[Re]Tour des délégations chinoises

En fin d’année scolaire, deux établissements chinois, le Suzhou Professional Institute of Agriculture et le Jiangsu Professional College of Agriculture and Forestry ont rendu visite à leurs partenaires français en Normandie, Bretagne et Ile-de-France. Après plus de 3 ans de distanciel causé par la crise sanitaire, le retour des échanges en présentiel étaient primordial pour relancer des coopérations restées en veille.

Durant trois jours passés en France, l’objectif de la première délégation était de visiter les établissements de Coutances et Saint-Lô en Normandie et de trouver les axes de coopération qui permettront un partenariat sur le long terme. La délégation du SPIA-Suzhou Professional Institute of Agriculture était composée de M. Yin, vice-président chargé des relations extérieures, M. Yu, professeur et responsable de la filière aménagements paysagers et M. Xu, directeur des Relations Internationales. Cet établissement de 12 000 apprenants propose 43 filières dont 29 dédiées à l’agriculture. Cela passe par l’horticulture, l’aménagement paysager, la transformation alimentaire et bien d’autres secteurs de formation.

Suzhou, la Venise de l’Orient

A Suzhou, l’aménagement paysager et l’horticulture sont des forces historiques. Marco Polo au 13e siècle en arrivant dans la cité, la définit comme la « Venise de l’Orient ». Des siècles ont passé, mais cette ville de près de 11 millions d’habitants a su conserver la richesse de ses jardins orientaux et une tradition tournée vers le partage international.

Les présentations se sont faites en vidéo pour la plupart

Pour les deux établissements français partenaires, la coopération avec la Chine n’est pas une nouveauté. Coutances fait partie de ces 5 établissements français qui furent jumelés avec la Chine dans les années 1990. La trace de ce partenariat qui s’estompa au fil des rotations de personnels se retrouve malgré tout dans le parc international qui existe en son sein avec la colline chinoise.

Pour Saint-Lô, le partenariat est plus récent. L’établissement a en effet accueilli fin 2016 un enseignant chinois, venu se former à l’élevage de porc sans antibiotiques, durant 3 mois. De cet apprentissage, naquit un module pédagogique que cet enseignant a intégré à ses cours.

Les responsables chinois devant un champ de courge bio normand

Appréhender le fonctionnement d’un établissement

La première journée de la délégation se déroula à Coutances. Le hasard fit que la délégation arriva à la fin du Conseil d’Administration et put ainsi découvrir le fonctionnement d’un établissement agricole français.

Une réunion de présentation des établissements eut lieu ainsi qu’une visite du site et des différentes plateformes techniques. Les membres de la délégation se sont montrés très intéressés par le fonctionnement d’un établissement agricole et posèrent pléthores de questions pour comprendre l’interaction entre les différents centres constitutifs.

La délégation chinoise souhaite que ce nouveau partenariat Coutances–Chine débouche sur l’enrichissement du parc international par un nouvel espace qui serait créé conjointement par les apprenants français et chinois.

Transformation alimentaire à St-Lô

Durant la deuxième journée en Normandie, les échanges ont porté sur la transformation alimentaire avec la visite de l’EPL de Saint-Lô.

Après une réunion permettant de mieux connaître les filières normandes, la délégation a pu visiter les différentes plateformes techniques de l’établissement dont la halle agroalimentaire. La visite s’est terminée par une dégustation de produits conçus par les apprenants normands.

L’après-midi, une réunion de bilan fut effectuée. L’objectif était d’identifier les axes de coopération possible puis de les prioriser pour que, dès l’an prochain, des projets se concrétisent. Au final ce ne sont pas moins de 5 axes de coopération qui furent trouvés. Le premier à mettre en place sera basé sur de la mobilité apprenante entre les deux pays avec chantier sur site.

Des échanges cordiaux et productifs

La délégation a terminé son séjour en France par une réunion à la DGER avec les membres du Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale. Ils purent y exposer ce qu’ils avaient acquis durant leur séjour en France et présenter les futures coopérations.

Le thé breton au centre de toutes les attentions

Le JPCAF est depuis plus de 4 ans le partenaire privilégié en France pour tous les projets autour du thé. Équipée d’une immense plateforme technique qui prend la forme d’un Musée du thé, les enseignants chinois sont engagés dans l’accompagnement du développement d’outils pédagogiques en France permettant le développement de la filière.

La délégation du JPCAF était composée de Mme Jia, vice-présidente chargée des relations extérieures, M. Fang, professeur et responsable de la filière aménagements paysagers, M. Yang, professeur et responsable de la filière production végétale et M. Wang, professeur et responsable de la filière thé. Cet établissement est bien connu en France car il a longtemps été désigné comme chef de file pour la coopération avec la France par le MARA (Ministry of Agriculture and Rural Affairs). Ses effectifs sont d’environ 13 000 apprenants répartis sur 59 filières dans 8 départements, comme l’horticulture, l’aménagement paysagers, la transformation alimentaire et bien d’autres.

La première journée de visite se déroula à Nantes, avec la découverte du site du Grand Blottereau de l’EPL Nantes Terre Atlantique. La visite du parc et des différentes zones dont les théiers a permis aux partenaires de réellement se découvrir et échanger sur la passion du camélia. Les contours de la coopération a pu être précisée et pourra se concentrer sur les théiers à huile.
L’après-midi, la délégation a visité le jardin des plantes de Nantes afin de mieux comprendre les enjeux des espaces verts en France et leur gestion.

La deuxième journée fut bretonne. Dans un premier temps, la délégation se rendit sur le site d’Hennebont du Campus du Morbihan afin d’y rencontrer les équipes et d’inaugurer le chantier du parc de l’ami-thé franco-chinois. Son design a été conçu grâce à un concours entre apprenants chinois et français. La synthèse des deux projets lauréats a été effectuée par un formateur d’Hennebont et a repris tous les concepts que les étudiants ont voulu insuffler.

Le design final du jardin de l’ami-thé franco-chinois

La visite s’est poursuivie par la découverte du conservatoire de théiers implantés dans l’enceinte de l’établissement breton. Ce sont déjà près de 1000 théiers d’une dizaine de variétés différentes qui sont présents et qui commencent à produire. M. Wang en a profité pour échanger avec les équipes et prodiguer quelques conseils pour l’implantation des prochains 5000 théiers qui viendront enrichir la collection.

Le chantier qui sera réalisé dans le futur par des équipes d’apprenants franco-chinoises

La présentation des installations s’est terminée avec la dégustation des premiers thés élaborés avec des feuilles de théiers, ayant grandi dans un établissement agricole français. Le goût a plu à la délégation chinoise et là encore des conseils furent apportés afin de permettre à la partie française d’améliorer son produit.

La dégustation du thé breton avec les conseils de M. Wang

L’après-midi fut consacrée à la découverte du site de Pontivy, de son exploitation avec l’unité de méthanisation et des halles technologiques agroalimentaires. Les échanges furent riches et variés et le concept de circuit-court fut parfaitement compris par les membres de la délégation chinoise.

Très belle visite dans les halles agroalimentaires de l’établissement d’enseignement agricole

L’horticulture à Paris

La dernière journée fut consacrée à une visite de l’école du Breuil qui est l’école d’horticulture de la ville de Paris. Lors de la présentation du parc et des infrastructures, des pistes de coopération ont émergé.

Le travail ne fait que commencer, car suite à ces accueils de délégations chinoises, il reste désormais à organiser les déplacements des étudiants entre les pays et continuer à développer les projets qui sont déjà bien engagés.

 

Contact : Max MONOT, Animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Un thé chinois à la française

Le lycée horticole d’Hennebont (Morbihan-Bretagne) poursuit son partenariat avec la Chine et le Jurong Professional College of Agriculture and Forestry (JPCAF) pour la création de modules pédagogiques, en particulier par un guide d’initiation à la culture et la transformation du thé. Une classe inversée a été organisée le 8 juillet 2021 en visioconférence entre les deux établissements.

Le projet thé d’Hennebont, construit à l’origine avec un producteur local, se développe actuellement avec une multitude de professionnels bretons du secteur des végétaux (pépiniéristes, maraichers, paysagistes). Il s’articule autour de trois grands axes relatifs aux missions de l’enseignement agricole : la pédagogie, l’animation et le développement du territoire ainsi que l’expérimentation. Il a pour vocation finale d’un développement de la filière « thé » en France.

Les premiers théiers sont plantés

Hennebont a partagé avec ses partenaires chinois sur l’avancement du projet qui se concrétisait sur le terrain, avec la plantation en mai dernier de 400 théiers dans les parcelles du lycée français. Cette plantation fut l’occasion pour les apprenants d’effectuer des travaux pratiques. Ils auront d’autres occasions de s’entraîner car le projet final prévoit la plantation d’environ 8000 théiers de variétés chinoises sur une surface de 7000 m² au sein de l’établissement. Cette surface sera délimitée en trois zones : une en plein champ de 6000 m², une zone en agroforesterie de 500 m² et une dernière parcelle en maraichage de 500 m².

Les Chinois ont été surpris d’apprendre que l’on pouvait implanter des théiers au milieu des légumes. Arnaud Billon, directeur de l’exploitation, leur a expliqué les objectifs de cette expérimentation : s’inscrire dans une démarche « bio », stimuler la biodiversité, offrir aux théiers le rôle des haies, proposer la diversification aux maraichers n’ayant pas beaucoup de terre.

Une classe inversée enrichissante

L’établissement chinois souhaite faire profiter de son expérience de la culture du thé à son homologue français. Il dispose en effet en son sein d’une plateforme technique dédiée à cet arbuste sur plusieurs hectares. Grâce à cet outil et aux experts qui y travaillent, le JPCAF – chinois désire assister l’EPL français dans la construction des modules pédagogiques et du guide du cultivateur débutant.

A cette fin, plusieurs activités d’échanges pédagogiques ont été planifiées. La visioconférence, organisée entre les deux établissements, s’inscrit dans ce processus. Elle avait pour but de permettre à l’équipe française de poser des questions sur la première partie d’un document de synthèse de 167 pages sur la culture du thé, envoyé par la partie chinoise.

Les échanges ont porté sur les caractéristiques des différentes variétés de théiers, les phénotypes, les techniques de bouturage et de semis, les matériels utilisés, la transformation des vieilles feuilles de thé ainsi que de la rhizogenèse.

Les échanges entre les enseignants des deux pays ont permis à l’équipe française de consolider leurs connaissances et de pouvoir lancer le chantier de création des modules pédagogiques et du guide du cultivateur.

Ces modules auront pour vocations de former nos apprenants ainsi que les professionnels s’intéressant à la culture du thé. Ils seront construits à Hennebont pour ensuite être diffusés à tous les établissements souhaitant proposer ce type de formation à leurs apprenants.

Il est prévu que les équipes partenaires se rencontrent à minima deux fois par an pour suivre l’évolution du projet. De plus, les enseignants français sont attendus en Chine pour une formation pratique dès que les conditions sanitaires le permettront. Les enseignants chinois ont aussi prévu de se rendre en France afin d’aider à l’application des méthodes qu’ils préconisent et d’apporter leur expertise sur le terrain.

Ce projet est suivi de près aussi bien par le pôle agri-agro du Service Economique Régionale de l’ambassade de France en Chine que par les Ministères de l’agriculture des deux pays.

 

Contact : Max Monot, animateur réseau Chine de l’enseignement agricole – max.monot@educagri.fr




Le numérique rapproche les élèves français et japonais

Le 1er Webinaire franco-japonais dédié à la coopération des établissements agricoles sur des projets d’intérêt commun s’est tenu le 4 février 2021.

Cette première rencontre, qui a rassemblé 150 participants, a permis aux élèves des lycées de Fontaines, Pressin, Pau-Montardon, Cibeins, Wintzenhein, St Vincent de Saint-Flour et Rochefort-Montagne de dialoguer directement avec leurs camarades japonais. Au service des sujets techniques : la production laitière, le thé, la sécurité alimentaire, la commercialisation des produits agricoles… Le dynamisme et la spontanéité des jeunes ont pleinement joué pour consolider les liens établis sur les projets d’intérêt commun.

La Directrice générale de l’enseignement et de la recherche du MAA et le Vice-ministre au affaires internationales du MAFF ont rappelé l’importance accordée à cette coopération portée entre établissements qui ont maintenus une continuité dans leurs échanges malgré le contexte de la Covid.

Une coopération institutionnelle pour aller plus loin

A l’occasion de la tenue du quatrième groupe de travail agricole France-Japonne, une délégation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation s’était rendue au Japon en novembre 2018 et a permis de structurer la coopération dans le domaine de l’enseignement agricole.

Une convention de coopération entre les ministères français (MAA) et japonais (MAFF) en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire signée à Tokyo en novembre 2018 structure la coopération dans ces domaines.

Cette convention a été intégrée dans la partie dédiée à l’agriculture de la feuille de route sur la coopération franco-japonaise pour ouvrir de nouveaux horizons entre la France et le Japon dans le cadre du partenariat d’exception (2019-2023), sous la forme d’un Plan d’action pour la coopération entre les ministères français et japonais en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire. Il a été signé en 2019 par l’Ambassadeur de France au Japon et par Monsieur OSAWA Makoto, Vice-ministre aux affaires internationales du MAFF.

Dans le cadre de ces accords, le 1er Webinaire des établissements agricoles français et japonais a permis d’échanger sur les projets communs portés entre établissements français et japonais soutenus par les ministères chargés de l’agriculture français (MAA) et japonais (MAFF).

Une feuille de route tracée pour 4 années

En juin 2017, l’accueil d’une délégation japonaise par le ministère de l’Agriculture français avait posé les bases d’une coopération thématique autour de l’enseignement et de la formation

Cette coopération a vocation à évoluer et à se déployer sur les quatre années à venir. Les établissements intéressés à coopérer autour de projets communs pourront rejoindre le réseau Japon de l’enseignement agricole, animé par Franck Copin, directeur de l’établissement de Saint Vincent à Saint-Flour.

Lorsque la situation sanitaire le permettra, il est envisagé de réaliser, si possible au cours de l’année 2021, une mission des établissements français fédérés autour du réseau Japon de l’enseignement agricole. En attendant ces échanges entre établissements français et japonais sur le mode présentiel, les projets portés par les communautés éducatives impliquées dans cette coopération se poursuivent via les supports numériques et les échanges menés en distanciel.

 

Évènement relayé sur LinkedIn par la Directrice Générale de l’enseignement et de la recherche

Pour en savoir plus sur l’historique de la coopération franco-japonaise institutionnelle, depuis 2017, 2 articles à lire sur Alimagri : https://agriculture.gouv.fr/lenseignement-et-la-formation-au-coeur-dune-cooperation-franco-japonaise, https://agriculture.gouv.fr/la-cooperation-entre-la-france-et-le-japon-est-au-beau-fixe

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole : franck.copin@cneap.fr




Apprendre à connaître la culture Japonaise pour coopérer

Au Programme : Rencontres, présentations et dégustations pour amorcer une coopération Franco-Japonaise avec 5 EPL français.

C’est l’EPL de Fontaines qui reçoit…

Le lundi 24 février, le lycée de Fontaines a accueilli une délégation de 5 personnes (une enseignante, quatre apprenants et un interprète), en provenance du lycée de Séra (province d’Hiroshima) au Japon.

Cet échange s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération entre lycées agricoles initié par les ministères de l’agriculture français et japonais.

Depuis fin 2017, les déplacements de délégation d’enseignants japonais en France et inversement a eu pour objectif de renforcer les liens entre l’enseignement agricole des deux pays, en échangeant sur des thèmes culturels et techniques.

Au niveau national, cinq établissements agricoles français sont particulièrement investis, les EPL de Chartes-La Saussaye, Wintsenheim, Saint-Germain-en-Laye, Rochefort-Montagne et le lycée de Fontaines Sud-Bourgogne.

Les sujets de coopération retenus concernent des échanges sur l’attractivité des métiers de l’agriculture, la conception et la réalisation d’un jardin japonais et les techniques d’élevage, ainsi que l’alimentation et les habitudes alimentaires.

Le temps fort de la journée a été la rencontre entre la délégation et des étudiants de la classe de BTS « productions animales » (par apprentissage au CFA de Saône et Loire). Après un focus sur l’agriculture française et bourguignonne, les étudiants ont présenté leurs entreprises d’apprentissage, permettant ainsi de compléter le panorama de l’agriculture régionale. Réciproquement, la délégation du lycée de Séra a présenté leur projet de réhabilitation d’une ancienne parcelle de théiers (ancienne production locale, le thé vert de Séra). Une première étape a été réalisée avec la remise en production de 60 ares (sur un total de 6 ha). La production est d’environ 500 kg de thé vert (par an) selon une méthode traditionnelle.Après cette première phase, les animateurs du projet souhaiteraient assurer la promotion et la diffusion de ce thé, aux vertus particulières, au Japon mais aussi à l’international.

La matinée s’est terminée par un temps convivial de dégustation des produits. Nos partenaires ont pu découvrir : la viande charolaise, le comté et le fromage de chèvre. Inversement, Les étudiants français ont assisté à la préparation du thé vert, selon un rituel bien particulier pour apprécier ses parfums et goûts uniques.

Lors de la visite de l’établissement de Fontaines, les visiteurs ont montré un grand intérêt pour les productions de l’exploitation (vaches laitières, vaches allaitantes, volailles), ainsi que pour le développement de la commercialisation en vente directe. Enfin, la journée s’est terminée par la découverte du domaine viticole Dureuil-Janthial à Rully. Après une visite de parcelles et de la cuverie, la délégation japonaise a particulièrement apprécié la beauté et la typicité de la cave.

La volonté des deux parties est de poursuivre cette collaboration fructueuse.

Parallèlement, le lycée de Fontaines conduit des projets de coopération avec d’autres établissements agricoles au Japon (réalisation en cours d’un manga sur la thématique de l’attractivité des métiers de l’agriculture et d’un projet de conception et de réalisation d’un jardin japonais).

Ce partenariat avec le Japon s’intègre dans la forte dynamique de coopération internationale du lycée de Fontaines contribuant grandement à la formation des apprenants par l’enrichissement culturel et l’ouverture d’esprit.

Contact EPL Fontaines-Sud Bourgogne