Une formation pour s’engager avec l’Afrique

Une 40aine de participants venus d’établissements agricoles de toute la France ont participé à une formation pour développer leurs projets de partenariats avec le Cameroun, Madagascar, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, proposée par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale et les animateurs des réseaux Afrique de l’enseignement agricole. 

Les participants ont d’abord vu comment leurs projets s’inscrivent dans la stratégie internationale du Ministère, et en particulier de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche qui a pris en 2018 quatre engagements pour l’Afrique. De même, l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne ont été précisés.

La présentation des activités et du fonctionnement des trois réseaux Afrique a mis en lumière les moyens et outils mis à disposition des établissements de l’enseignement technique agricole permettant de faciliter leur coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne.

Les intervenants invités ont donné à voir les possibles liens et opportunités susceptibles de donner davantage d’ampleur aux projets de coopération des lycées agricoles avec l’Afrique.

Par exemple, le continuum entre enseignement technique agricole et enseignement supérieur ouvre le champ des possibles comme le montre le cas du projet Biovalor porté par l’Institut Agro de Montpellier (Institut Agro – synergies enseignements supérieur et technique) ou la création d’un consortium Erasmus+ porté par l’ENSFEA avec les établissements coopérant avec le Bénin (ENSFEA – consortium Erasmus+ Bénin). 

Il est d’ailleurs à noter que le programme Erasmus+ s’étend désormais très concrètement à l’Afrique, avec à la clé des financements non négligeables (Erasmus+ Afrique).

Les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA), tel que Occitanie Coopération, constituent aussi un relai important pour les partenariats des lycées agricoles avec l’Afrique (RRMA Occitanie coopération).

Et concernant l’accueil en lycées agricoles de jeunes africains en service civique, le Délégué Général et le Directeur du pôle Réseau International de France Volontaires ont rappelé le souhait de massification. Ils ont également présenté les nouveautés du programme telles que l’absence de limite d’âge et l’allongement de la durée à deux ans pour un Volontariat de Solidarité Internationale et le développement de projets dans dix pays d’Afrique pour construire un nouveau modèle ainsi que les programmes « Territoires Volontaires » et « Grande Muraille Verte » dans lesquels les missions de service civique pourront s’inscrire.

Après ce partage d’informations, il a été possible pour les participants de bénéficier d’apports méthodologiques à la conception de projets. Avant l’exercice d' »Arbre à problèmes-Arbre à solutions », qui permet d’arriver à la réalisation d’un cadre logique, un exemple de réponse à appel à projets a été présenté et commenté tel que FABéOc, en réponse à l’appel à projets de la région Occitanie « Alimentation durable et agroécologie en Afrique ».

Des exercices pratiques ont été proposés, de la rédaction de fiches de mission pour service civique à la préparation de mobilités collectives ou de projets en distanciel, appuyés par les animateurs des réseaux Afrique qui en assureront en outre le suivi.

En parallèle, les animateurs du RED ont organisé pour une quinzaine de jeunes étudiants et des services civiques sénégalais, malgaches, burkinabè, béninois, ivoiriens, diverses activités dont la création de sketches sur l’étonnement des rencontres interculturelles, interprétant des situations vécues à leur arrivée en France qu’ils ont ainsi pu partager lors des soirées conviviales clôturant les journées de formation.

Consultez toutes les ressources réunies par les réseaux Afrique :

Retrouver tous les documents : les enjeux politiques et économiques, documents du réseau Cameroun Nigeria, documents du réseau Afrique Australe Océan Indien, documents du réseau Afrique de l’Ouest

 

Contacts des réseaux Afrique de l’enseignement agricole

Vanessa FORSANS, Enseignante au LEGTA Le Chesnoy / co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Jean-Roland ARBUS, Agronome au Legta La Vinadie – 46100 Figeac/ Co-animateur réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, jean-roland.arbus@educagri.fr

Florent DIONIZY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, florent.dionizy@educagri.fr

Yann JAGOURY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, yann.jagoury@educagri.fr

Didier RAMAY, animateur du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole, didier.ramay@educagri.fr

Valérie HANOUN, animatrice du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole (mission jusqu’en septembre 2022), valérie.hanoun@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Faculté béninoise s’intéresse aux services civiques

Le service civique en réciprocité … un véritable levier d’intensification des mobilités entre la France et le Bénin et renforce le continuum entre l’enseignement technique agricole et l’enseignement supérieur agricole. Focus sur l’intérêt exprimé par la Faculté des sciences Agronomiques de l’Université Abomey Calavi au Bénin.

Le jeudi 13 mai 2022, le lycée agricole Honoré de Balzac de Castelnau le Lez a accueilli une délégation de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) l’Université d’Abomey Calavi (UAC), de l’Université de Lorraine et de l’Institut Agro Montpellier qui s’est tout particulièrement intéressée aux étudiants béninois en service civique : Nansirine Ismaïnou et Isaac Bognon.

Intégrer la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure

    La visite s’inscrit dans le projet BIOVALOR « Renforcement de la démarche compétences et de la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure agronomique à la Faculté des Sciences Agronomique de l’UAC : leviers pour l’insertion professionnelle et le développement de la bio-économie au Bénin ». Le projet BIOVALOR est soutenu par le programme « Partenariats avec l’Enseignement Supérieur Africain » (PEA), géré par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Il s’agira notamment de revisiter les curricula des formations de la FSA afin d’améliorer l’insertion des jeunes diplômés dans 6 filières cibles (riz, ananas, anacarde, fonio, karité et sisré), de développer des recherches en lien avec les besoins exprimés par les structures employeuses des diplômés de la FSA et de contribuer à l’émergence d’un village entrepreneurial.

BIOVALOR rime avec mobilité

Afin d’accélérer l’identification des réformes à mettre en place, le projet BIOVALOR va financer sur quatre années des mobilités d’étudiants de la FSA vers l’Institut Agro Montpellier et l’Université de Lorraine. Il s’agira à la fois de faciliter l’acquisition de compétences particulièrement utiles aux besoins des filières, mais aussi de les inscrire dans le dispositif Erasmus+ avec une reconnaissance des crédits obtenus par l’Université d’origine de l’étudiant.

Or des mobilités ont déjà démarré entre la FSA et le lycée de Riscles dans le Gers, entre l’Université Nationale d’Agriculture du Bénin et le lycée de Castelnau Le Lez. Ce sont de jeunes étudiants béninois, sélectionnés en fonction de leur projet personnel, et des besoins des lycées qui effectuent un séjour financé par le dispositif de service civique, avec l’appui du réseau Afrique de l’Ouest de la DGER, et en lien avec France Volontaire ainsi que l’Agence du Service Civique.

Nansirine maîtrise la production végétale biologique

Nansirine nous a présenté ses activités dans la serre du lycée avec son maitre de stage M Picasso. Elle maitrise l’ensemble des activités de production et de vente et participe activement à la formation des élèves du lycée. Aimé Bokonon Ganta, Vice-Doyen  de l’Ecole des Sciences et Techniques de la Production Végétale de la FSA et entomologiste a pu apprécier combien Nansirine maitrise l’ensemble des méthodes de lutte biologique utilisées dans la serre.

Issac acquiert de la pratique

Le domaine d’Isaac est positionné dans la halle de technologie alimentaire. Il dispose déjà d’une licence en technologie alimentaire mais avec très peu de pratique. Or au lycée de Castelnau Le Lez, il a pu non seulement maitriser l’ensemble des appareils de transformation, superviser le travail des élèves, les former à l’assurance qualité et acquérir également une certification pour gérer certains appareils comme l’autoclave.

Le doyen de la FSA, M. Bonaventure Ahohuendo et l’ensemble de la délégation sont repartis enchantés de cette visite d’autant que la directrice adjointe du lycée, Mme Chavagneux, a pu donner à la fois un aperçu des activités du lycée et du dispositif d’enseignement technique agricole dans son ensemble.

Ce dispositif d’accueil des étudiants en service civique dans l’enseignement technique agricole français s’inscrit dans une politique plus large de coopération avec le Bénin. Cette action de coopération n’est pas isolée. Les lycées agricoles, avec l’accompagnement du réseau Afrique de l’Ouest de la DGER, coopérant avec de nombreux pays africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso, Madagascar …) échangent régulièrement ce qui fait que l’enseignement technique agricole dispose déjà d’une belle expérience et expertise dans ce domaine. C’est ce qu’a expliqué Serge Misericordia, enseignant et coordinateur des actions partenariales avec le Bénin, lors de la visite.

Il s’agira maintenant d’explorer les synergies entre les mobilités de service civique et les mobilités soutenues par BIOVALOR pour que les idées et projet de Nansirine, d’Isaac et de leurs jeunes collègues deviennent réalité. Nous allons y travailler dans la mise en œuvre du projet BIOVALOR a assuré Guido Rychen directeur de l’ENSAIA de Nancy et Jean-Luc Bosio chef du service des relations internationales à l’Institut Agro Montpellier.

Enseignement technique et supérieur : une complémentarité

Cette synergie entre établissement d’enseignements technique et supérieur est déjà une réalité a rappelé Jean-Luc Bosio en présentant à nouveau Stécyna Kiki, animateur du projet BIOVALOR au Béninui et présent à la visite. Stécyna est animateur et employée par l’Université de Lorraine. Originaire du Bénin, elle est venue étudier en BTS agricole à Arras, a suivi une « prépa » au lycée agricole de Quétigny près de Dijon et a intégré le cursus SAADS de l’Institut Agro Montpellier en 2012. Plusieurs étudiants étrangers choisissent cette complémentarité entre enseignement technique et supérieur agricole en France. Certains recherchent même une première expérience de travail dans un lycée agricole en France comme Mansour Sow directeur de l’exploitation du Neubourg en Normandie ou Alain Yao à l’EPLEFPA de Limoges.

Est-ce que Nansirine et Isaac suivront cette voie ?

Nous allons tenter de voir comment mieux intégrer les mobilités de service civique dans les cursus de l’Université d’origine, peut être imaginer des parcours de mobilité au niveau licence puis master a assuré les réprésentants de la délégation qui ont chaleureusement remercié toute l’équipe du lycée.

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Contacts : Jean-Luc BOSIO, Chef du service des Relations Internationales et des Langues / Institut Agro Montpellier, jean-luc.bosio@supagro.fr

Vanessa Forsans, Enseignante au LEGTA Le Chesnoy / co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Jean-Roland Arbus, Agronome au Legta La Vinadie – 46100 Figeac/ Co-animateur réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé des programmes Afrique Subsaharienne et Océan Indien, Expertise publique et soutien aux professionnels à l’international, Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI)/Jeunesse (MASA-DGER-BRECI), rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Expertise internationale : un chef d’établissement au Sénégal

Si les mobilités d’apprenants sont souvent au cœur de la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole, cette dernière peut aussi prendre d’autres formes, notamment celle du partage d’expertise.

Ainsi, via le réseau CEFAGRI, divers personnels des établissements agricoles (enseignants, formateurs, directeurs, directeurs-adjoints,…) peuvent être sollicités pour accompagner des réformes de dispositifs de formation ou pour appuyer le développement de filières agricoles, effectuant alors des missions de conseil, d’expertise ou de formation agricole à l’international. Paul Candaele témoigne de son expérience d’expert au titre de la coopération internationale.

Paul Candaele, vous êtes directeur de l’EPL de Roanne et avez effectué du 20 au 27 février 2022 une première mission d’expertise au Sénégal, plus précisément un diagnostic territorial avec l’ISEP de Bignona.

Rappelons tout d’abord le contexte de cette mission. Cinq ISEP (Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel) ont été créés au Sénégal. Leurs directeurs ainsi que le ministre en charge de l’enseignement supérieur du Sénégal ont été accueillis en France en 2016 pour une mission de parangonnage qui s’est conclue par la signature d’une convention cadre entre les autorités sénégalaises et françaises. Cet accord identifie et positionne le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation comme partenaire privilégié pour accompagner la mise en place au Sénégal de deux ISEP, à Richard Toll et à Bignona, ainsi que leur réseau (RISEP) avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement. Ces établissements ont vocation à dispenser des formations de niveau bac+2, en fonction de la demande et des besoins du milieu socio-économique et du bassin d’emploi, avec un fort ancrage territorial.

Pourquoi avez-vous été sollicité pour cette mission d’expertise ?

L’établissement de Roanne Chervé Noirétable a des liens importants avec ce pays, de nombreuses actions de coopération ont eu lieu avec le village de Niasene et nous sommes engagés dans la réflexion autour de la mise en place des ISEP avec, notamment depuis 2018, une volonté de partenariat avec l’ISEP de Richard Toll. La démarche d’expertise réalisée nécessitait à la fois le regard d’un inspecteur à compétences générales (M. Étienne Vivier) et celui d’un directeur d’Etablissement d’enseignement agricole de façon à garantir une bonne articulation des visions.

Quels étaient les objectifs de cette mission ?

L’ISEP de Bignona, situé à 45 minutes de route de Ziguinchor en basse Casamance, se développe : 200 apprenants sont actuellement accueillis dans les locaux récemment investis. À terme il doit accueillir 4000 apprenants sur un site de 50ha qui vient d’être acheté par l’ISEP. Le projet de développement qui doit accompagner cette évolution est donc particulièrement important. La méthode qui a été retenue consiste à réaliser dans un premier temps le diagnostic territorial qui doit permettre de qualifier précisément les besoins des filières professionnelles qui seront servies. Notre mission consistait à assurer un accompagnement méthodologique pour ce diagnostic. Dans un deuxième temps les ISEP vont réinvestir ce diagnostic territorial et réaliser leur propre analyse interne pour écrire leur plan stratégique de développement.

Comment s’est déroulé ce diagnostic territorial ?

La phase initiale avait été largement préparée en amont en visioconférence avec l’ISEP, l’attachée de coopération enseignement agricole à l’ambassade de France à Dakar, FranceAgriMer et la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation français) : déroulé de la semaine et préparation de la démarche de questionnement. Un temps conséquent a été consacré aux visites de professionnels sur le terrain. Au total 15 acteurs économiques du secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables ont été rencontrés : SODECA (Casamançaise), usine de mise en bouteille d’eau minérale à Cap Skirring, Casa Écologie, GIE de transformation de fruits (Papaye, Madd, Ditak…), Bonergie, installation de pompes solaires. Chacun a pu exprimer sa vision du territoire, du développement économique et ses besoins en termes de compétences. À l’issue des visites nous avons proposé une méthode d’analyse des données recueillies de manière à faire émerger les éléments saillants et les principales problématiques territoriales en lien avec la formation professionnelle.

Envisagez-vous de participer à d’autres missions d’expertise ?

Une programmation est déjà envisagée de manière à réaliser un accompagnement similaire auprès de l’ISEP de Matam puis de l’ISEP de Richard Toll.

Que vous a apporté cette mission ?

J’ai été marqué par le recul important des professionnels sénégalais qui ont exprimé avec beaucoup d’aisance leurs demandes en terme de savoir-faire mais surtout en terme de posture entrepreneuriale attendue. Par ailleurs, il est difficile de ne pas évoquer la qualité de l’accueil des Sénégalais : c’est une constante quels que soient le lieu et les conditions.

Quels sont les impacts possibles de cette mission sur l’établissement que vous dirigez ?

Les problématiques liées à l’accompagnement du changement sont peut être plus faciles à percevoir au Sénégal car les traditions sont très présentes, aussi cette expérience me sera certainement très utile pour la poursuite de la mise en œuvre de notre projet d’établissement.

Pour visionnez le film réalisé par l’ISEP de Bignona durant la mission de diagnostic territorial :

Une délégation d’experts français a séjourné à Bignona du 21 au 25 Février 2022 dans le cadre de l’élaboration du diagnostic territorial de L’ISEP

Contacts :

Vanessa Forsans, animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI vanessa.forsans@educagri.fr 

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Le Sénégal en Terres Atlantiques

Du 17 au 22 janvier 2022, deux délégations sénégalaises, l’une de l’ISEP de Bignona et l’autre de l’ISEP de Richard Toll, ont découvert respectivement les lycées agricoles de Pau Montardon et de Nantes-Terre Atlantique, ainsi que leurs territoires.

L’objectif principal de cette action de coopération, réalisée avec l’appui de l’ambassade de France à Dakar et au titre de la convention de financement entre FranceAgriMer et l’AFD au bénéfice des Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP) du Sénégal, était l’échange d’expérience entre formateurs pour intégrer les acquis de ce voyage dans leurs activités quotidiennes. L’accueil de ces deux délégations a été rendu possible et grandement facilité par l’attachée de coopération mise à disposition au Sénégal et les réseaux de l’enseignement agricole (Afrique et CEFAGRI).

Bref historique

Six ISEP ont été créés au Sénégal. Les directeurs ainsi que le ministre en charge de l’enseignement supérieur du Sénégal avaient été accueillis en France en 2016 pour une mission de parangonnage qui s’est conclue par la signature d’une convention cadre entre les autorités sénégalaises et françaises. Cet accord identifie et positionne le ministère de l’agriculture et de l’alimentation comme partenaire privilégié pour accompagner la mise en place au Sénégal de deux ISEP, à Bignona et à Richard Toll , ainsi que leur réseau (RISEP) avec le soutien financier de l’agence française de développement. Ces établissements ont vocation à dispenser des formations de niveau bac+2, en fonction de la demande locale et des besoins du milieu socio-économique ainsi que du bassin d’emploi, avec un fort ancrage territorial.

Les formations proposées par l’ISEP de Richard Toll ont démarré en 2019-2020, dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des agroéquipements, de l’aquaculture, de l’agroalimentaire et du tourisme.

L’ISEP de Bignona propose quant à lui des formations initiales en agroforesterie, en transformation agroalimentaire et métiers verts (énergies renouvelables et production durable).

Plusieurs événements et missions se sont déroulés entre l’enseignement agricole français et les ISEP, notamment autour des référentiels de formation. Cette double délégation contribue à poursuivre les rapprochements favorisés par des échanges riches entre pairs.

Une double visite d’étude et d’échanges d’expérience

Cette visite visait à découvrir et visiter des structures/établissements agricoles français, échanger et s’inspirer de ce qui s’y fait en matière de pédagogie active, d’enseignement supérieur professionnel court, de relations avec le monde professionnel et en ce qui concerne l’ancrage territorial, entamer des relations pérennes.

Les deux délégations ont suivi, à Nantes et à Pau, des programmes intégrant la découverte du fonctionnement des Lycées agricoles à travers des rencontres avec les personnels des différents centres constitutifs, la participation à des cours et des TP en biochimie et microbiologie, la visite de halles technologiques agroalimentaires, d’exploitations agricoles en élevage bovin, pisciculture, maraîchage, des établissements agricoles privés (Lycée Saint Christophe, école des Établières), du supérieur (ONIRIS), en lien avec la recherche, des rencontres institutionnelles (mairies, DRAAF, Conseils régionaux), le tout clôturé par un passage à La Baule, d’une part, à Biarritz, d’autre part, avant une visioconférence de restitution.

Ce déplacement fut l’occasion aussi de rencontrer d’autres acteurs sénégalais, l’institut supérieur des études technologiques appliquées (ISETA) déjà en partenariat avec des établissements d’enseignement agricoles en France, dont l’école des Établières.

Travaux pratiques de microbiologie au Lycée agricole de Pau-Montardon avec les apprentis de BTS Sciences et technologies des aliments

Sur les terres d’un producteur de piment d’Espelette, M. Pochelu, et visite de l’atelier du Piment.

Rencontre avec le questeur du conseil régional de Nouvelle Aquitaine et le maire de Montardon.

Visite du site de l’INRAE à Saint Pée sur Nivelle et des installations piscicoles du lycée agricole Saint Christophe à Saint Pée sur Nivelle en compagnie du directeur M. Verdenal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue et apprentissage réciproque

Les deux délégations, par le truchement de Siré Diedhiou et d’Awa Niang, respectivement directrices des ISEP de Bignona et de Richard Toll, ont apprécié la diversité des sites visités et des acteurs inspirants rencontrés. Au-delà des apports techniques et scientifiques, c’est la qualité des relations humaines qui les conforte dans l’envie de poursuivre cette coopération. Elles ont fait remarquer que les ISEP sont également en collaboration étroite avec le milieu professionnel et que l’engagement dans les transitions agroécologiques n’est pas un vain mot.

Ainsi, les deux délégations ont eu l’opportunité au cours de cette semaine, dans deux territoires, d’appréhender les cinq missions de l’enseignement agricole français. Il ressort de cet accueil par les LEGTA de Nantes Terre Atlantique et de Pau Montardon que les modèles français et sénégalais ont à dialoguer, dans une perspective d’apprentissage réciproque. De nouvelles pistes ont émergé, concernant les approches pédagogiques, les relations enseignants/apprenants, la professionnalisation des cours et des approches, dans les domaines notamment de la production et la transformation agroalimentaire, des transitions agroécologiques, mais aussi de l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale avec les possibilités d’accueil de jeunes sénégalais en Service Civique (volontaires internationaux de réciprocité), projets pouvant être soutenus par les régions dans le cadre de la coopération décentralisée.

Prochaines étapes de cette coopération : un binôme français, composé d’un inspecteur et d’un chef d’établissement, va se rendre au Sénégal pour effectuer un diagnostic territorial avec les ISEP de Bignona et de Richard Toll, puis un atelier quelques semaines plus tard pour co-construire leur projet d’établissement.

En parallèle, l’ISEP de Matam prépare également une visite dans un lycée agricole français au moment du Salon International de l’Agriculture de Paris 2022.

 

Contacts :

maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr – attachée de coopération enseignement agricole à l’ambassade de France au Sénégal

vanessa.forsans@educagri.fr – animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI, jean-roland.arbus@educagri.fr – co-animateur du réseau Afrique de l’Ouest

florent.dionizy@educagri.fr , yann.jagoury@educagri.fr – animateurs du réseau Cameroun/Nigeria

valerie.hannoun@educagri.fr – co-animatrice du réseau Afrique Australe Océan Indien

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr