MAFALDA, un pont scientifique France-Argentine

Le projet MAFALDA – Mobilité entre l’Argentine et la France pour ALler vers un Développement Agroécologique – s’est structuré autour d’un séminaire scientifique visant à renforcer les collaborations entre l’Argentine et la France.

Dans le cadre du programme ARFAGRI, le projet MAFALDA s’étend de 2023 à 2026. Il rassemble trois institutions argentines et cinq institutions françaises, sous la coordination de Patrice Cannavo (Institut Agro) et Mariela Andreozzi (FAUBA). Il s’inscrit dans la continuité du projet PUMA, développé entre 2015 et 2022 et poursuivant ainsi une dynamique de coopération engagée depuis près d’une décennie.

Un séminaire pour tisser des liens scientifiques


1er séminaire scientifique, organisé en 2022 dans le cadre du précédent projet Arfagri avec les mêmes partenaires que pour le projet MAFALDA

Le séminaire s’est déroulé en ligne, en anglais, sur trois sessions de deux heures chacune, en octobre et novembre 2024. L’objectif était de permettre aux enseignants-chercheurs des deux pays de se présenter rapidement et d’échanger sur des thématiques de recherche communes. Avec un format innovant de « speed dating », soit 5 minutes de présentation et 2 à 3 diapositives par participant. L’événement a rassemblé un large public et 43 enseignants-chercheurs, répartis équitablement entre les institutions argentines et françaises ont présenté leurs lignes de recherche..

Un fichier compilant l’ensemble des présentations a été partagé avec les participants, qui ont exprimé une grande satisfaction quant à cette formule dynamique. Son large partage au sein des institutions partenaires a été encouragé afin de maximiser les opportunités de collaboration.

Des perspectives prometteuses malgré des défis à relever

Si les mobilités étudiantes entre la France et l’Argentine ont retrouvé un niveau significatif après la pandémie avec 34 mobilités en 2023-2024 dans le cadre de MAFALDA, la situation reste plus difficile pour les étudiants argentins, freinés par un nombre limité de bourses. Dans ce contexte, le renforcement des collaborations scientifiques apparaît comme un levier essentiel pour maintenir une coopération active et durable.

Les échanges initiés lors du séminaire ouvrent la voie à des projets concrets, sous réserve d’un soutien financier adéquat, dont les possibilités ont été discutées durant les sessions. Un séminaire en présentiel est d’ores et déjà envisagé en 2026 pour faire le bilan des avancées scientifiques et pédagogiques réalisées au cours du projet.

Ce séminaire MAFALDA marque ainsi une étape clé dans la consolidation des liens académiques entre la France et l’Argentine, démontrant que la coopération internationale est un moteur essentiel du progrès en agroécologie.

Pour en savoir plus

Les partenaires du projet MAFALDA : Argentine: Facultad de Agronomia – Universidad de Buenos Aires, Facultad de Ciencias Agrarias – Universidad Nacional de Rosario et la Universidad Nacional del Nord Este / France : l’Institut Agro, VetAgro Sup, AgroParisTech, Bordeaux Sciences Agro et l’ INP-AgroToulouse.

Les thématiques scientifiques partagées :

  • Thème 1 : Changement climatique/transition : ressources en eau, résilience des écosystèmes, stockage du carbone.
  • Thème 2 : Interactions biotiques et abiotiques : agro-biodiversité, végétation spontanée, légumineuses, mauvaises herbes, santé des sols, services écosystémiques, etc.
  • Thème 3 : Intrants : réduction de l’utilisation de l’eau, des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, alternatives et innovation, recyclage et valorisation des déchets pour fertiliser les sols, limitation de l’utilisation des concentrés et réduction de la concurrence alimentation animale-alimentation humaine, meilleure utilisation des ressources fourragères, bouclage des cycles, etc.
  • Thème 4 : Systèmes de production : comparaison des systèmes de production, amélioration de la durabilité des exploitations en fonction de leur contexte et des marchés locaux, nationaux et internationaux, transition agroécologique des systèmes en fonction du changement climatique.
  • Thème 5 : Nutrition : accès à la nourriture, santé et qualité nutritionnelle, bien-être des animaux

Photo de tête d’article, l’une des universités partenaires : Facultad de Ciencias Agrarias 

Contacts : Patrice Cannavo, enseignant-chercheur à l’Institut Agro Rennes-Angers, coordinateur du projet MAFALDA. patrice.cannavo@institut-agro.fr, Brisoux, Directeur adjoint des relations internationales de l’Institut Agro Rennes-Angers francois.brisoux@institut-agro.fr

 




Récolter les fruits de l’instant Thé

Les principaux acteurs de la filière thé française se sont réunis le 1er octobre 2024 à Nantes, dans la capitale du camellia en France, dans l’objectif de rassembler, mutualiser et partager les dynamiques du développement de cette culture en France.

Ils sont venus de loin, que ce soit d’Ariège, de Bretagne ou de Normandie pour venir s’abreuver des paroles des différents intervenants du matin et mettre les mains dans les feuilles l’après-midi.

Une France unie

Cette réunion, rassemblant des établissements agricoles ayant des projets autour de la production et la transformation de thé, des producteurs déjà installés ou en cours d’installation et des organismes interprofessionnels, est le résultat du travail conjoint de deux réseaux de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER), le réseau thématique Hortipaysages, coordonné par Régis TRIOLLET et le réseau géographique Chine, animé par Max Monot.

A noter que la coopération entre les deux bureaux de la Sous-Direction de la Recherche, de l’Innovation et de la Coopération Internationale (SDRICI) de la DGER a facilité l’organisation d’un tel temps fort. le Bureau du Développement Agricole et des Partenariats pour l’Innovation (BDAPI) et le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) ont soutenu cette dynamique, encouragée par le Ministère.

Les deux animateurs réseau, conscients que de plus en plus d’établissements français s’intéressent à la production de Camellia sinensis (théier pour la boisson) ou Camellia olifeira (théier pour l’huile), ont eu la volonté d’organiser le premier séminaire national sur le thé afin que tous les porteurs de projets puissent échanger sur le travail déjà entrepris ou celui à entreprendre.

Des échanges et… des échanges

Cette journée s’est articulée autour de deux temps forts.

En ouverture du séminaire, le grand témoin de l’évènement, Jacques Soignon, ancien responsable des espaces verts de la ville de Nantes et actuel Vice-président du Conservatoire des Collections Spécialisées de France, a présenté à l’assemblée l’impact des plantes signatures dans la culture française et leurs évolutions en France avec un focus sur le camélia.

Ensuite, Denis Mazerolle, producteur historique de thé breton installé à Languidic, a proposé un cours d’histoire sur l’introduction du thé en France, de la Renaissance à notre époque. Son intervention a été complétée par Arnaud Billon, ancien directeur de l’exploitation du Campus Sciences et Nature du Morbihan, site d’Hennebont, qui a introduit l’enseignement et la culture du thé dans l’établissement breton sur demande de M.Mazerolle.

Suite à cela, la parole fut donnée à 4 établissements agricoles français lors d’une table ronde, pour qu’ils présentent à tous, leur projet autour du thé.

C’est Marine Chotard du Campus Sciences et Nature du Morbihan, le pionnier de la production de thé dans l’enseignement agricole, qui a fait le point sur comment près de 1000 théiers étaient arrivés sur les terres de la vallée du Blavet et comment des modules de formation avaient vu le jour.

Puis Stéphane Lehuede, de Nantes Terre Atlantique (NTA) a explicité comment il souhaitait développer les recherches autour du théier à huile, en partenariat avec certains parfumeurs tels que la maison Chanel, par exemple.

Emmanuel Chemineau a ensuite montré l’importance du lien entre son EPL de Pamiers dans l’Ariège avec les producteurs de thé, regroupés en associations locales dans le développement de la production en région montagneuse.

Pour terminer les interventions de la matinée, Alain Schlesser, théiculteur à Cast dans le Finistère, Président du Lycée Horticole de Kerbernez et président du collectif Armor de Thé, a partagé ses expériences et rappelé les défis économiques auxquels devaient faire face les producteurs.

Lier l’utile à l’agréable

Avant de prendre un repas local et convivial, un temps d’échange s’est organisé autour de posters apportés par les participants et a permis à tous de découvrir les travaux des uns et des autres et de prendre des contacts.

Suite au repas, une dégustation de thé a été offerte par Denis et Weizi Mazerolle. Très appréciée de tous, cette dégustation a mis en valeur la qualité du produit réalisé par les propriétaires de la Filleule des Fées. Elle était accompagnée de petits biscuits aux thé Macha cuisinés par une productrice d’Ariège.

S’enrichir mutuellement

En début d’après-midi, les participants se sont séparés en trois groupes.

Dans le premier atelier, Marine Chotard et Max Monot ont donné la parole aux participants afin de réfléchir à comment développer des projets internationaux bénéfiques aux apprenants, personnel, partenaires et à la production et transformation de thé en lien avec les établissements de l’enseignement agricole. Les réseaux d’associations de producteurs de thé en Europe étant forts, les établissements peuvent s’appuyer sur ces derniers pour trouver aisément des structures de stage pouvant accueillir des apprenants motivés.

Dans le second atelier, Florent Dionizy, chargé de mission développement durable et coopération internationale à Nantes Terre Atlantique et Thomas Bernardi, producteur de thé à Treffieux, Loire Atlantique, ont mis en avant les bénéfices du partenariat signé entre le producteur et le Campus Nantes Terre Atlantique. Ce partenariat a notamment permis aux élèves éco-responsables, de participer aux travaux de ce jardin de thé.

Dans le troisième atelier, Victor Noël, chargé de mission Entreprises et territoires, Végépolys Valley et Stéphane Lehuédé, enseignant à NTA, porteur de projet de développement « Camellia 3.0 Thé + Huile », ont présenté les travaux conduits par Végépolys Valley pour structurer la filière théicole émergente, notamment dans les régions Normandie, Bretagne et Pays de Loire.

Des restitutions de qualité

Après 1h30 de débats, chacun des groupes de travail a pris la parole et synthétisé le contenu des échanges autour de diapositives aux autres participants du séminaire.

Jacques Soignon a ensuite pris la parole pour faire un premier bilan des échanges. C’est ensuite le ministère, via Marion Lhote du BDAPI et Anne-Laure Roy du BRECI qui ont rendu leur synthèse et évoqué les pistes futures, telles que l’intégration de certains participants aux futures biennales du réseauthem Hortipaysages.

En tant que fil rouge de la journée, deux apprenants de NTA, Zia et Sacha, ont fait une restitution de la journée en vidéo.

Bravo à eux pour avoir effectué avec brio ce travail de compilation de témoignages et de montage en si peu de temps.

Pour conclure, les organisateurs souhaitent adresser de grands remerciements à tous les participants de cet évènement fondateur et aussi à la direction et aux personnels de Nantes Terre Atlantique, qui tout au long de la journée, ont parfaitement pris en charge les participants du séminaire.

Max Monot, animateur réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Un pont entre Innovation et coopération scientifique

L’Ambassade de France au Japon a accueilli dans ses locaux, les 11 et 12 juin 2024, un séminaire de recherche rassemblant des scientifiques, des universitaires et des experts des deux pays pour renforcer les liens de coopération et promouvoir l’innovation scientifique notamment dans les domaines du phénotypage, des aliments fermentés et de la robotique agricole.

L’événement, co-organisé par le Service science et technologie de l’ambassade, le Service économique régional et le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en collaboration avec INRAE et NARO, a rassemblé une centaine de participants des deux pays dans les locaux de l’ambassade de France à Tokyo et en ligne.



Crédit photographique : SCAC Ambassade de France à Tokyo

Cet événement conçu pour favoriser un environnement collaboratif où des responsables scientifiques et économiques des deux pays peuvent échanger leurs points de vue et forger de nouveaux projets de collaboration, a permis de rassembler des chercheurs des deux pays mais aussi des entreprises privées venues se présenter et identifier des collaborations avec le monde de la recherche.

L’objectif principal qui visait à faciliter les échanges d’idées et de projets entre les chercheurs des deux nations, a été largement atteint grâce à la mobilisation de chercheurs des deux pays à la fois pour intervenir et pour discuter les interventions sur trois thématiques retenues.

Phénotypage

Caractérisation des plantes, comment développer un savoir-faire opérationnel, générer de nouvelles connaissances et de mettre en lien avec de grandes thématiques comme l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Aliments fermentés : tradition et innovation

Le pilier de la gastronomie japonaise et tradition culinaire ancienne redevenu populaires en France, a été au cœur des discussions. Les experts ont partagé leurs recherches sur les bienfaits pour la santé des aliments fermentés, ainsi que sur les méthodes traditionnelles et modernes de fermentation. Les échanges ont porté sur l’amélioration des procédés de fermentation pour augmenter la valeur nutritive et la sécurité alimentaire, en combinant les connaissances ancestrales et les technologies modernes.

Robotique agricole : automatisation et efficacité

En matière de robotique, l’accent a été mis sur les besoins identifiés respectivement par les deux ministères de l’agriculture quant au développement durable et aux technologies vertes, domaines où la collaboration franco-japonaise peut apporter des solutions innovantes aux défis globaux tels que le changement climatique ou le renouvellement des générations et les leviers que représentent chacune des thématiques ainsi que leur synergie.

Le Groupe d’Intérêt Européen EIG CONCERT-Japan est une initiative internationale ayant pour but de renforcer la coopération en matière de science, de technologie et d’innovation entre l’Europe et le Japon.

Cet événement a été pensé par les organisateurs pour mettre en valeur le pont existant entre la recherche et le secteur privé. Des entreprises des deux pays (Sony, Yakult, Kewpie, Chitose, Naio technologies, Hyphen, Exxact…) ont été invitée à jouer le jeu du pitch sur les thématiques discutées, apportant une perspective industrielle et explorant des opportunités de partenariats commerciaux. Leur participation a enrichi les débats en offrant des exemples concrets d’applications des technologies de pointe dans le domaine agricole.

Le séminaire a souligné la nécessité d’une collaboration renforcée entre la France et le Japon pour faire face aux défis mondiaux de la sécurité alimentaire et du développement durable. Les participants ont convenu de poursuivre et d’intensifier leurs échanges scientifiques et technologiques, en mettant en place des projets de recherche conjoints et en facilitant la mobilité des chercheurs entre les deux pays.

Ce séminaire constitue un exemple concret de l’importance des partenariats internationaux dans le domaine de la recherche et de l’innovation, offrant des opportunités uniques pour les chercheurs des deux nations de travailler ensemble pour construire l’avenir.

Pour en savoir plus sur l’appel à projet EIG Concert

Crédit de photo de tête : Amanohashidate, prefecture de Kyoto / Île de Honshu – Japon, crédit Comptoir des Voyages

Contact : Nezha Chachia, Chargé de mission Recherche, nezha.chachia@agriculture.gouv.fr, Jérôme Perdreau, Conseiller aux affaires agricole Japon/Corée du Sud (Ambassade de France au Japon), jérôme.perdreau@dgtresor.gouv.fr




Séminaire sur les Filières thé et Enseignements

Séminaire national sur les filières du thé en France et les enseignements – Quelles productions françaises et paysages en transition ?

Rendez-vous le mardi 1er octobre 2024 au Lycée Nantes Terre Atlantique (44)

Un séminaire national d’échanges en pays Nantais sur des productions végétales innovantes dont le théier et ses divers usages ruraux et urbains, en mettant en vitrine la filière thé émergente avec ses acteurs et ses professionnels « passionnés ».

Pourquoi ?

Pour fédérer et partager des actions réalisées ou en projet, avec une capitalisation et diffusion des diverses ressources, en appui aux acteurs des enseignements et partenaires de la recherche et du développement, ainsi qu’aux professionnels en activité.

Échanger et mutualiser en inter-réseau (connecter les réseaux).

Comment ?

Une journée scientifique et technique ouverte à tous, avec des connaissances et expériences à partager et des travaux collaboratifs en ateliers, croisant différents regards pour de nouvelles perspectives d’action.

Avec Qui ?

Mobiliser des acteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation du thé avec ceux de l’aménagement des divers espaces ruraux et urbains, aux côtés des écoles d’enseignement techniques et supérieur, avec le soutien des partenaires professionnels.

La culture du thé a depuis plusieurs années pris racine dans un nombre croissant d’établissements agricoles français. Des initiatives régionales se forment afin de proposer des parcours de formation aux apprenants et professionnels souhaitant diversifier leurs productions ou bien s’installer dans cette culture. Des établissements étrangers participent à l’enrichissement de ces contenus pédagogiques.

Plus d’informations, programme et inscription

Photo de tête : visiteurs cueillant des feuilles de thé dans la plantation « Filleule des fées » à Languidic, dans le Morbihan le 9 août 2023© AFP / Fred TANNEAU

Contact : Max MONOT , Animateur national Réseau Chine – max.monot@educagri.fr, Régis TRIOLLET , Animateur national Réso’Them-Hortipaysages – regis.triollet@educagri.fr