Du yack au mérinos

Une délégation présidentielle venue de Mongolie en visite à la Bergerie Nationale de Rambouillet le 12 octobre 2023.

La Direction générale de l’enseignement agricole – Ministère de la l’agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) a accueilli la délégation dans le cadre d’une visite de haut niveau entre les présidents de la République de Mongolie et de la France. Anne-Laure Roy, qui représentait la DGER pour l’occasion s’est fait l’écho de la satisfaction que cet accueil ait lieu dans un des 804 établissements sous tutelle du MASA, répartis dans des territoires diversifiés et couvrant toutes les filières représentatives de l’agriculture française.

La visite de la bergerie nationale de Rambouillet a été l’occasion de montrer le savoir-faire des établissements agricoles français qui allient enseignements théoriques et pratiques dans les domaines de la production, transformation, agroéquipement, commercialisation, préservation de l’environnement et du service aux personnes en milieu rural.

La délégation tenait beaucoup à visiter la Bergerie Nationale dans le cadre de la révolution agricole qui s’opère actuellement dans le pays. La directrice Mme Lescoat a présenté l’histoire et les missions de ce pôle de formation qui accueille 400 jeunes sur des formations en productions animales, métiers du cheval et agriculture. Puis elle a insisté sur quelques éléments patrimoniaux remarquables, témoins de la ferme expérimentale créée par Louis XVI.

le conseiller agricole du Président mongole observe la finesse de la qualité de la laine Merinos.

Le conseiller en immersion dans le troupeau de béliers merinos

Gérald Roseau, directeur de l’exploitation a pris le relais pour présenter le projet de l’exploitation servant de support aux formations en respectant les principes de l’agroécologie et tourné vers l’autonomie fourragère. Il a expliqué la conduite du troupeau de vaches laitières en agriculture biologique dont tout le lait est transformé sur place et vendu en circuit court. La présentation du troupeau des béliers mérinos, géré en conservatoire de la race depuis 1786, a suscité un intérêt particulier pour la qualité de sa laine, ainsi que pour les croisements effectués avec des brebis romanes pour l’amélioration de la production de viande.

Concernant le pôle formation, plusieurs membres de la délégation ont été spécialement intéressés par l’organisation de la scolarité en apprentissage et le fait que les jeunes soient rémunérés et également internes dans l’établissement.

Pour clôturer la visite, une dégustation a permis d’apprécier les fromages de la Bergerie Nationale élaborés sur place.

La visite du moulin qui transforme 100 kg de céréales en farine par heure et qui stabilise la valorisation des grandes cultures a également retenu l’attention des visiteurs.

Des cadeaux ont été échangés à l’issue de la visite.

A travers cette visite, l’enseignement agricole a été heureux de partager son expertise avec la Mongolie sur des sujets  d’intérêt commun (élevage laitier et transformation laitière, production et transformation de céréales, valorisation des qualités lainières du Mérinos, élevage équin…)

Suite à cette visite, les établissements d’enseignement français et mongols vont continuer à explorer les possibilités d’organiser la mobilité réciproque d’apprenants au sein de leurs différentes filières de formation.

Légende de la photo de tête de l’article : Chimiddorj Davaabayar, conseiller agricole du Président de la République mongol accompagné de plusieurs entrepreneurs mongols, entouré de Elisabeth Lescoat directrice de la Bergerie Nationale, Gérald Roseau directeur de l’exploitation, Anne-Laure Roy chargée de mission Asie au BRECI/DGER et Anne-Caroline VINET chargée de coopération internationale DRIAAF/ IDF

Rédaction de l’article par Anne-Caroline VINET chargée de coopération internationale DRIAAF/ IDF

Contact : Anne-Laure Roy, chargée de mission Asie-Pourtour Méditerranéen – Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – DGER-MASA – anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




On my way to Barbados !

La Barbade, une terre d’élevage ? Quand la plupart des gens pensent à la Barbade, l’agriculture n’est probablement pas la première chose qui vient à l’esprit.

La Barbade est un pays anglophone d’environ 300 mille habitants et occupant 439 km2 parmi les petites îles de la Caraïbes. Elle semble cultiver des touristes plus que des légumes. Les clichés ayant la vie dure, un stage agricole via le projet INTERREG Caraïbes REACT a aidé à changer d’avis.

Du 17 février au 01 mars 2023, 18 personnels et étudiants en BTSA Développement de l’agriculture des régions chaudes-DARC – Gestion Protection de la Nature-GPN ont effectué un stage sur l’île de la Barbade. Les deux groupes ont réalisés des activités différentes : une immersion linguistique pour une partie du personnel et une immersion en entreprise pour les autres (personnels et étudiants).

Les étudiants ont été placés en immersion dans les classes avec les étudiants en agriculture de la Barbados Community College (BCC) et en stage dans les différents services de la Société de développement et de commercialisation de l’agriculture de la Barbade (BADMC) avec l’accord du Ministère de l’agriculture.

Ce partenariat France-Barbade a débuté en décembre 2019 en Guyane.

Sur le terrain avec les techniciens de la BAMDC en charge de l’irrigation des parcelles agricoles

La BADMC est une structure du Ministère de l’agriculture de la Barbade qui travaille à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, pour informer, faciliter et aider  au développement des cultures et des productions animales. La priorité des filières de la BADMC est de travailler à l’innovation alimentaire, sur les opportunités de transformation et de commercialisation pour les agriculteurs Barbadiens et les entreprises alimentaires.

Ce stage était l’occasion de découvrir les différentes pratiques agricoles de l’île notamment celles permettant la préservation de l’environnement.

Sur le terrain avec les techniciens de la BAMDC en charge de l’irrigation des parcelles agricoles

Sur le site du projet de captation d’eau

De nombreuses rencontres sur le terrains avec les agriculteurs, les animateurs territoriaux et les techniciens ont été réalisées durant ces stages au travers des projets agricoles innovants.

Le projet de captage d’eau River Plantation à Saint-Philip permet de contribuer à la sécurité alimentaire de la Barbade avec l’achèvement du projet River Plantation Catchment.

Ce réservoir bordé de plantes endémiques est aussi associé à une ferme apicole d’abeilles Africaines génétiquement modifiées. Ce projet a été mis en place afin de répondre aux besoins des agriculteurs de la région, qui étaient confrontés à un double défi.

« Quand il pleuvait trop, tout était emporté, puis quand il ne pleuvait pas du tout, tout s’asséchait et mourait… toutes leurs récoltes ont été compromises pendant les périodes de sécheresse et vous savez qu’avec le changement climatique, les périodes de sécheresse sont maintenant plus longues qu’elles ne l’étaient dans le passé », a expliqué le technicien aux étudiants.

En conséquence, à la suite d’une réunion avec les agriculteurs et les résidents concernés, les autorités avait pris la décision de développer la zone de captage afin que tous les agriculteurs en aval puissent avoir accès à l’eau. C’était l’occasion pour les participants de vivre une immersion sur les sites avec les techniciens de la BADMC durant les sessions d’entretien du plus grand système d’irrigation des cultures de la Barbade. Ce système permet de distribuer chaque année quelque 2.000.000 mètres cubes d’eau de source et de puits non potable à 650 raccordements agricoles. Il s’étend sur 14 districts agricoles à  Spring Hall à Sainte-Lucie, à Gibbon’s Boggs et à Christ Church.

Sur le site du projet de captation d’eau

Sur le site du projet de captation d’eau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur l’Atelier du consortium Erasmus+ Antilles-Guyane – REEF – Caraïbe (partenariat France-Barbade)

Contact : Frédérique LOUMETO-IPOLO, animatrice du réseau Caraîbes de l’enseignement agricole, frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr




France-Japon : un distanciel qui rapproche

Les coopérations entre lycées agricoles français et japonais s’organisent depuis 2 ans « sur fond de Covid » mais redoublent d’initiatives et d’échanges de pratiques à distance en rêvant de confronter leurs techniques en présentiel.

Le deuxième séminaire en ligne des lycées agricoles français et japonais s’est tenu le 4 février 2022, en matinée pour la France et en fin d’après-midi au Japon. En effet, les deux pays présentent un décalage horaire de 8 heures. 8 lycées français et 10 lycées japonais ont pu se présenter et faire part de leurs projets en relation avec leur partenaire. Les établissements ont également témoigné de leurs difficultés de mener à bien leurs partenariats qui sont, pour la plupart, nés pendant la crise Covid.

A chacun sa région partenaire

4 établissements ont eu une présentation un peu plus détaillée : le lycée Saint Vincent à Saint Flour dans le Cantal et le lycée Briacé à proximité de Nantes pour la France. Leurs partenaires japonais respectifs sont intervenus : le lycée de Shinonome situé à Tamba Sasayama, partenaire de Saint Flour et le lycée Kashiwagi situé à Aomori, partenaire de Briacé.

Massif Cantalien

Tamba Sasayama dans la Région du Kansaï – Japon

Région du Kansaï

 

 

 

 

 

 

 

Le projet qui rassemble le lycée de Briacé et celui de Kashiwagi concerne la production fruitière, et en particulier le raisin et les poires. Des échanges de pratiques

Région Aomori – Japon

Crédit photo : Arboriculture-fruitière.com

sur les techniques de cultures et des mobilités d’élèves sont à la réflexion.

Le partenariat du lycée Saint Vincent de Saint Flour et de celui de Tamba Sasayama s’est fortement organisé autour de la valorisation des produits agricoles locaux. Si Tamba Sasayama a présenté la culture du riz et la mise en valeur des résidus de la production du saké grâce à la pâtisserie, Saint Vincent à Saint Four a créé des recettes qui fusionnent tradition japonaise et tradition auvergnate.

Création inter-culinaire

La dernière création étant le Cantalyaki, mélange entre le takoyaki plat typique du Kansaï et le fromage emblématique du Cantal.

le takoyaki

Région d’Osaka

D’autres établissements sont très actifs. Il est impossible d’être exhaustif mais à titre d’exemples le lycée de Pau est en partenariat avec le lycée de Ono pour concevoir un manga concernant l’agriculture biologique.

Le lycée Les Vergers de Dol de Bretagne, partenaire de celui de Shizunaï à Hokkaïdo, prépare des stages dans des exploitations japonaises pour ses élèves de BTS.

Région d’Hokkaïdo

Le lycée Les Buissonnets à Angers a un projet de transformation alimentaire avec une espèce invasive de la Loire : le poisson-chat. Ce poisson est l’objet d’un élevage au lycée Yuki à Hiroshima. Grâce aux échanges entre les deux établissements, une nouvelle façon de valoriser cette espèce invasive pourrait être étudiée.

Région d’Hiroshima

Poisson-Chat : espèce invasive

Le séminaire s’est terminé par un mot de remerciement de Monsieur Philippe Renard, chef du bureau des relations européennes et de la coopération internationale. Monsieur Renard a salué la forte implication des élèves et des professeurs.

Un troisième séminaire des lycées franco-japonais est en réflexion pour l’année prochaine. Il reste à souhaiter que le contexte sanitaire sera favorable à des échanges en présentiel entre les établissements grâce à des mobilités réciproques d’élèves Japonais et Français.

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon, franck.copin@cneap.fr