L’enseignement forestier polonais s’invite en France

L’équipe pédagogique du lycée technique forestier de Brynek de la région Voïvodie de Silésie – Pologne a été reçue par ses futures partenaires français en établissements agricoles d’Auvergne-Rhône Alpes et de Pays de Loire du 28 au 30 juin 2023.

Suite à une mission de l’animatrice du réseau Pologne-Pays Baltes en octobre 2022, les partenaires de Brynek viennent à leur tour séjourner en France, des visites techniques et professionnelles ont été organisées autour des métiers de la forêt : visite de la Scierie Seignol à St Priest laprugne, un chantier de gestion forestière, une parcelle expérimentale ainsi que la forêt de Bercé.

Depuis de nombreuses années, l’enseignement forestier français cultive des échanges européens particulièrement avec la Pologne. Les métiers de la forêt et de l’environnement ne connaissent pas de frontières, seules changent d’un pays à l’autre, les essences à traiter, les normes et méthodes de travail.  Les programmes mis en place pour les apprenants sont autant d’atouts qui leur permettent d’envisager des périodes de stages en Pologne et pour certains, la poursuite de leurs études et un emploi à la clé. Grâce au programme Erasmus+, les lycées forestiers français échangent également avec leurs voisins européens tels que l’Allemagne, la Finlande, la Belgique et l’Estonie.

Visite technique dans la forêt de Bercé

Lycée Claude Mercier – le Mayet de Montagne

Contrairement aux lycées forestiers français gérés par le ministère en charge de l’agriculture, les 11 lycées forestiers polonais sont placés sous l’égide du ministère du climat et de l’environnement ainsi chaque école forestière est située au coeur des forêts domaniales et des parcs nationaux forestiers de Pologne où l’enseignement pratique et technique y est enseigné sur le terrain. L’enseignement technique dure 5 ans, pendant lesquels, en plus des matières générales, les pratiques techniques et professionnelles sont enseignées : la sylviculture, la protection et l’aménagement des forêts, l’exploitation forestière, le machinisme, la gestion de l’eau, la chasse et la pêche sans oublier les groupes de cors de chasse.

Il est aussi proposé des formations courtes d’opérateurs de grues forestières, d’inventaire forestier, des cours de pilotage de drones, des formations au simulateur d’abatteuse et de porteur forestier ainsi que des cours du maniement de la tronçonneuse.

Les élèves du lycée de Brynek

Forêt de Brynek 16 500 ha

Le lycée forestier de Brynek fondé en 1945 est la plus ancienne école forestière de Pologne, il possède un jardin botanique et sur ses 32 hectares y poussent des truches du Canada, des sapins de Douglas, des hêtres, des épicéas blancs, bleus, de Serbie, des ormes et autres tilleuls monumentaux ainsi que des chênes pédonculés tricentenaires. L’enseignement technique se déroule sur les terrains de la Direction des forêts de Brynek.

L’établissement souhaite développer ses partenariats et échanges avec ses homologues français et a déjà accueilli en mai 2023 des stagiaires de l’Agrocampus « La Germinière » à Rouillon (près de Le Mans/Sarthe).

Côté Auvergne-Rhône-Alpes, le lycée Claude Mercier à Le Mayet de Montagne prévoit un déplacement à Bynek en 2024 pour mettre en place des mobilités d’apprenant Bac Pro gestion forestière, d’enseignants et de formateurs et mettre en place un module d’adaptation professionnelle (bac pro).

Mathieu Rebendenne – Enseignant en Techniques forestières (Agrocampus La Germinière) et nos collègues de Brynek

lycée Claude Mercie
L’équipe du lycée de Brynek et Madame Cécile Gausson – directrice du lycée Claude Mercier

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo de tête : Lycée technique forestier de Brynek en Silésie – Pologne 

Site de l’établissement scolaire de Brynek Forêt et écologie – Zespół Szkół Leśnych – i Ekologicznych w Brynku (tlbrynek.edu.pl)

Contact : Pascale Labrousse, animatrice du réseau Pologne de l’enseignement agricole, pascale.labrousse@educagri.fr

 




AFOP : un nouveau chapitre

Deux cheffes de Service Régional de la Formation et du Développement français ont contribué à la dernière phase du programme de rénovation de l’enseignement agricole au Cameroun (AFOP) lors de deux missions d’expertise, en juin et octobre 2022.

Dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) signé entre la France et le Cameroun, le Gouvernement du Cameroun a entrepris la rénovation du dispositif national de formation et d’insertion professionnelles du secteur agropastoral et halieutique porté par le Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches (AFOP). Celui-ci a pour finalité de contribuer à l’emploi des jeunes et à la croissance des territoires ruraux au Cameroun. Engagé depuis près de 14 ans, il s’agit à présent d’une part de pérenniser les acquis, d’autre part de transférer les compétences du programme AFOP à l’État et aux Collectivités Territoriales du Cameroun.

D u 11 au 13 Octobre 2022, près de 70 personnes se sont retrouvées en ateliers à Yaoundé pour envisager les différentes hypothèses de transfert et définir les activités permettant d’élaborer un plan d’action en ce sens. Autour de la table, on comptait les différents ministères impliqués, les collectivités territoriales, les autorités traditionnelles, les représentants des personnels des centres et des écoles de formation accompagnés par AFOP sans oublier la profession agricole. Pour la France, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire était représenté par Rachid BENLAFQUIH (DGER), Anne DETAILLE et Marie Catherine ARBELLOT DE VACQUEUR (cheffes de SRFD respectivement à la DRAAF Occitanie et à la DRAAF Bourgogne Franche-Comté), Franck LAPRAY (Inspection de l’Enseignement Agricole), sans oublier la présence de l’Institut de Montpellier Sup Agro.

Déconcentration et décentralisation de la formation

Sur la base des travaux présentés par l’IRAM (Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement basé à Paris), une partie des discussions a porté sur la mise en œuvre d’un niveau régional déconcentré et décentralisé de la formation professionnelle agricole. Si les récents textes réglementaires relatifs à la décentralisation au Cameroun fixent un cadre en termes de développement rural et de formation professionnelle, beaucoup de précisions restent encore à apporter sur les compétences des différents acteurs. La concrétisation de la relation État Région doit encore s’écrire sur de nombreux points.

Les participants à ces travaux se sont quittés sur la base d’un plan d’actions pour un transfert de compétences de l’État vers les Collectivités Territoriales, au bénéfice des centres et des écoles de formation aux métiers agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. Celui-ci doit maintenant être présenté dans les prochaines semaines aux autorités camerounaises mais aussi à l’Agence Française de Développement en charge du suivi du C2D (Contrat de Désendettement et de Développement).

Une expérience française comme exemple

Tout au long des présentations et des débats, l’expérience française d’un échelon déconcentré de l’enseignement agricole, les Services Régionaux de la Formation et du Développement (SRFD), a pu être valorisée : gestion des personnels, relations aux acteurs du territoire, gouvernance des centres de formation, … les points d’éclairage ne manquaient pas sur le rôle de l’État à l’échelle des régions. Il en était de même pour les sujets de collaboration avec les Collectivités Territoriales : la thématique de l’insertion et de l’installation agricole a plus particulièrement retenu l’attention.

Des enjeux stratégiques en commun

Si les réalités géographiques et socio-économiques de la France et du Cameroun sont très différentes, les deux pays n’en partagent pas moins plusieurs enjeux stratégiques : la recherche de la souveraineté alimentaire, la formation des futurs professionnels de la pêche et de l’agriculture aux compétences de la transition agroécologique et de l’adaptation au changement climatique. Au Cameroun, ces préoccupations se doublent également d’un défi de développement d’une économie formelle, et de stabilité politique sur fond de menaces terroristes dans plusieurs zones du pays.

Article proposé par Marie Catherine ARBELLOT DE VACQUEUR, cheffe du SRFD Bourgogne-Franche Comté, et Anne DETAILLE, cheffe du SRFD Occitanie, marie-catherine.arbellot-de-vacqueur@agriculture.gouv.fr, anne.detaille@agriculture.gouv.fr

Contacts :

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




De la fourche à la fourchette

300 personnes réunies pour les secondes rencontres RIFAS, journées de partage, de témoignage des Alumni Agro et de réflexion entre professionnels et institutions autour de l’innovation et l’employabilité des jeunes au Sénégal, en présence de 12 établissements français de l’enseignement agricole à la rencontre de leurs partenaires.

Alors que le monde traverse des crises majeures, les secteurs agro-sylvo-pastoral, halieutique, agro-alimentaire et vétérinaire représentent au Sénégal une source potentielle d’emplois et de revenus, en particulier pour la jeunesse, et contribuent à la souveraineté alimentaire du pays. Dans cette perspective, le Sénégal développe et professionnalise la formation agricole.

La formation au coeur de l’avenir des jeunes

La France, qui partage les objectifs ambitieux du Sénégal en matière de formation agricole, soutient les réformes en cours avec le concours de l’Agence française de

Interview de l’Ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT

développement (AFD) et de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA). C’est le sens des deux accords intergouvernementaux signés en 2016, entre le ministère français de l’Agriculture et les ministères sénégalais chargés de l’Enseignement supérieur, d’une part, et de la Formation professionnelle, d’autre part.

Après une première édition réussie en 2018, la deuxième édition des Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS) s’est déroulée sur le thème « De la fourche à la fourchette ». Ouverte par l’ambassadeur de France au Sénégal, M. Philippe LALLIOT, elle a été accueillie le 18 octobre 2022 par l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès. Une nouvelle illustration de l’excellence du partenariat mis en place depuis plus de 6 ans avec les ISEP et leur réseau.

L’originalité s’invite dans l’assiette

Le chef Raoul COLY, parrain de ces rencontres, a marqué cette journée par son intervention et son menu original à base de niébé, sublimant les produits locaux cuisinés avec les apprenants de l’ISEP.

Les Alumni témoignent…

Consacrée aux anciens étudiants (Alumni) de l’enseignement agricole français, la journée a été l’occasion de présenter leurs expériences en France dans des établissements d’enseignement technique et/ou supérieur agricole, et leurs parcours professionnels au Sénégal dans des secteurs clefs. Elle a permis de créer un espace d’échange et de réflexion autour des Alumni sénégalais avec les directeurs et représentants d’une vingtaine d’entreprises, ainsi qu’une trentaine institutions et établissements d’enseignement agricole sénégalais et français, deux catégories d’acteurs essentiels pour cette dynamique d’employabilité des jeunes et d’innovation dans les agro-filières.

Parmi les thèmes discutés :

  • la souveraineté alimentaire avec la problématique de la chaîne de valeur du produire au consommer local,
  • les formations professionnalisantes,
  • la plus-value d’un parcours en France,
  • les voies et moyens pour un retour professionnel réussi au Sénégal,
  • la valorisation et l’animation du réseau France alumni agro Sénégal,
  • la formation des formateurs,
  • l’accueil de jeunes sénégalais dans l’enseignement agricole en France et réciproquement, etc.

Retrouvez les moments forts de la journée à travers la fresque ci-dessous :

 

La journée a également été filmée par la Factory dans la perspective d’un docu-fiction « Agripreneur », qui vise à valoriser les métiers de l’agriculture auprès du public, chacun étant citoyen, mais aussi consommateur.

Enfin, un village des exposants a permis de (re)découvrir une dizaine de structures (OFII, établissements d’enseignement agricole), initiatives (Warwi) et entreprises créées par les Alumni telles que Le Lionceau, Chlorofeel, Nor’pain, etc.

Ces Rencontres Initiatives France Alumni Agro Sénégal (RIFAS), plébiscitées par plus de deux cents étudiants de l’ISEP et une centaine de participants, ont été organisées conjointement par l’ambassade de France au Sénégal et Campus France Sénégal, avec le soutien du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA).

Mission de l’enseignement agricole

Les douze établissements français de l’enseignement agricole technique et supérieur, venus avec le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER pour cet événement, ont ensuite poursuivi leur semaine en rencontrant près de 70 partenaires de Richard Toll à Bignona.

Parmi les suites à donner : des mobilités réciproques de la communauté éducative, de nouvelles co-constructions de modules de formation, des échanges à affiner sur la gestion des exploitations agricoles rattachées aux centres de formation, etc.

Autant de perspectives à porter ensemble !

Nio far* !

*On est ensemble, en wolof [en langue sénégalaise]

Contacts :

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Résidence Pro-Agri à la Villa Medicis

La Résidence Pro de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis est un programme pédagogique ambitieux qui accueillera 600 lycéens de 24 établissements en mai 2023 et mettra à l’honneur l’excellence des filières françaises d’enseignement professionnel y compris les filières agricoles.

Les directions régionales de l’alimentation, l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et des affaires culturelles (DRAC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur soutiennent un projet innovant, dont l’initiative revient à l’Académie de France à   Rome, la Villa Médicis depuis le projet pilote lancé en 2021 avec les jeunes de la région Nouvelle-Aquitaine, qui a permis d’accueillir 300 élèves en mai 2022 sur la thématique de la filière bois (construction, sylviculture) à travers le Campus des Métiers et des Qualifications Forêt Bois Nouvelle-Aquitaine qui coordonne l’ensemble des établissements professionnels du territoire. Ainsi chaque édition est conduite avec plusieurs régions et déployée sur une année pour valoriser les talents et savoir-faire territoriaux.

Pour la seconde édition, la Résidence Pro double ses effectifs en accueillant près de 600 lycéens toutes filières professionnelles confondues au printemps 2023. Ce projet de Résidence Pro permettra de valoriser le travail et les 12 « projets remarquables » réalisés par les 270 élèves inscrits dans les 12 lycées publics d’enseignement agricole de la région PACA, qui partiront à Rome une semaine en mai 2023.

Les métiers d’art et les secteurs de l’art de vivre tels que l’alimentation (Grand-Est) ainsi que les métiers du vivant en lien avec la nature et l’humain seront les champs couvert par l’édition 2022-2023 pour explorer toutes les expressivités techniques, sociales, artisanales et artistiques particulièrement à travers l’environnement, le développement durable, l’aménagement paysager ou encore le service à la personne (PACA), domaines dans lesquels les jeunes de l’enseignement agricole peuvent s’exprimer.

Après huit mois de recherche et de travail en groupe dans leur établissement sur des oeuvres choisies (telles que la gastronomie, le jardin botanique de Rome… etc), les élèves se rendront à Rome pour une semaine de résidence à la Villa Médicis selon un programme conçu sur mesure associant ateliers d’expérimentations, rencontres avec des professionnels de leurs filières et avec des artistes en résidence.

C’est une initiative qui répond pleinement aux objectifs d’éducation artistique consistant à encourager la participation de tous les jeunes à la vie culturelle par l’acquisition de connaissances, par un rapport direct aux œuvres, ou encore par la rencontre d’artistes et de professionnels de la culture.

Connecter les domaines de compétences des filières professionnelles aux arts et à la culture européenne, conduire un projet collectif transdisciplinaire, donner des outils aux élèves pour restituer leur travail et porter leur voix, susciter ou renforcer des vocations, ouvrir de nouveaux horizons par l’expérience du voyage et la découverte d’un lieu qui accueille les artistes d’une génération : autant d’ambitions pour ce programme d’égalité des chances imaginé par la Villa Médicis en collaboration avec les partenaires et les équipes pédagogiques.

Ce programme permettra aussi de mettre en lumière les nombreuses richesses de l’enseignement agricole, qui forme à plus de 200 métiers en lien avec le Vivant, donc d’accroître sa notoriété auprès du grand public et hors des frontières.

Le communiqué de presse qui concrétise le lancement de la campagne de communication autour de la Résidence Pro 2022-2023, détaille la construction du projet, le programme et les porteurs (y compris les 12 établissements agricole de la région PACA) et les partenaires soutenant le dispositif.

Pour découvrir le projet pilote de la Résidence Pro, vécu par les jeunes de la région Nouvelle-Aquitaine, lisez l’article et écouter le podcast réalisé en immersion avec les élèves et les professeurs.

Crédits photographiques : Marguerita Nuti

Contact : Patrice CHAZAL, Chef du service régional de la formation et du développement – DRAAF PACA

Jean-François BRISSE, chef de Pôle et référent Coopération internationale à la DRAAF-SRFD PACA, jean-francois.brisse@agriculture.gouv.fr