Européens, comment se préparer pour le SIA 2025 ?

Concours de jugement des vins et pointage des animaux par des jeunes européens : 2 compétitions de jugement du concours général agricole ouverts aux jeunes Européens. 91 participants de 28 pays participants en 2024. Combien se lanceront en 2025 ?

Dans le cadre du SIA 2024, 91 jeunes européens ont mesuré leurs savoirs et leurs compétences, en participant au concours de jugement des animaux (bovin) par les jeunes (CJAJ) et au concours des jeunes professionnels du vin (CJPV), le mercredi 28 février 2024. Chaque année, pendant trois jours, le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (DGER-BRECI) organise, avec l’aide des animateurs de réseaux européens et internationaux de l’enseignement agricole, la venue à Paris d’une centaine de candidats et leurs accompagnateurs, issus d’établissements partenaires Européens.

Le concours de jugement des animaux par les jeunes (CJAJ) consiste à évaluer les caractéristiques morphologiques de plusieurs races de vache laitière et à viande (Montbéliarde, Prim’Holstein, Brune, Blonde d’aquitaine et Limousine) selon les options choisies par les candidats. Ce concours se déroule grâce à la présentation des bovins par les éleveurs au centre du ring de présentation des bovins, servant de référence pour « pointer » les caractéristiques de l’animal.

Pour connaître les caractéristiques et les éléments à pointer, consulter les grilles qui sont à remplir par les candidats, selon les options choisies : Montbéliarde, Limousine, Charolaise, Brune et Blonde d’Aquitaine.

Revivez le concours de jugement de jugement des bovins par races aux côtés des jeunes européens au SIA2024 – Trophée du meilleur pointeur sur le Ring de présentation

 

Le Concours des jeunes professionnels du vin (CJPV), lui, se déroule isolé de l’agitation du salon, au cœur du pavillon du Concours Général Agricole. Une première épreuve de caractérisation porte sur la reconnaissance de 5 échantillons : du cépage, du millésime, de la région de production, de l’appellation et de la segmentation du prix. La deuxième épreuve se rapproche de l’analyse sensorielle. Elle consiste à noter les caractères organoleptiques sur une échelle structurée de 1 à 5 de 5 vins. A l’issue de ces 2 épreuves, les 3 meilleurs candidats, réalisent une ultime épreuve de dégustation commentée d’un vin mystère qui déterminera le podium final.

Des jeunes de l’enseignement agricole français sont également en compétition dans ces 2 concours, les épreuves et les échantillons de vins sont les mêmes pour tous les candidats français et européens mais le palmarès est scindé en deux une section française d’une part et section européenne d’autre part.

Pour connaître les éléments attendues, consulter les grilles qui sont à remplir par les candidats selon les différentes épreuves du concours : épreuve de notation, épreuve de caractérisation, épreuve de dégustation commentée

Découvrez les vins qui ont été sélectionnés par les jurés pour les épreuves du CJPV 2024, avec quelques indications sur les appellations, domaines et leurs spécificités.

Palmarès de l’édition 2024

Parmi les 28 délégations Européennes, trois lauréats de chaque concours sont primés à l’issue de cette journée d’épreuves et reçoivent des prix, en présence de tous les représentants professionnels et institutionnels en lien avec cet évènement ; les jurys des concours, le commissaire général agricole et son équipe, les représentants du Ministère de l’agriculture et de la Souveraineté alimentaire (BRECI-DGER) ainsi que de l’Agence Erasmus +.

Remise des prix sur le Ring Porcin (vidéo à visionner à partir de la minute 9’04)
Grande « soirée européenne »

En marge des concours, les 137 invités des 28 pays européens se sont retrouvés lors d’une soirée festive permettant à chaque équipe de partager des spécialités culinaires de leur pays et de profiter d’un buffet composé de produits réalisés par une dizaine de lycée de l’Enseignement Agricole français.

Vue aérienne de la « soirée européenne » sur le ring porcin (pavillon 1, du SIA)


Buffet proposé par l’équipe d’Ukraine ici en compagnie de Nelly Fesseau, directrice de l’Agence Erasmus + France

L’agence Erasmus + France partenaire des compétitions européennes
Introduction de la soirée européenne par Nelly Fesseau, directrice de l’Agence Erasmus + France

Cette année, 30% des candidats européens ont pu financer leur mobilité par l’action Erasmus « KA121-VET – Participation in VET skills competitions » réservé aux projets de mobilité pour des compétitions de métier aux établissements accrédités pour les apprenants et le personnel de l’enseignement et la formation professionnels. 

Partenaire de ces concours européens et représenté au plus haut niveau lors des festivités (soirée européenne et cérémonie de remise des prix), l’agence Erasmus+ France contribue , à la reconnaissance des compétences de ces jeunes professionnels via l’endossement, en collaboration avec le MASA, des open-badges (attestation numérique de participation) remis à l’issue des épreuves.

28 pays d’Europe et + en 2024

Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays – Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni (Ecosse), Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Ukraine

Comme en 2023, une courageuse délégation Ukrainienne nous a fait l’honneur de participer aux concours des jeunes européens du Salon International de l‘Agriculture, malgré le contexte de guerre et un voyage éreintant de 44 heures en bus. Cette délégation était composée de 4 étudiantes et d’une professeure en œnologie des Universités de Kyiv et Bila Tserkva.

Consultez la page Concours sur PortailCoop pour retrouvez les informations nécessaires

Contact : Paul Ménard et Vincent Vanberkel, coordonnateurs des concours des jeunes européens pour l’enseignement agricole, paul.menard@educagri.fr et vincent.vanberkel@educagri.fr




le « I » du TIEA

Le Trophée international de l’enseignement agricole (TIEA) s’est déroulé sous les meilleurs auspices avec l’ouverture internationale en 2024, grâce à la participation de trois équipes étrangères : le Canada – déjà présent en 2023, le Maroc et l’Italie. Mais comment ça marche et comment se préparer pour 2025 ?

Trois pays ont participé en partenariat avec un établissement français : le LEGTA Kernilien de Guingamp a accueilli son partenaire marocain de l’Institut Royal des techniciens spécialisés en élevage, le LEGTA d’Albi Fonlabour, le CEGEP Saint-Jean-sur-Richelieu du Québec au Canada et le Campus agro-viticole de la Charente, l’Institut agricole régional du Val d’Aoste en Italie.

Un minimum de trois établissements étrangers est en effet nécessaire pour constituer l’ouverture de la 5e section « Établissements étrangers ». S’ils sont moins nombreux, les établissements étrangers concourent dans les mêmes sections que les établissements français. Les épreuves sont les même pour les équipes étrangères que pour les participants français. L’équipe étrangère participe au concours avec la vache de son partenaire français.

Le TIEA comprend quatre épreuves sur une thématique annuelle, celle de 2024 était « Être éleveur de bovin demain ? ».

Épreuve n° 1 : communication

Cette épreuve comprend deux sous-épreuves :

  1. Réalisation d’une vidéo et rédaction du pitch
  2. Animation et décoration de la stalle : les candidats devaient décorer

et animer la stalle de l’animal adulte en déclinant le thème : « Être éleveur de bovin demain ? »

Épreuve n° 2 : manipulation d’un bovin en toute sécurité

Épreuve n° 3 : présentation

Épreuve n° 4 : notation du comportement des élèves sur le salon

L’établissement ayant obtenu le plus grand nombre de points à l’issue des quatre épreuves est déclaré vainqueur du TIEA dans sa section. En cas d’ex æquo, c’est l’épreuve de présentation, puis de manipulation si nécessaire qui permettent de départager les établissements.

Le grand gagnant 2024 (équipe française) est l’Agricampus 40 des Landes.

L’Institut agricole du Val d’Aoste est le vainqueur de la section internationale.

Retrouvez l’ensemble du palmarès 2024

Revivre l’annonce des résultats et la remise des prix sur le Ring au SIA 2024

Prix ERASMUS+ spécial TIEA

Le prix Erasmus+, dans le cadre de la compétition internationale au SIA récompense l’ouverture internationale et la coopération au sein d’un établissement d’enseignement agricole. 49 établissements ont participé au concours en 2024.

Le prix Erasmus+ est décerné à l’établissement français qui obtient la meilleure note. Il est matérialisé par un trophée et un diplôme remis à chaque membre de l’équipe. Une dotation spéciale de 3 000 € pour financer un voyage d’études dans un pays européen, elle est accordée par l’agence Erasmus+ à l’établissement lauréat du Prix Erasmus+. Le lauréat du prix Erasmus+ 2024 a été le lycée Edgard Pisani de Tulle-Naves.

Retrouvez le parcours de Tulle-Naves en vidéo

Se préparer au TIEA en vidéo…

Suivez la préparation et la participation du LEGTA de Crézancy sur la platformeAgrifix en 4 épisodes :

Episode 1 : Enjeux et sélection de l’équipe participante, Episode 2 : Préparatifs et dispositifs mis en place dans l’établissement, Episode 3 : L’arrivée à Paris, Episode 4 : La grande finale

Remise du premier prix de la section internationale à l’équipe l’Institut agricole régional du Val d’Aoste avec la vache de Campus agro-viticole de la Charente, lycée de l’Oisellerie.
Lire aussi les articles précédents :

Val d’Aoste en route pour le TIEA-2024

Le Val d’Aoste sur le Podium

Contacts pour la section internationale : Paul Ménard et Vincent Vanberkel, coordonnateurs des concours des jeunes internationaux pour l’enseignement agricole, paul.menard@educagri.fr et vincent.vanberkel@educagri.fr

 

 




Mes trois premiers mois de volontariat

Je me nomme Florence Akpédzé Afetor, volontaire togolaise en service civique au Lycée de La Bretonnière (Seine-et-Marne), je partage mes expériences de mes trois premiers mois de mission sur « l’Horticulture et l’éducation à la citoyenneté mondiale ».

Licence en socio-économie rurale obtenue en novembre 2022 à l’École Supérieure d’Agronomie (ESA/UL), je rejoins, à partir de février 2023, le programme de l’association française « Entrepreneurs du Monde » au centre de ressources agroécologique Ekofoda à Tchébébé (préfecture de Sotouboua dans la région centrale au Togo) pour un stage qui a ensuite débouché sur un emploi. En juillet 2023, un appel au recrutement de volontaires pour une mission de service civique au lycée agricole de Saint-Gaudens avait été lancé par l’Agence Nationale du Volontariat au Togo (ANVT) en partenariat avec France Volontaires Togo et l’Association Professionnelle des Centres de Formation Agricole et Rurale (APCFAR) dont fait partie Ekofoda. Quoi de mieux que cette opportunité d’apprentissage et de découverte à saisir en s’engageant en tant que volontaire ! Candidature soumise, sélection pour un premier entretien puis un second, dans ma tête j’étais sur la bonne voie…

Eh bien, je fus plutôt sélectionnée pour effectuer ma mission à l’EPLEFPA de La Bretonnière.

Bienvenue en France

J’arrivai en France le 2 janvier 2024 à l’aéroport d’Orly. Mon tuteur, Fred Numa, avec qui j’avais déjà été en contact quelques jours plus tôt, m’y attendait et m’amena à l’internat du CFA qui sera désormais ma demeure. Durant le trajet, je puis admirer l’architecture des constructions, les routes et autoroutes, et surtout ressentir cette fraicheur que je pourrais dire n’avoir jamais ressentie auparavant, il faisait 12°C cette soirée-là.

Une phrase résonnait en boucle dans ma tête : « Tu ne rêves pas, tu es bel et bien en France ma petite Florence ».

Entre la visite de l’établissement, la présentation à certains collègues qui étaient de permanence puisque j’étais arrivée pendant les vacances de Noël, l’appui à la réalisation d’activités sur l’exploitation, les démarches administratives, nous voici au lundi 8 janvier 2024 : reprise des cours.
« Tu es un nouvel élève ? », « Ah, c’est toi la service civique ?», « Tu es une nouvelle surveillante ? » … furent les questions auxquelles j’ai été le plus confrontée le premier jour, pour ne pas dire les premières semaines, tant de la part du personnel de l’établissement que des élèves ou apprentis. Il fallait alors se présenter et expliquer en quelques mots le but de ma présence au sein des locaux de La Bretonnière.
Je ne dirai pas que mon intégration a été très facile mais j’y suis arrivée peu à peu et je tiens à remercier mon tuteur ainsi que toutes ces belles âmes qui m’ont permis d’y arriver.

Mes activités au sein de l’établissement

Je viens en appui de la formatrice en horticulture et maraichage dans l’organisation et le déroulé des séances de cours théoriques comme pratiques et lors des sorties pédagogiques, par exemple pour la plantation de haie dans une exploitation. Nous avons ainsi réalisé un planning prévisionnel des cultures qui seront mises en place dans les serres.

Sur l’exploitation agricole, je participe à différentes activités : alimentation des brebis et des poulets, entretien de la bergerie et du poulailler… J’ai également assisté à une séance d’échographie des brebis, ce qui jusqu’alors m’était inconnu.
Au Centre de Ressources, je viens en appui aux animatrices pour l’encadrement et l’apport de soutiens individualisés aux apprentis.
J’ai également eu à coordonner l’activité ‘’Nettoyons la nature’’ en amont de la journée « Portes ouvertes » durant laquelle j’ai accueilli et orienté les familles qui venaient découvrir les formations offertes par l’établissement.
L’un des résultats attendus est la mise en place des projets de partenariat. De ce fait, après une séance de présentation de mon beau pays le Togo, de son agriculture et des défis auxquels cette dernière est confrontée, aux étudiants en BTSA Agriculture et cultures durables, et en collaboration avec leurs formateurs principaux, un partenariat a été mis en place entre Ekofoda et La Bretonnière pour un futur voyage de ces étudiants au Togo ainsi que l’implémentation de la culture de luzerne sur le site du centre Ekofoda.

Activités en dehors de l’établissement

La rencontre des volontaires internationaux à Aix Valabre du 23 au 26 janvier 2024 et les activités très enrichissantes proposées (ateliers, conférences, visites…) m’ont permis de mûrir mes réflexions sur les activités à mettre en œuvre afin de mener à bien ma mission. J’ai rencontré d’autres volontaires venant de différents pays ainsi que mes deux compatriotes Éric Tchangani et Parfait Takouda qui sont arrivés en novembre 2023 et effectuent leurs missions de service civique à l’EPLEFPA de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).

J’ai aussi participé avec eux au Salon International de l’Agriculture à Paris le 26 février 2024. Je fis de belles découvertes et rencontres lors de ce salon et je tiens à remercier le réseau Afrique de l’Ouest, mon tuteur et Fabienne Gilot, la chargée de coopération internationale et responsable du club UNESCO au LPA de Saint-Gaudens pour l’opportunité. Je me fis également interviewée par RFI lors du lancement presse des Ovinpiades mondiales.

Suite à une invitation lors du SIA du délégué régional du CNEAP Bretagne, Yvonick Lorcy, et l’accord donné par mon tuteur, j’ai eu à passer un séjour du 17 au 20 mars 2024 en région bretonne. Lors de ce séjour, mon collègue togolais Éric et moi avons visité l’exploitation d’un lycée du CNEAP et d’un agriculteur chez qui j’ai fait la traite pour la première fois. Le 19 mars 2024, Éric et moi avons partagé notre expérience de service civique lors de la rencontre des référents ouverture internationale au sein du Lycée La Touche à Ploërmel.

Le vendredi 29 mars 2024, lors de la signature de convention entre le MASA et l’AFD dans les locaux de l’AFD à Paris, je fis une présentation faisant office de témoignage en tant que service civique en présence de divers représentants d’institutions engagées dans les actions d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI).

Et pour finir…

En somme, ces trois premiers mois de mission m’ont permis de développer mon leadership, découvrir de nouvelles pratiques agricoles et culturelles, faire du réseautage et surtout ressentir le besoin perpétuel de m’améliorer et apprendre davantage.
Pour les trois mois restants, je compte être plus productive, organiser plus d’activités culturelles (présentation, atelier culinaire, soirée culturelle…), découvrir d’autres lieux et élargir mon réseau professionnel.

Je retrouverai aussi du 28 au 31 mai 2024 au lycée agricole de La Barotte tous les autres volontaires internationaux en mission dans des lycées agricoles, pour le deuxième regroupement organisé par le réseau RED de l’enseignement agricole.

Ecoutez le Podcast RFI – lancement des Ovinpiades internationales 

Lire les articles : En Afrique, la filière ovine a de beaux jours devant elle Eric et Florence, formateurs Togolais en Agroécologie en visite en Bretagne au Solidacoop du Cneap

Article proposé par Florence Afetor, togolaise en service civique à l’EPLEFPA de La Bretonnière (77-Seine et Marne).

Contact : Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




L’Afrique au SIA 2024

Le Salon International de l’Agriculture est un rendez-vous incontournable pour les acteurs de la coopération de l’enseignement agricole avec l’Afrique subsaharienne.

Dès l’entrée dans le pavillon 5 du SIA 2024, les visiteurs se retrouvent en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Rwanda ou au Cameroun !

Les opportunités de rencontres et d’échanges sont nombreuses sur les stands de ces pays, mais aussi lors de conférences et autres side-events, en particulier pour les partenaires et les établissements des réseaux Afrique de l’enseignement agricole.

Le Nigeria s’expose

Si le Nigeria a participé à de précédentes éditions du SIA par la présence d’importantes délégations, pour la première fois en 2024 ce pays dispose d’un stand, aux dimensions imposantes et aux activités débordantes. Un Business Event organisé par Sonia Darracq, Conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France à Abuja, a réuni de nombreux agroentrepreneurs du Nigeria, sans oublier les mises en relation avec des producteurs et négociants français. Le stand a également reçu la visite du Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français·es de l’étranger, Franck Riester, ainsi que de la Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou.
Ce fut l’occasion de valoriser les partenariats en cours, dont l’ambitieux projet WATEA (Women in Agricultural Technical Education and Apprenticeship in Nigeria).

La coopération dans le domaine de la formation agricole n’a en effet pas été en reste. Par exemple deux représentants de la NBTE (National Board for Technical Education, un organisme qui dépend du Ministère Fédéral de l’éducation nigérian), après divers échanges sur le stand du Nigeria, notamment avec la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER-Bureau des relations européennes et de la coopération internationale), sont allé visiter le lycée agricole de La Bretonnière (77), afin d’observer in situ les dispositifs de formation et d’explorer les possibilités de collaborations et de partenariats pour renforcer les programmes d’acquisition de compétences au Nigeria.
Par ailleurs, suite à l’accueil de la délégation nigériane du projet WATEA venue en visite d’étude en France en décembre 2023, la directrice de l’EPL de Surgères, Marie-Pierre Gousset, est venue exprimer son envie et son intérêt d’aller plus avant dans cette coopération, qui pourrait concerner plusieurs filières, telles que le cacao, la meunerie, le poisson fumé, nécessitant un renforcement de capacités.

Côte d’Ivoire, questions aviculture et cuniculture

La participation au SIA de la délégation du Ministère des ressources animales et halieutiques (MIRAH) avait pour objectif principal l’imprégnation des questions de biosécurité avec les professionnels des filières avicole et cunicole. Outre diverses rencontres et visites organisées par le truchement de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche avec la Direction générale de l’alimentation, la délégation ivoirienne a eu un temps d’échange important avec le BRECI, VetAgroSup, France Vétérinaire International, et Éric Leleu, expert national biosécurité. Ont ainsi pu être abordées l’organisation de l’enseignement agricole en France et son expertise, l’organisation de la gouvernance sanitaire en France et en Côte d’Ivoire, la réglementation sur la biosécurité européenne et française.
Il en est ressorti la nécessité d’un accompagnement dans la formation des formateurs en biosécurité, y compris avec l’expertise de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI de la DGER ; de la signature d’un MoU avec la DGAL incluant les questions de formations ; d’un accord cadre de coopération entre MIRAH et DGER.

Partenariats avec l’Institut national de formation professionnelle agricole

« Coopération internationale et enjeux de formation et insertion agricoles », tel était le thème de la séance organisée et animée par le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER avec l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA) sur le stand de la Côte d’Ivoire au SIA. Après une ouverture par le Directeur général de l’INFPA, le chargé de coopération Afrique subsaharienne et le chef du BRECI, le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire a été projeté. La parole a ensuite circulé parmi les participants (responsable des partenariats à l’INFPA, directrices d’EPL, ancien directeur d’EPL devenu chef de SFD, services civiques ivoiriens, animateurs de réseaux, représentants de la recherche agronomique ivoirienne, de la Fédération nationale des communes pastorales…), comme autant de témoignages d’actions et de perspectives de coopération franco-ivoirienne en matière de formation agricole.

Dans le prolongement du SIA, l’EPL du Morvan a reçu la visite de deux personnes de l’INFPA, dont le directeur de l’École d’aquaculture de Tiébissou, avec lequel un partenariat a été initié un an auparavant . L’objectif de cette visite était le suivi des services civiques et le renforcement du partenariat.
À l’issue des trois jours de rencontres, les partenaires se sont accordés pour les perspectives suivantes : le renouvellement de l’accueil en service civique par l’EPL du Morvan de deux étudiants de Tiébissou pour l’année scolaire 2024-2025, et l’organisation d’un voyage d’étude en Côte d’Ivoire en 2025 de la classe de BTSA aquaculture, avec une visite préparatoire à Tiébissou de deux enseignants du Morvan à l’automne 2024.

Volontaires internationaux en visite au SIA

Les six Ivoiriens, étudiants issus de l’INFPA, effectuant une mission de service civique en lycées agricoles français ont tous participé au SIA 2024, accompagnés de leurs tuteurs ou de l’équipe de direction des établissements d’accueil.
C’est également le cas des trois services civiques du Togo et de certains du Bénin et du Sénégal. À cette occasion, ont pu être tournées quelques séquences du film en préparation sur l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) dans l’enseignement agricole.

Conférences à ne pas manquer

Les services civiques ouest-africains comme les membres des réseaux Afrique ont pu assister à plusieurs conférences en lien avec leurs centres d’intérêt.
La désormais traditionnelle conférence du Ministre d’État de Côte d’Ivoire en charge de l’agriculture avec pour thème cette année « Productions vivrières et souveraineté alimentaire : défis et perspectives de développement » a fait salle comble. Il est à noter que parmi les opportunités d’investissement pour la souveraineté alimentaire, le conférencier a souligné l’importance du partenariat pour l’innovation technologique et la formation.
Le CIRAD et l’AFD ont proposé la conférence « Comment gérer la fertilité des sols pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique ? » qui a abordé la question des approches agroécologiques fondées sur le recyclage des éléments minéraux via les matières organiques diverses et l’utilisation de légumineuses en lien avec la productivité des cultures annuelles en Afrique.
Sur le stand de l’AFD, le Nigérien Ali Bety a apporté son éclairage sur le sujet « Orienter l’agriculture irriguée vers l’agroécologie pour renforcer la souveraineté alimentaire et la résilience climatique : l’expérience du COSTEA (Comité Scientifique et Technique pour l’Eau Agricole) ». Par ailleurs Grand Témoin des rencontres des réseaux Afrique 2024, Ali Bety a aussi pu retrouver et échanger avec des membres du réseau Afrique de l’Ouest, notamment autour de projets de lycées agricoles avec l’Afrique liés à l’élevage ovin et la transhumance.

2024 – Ovinpiades mondiales

19 % de la production ovine mondiale est africaine. Aussi la participation aux Ovinpiades mondiales est-elle l’un des projets du réseau Afrique de l’Ouest, qui a de ce fait été invité par les organisateurs (Inn’ovin/Interbev) au lancement presse de cet événement lors du SIA2024.
Une quinzaine de délégations étrangères, venant de tous les continents, est invitée à participer à la troisième «Coupe du Monde des Jeunes Bergers» qui se déroulera du 25 mai au 1er juin 2024. La précédente édition internationale date de 2014.

Au programme : huit épreuves qui seront disputées au cours d’une compétition itinérante afin de découvrir la diversité de l’élevage ovin. Après être accueillies à Paris, les équipes embarqueront dans un bus habillé aux couleurs des Ovinpiades vers le Limousin, l’Aveyron, l’Auvergne, la Bourgogne et reviendront en région parisienne pour la remise des prix à la Bergerie nationale de Rambouillet. Telle est l’invitation d’Inn’ovin.

Le réseau Afrique de l’Ouest a donc inscrit et invité trois équipes, chacune composée d’une étudiante et d’un étudiant en formation dans les établissements de ses partenaires : l’École d’élevage de Kétou, de l’Université nationale d’agriculture (UNA) du Bénin ; l’École d’élevage de Bingerville, de l’INFPA de Côte d’Ivoire ; l’IFAD élevage de Barkoissi, de l’APCFAR (Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale) du Togo. Afin d’établir un lien avec les professionnels et organisations locales de la filière ovine, chaque binôme de participants sera accompagné par un représentant de la Fédération nationale des communes pastorales (FNCP). Ces trois équipes seront accueillies au BRECI-DGER dès le 21 mai, puis chacune sera dirigée vers un lycée agricole pour parfaire pendant trois jours son entraînement aux épreuves des Ovinpiades mondiales.

De belles aventures de coopération à suivre, en attendant de se retrouver au SIA 2025 !

Retrouvez plus d’information : projet WATEA – Visite d’étude en France en décembre 2023,  WATEA sur Instagram,  le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire, La coopération avec l’INFPA Aquaculture,  de la côte d’Ivoire au Morvan,

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, William Gex, animateur du réseau Nigeria, william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr