TEA TIME pour la France et la Chine

Le 24 mars 2022, pour la première fois, le réseau Chine de l’enseignement agricole, le Centre Franco-Chinois de formation agricole et l’institut technique professionnel agricole de Jurong ont réuni les acteurs de l’enseignement et de la profession des deux pays afin d’échanger autour de leurs projets de coopération.

Près de 200 participants se sont connectés pour suivre les présentations, participer et prendre part aux échanges entre les deux pays. Il s’agissait pour la plupart de représentants d’établissements et d’entreprises chinoises et françaises. Côté français, les établissements d’enseignement agricole étaient au nombre de 8 : Saint-Lô Thère, Coutances, Evreux, Hennebont, Bressuire, Tarbes, Hasparren et Nantes.

D’autres acteurs de l’enseignement agricole étaient aussi impliqués, tels que Régis Triollet du réseau thématique Horticulture et Paysages et Stéphanie Dumortier chargée de mission coopération internationale pour la fédération de l’enseignement privé du CNEAP.

Offre de formation chinoise

La première présentation chinoise porta sur les formations dispensées par l’établissement professionnel agricole de Jurong dans le Jiangsu. Ils catégorisent leurs formations selon deux parcours : l’un diplômant, l’autre non-diplômant. Les formations diplômantes concernent des apprenants de niveau BTS, Licence et Master. Deux types de voies sont possibles, initiale ou par apprentissage. Les évaluations portent sur les cours, les techniques pratiques sur la plantation et l’art du thé, des concours (campus, province, national) et des accréditations du niveau de capacité professionnelle (art du thé, testeur). Les référentiels sont construits en concertation avec les acteurs de l’industrie du thé pour répondre à leurs attentes et besoins professionnels.

Les formations non-diplômantes sont proposées en formation continue. Les programmes portent sur des techniques spécifiques : jardin, plantation du thé, traitement du thé noir, savoir-faire sur l’infusion du thé.

Des compléments ont été apportés en présentant la plateforme technique dédiée au thé de l’établissement de Jurong. Ce “parc du thé” s’étend sur 166 hectares. Il comprend un institut de recherche du Jiangsu, qui est spécialisé dans la qualité et rentabilité du thé et de la conduite de projets (5 par an).

Une école propose des formations diplômantes ou certifiantes. Elle est composée de 2 académies sur 2 campus pour élèves et étudiants afin de comprendre et d’expérimenter la culture du thé. Plusieurs centres d’activités sont consacrés aux pratiques techniques : une salle pratique sur l’art du thé, une pour l’évaluation, une de transformation du thé et enfin une dédiée à la dégustation.

Des centres de services technologiques, de recherche de la culture, recherche et développement sont intégrés au campus. Des parcours pédagogiques sur la culture du thé sont adapté aux différentes variétés : « voyage du thé dans la province du Jiangsu ».

L’école chinoise intègre également un hall de transformation et détient des champs de thé sous forme de 6 jardins, élevant plus de 100 variétés de thé.

 

 

 

 

 

 

 

 

La réponse française à la culture de thé

La première présentation française fut effectuée par Arnaud BILLON,  directeur de l’exploitation agricole de l’EPL d’Hennebont. Ce dernier est à l’initiative du développement des formations autour du thé en France. Sa coopération avec un producteur local lui a permis de se positionner en tête de file en France pour tout ce qui est ingénierie de formation et recherches sur les cultivars.

L’établissement est notamment en train de construire un conservatoire du thé. Les plantations ont commencé et se poursuivront en 2022 sur 7000 m² de terrain : près de 7000 plants représentant un peu plus de 100 variétés.  Une implantation en agroforesterie est prévue, ainsi que des implantations de théiers avec alternance de rangées de légumes.

Le projet prévoit la construction d’un parc de l’amitié franco-chinois, il servira de vitrine pour le projet.

Des travaux de recherche sont menés, notamment sur le paillage des théiers qui est une des problématiques fortes des producteurs.

Les expérimentations portent aussi sur des essais de bouturage en agriculture biologique et de marcottage. Le champ de thé créé servira également à la pédagogie et la formation. Les apprenants pourront pratiquer la multiplication les plants et entretenir les parcelles.

Concernant la post-production, la réflexion se tourne sur la filière et les partenariats. Il s’agit d’envisager l’élaboration de nouveaux produits transformés en collaboration avec l’EPL de Pontivy : jus de pomme au thé ou pâté au thé.

La collaboration de l’EPL avec l’établissement de Jurong se concrétisera en plusieurs temps, soit l’élaboration d’un guide du débutant sur l’univers du thé à destination des étudiants et agriculteurs, la poursuite des échanges par des réunions de comité de pilotage du projet (2 fois par an) et enfin la construction d’un module de formation intégré dans les formations diplômantes ainsi que la construction d’un module de formation continue courte pour adultes.

L’intervention chinoise suivante concernait l’établissement professionnel agricole de Suzhou, dans le Jiangsu. Cette présentation s’est attachée à montrer aux participants, la structuration de cette école qui propose des formations dans le thé depuis une quinzaine d’années. Les équipes d’experts mettent en place des programmes d’innovations à destination des étudiants et cela tout en intégrant l’apprentissage moderne au modèle actuel.

Concours de design autour du parc de l’amitié

Puis ce fut au tour de Marine Chotard, chargée de mission du projet thé à l’EPL d’Hennebont, de présenter le concours mis en place par son établissement avec l’école de Jurong.

Ce concours vise à remettre, au centre des échanges, le travail des apprenants. Il s’agit en effet d’un concours de design à destination d’élèves et étudiants en filière – Aménagements paysagers – portant sur le parc de l’amitié franco-chinoise qui sera conçu sur l’EPL

d’Hennebont.

Le jury composé d’enseignants des deux pays désignera les 3 meilleurs projets de chaque pays et une grande finale aura lieu au mois de mai pour désigner le concept gagnant. Les apprenants devront défendre leur vision durant 5 minutes en anglais (en visoconférence).

Tous les participants verront leurs noms inscrits sur une plaque placée dans le jardin et le grand gagnant sera récompensé par des lots de produits des deux établissements.

Début des travaux prévus à l’automne 2022 !

La dernière présentation chinoise fut l’œuvre de l’établissement professionnel et technique de Yangling dans le Shaanxi. Elle se concentra sur l’offre de formation de l’établissement et des travaux qui y sont menés.

La filière thé en France

Le dernier intervenant de cette matinée fut Lucas Ben Moura, producteur de thé et futur président de l’association européenne du thé.

Cet ingénieur agronome de formation a planté, fin 2020, près de 3500 plants sur 0,5 ha dans la commune d’Argelès Gazost en Hautes-Pyrénées. Il a pour objectif de planter 2 ha de théiers. Une vieille grange sera réhabilitée en pôle transformation-vente. Au regard des conditions climatiques et géographiques, il pense se concentrer sur la production de thé noir.

Concernant la structuration de la filière Thé en France, les principaux producteurs se sont réunis sous deux étendards : l’association EuT – Tea Grown in Europe qui est composée de 56 membres européens dont 28 Français et l’ANVPTF : Association Nationale pour la Valorisation et la Protection des Producteurs de Thé Français créé en 2021 et qui compte 25 membres.

Beaucoup de producteurs en France et en Europe ont opté pour des systèmes de production privilégiant des produits de haute qualité sur des superficies d’exploitations restreintes (moins de 10 ha).

Au cours de la visioconférence, les discussions furent nombreuses avec une traduction au fil de l’eau, portant sur les questions de revitalisation rurale en Chine, les concours autour du thé, les référentiels, l’aspect marketing des formations, la mécanisation des cultures, etc…

Suite à ce webinaire, les établissements en France se structurent et se rapprochent des producteurs locaux ou d’autres établissements de leur zone géographique. L’animateur réseau s’engage à faciliter les échanges en venant à la rencontre des établissements intéressés dans les régions du Sud-Ouest et en Normandie afin de faciliter les premiers pas et fédérer les projets de partenariats innovants ou s’inspirant de projets existants.

Toutes les présentations sont disponibles sur Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCSyPj3suivqrW5_ak7jJLcQ

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr

 




Quand Moissac rencontre Värska

C’est l’histoire de la création de deux jardins distants de plus de 3000 km, érigés par les élèves du Lycée professionnel agricole et horticole de Moissac et leur partenaire, qui unit ces deux établissements français et estonien et ainsi représente par leurs projets de coopération européenne, mise en place depuis 2017, un vrai trait d’union institutionnel pour les deux pays.

Dimension institutionnelle

Le 10 décembre 2021, le Lycée professionnel agricole et horticole de Moissac (EPLEFPA du Tarn et Garonne) et le lycée estonien Värska Gümnaasium ont connu une étape importante dans la coopération qu’ils entretiennent. En l’espace d’une heure, une visioconférence a réuni des représentants du Lycée professionnel agricole de Moissac et de l’EPLEFPA du Tarn et Garonne et ceux des autorités officielles françaises en Estonie pour parcourir les différents projets de coopération à venir.

Ainsi Aurore Louis, directrice de l’EPLEFPA du Tarn et Garonne, Frédéric Lamaison, proviseur du Lycée professionnel agricole de Moissac et Christophe Squarcioni, enseignant organisateur de la coopération entre le LPAH de Moissac et Värska Gümnaasium ont-ils eu l’honneur d’échanger avec Eric Bultel, directeur de l’Institut français en Estonie et Guillaume Raboutot, directeur adjoint de l’Institut français en Estonie, chargé de l’éducation.

Les sujets ne manquent pas, comme le renforcement de la coopération, les mobilités des élèves estoniens et français, les partenariats pédagogiques et professionnels, mais surtout la préparation des projections du court métrage « Quand Moissac rencontre Värska ». Le film-débat retrace les trois années de coopération entre les établissements.

Naissance du film « When Moissac meets Värska »

Ce film a été produit à l’occasion de la mise en place du « jardin de Moissac » au sein du Lycée partenaire à Värska, le 11 septembre 2019. Ce travail paysager a été

Plantation des végétaux du Jardin de Moissac avec les élèves en costume traditionnel de Värska Gümnaasium.

imaginé par les 6 élèves du LPAH de Moissac et leur enseignant technique et installé de concert avec les élèves du lycée Varskä Gümnaasium, sa Directrice et la présence du Roi de la Région de Setomaa et du Maire de la ville était l’occasion

Inauguration officielle du jardin de Moissac à Värska (Région de Setomaa).

d’inaugurer officiellement cet espace paysager. Des essences végétales françaises (Chasselas, Reine Claude, noisetier…) ont été spécialement acheminées depuis Moissac, le matériel de plantation a été emprunté à l’Ecole nationale d’horticulture de Räpina avec laquelle l’établissement français établit des mobilités réciproques d’élèves dans le domaine de l’horticulture et de l’aménagement paysager. 

Journée officielle de plantation du « Jardin de Värska » dans l’enceinte du Lycée de Moissac, en mai 2019.

Quelques mois auparavant, à l’occasion de la journée estonienne et seto organisée en Occitanie, une première étape du projet pédagogique avait été initiée avec la plantation miroir sous la forme d’un « jardin de Värska » dans la cour du Lycée de Moissac, le 28 mai 2019. 6 végétaux estoniens (cassissier, groseillier, pommier, prunier, sorbier des oiseaux et aronia) transférés, pour le projet de plantation effectués par des binômes franco-estoniens (Consul d’Estonie à Toulouse et élève de Moissac et d’autres personnalités de la Mairie, d’association franco-estonienne… ). Cette journée fût l’occasion pour les élèves du lycée de Moissac et les invités de vivre des échanges interculturels en partageant un repas estonien et participant à un débat et une projection d’un film estonien.

Quand les projets pédagogiques sont sources de financements régionaux

La coopération entre Moissac et Värska repose sur des liens établis entre les enseignants et les élèves, concrétisés par des mobilités d’enseignants, d’élèves de Bac Pro (Aménagements Paysagers et Productions Horticoles) et des échanges avec leurs correspondants estoniens (et setos) depuis la classe de 2de Pro jusqu’à la Terminale Bac Pro (2017-2020).
Ces échanges ont accompagné les deux projets pédagogiques ; le projet « Un peuple, un pays, une culture : la communauté seto et l’Estonie dans l’Union Européenne » (2017-2018) et le projet Occit’Avenir « Echangeons autour des Setos d’Estonie », récompensé par la Région Occitanie, qui a permis de financer (4000 euros) les réalisations concrètes des deux jardins et de la production du court-métrage.

De l’initiative à la projection

Le court métrage « When Moissac meets Värska » (Quand Moissac rencontre Värska), à l’initiative du Lycée de Moissac, a été réalisé par le photographe-vidéaste estonien, Veiko Linnus.

Retour sur l’enregistrement des voix off du court métrage « When Moissac meets Värska » réalisé dans les locaux de Radio d’Oc.

Affiche de la projection/débat du court-métrage « When Moissac meets Värska (Création : Isabelle BOOS, chargée de communication du LPAH)
Le montage terminé, il sera disponible en trois versions (français, anglais et estonien). Il relate la coopération qui unit le lycée Seto de Värska et le Lycée de Moissac. Il exprime aussi les sentiments des élèves français et de leurs enseignants à l’égard de la communauté Seto et de l’Estonie au retour de leur séjour dans la région de Setomaa (septembre 2019). Plus largement, ce documentaire (13mn), écrit par des élèves et des enseignants du Lycée Professionnel Agricole et Horticole de Moissac retrace les 4 années de coopération internationale (2017-2021) entre le Värska Gümnaasium et le LPAH de Moissac.
 
La diffusion du film est prévu le vendredi 18 mars 2022 à Moissac et ensuite une projection à Värska en Estonie.
Soutien de l’Institut français en Estonie
Au cours de la visioconférence, début décembre 2021, Eric Bultel de l’Institut français en Estonie a affirmé son soutien à la coopération Moissac-Värska, sa volonté de participer au rapprochement avec les ambassades de France et d’Estonie et plus largement de développer la coopération dans l’enseignement agricole.

Plusieurs propositions ont été formulées par le directeur de l’Institut français pour renforcer la coopération franco-estonienne établie par le Lycée de Moissac. Parmi celles-ci, la volonté d’impliquer les autorités françaises en encourageant la représentation diplomatique d’Estonie en France pour la projection officielle du court-métrage mais également en organisant une visioconférence entre l’ambassadeur de France en Estonie et les élèves du LPAH de Moissac, le matin de cette même projection.

De plus, Eric Bultel a proposé aux représentants de la filière horticole du Lycée de Moissac d’organiser une exposition, au sein du Jardin botanique de Tallinn à l’occasion de la fête nationale française le 14 juillet. Enfin, il a confirmé son appui pour la présence de l’ambassadeur français à la projection du court-métrage à Värska vraisemblablement en septembre 2022 et à cette occasion, une seconde vague de plantation de végétaux au « Jardin de Moissac » sur les terres du Värska Gümnaasium sera réalisée.

Encouragements de la directrice du Lycée du Tarn et Garonne

« Nous devons développer notre collaboration avec le lycée estonien mais également le partenariat professionnel avec l’Ecole nationale d’horticulture de Räpina (à 20 km de Värska) pour les filières horticoles et d’aménagement paysager du lycée. Le consortium [Erasmus+] de la région Occitanie qui se développe devrait renforcer ce partenariat. La projection du 18 mars devrait également donner une dimension supplémentaire à notre coopération. Celle-ci passera aussi par la venue des jeunes estoniens de Värska à Moissac. » – Aurore Louis.

Une visibilité dans le social media

Rappelons qu’une page Facebook Moissac-Värska est dédiée à cette coopération et relaie quotidiennement les informations relatives aux deux établissements. Créée en 2019 à l’occasion du séjour dans le Setomaa des Terminales Bac Pro du LPAH de Moissac, impliqués dans le projet. La page sur les réseaux sociaux est suivie par près de 5000 personnes dans le monde (ambassades, membres du gouvernement estonien, du Setomaa et d’Occitanie…).

Une autre page éducative relate les actualités sur les projets entre les établissements : Moissac meets Värska

Contact : Pascale LABROUSSE, animatrice du réseau Pologne, Pays-Baltes – pascale.labrousse@educagri.fr

Värska se situe à 3049 km de Moissac.
Värska (446 habitants Setos environ), qui accueille le Värska Gümnaasium, est la ville la plus importante du Setomaa.
Setomma représente un royaume, située au sud-est de l’Estonie, à la frontière russe. Cette vieille communauté Seto d’environ de 15 000 personnes est orthodoxe et païenne à la fois, très proche de la nature. Elle porte des valeurs humanistes, qui ont été à l’origine du projet de jardins. Cette station balnéaire compte de nombreuses activités économiques, notamment touristiques. Production d’eau minérale, cure thermale, spa, activités nautiques font la renommée de Värska et de son célèbre maire et sportif Raul Kudre.

Retrouver les articles précédents sur le projet




Retour sur le Webinaire « Coopérer ensemble avec l’Afrique » !

Le 29 juin 2021, s’est tenu le Webinaire « Coopérer ensemble avec l’Afrique » organisé par la DGER. Ce webinaire a réuni une cinquantaine de participants dont des directeurs des relations internationales (DRI) des écoles Agro / Véto, les animateurs géographiques Afrique de la DGER, des chargés de coopération internationale en DRAAF / SRFD, le réseau des délégués régionaux en ingénierie de formation (DRIF), deux représentants du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), des conseillers aux affaires agricoles (CAA) et agents du MAA mis à disposition dans les ambassades en charge de l’Afrique, l’AFD et le MEAE.

Après une présentation, par le Bureau des Relation Européennes et Coopération internationale BRECI) de la DGER, d’un bilan intermédiaire de la mise en œuvre des 4 engagements de l’enseignement agricole pour l’Afrique* depuis leur élaboration en mars 2018, les participants ont eu l’occasion de partager leurs expériences et pratiques notamment sur la base de dynamiques de coopérations dans des pays francophones (Sénégal, Bénin et Côte d’Ivoire) et non francophones (Angola, Afrique du Sud et Afrique de l’Est) de l’Afrique sub-saharienne.

Les riches contributions ont permis de dégager des bonnes pratiques de coopération avec les pays africains dans une perspective d’élaborer une méthodologie partagée permettant de créer et renforcer les synergies entre établissements de l’enseignement technique et supérieur agricole (publics et privés), les organismes de recherche (CIRAD, INRAe et IRD), les conseillers aux affaires agricoles (CAA), les agents du MAA mis à disposition dans les ambassades (Afrique du Sud et Sénégal), les Services de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC), Campus France et les bailleurs (AFD et MEAE).

Les échanges ont notamment montré l’importance du rôle pivot des CAA et des liens qui doivent s’établir entre eux et les établissements, de mobiliser davantage l’instrument des services civiques, d’explorer les opportunités offertes par le nouveau programme ERASMUS+, de faire la promotion du modèle français de l’enseignement agricole et de son expertise dans les pays africains, de renforcer la communication des projets menés, de disposer de supports de communication de l’enseignement agricole en anglais, de renforcer les liens entre enseignement technique agricole et enseignement supérieure agricole, de mettre en place des comités stratégiques bilatéraux pour le suivi, l’évaluation et la pérennisation des projets et des partenariats, de développer  l’échange de données concernant les mobilités entrantes et sortantes, de renforcer le suivi des alumni africains et valoriser leurs parcours, de développer encore davantage les liens avec les entreprises y compris à travers des conventions formalisées, de pérenniser les partenariats inter-établissements au-delà des engagements individuels en impliquant les institutions pour signer des accords et tendre vers des co-constructions de formations avec des mobilités réciproques.

Ce webinaire a bien montré que le jeu collectif est bien une priorité et que, dans de nombreux cas, il est source de réussite. Il a cependant été souligné que la mise en place de synergies et partenariats est un processus qui doit s’inscrire dans la durée et qu’il nécessite du temps de réflexion et de co-construction ainsi que la mise en place de dispositifs d’institutionnalisation dans un objectif de pérennisation. Dans cette perspective, il a été évoqué à nouveau que la mise en place d’un réseau Formation Agricole et Rurale (FAR) français pourrait constituer un élément de réponse.

Enfin, pour de nombreux participants, il est apparu que la mise en place par la DGER d’une orientation stratégique claire via les 4 engagements pour l’Afrique, dès lors que celle-ci s’adosse à la stratégie des établissements, constitue un atout en terme de visibilité et lisibilité des actions de coopérations avec les partenaires africains.

Supports de présentation des intervenants à télécharger :

Webinaire Afrique_juin2021

Angola-ENV-ENSFEA

Webinaire DGER Sénégal-IA-Dakar VF

Benin-Sénégal-réseau AO – webinaire 29.06.21 -2

Atelier-Afrique-Ensemble-DGER-Bilan-4-engagements-VF

WebinarAfriqueDGER_CooperationAf-Est_VAbt

workshop_DGER_F’SAGRI-Afrique-du-Sud

Pour revoir le webinaire :

Lien visionnage

D’autres webinaires de ce type devraient être organisés par la DGER notamment en invitant nos partenaires africains.


*Les 4 engagements du MAA de l’enseignement agricole pour Afrique c’est quoi ?

Prenant en compte les orientations du discours de Ouagadougou du 28 novembre 2017 à l’université Ki-Zerbo du Président de la République française, le MAA s’est doté d’une stratégie Europe et International sur la période 2018 – 2022 qui met un accent fort sur le continent africain

Lors de son discours, afin de permettre d’appuyer l’élan de la jeunesse africaine, le Président de la République avait annoncé que l’éducation et la formation, notamment celle des filles, ainsi que l’innovation et l’entreprenariat seraient les priorités du nouveau partenariat proposé entre la France et l’Afrique. Le dispositif français de l’enseignement agricole, qui dépend de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du MAA, au travers de son approche intégrée via le continuum recherche-innovation-formation-appui aux filières (incluant l’enseignement technique agricole (ETA) et l’enseignement supérieur agricole (ESA)), sa mission de coopération internationale et son expertise, dispose de nombreux atouts pour contribuer à cette priorité.

Dans ce contexte, dans une dynamique partenariale renouvelée et équitable avec les pays africains, dont l’ambition est de renforcer l’esprit de co-construction en vue d’aboutir à des impacts durables sur les villes et territoires en Afrique comme en France au bénéfice de la jeunesse, en déclinaison du discours du Président de la République et à la demande de l’Elysée, une stratégie de mobilisation de l’enseignement agricole a été élaborée et structurée autour de 4 engagements par le MAA et en concertation avec le MEAE, l’AFD et Campus France :

– Soutenir les réformes des dispositifs de formation agricole et rurale en Afrique,

– Intensifier la mobilité réciproque des étudiants et enseignants,

– Co-construire un réseau Afrique-France de formations croisées et de doubles diplômes pour l’avenir des filières agricoles, forestières et agroalimentaires,

– Soutenir les jeunes agriculteurs/éleveurs/transformateurs entrepreneurs africains en les accompagnant dans la phase de préparation et construction de leur projet.

Contact : BENLAFQUIH Rachid – DGER/SESRI/SDRICI/BRECI – rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Développement du territoire, une 4ème opportunité

Un quatrième webinaire, consacré au développement des territoires et son accroissement par la formation, clôture une année riche en échanges et surtout ouvre de nouvelles perspectives de collaboration avec la Colombie pour l’enseignement agricole.

Pour répondre aux contraintes actuelles et poursuivre la coopération avec les partenaires colombiens, le réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole français et le Service National d’Apprentissage colombien (SENA) ont programmé quatre webinaires, répondant à des thématiques d’intérêt commun : le paysagisme, l’apiculture , les indications géographiques et l’animation du territoire en relation avec le monde associatif .

L’objectif était de réunir des enseignants, des formateurs et des apprenants pour échanger sur « comment l’enseignement agricole des deux pays aborde ces sujets ».

Le 17 juin 2021, le quatrième webinaire a réuni 156 participants colombiens, argentins, chiliens et français pour échanger sur la thématique de « L’animation du territoire en relation avec le monde associatif » et « Comment la formation participe au développement des territoires ». Cette participation croissante démontre l’intérêt et la richesse des thématiques de coopération.

Les propos introductifs des institutions françaises et colombiennes ont rappelé l’importance de garder le lien en adaptant nos coopérations au contexte sanitaire actuel et ont salué le succès de cette initiative.

Mme Anne-Marie Laborde, enseignante d’Education socioculturelle au Lycée des Métiers de la Montagne d’Oloron Sainte-Marie (EPL des Pyrénées Atlantiques Agro Campus 64) et Mr Ricardo Gomez, formateur en développement du territoire au Centre régional de Buga du SENA, en relation avec le monde associatif, ont tous deux été les intervenants de ce 4ème webinaire. En amont, une collaboration a été menée pour croiser les deux concepts sur l’animation du territoire et présenter conjointement l’histoire du développement territorial de chaque pays ainsi que le rôle de la formation dans son évolution.

Côté français, les missions de l’Enseignement agricole ont été présentés et en particulier le rôle de l’Education Socioculturelle qui contribuent largement à l’animation et au développement des territoires. Aussi un focus a permis d’exposer les orientations ministérielles en terme d’agroécologie. Pour clôturer, une ancienne étudiante, aujourd’hui installée en tant qu’agricultrice, a témoigné sur le rôle de son exploitation dans la dynamique rurale locale et particulièrement son lien avec les acteurs du territoire.

Côté colombien, l’intervenant a énoncé des enjeux majeurs, comme le processus de paix en Colombie, l’importance de la réforme rurale, les orientations politiques et régionales en terme de développement territorial et comment la formation du SENA contribue au développement territorial.

Les quatre webinaires ont apporté des visions complémentaires et des perspectives intéressantes en termes de suites à donner à ce premier cycle, dont l’organisation de nouveaux webinaires sur des sujets spécifiques et la formation d’instructeurs sur les thématiques abordées ainsi que la création de classes virtuelles franco-colombiennes.

Contact : Magali Loupias, co-animatrice du réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr