermes le GAEC de La Bordeneuve à Samatan (volailles) et l’EARL du Cassagnaou à Peyrissas (bovins lait, porcs et transformation) et de l’usine de SOBIOTECH qui est une société spécialisée dans la production et le développement d’actifs 100% végétaux à partir de Coriandre, une PPAM pour les marchés de la cosmétique et nutraceutique.

Mon intégration s’est déroulée sans grande difficulté grâce à l’accueil chaleureux de mes collègues et des élèves. Logé à la cité scolaire avec des étudiants en BTS, dont beaucoup sont originaires d’Afrique, j’ai trouvé des camarades avec qui je partage des affinités culturelles. Je m’entends également bien avec Ritika, Volontaire indienne en Service Civique, avec qui j’échange régulièrement. Les repas à la cantine du lycée sont des moments privilégiés pour échanger avec les élèves et le personnel et pour partager des anecdotes sur mon pays, le Togo.

En résumé, ce premier mois m’a permis de découvrir le Gers et son agriculture, avec un accent particulier sur l’utilisation avancée de la technologie dans le secteur agricole français. Cette expérience est pour moi une véritable opportunité d’apprentissage et de partage culturel. Chaque jour j’apprends un peu plus sur les systèmes agricoles et sur la vie en France. Je suis vraiment reconnaissant de vivre cette expérience unique, qui est à la fois enrichissante sur le plan professionnel et humain.

Je tiens à remercier tout le personnel pour l’accueil chaleureux qu’il m’a réservé !!!

Vincent Labart, directeur de l’EPL d’Auch, qui a participé en 2023 à une mission au Togo organisée par le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, partage également ses impressions sur cet accueil qui ressemble bien à une réussite.

Dès son arrivée Aboudou a montré une grande curiosité, une envie de découvrir et de s’intégrer au sein de l’établissement.
Cette posture a été appréciée par tous, et les équipes pédagogiques l’ont associé à différentes sorties et activités. L’idée est de lui faire découvrir le département du Gers, sa culture et son agriculture. Dans le même temps, il a développé ses connaissances en matière de plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM). Notre souhait est qu’il puisse partager une culture commune des PPAM avec les équipes de l’établissement mais aussi en externe. De ce fait, il a également été associé à des visites et des rencontres avec les acteurs de la transformation des PPAM. A ce stade, il a fait des propositions de mise en culture de différentes espèces sur notre exploitation. Il participera ensuite au choix de production et de transformation qui seront mis en place au sein de l’EPL d’Auch Beaulieu Lavacant.
Aboudou a également préparé un diaporama pour présenter le Togo aux élèves et apprentis. A partir de décembre il participera à des actions visant à développer l’esprit d’ouverture au monde des apprenants de notre établissement.

Et comme tous les volontaires internationaux en mission de service civique dans les lycées agricoles, publics et privés, il est invité à participer aux regroupements proposés par le réseau d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) – RED de l’enseignement agricole, avec l’appui de l’Institut Agro-Florac. Le premier aura lieu du 28 au 31 janvier 2025 au lycée agricole de Brive, lors des Rencontres des réseaux Afrique(s), inscrites au Plan national de formation (PNF). Le second correspondra aux Rencontres du RED qui se tiendront du 20 au 23 mai 2025 au lycée agricole de Saint-Affrique.

Crédit photographique de la photo de tête : Banque d’images Pexels – ASPhotography

Contacts : Vanessa Forsans et William Gex, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale
vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER
rachid.benlafquih@educagri.fr




L’agrobusiness nigérian au sommet de l’élevage

Près d’une centaine d’agroentrepreneurs Nigerians, hommes et femmes, étaient présents à Clermont-Ferrand, du 1er au 5 octobre 2024, pour découvrir le salon de l’élevage. Un rendez-vous annuel mondial pour la filière élevage !

En parallèle du sommet et dans le cadre des échanges et partenariats public-privé avec les entreprises nigérianes, le Bureau des relations européennes et internationale (Direction générale de l’enseignement agricole et de la recherche) via son réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale (AOAC) de l’enseignement agricole en charge du Nigéria a organisé une journée de visites de découverte de l’enseignement technique agricole et de fermes laitières dans les montagnes auvergnates.

Parmi la centaine d’agroentrepreneurs et agroentrepreneuses nigérians qui avaient effectué le déplacement avec Valor Iduh, chargé d’affaires export à Business France à Lagos, un groupe d’intéressés avait répondu présent à l’appel.

Parmi eux se trouvait Olawale Rotimi, CEO de JR Farms, un élément clé de la coopération franco-nigériane. Ce jeune chef d’entreprise, avec qui il existe déjà un partenariat public/privé avec le ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DGER), s’est intéressé à notre système de formation ancré sur les acteurs du territoire et depuis organise, pour les agroentrepreneurs nigérians de son réseau, des formations dans nos Centre de formation pour apprentis (CFA) et Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) comme ce fut le cas à La Roche-sur-Yon en mars 2024.

A lire l’article Programme « Agri-Tech & Food Business Training » – Nigeria

Dans ce pays qui compte 36 États fédérés, le soutien politique est indispensable. Ainsi, autour de Faseru Olutoba, commissaire à l’agriculture de l’Etat d’Osun (en costume bleu ciel sur la photo) et de Gbolabo Olaniwan SA-Agric to the Lagos State Governor (veste blanche) se tenait d’autres responsables de sociétés : Adebowale Adeyeye CEO-El Matador Creativo, Dayo Obasanjo  MD-Obasanjo Farms, Qs kamal B. Muhd CEO-Nifal Nigeria Limited, Nafiu Abubakar Babaji CEO- Basil Intergrated Farms.

Chaleureusement accueillis par Mme Vidal, secrétaire générale, , du lycée agricole de Rochefort-Montagne (63) au cœur des volcans auvergnats, c’est dans la fraîcheur de la stabulation de la ferme laitière que certains businessmans ont « roulé des yeux » en apprenant la quantité de lait – 6500 litres annuels – produits par bête et ont aussitôt dégainé leur téléphone pour en déduire le rendement journalier.

Le directeur d’exploitation Damien Valleix, qui a travaillé au Burundi et récemment en Côte-d’Ivoire, a rappelé que la qualité des semences ne faisait pas tout et qu’une bête, aussi belle et productive soit-elle pouvait mourir en quelques jours sur un nouveau territoire. Il a précisé qu’il fallait avant tout envisager l’animal dans son environnement global : saisons et climat, relief, rythmes, nourriture, parasites et maladies…

La traite s’effectue à la main et les 35 mères sont encore au près.

A midi, le chef du lycée leur a concocté du riz spécialement pour eux, qu’ils ont emporté en doggy bag.

Son excellence, le gouverneur de l’État d’Osun en terres auvergnates

L’après-midi, le gouverneur de l’Etat d’Osun Adeleke Ademola et sa délégation nous ont rejoint pour la visite de la ferme laitière de 65 mères avec robot de traite à Flessanges sur la commune d’Avèze dans le Puy-de-Dôme. Le groupe comportait Kazeem Olalekan Hamodu – photographe, ⁠Omishore Bamikole Olubenga – Conseiller spécial, Adewunmi Babajide Kofoworla – Chef de la majorité, Olawale Rasheed – Porte-parole, Famuyiwa Adelkunle Waheed, Assistant spécial principal et Abijda Temitope Ajibola – Responsable du Protocole.

Le robot de traite a été au centre de toutes les attentions avec pléthore de questions autour de son utilisation, son nettoyage, sa longévité et bien sûr… son prix.

De retour au sommet de l’élevage pour quelques prises de contacts supplémentaires, son honneur le commissaire à l’agriculture et la sécurité alimentaire, Hon. (Otunba) Tola Faseru a exprimé le souhait de renforcer la formation autour du bétail dans son État. Désireux d’une lettre officielle précisant nos capacités à les accompagner dans cette tâche, nous travaillons, en concertation avec la Conseillère aux Affaires Agricoles, basée à Abuja et le chargé de coopération Afrique subsaharienne au ministère de la l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DGER), sur un accord de principe et les suites à donner à ces échanges.

Cela ouvre des perspectives de renforcement des partenariats franco-nigérians publics-privés et entre établissements d’enseignement agricole avec l’appui du réseau AOAC de la DGER comme sur la possibilité de mobiliser l’expertise de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI.

 

Contacts : William Gex animateur du réseau AOAC william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau AOAC vanessa.forsans@educagri.fr et animatrice du CEFAGRI, réseau d’expertise de l’enseignement agricole, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr



Monde Durable : les graines du changement

Après une mission de volontariat international dans l’enseignement agricole français, deux anciens services civiques béninois créent une association pour apporter leur pierre à la construction d’un monde meilleur.

Le 19 septembre 2023, Arthur EDIKOU et Mari-Christos NOUMONVI obtenaient de la Préfecture de Créteil le Récépissé de Déclaration de leur association dénommée “ Monde Durable ”.

En effet, originaires du Bénin, Arthur et Mari-Christos sont deux jeunes agroéconomistes passionnés des enjeux et défis du développement durable. C’est donc à juste titre qu’entre novembre 2022 et juillet 2023, ils ont effectué leur mission de service civique respectivement dans les Lycées Agricoles de Castelnau-Le-Lez (34) et de Riscle (32), en lien avec le Projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie).

Engagement et action chevillés au corps, les deux jeunes ont vu très tôt leur parcours citoyen récompensé par plusieurs organismes dont notamment la Friedrich Ebert Stiftung et Les Offices Jeunesses Internationaux du Québec (LOJIQ).

Pourquoi l’association Monde Durable ?

L’association Monde Durable est née de la volonté commune de promouvoir le bien-être environnemental, économique et social en France et au Bénin, à travers des projets touchant divers domaines, comme l’environnement, les énergies renouvelables, l’accès à l’eau potable, l’agroécologie et l’autonomisation des femmes.

Elle met en valeur les principes d’Équité, de Solidarité et de Transparence. Ses actions incluent également l’éducation à la citoyenneté ainsi que des initiatives locales et internationales en faveur du développement durable.

Depuis 2020, Arthur et moi avions en projet de mettre sur pied une association qui nous permettrait de mieux organiser notre engagement et de pouvoir contribuer aussi longtemps que possible au bien-être de nos communautés. Ce désir s’est enfin concrétisé à la suite de notre service civique ” – Mari-Christos, Président de l’association.

“ Personnellement, je pense que cette mission de service civique a été une véritable source de motivation pour nous, dans la mise en place de l’association. Nous en avons toujours rêvé et maintenant c’est fait…. Nous sommes heureux et fiers de nous… ” – Arthur, Secrétaire de l’association.

Quels acquis pour l’association au bout d’une année d’existence ?

Depuis sa création en septembre 2023, l’association a mené avec succès six actions dans le cadre de la mise en œuvre du Projet TOUS’ECO, une initiative financée par la Fondation de France dans le cadre du Concours Déclics Jeunes 2023 et qui vise à promouvoir la transition écologique au Bénin à travers l’éducation environnementale des enfants et des jeunes.

Les six actions réalisées sont les suivantes : des dons d’outils de gestion des déchets et d’assainissement aux écoles (16 poubelles, 200 guides de tri sélectif des déchets, 60 balais et 20 râteaux), une sensibilisation de 2000 écolier(e)s et enseignant(e)s au tri sélectif des déchets en milieu scolaire, la formation de 80 écolier(e)s et 10 enseignants à la conception des emballages écoresponsables,  un atelier de bricolage et de recyclage des pneus usagés avec les apprenants éco-responsables, la mise en terre de 20 plants d’arbres à l’occasion de la 40e Journée Nationale de l’Arbre au Bénin ainsi que le renforcement de capacités de 20 enseignant(e)s sur la propreté de l’eau, l’hygiène et l’assainissement en milieu scolaire.

Lesdites actions ont été mises en œuvre dans quatre écoles primaires grâce à l’appui méthodologique de l’Institut Africain pour le Développement de la Famille (IADF-ONG), organisation partenaire de Monde Durable au Bénin.

“ Cette première année a été pleine de défis, d’apprentissages et de réalisations. Ensemble, nous avons mis en place des actions innovantes dans le domaine de l’environnement. Chacune d’elle témoigne de notre engagement envers l’éducation environnementale des jeunes publics et la protection de notre environnement ”  – Mari-Christos.

L’association a par ailleurs organisé le 27 juin 2024 un webinaire d’informations sur les dispositifs du Service Civique et du Volontariat de Solidarité Internationale (VSI). Ce webinaire à destination des jeunes béninois intéressés par le volontariat en lien avec les questions agricoles et environnementales a été animé par Sylvie Dagba, représentante de France Volontaires au Bénin, Vanessa Forsans, animatrice du Réseau Afrique de l’Ouest de l’Enseignement agricole, et Rachid Benlafquih, chargé de mission coopération internationale Afrique de l’Ouest au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Retrouvez leurs diaporamas ici : présentation 240624 et accueil de services civiques du Bénin en lycées agricoles en France

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Pour les années à venir, l’association prévoit entre autres de nouer de nouveaux partenariats en France et au Bénin, de promouvoir l’ECSI auprès des jeunes lycéens en France.
Également, elle prévoit de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes rurales au Bénin, à la promotion de l’Entrepreneuriat Agricole des Jeunes en Afrique de l’Ouest et à l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement en milieu scolaire au Bénin.
De plus, Monde durable propose d’intervenir dans les établissements agricoles en nouant un partenariat à travers un dossier FONJEP pour un projet « Citoyens solidaires » selon les activités décrites ici : PROGRAMME_ACTIVITES_CS et Activites_Prevues_CS

Pour suivre l’actualité professionnelle sur LinkedIn de Arthur EDIKOU et de Mari-Christos NOUMONVI

En savoir plus sur l’association Monde durable, Projet Projet TOUS’ECO. Pour permettre à l’association de grandir et de mener davantage d’actions, des dons peuvent se faire via une plateforme.

Lire aussi l’article Fabéoc : Top départ !

Article rédigé par Arthur Edikou et Mari-Christos Noumonvi.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Jeunes pousses au Bénin avec Erasmus+

Six élèves de bac pro aménagements paysagers et productions horticoles de l’EPL Agricampus du Var ont effectué deux semaines de stage au Bénin, avec un financement du programme Erasmus+ Enseignement et formation professionnels (EFP).

Les objectifs d’apprentissage visés au cours de cette mobilité de stage professionnalisant ont été multiples et riches. Les élèves ont pu découvrir la flore et la faune locales et observer des végétaux couramment utilisés en France et présents spontanément au Bénin. Ils ont également comparé et acquis des techniques liées à la culture des végétaux, à l’aménagement du territoire, à l’utilisation de l’espace et à l’agroécologie. Cette immersion a aussi permis aux apprenants de comprendre une autre culture et s’ouvrir aux autres. Et comme pour toute expérience collective, le vivre ensemble a été au cœur du projet (partager, s’entraider, se comprendre, s’écouter…).

Un partenariat avec le LTA d’Adja-Ouèrè

Travaux pratiques partagés

Durant la première semaine, les élèves ont travaillé au Lycée Technique Agricole d’Adja-Ouèrè, avec lequel une charte de partenariat a été signée en 2021 à l’occasion de la participation de Fabrice Blanquet, proviseur de l’Agricampus Les Arcs, à la mission collective organisée par le réseau Afrique de l’Ouest.

Ils ont partagé leurs pratiques avec les élèves et enseignants béninois.

Extrait du carnet de voyage d’Aurélie Michel, enseignante de français

Des activités solidaires et culturelles

Massif réalisé au Centre Yeten

La deuxième semaine, ils ont intégré le Centre Yeten, un orphelinat accueillant 42 enfants en difficulté. Ils ont partagé le quotidien des enfants, découvert la fabrication de l’huile de palme et ont contribué à l’aménagement paysager de l’entrée de la structure.

Ce séjour leur a également permis de découvrir des lieux emblématiques liés à l’histoire et la culture du pays, tels que la Porte du Non-Retour, la Forêt Sacrée à Ouidah, ainsi que la Statue de l’Amazone et la Grande Fresque à Cotonou.

Sur la route des esclaves à Ouidah

Une préparation pluridisciplinaire

Stella, Gaël, Hippolyte, en bac pro Productions Horticoles, et Grégoire, Bastien, Mattia, en bac pro Aménagements Paysagers, ont vécu une expérience extraordinaire sur le continent africain, accompagnés par leurs enseignants Aurélie Michel (français), Jean-Sébastien Vallade (agroéquipements), Emmanuelle Caruyer (horticulture) et Nasser Benchiha (aménagements paysagers).
Ces deux derniers avaient réalisé une mission préparatoire au Bénin fin octobre début novembre 2023. Suite à cette première mission, le projet a été présenté dans les différentes instances de l’établissement ainsi qu’aux élèves. Pour une première expérience de stage, il a été convenu de limiter le nombre d’élèves. Les critères de sélection ont été le volontariat, la participation et l’engagement de l’élève dans le projet et les différentes actions menées pour le financement (journée vente de l’exploitation, foire aux plants de la ville d’Hyères, stand « Bénin » pendant les journées portes ouvertes…), l’acceptation du projet par les parents.

Les « jeunes pousses » témoignent

Ces deux semaines au Bénin ont été riches en émotions et en découvertes. Les élèves, rebaptisés « les jeunes pousses » pour l’occasion, ont su s’adapter et ont été pleinement satisfaisants.

Voici quelques témoignages (cités textuellement) :

« Mes premières impressions : je ne voyais pas du tout le Benin chaleureux comme cela car tout le monde a eu un accueil incroyable. Les habitants sont tous aux petits soins des « Yovos » que ce soit pour la nourriture ou pour la chaleur. Je pensais que le pays allait être moins développé que ça au niveau urbanisme. Et surtout j’ai vu que tout le monde savait se débrouiller dans toute situation que ce soit les enfants ou les adultes. Une expérience de dingue à refaire ! » Grégoire Thery, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant de partir, j’avais des craintes par rapport à la sécurité et à ma santé. A mon arrivé, j’ai ressenti immédiatement de la chaleur, mes peurs se sont envolées. J’ai fait des rencontres qui m’ont beaucoup touché. J’ai appris de nouvelles techniques de travail. J’ai vu de beau paysages et j’ai découvert une cuisine que je ne connaissais pas et que j’ai aimé. Le séjour était super bien et je recommande ce voyage. » Hippolyte Stenger, élève de terminale Bac pro production horticole
« Pour commencer, j’ai vraiment adoré ce voyage malgré la chaleur. C’est une expérience que je referais avec grand plaisir. J’ai beaucoup appris sur leur « savoir-faire » et leur manière de vivre. Je dirais même que c’est comme ma deuxième maison. J’ai été profondément touché par leur qualité de vie. J’ai ressenti beaucoup de joie. Mes parents avaient beaucoup d’appréhension sur la situation géopolitique du pays mais au fil du séjour, ils ont été complétement rassurés. Encore merci aux professeurs et au lycée de nous avoir permis de réaliser ce voyage. » Bastien Nadda, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant le départ au bénin, mes parents étaient assez inquiets par rapport à ma sécurité. Arrivé dans le pays, en descendant de l’avion, je suffoquais par la chaleur très lourde. Au final, à cette chaleur, on s’y habitue très vite, on est très bien accueillis partout. L’ambiance avec les Béninois est magnifique et j’ai adoré leur joie de vivre à travers le travail, la chaleur, leurs façons de s’amuser et les milles couleurs sur leurs habits. Je pourrai définir l’expérience vécue au Bénin comme MAGNIFIQUE. » Mattia Montuori, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers.

Donner un sens à la formation

Pour les enseignants, ce stage à l’étranger est une expérience à renouveler car il contribue à la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole et donne un sens supplémentaire aux formations du lycée.
Il s’agit donc de poursuivre et renforcer les partenariats avec le lycée technique agricole d’Adja- Ouéré et avec le centre Yeten, par de nouveaux stages professionnels d’élèves français au Bénin, par l’accueil d’enseignants béninois, d’étudiants issus du LTA qui poursuivraient leur cursus par un BTSA au lycée agricole d’Hyères, par l’accueil de deux jeunes volontaires en service civique.

Article proposé par Nasser Benchiha (nasser.benchiha@educagri.fr) et Aurélie Michel (aurelie.michel@educagri.fr), enseignants de l’EPL Agricampus du Var.

Contacts :
Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr