L’agroécologie au coeur du partenariat avec le Bénin

Du 10 au 17 octobre 2021, 10 établissements de l’enseignement technique agricole français, publics et privés, ont participé, suivis par une équipe de tournage, à la mission au Bénin proposée et accompagnée par le BRECI et les animateurs du réseau Afrique de l’Ouest. Cette mission avait pour principal objectif de renforcer la coopération entre établissements d’enseignement agricole français et béninois en co-construisant des partenariats pérennes, avec l’agroécologie comme thématique structurante.

Des visites de sites agroécologiques

Au Bénin, l’agroécologie revêt une importance toute particulière : plus qu’une alternative à l’agriculture intensive, l’agroécologie est bel et bien un mode de vie. Il s’agit d’une agriculture qui respecte l’environnement, préserve l’écosystème et garantit la santé pour les consommateurs, les producteurs et les populations qui partagent le milieu de vie, dans le sens de l’harmonie.

Pour mieux saisir la particularité de l’agroécologie au Bénin, voici le « compte rendu en forme de carnet de voyage, mêlant impressions sur le vif et questionnements rétrospectifs » de l’un des participants à cette mission collective, Loïc Robin, formateur en expression et communication au CFA de Saint Aubin du Cormier :  Pour une agroécologie vaudoue

Afin d’appréhender sur le terrain des exemples d’agroécologie menés par de jeunes entrepreneurs comme par des ONG, plusieurs sites faisant partie de la Fédération d’Agroécologie du Bénin (la FAEB) ont été visités dans le Sud du pays : de la ferme Biosphère et Traditions à Pahou au CEVASTE – Centre d’Expérimentation, de Valorisation de l’Agroécologie, des Sciences et Techniques Endogènes – près de Ouidah, en passant par Les Jardins de l’espoir à Cotonou même et le Centre Damien de Molokaï près d’Abomey-Calavi.

D’une surface de 0,5 à 4ha, ces sites paraissent tous à même d’accueillir des apprenants d’établissements agricoles français, pour des stages en maraîchage, transformation, vente, expérimentation, protection de la nature et même service à la personne (deux de ces sites comportent une école primaire).

Pour davantage de détails sur ces différents sites (ainsi que la ferme-école SAIN), voir les articles de participants à la mission dans la dernière lettre du réseau Afrique de l’Ouest : lettre n°10 du réseau Afrique de l’Ouest

Le colloque « enseigner l’agrécologie en France et au Bénin »

Organisé à l’Institut français de Cotonou, avec le soutien du SCAC, le colloque a réuni partenaires français et béninois acteurs de l’enseignement de l’agroécologie afin d’échanger des idées et partager des expériences.

Après une ouverture proposée par Gérald Brun, attaché de coopération culturelle et universitaire à l’ambassade de France au Bénin, Rachid Benlafquih, chargé de la zone Afrique subsaharienne au Bureau des relations européenne et de la coopération internationale (BRECI) du Ministère de l’agriculture et l’alimentation français, et les animateurs du réseau Afrique de l’Ouest ont présenté l’enseignement agricole français et le plan Enseigner à Produire Autrement.

Les directeurs des lycées agricoles béninois (de Sékou, Savalou, Adja-Ouèrè et Adjahonmè) ont à leur tour évoqué la place de l’agroécologie dans leurs établissements. L’enseignement supérieur agricole béninois était également représenté, avec les interventions de Père Didier sur l’IUEP en agriculture écologique qu’il dirige à Govié (formation de niveau bac+2) ; de Joseph Dossou, professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques d’Abomey-Calavi, sur l’agroécologie et la sécurité alimentaire ; de Pascal Gbenou, enseignant-chercheur à l’Université Nationale d’Agriculture et directeur de la ferme-école SAIN, dont il a montré les liens quant à la formation pratique en agroécologie. De même, Lidwine Baloitcha, agroéconomiste et membre de l’ONG Jinukun, a exposé comment cette dernière œuvre à la formation des producteurs en agroécologie.

Puis les représentants des dix établissements agricoles français participant à la mission ont montré des exemples de situations d’enseignement de l’agroécologie : des projets pluridisciplinaires comme « Partageons les espaces », « Et voilà le menu », « Oasis verte », des travaux pratiques comme la mise en place d’une haie bocagère, le suivi de la qualité agronomique des sols, des pratiques culturales comme les couverts végétaux, les associations de cultures, ainsi que des solutions pédagogiques innovantes.

Pour clôturer ce colloque, les participants ont pu prolonger les échanges tout en expérimentant les possibilités d’enseignement par le jeu offertes par le serious game Agrochallenges.

Des rencontres avec France Volontaires et des services civiques béninois

Un temps d’échange à l’Espace du Volontariat de Cotonou a permis à l’ensemble des membres de la mission de rencontrer les responsables de France Volontaires Bénin ainsi que d’anciens et de futurs services civiques béninois en lycées agricoles français.

Pour connaître tous les détails de ces rencontres, retrouvez l’article de France Volontaires Bénin.

L‘équipe de France Volontaires a pu réaffirmer son souhait d’intensifier la mobilisation de l’instrument service civique, avec une volonté forte de services civiques orientés vers le développement des métiers (productions agricoles, transformation, agrotourisme…). La présence et les témoignages d’alumni et de futurs arrivants ont contribué à une bonne préparation de ces derniers, mais aussi à la motivation de nouveaux accueils de jeunes par les établissements français présents, et enfin au suivi des alumni devenus entrepreneurs. L’équipe de tournage s’est d’ailleurs rendue sur le site de production piscicole de Jemima Hounnouvi, service civique au LPA de Château-Gonthier en 2019-2020, et une partie de la délégation française a découvert l’atelier de mécanique agricole de Kévin Sianhode,  service civique au LEGTA Le Chesnoy également en 2019-2020.

La co-construction des partenariats

Chacun des représentants des dix établissements agricoles français a passé deux à trois jours dans l’établissement béninois avec lequel un partenariat était à construire. Ce fut l’occasion de comparer les techniques d’enseignement, en participant ou assistant à des cours ou des travaux pratiques, de découvrir les enjeux et les réalités de l’agriculture locale par des temps d’échange et des visites de terrain, et enfin d’élaborer des plans d’actions de partenariat.

Ce sont ainsi dix chartes de partenariat qui ont été signées, entre :

  • le LPA de Castelnau-le-Lez et le LTA de Savalou

  • l’EPL du Var et le LTA d’Adja-Ouèrè

  • le lycée Sainte-Marie et le LTA d’Adjahonmè

  • le lycée La Ville Davy, le lycée St Ilan et le LAM de Sékou

  • le LEGTA d’Aix-Valabre et l’École des semences à Idigny

  • le LEGTA de Pontivy et l’École de transformation agroalimentaire à Sakété

  • le CFA de Saint-Aubin-du-Cormier et l’École d’Horticulture à Idigny

  • l’École du Nivot et, d’une part l’École de Génie Rural, d’autre part l’École d’élevage, à Kétou.

Des rencontres institutionnelles

Afin de structurer et encadrer ces partenariats entre établissements français et béninois, les responsables de la mission ont ensuite travaillé à l’élaboration de déclarations d’intentions de coopération entre institutions : entre la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) et l’Université Nationale d’Agriculture d’une part, et la DGER et la Direction Générale de l’Enseignement et de la Formation Technique et Professionnelle d’autre part.

Cette mission a également permis de prendre la mesure de la réforme institutionnelle concernant l’enseignement technique agricole au Bénin et ses implications possibles dans nos coopérations. Une rencontre avec Marcellin Hyle et Ismaïl Moumouni, points focaux du réseau FAR au Bénin, a été l’occasion d’échanger sur les enjeux de l’enseignement agricole technique au Bénin, dont l’importante réforme a également été évoquée avec des représentants de l’Agence Française de Développement, puis avec Fructueux Aho, directeur de l’Agence de Développement de l’Enseignement Technique, agence rattachée à la Présidence du Bénin.

Des réunions ont été menées aussi avec des enseignants-chercheurs de la Faculté des Sciences Agronomiques d’Abomey-Calavi afin d’échanger sur les possibilités de collaboration de l’enseignement technique agricole français dans le cadre du projet Biovalor (PEA porté par l’Institut Agro de Montpellier) et d’effectuer un point d’avancement quant au projet FABéOc (réponse des lycées agricoles de Riscle et de Castelnau-le-Lez à l’appel à projets de la région Occitanie « Agroécologie et alimentation durable en Afrique »).

Enfin, les activités, réalisations et perspectives de la mission ont été présentées à M. Vizy, ambassadeur de France au Bénin, qui a accueilli très favorablement les initiatives de la DGER et du réseau Afrique de l’Ouest, qu’il encourage dans le sens d’une intensification des partenariats entre établissements, ce qui apparaît en accord avec les priorités de l’ambassade et du gouvernement béninois en matière de développement économique, agricole et rural.

Les prolongements

Les dix établissements agricoles français ayant participé à cette mission et signé des chartes de partenariat avec leurs homologues béninois vont participer à la formation proposée par les réseaux Afrique « Concevoir, mettre en œuvre et réussir un projet de coopération avec l’Afrique subsaharienne ». De cette façon, chacun pourra formaliser son propre projet de coopération avec son partenaire béninois et s’inscrire dans les possibilités d’un projet Erasmus co-écrit par l’ENSFEA, l’Institut Agro de Montpellier et le réseau Afrique de l’Ouest. Ainsi, divers projets de mobilités réciproques pourront se concrétiser dès la prochaine année scolaire.

Le BRECI et le réseau Afrique de l’Ouest préparent aussi deux projets afin de poursuivre les actions de coopération engagées lors de cette mission au Bénin.

L’un porte sur le renforcement de capacités de l’Université Nationale d’Agriculture à travers un voyage d’étude de sept jours en France afin d’appréhender le modèle français et d’en dégager les éléments adaptables au contexte béninois pour répondre à la nécessité d’assurer l’ancrage territorial, assurer l’insertion professionnelle de ses apprenants et le renforcement des compétences des enseignants (pratiques, pédagogiques, en ingénierie de formation). Il s’agira donc au cours de la semaine de visiter plusieurs établissements d’enseignement agricole français et leurs centres constitutifs ainsi que l’ENSFEA. Des rencontres seront également prévues à Paris, à la DGER (BRECI et Inspection de l’enseignement agricole).

Enfin, le film réalisé par ComSonImage pendant cette mission sera diffusé dès le premier trimestre 2022, notamment lors du Salon International de l’Agriculture à Paris.

Contacts :

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Le « nouveau » réseau CEFAGRI

– Vanessa, vous êtes la nouvelle animatrice du Réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole : pouvez-vous nous présenter ce réseau ?

CEFAGRI, pour « Conseil Expertise Formation Agricole à l’International », est la nouvelle dénomination du réseau CEFPI créé par le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) de la DGER en 2018 et animé jusqu’en 2021 par Sandrine Marchand.

Ce réseau thématique et transversal contribue à la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole et bénéficie donc, comme les réseaux géographiques, du pilotage du BRECI.

En termes de capacités de conseil, de formation et d’expertise, l’enseignement agricole dispose d’un remarquable potentiel d’intervention par la richesse et la diversité de ses expériences. Les attentes et besoins d’appui et de conseil en matière d’ingénierie de formation, de dispositif de formation, d’expertise technique s’amplifient, en particulier de la part des pays en transition, et la DGER est régulièrement sollicitée par ses partenaires internationaux. Par ailleurs, les professionnels français sollicitent régulièrement l’appui des acteurs de la formation agricole pour soutenir leur développement à l’international. Ainsi, CEFAGRI est un réseau transversal amené à interagir avec le monde professionnel et apportant un appui aux réseaux géographiques de la DGER.

Il concerne tout personnel de l’enseignement agricole intéressé par une valorisation de son expérience professionnelle à travers des missions de conseil, d’expertise ou de formation, dans son champ de compétences, à l’étranger, quel que soit le continent. Ces missions peuvent être menées à titre individuel ou dans le cadre de partenariats internationaux de l’établissement, dans le cadre de la stratégie Europe et international du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et selon les axes stratégiques de la DGER, en collaboration avec des acteurs du territoire, du monde professionnel agricole, dans le cadre de projets Erasmus+, FSPI, coopération décentralisée…

– Pourquoi avoir postulé pour cette mission d’animation de réseau ?

Suite à l’appel à candidatures lancé par le BRECI en juin 2021 pour l’animation de différents réseaux, j’ai souhaité postuler pour celui-ci car étant déjà co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, je pouvais à la fois m’appuyer sur cette expérience et mesurer l’importance de la transversalité du réseau CEFAGRI. Travaillant avec d’autres réseaux, notamment Afrique et Amérique latine, j’ai connaissance de divers partenariats à l’international en matière d’ingénierie de formation et d’expertise technique.

J’ai eu l’occasion de contribuer à plusieurs réponses à des appels à projets qui m’ont permis d’appréhender l’environnement de l’expertise en matière de formation agricole, et ce en partenariat avec divers acteurs tels que l’Institut Agro, l’ENSFEA, FranceAgriMer, Campus France, des Conseillers aux Affaires Agricoles, l’Agence Française de Développement, le réseau FAR (Formation Agricole et Rurale), des ONG comme le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale, l’AFDI (Agriculteurs Français Développement International) ou France Volontaires.

Il me revient maintenant de bien identifier les établissements de l’enseignement technique agricole déjà engagés à l’international, dresser les contours de l’offre nationale, la rendre plus visible, et faciliter les échanges d’expérience entre établissements afin de mobiliser au mieux ce vivier d’expertise.


– En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre en 2022 pour le réseau CEFAGRI?

Je vais faire en sorte d’entraîner une dynamique de réseau, en allant à la rencontre des acteurs de la coopération dans les établissements ou, par exemple, en proposant des réunions d’information sur l’existence et le fonctionnement du réseau CEFAGRI auprès des DRAAF, lors des formations de chefs d’établissements, et d’enseignants stagiaires à l’ENSFEA, des réseaux CNEAP…

Je compte également travailler en partenariat avec les DRIF et l’Inspection de l’enseignement agricole, le réseau FAR ou le service DEFIS (Développement, Expertise, Formation, Ingénierie pour le Sud) de l’Institut Agro Montpellier, avec lesquels des contacts sont déjà établis.

Des échanges en distanciel, sous forme de webinaires par exemple, pourront s’organiser de sorte à entretenir une communication régulière avec les différentes parties prenantes de ce réseau.

À la faveur de réponses à des appels à projets (émanant de différents organismes, ministères, régions,…), il sera aussi possible de collaborer avec des opérateurs comme FranceAgriMer, Expertise France, et des organismes de coopération agricole comme l’AFDI, dans la perspective de mobiliser le vivier d’experts identifié dans l’enseignement agricole.

 

– Comment définissez-vous un expert de l’enseignement agricole et qu’est-ce qu’une mission d’expertise à l’international ?

Un expert est tout simplement quelqu’un qui, par son expérience, sa pratique, a acquis des compétences techniques et professionnelles qu’il est à même de transférer dans un contexte étranger. Des capacités d’ouverture, de bonnes qualités relationnelles et d’adaptation à des environnements culturels et professionnels variés sont également nécessaires pour réaliser des missions d’expertise à l’international.

Les missions d’expertise peuvent concerner les différents domaines de formation proposés par l’enseignement agricole, en renforcement de capacités, formation de formateurs, gouvernance des établissements agricoles, qu’il s’agisse de dispenser une formation en aquaculture, en agroéquipement, en viticulture, en agroalimentaire, en horticulture…, d’animer un atelier d’harmonisation de référentiels, d’effectuer un diagnostic territorial, …

Des exemples concrets seront bientôt disponibles sur ce site-même à travers des « portraits d’experts ».

En attendant, j’invite toutes les personnes de l’enseignement technique agricole intéressées par les possibilités d’expérience à l’international qu’offre le réseau CEFAGRI à se faire connaître en remplissant ce questionnaire :

https://www.askabox.fr/repondre.php?s=425395&r=SPFJYBHu1SZy

 

Contacts :

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Enseignement et Recherche : les fondamentaux du NSAF

Sur fond de grands enjeux mondiaux, le Nouveau Sommet Afrique France s’est tenu le 8 octobre à Montpellier en présence de 3000 jeunes et du Président de la république.

Ce sommet avait vocation à questionner et redéfinir les fondamentaux de la relation entre la France et le continent africain en écoutant la jeunesse, en répondant à ses interrogations et en créant un  nouvel espace de dialogue orienté vers l’avenir.

De grands espaces rassemblant les sociétés civiles de France et du continent africain étaient organisés autour de grands thèmes actuels comme l’engagement citoyen et démocratie, l’innovation et l’entreprenariat, l’enseignement supérieur et la recherche, les liens entre culture et coopération, et entre sport et développement.

Montpellier Global Days – Africa 2021

En amont du sommet Afrique-France la région Occitanie appuyée par les campus montpelliérains a organisé quatre journées dédiées à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Accueillis en format hybride chercheurs, porteurs de projets, représentants des institutions se sont réunis pour partager leurs travaux, leurs réflexions et leurs conseils autour du thème majeur de cette manifestation Nourrir-Soigner-Protéger.

Plaquette des actions de coopération de l’enseignement agricole sur la Grande Muraille Verte

A cette occasion, Julien Denormandie est intervenu lors d’une table ronde sur la Grande Muraille verte, revenant sur l’accélérateur mis en place à l’occasion du One Planet Summit de janvier 2021, comme un exemple de programme pouvant accompagner la recherche de solution et leur mise en œuvre. Les discussions autour des solutions aux grands enjeux actuels ont été particulièrement riches abordant les différents pans de la thématique et rappelant l’importance du continuum recherche innovation formation.

 Plaquette sur la Grande Muraille Verte  […] L’enseignement agricole, dans toutes ses composantes et en application de la stratégie internationale du ministère, s’engage depuis de nombreuses années dans des projets en partenariat avec des homologues, des associations, des professionnels du continent africain, contribuant aux objectifs de la GMV. Ils visent notamment à promouvoir l’agroécologie et les filières agricoles durables en lien étroit avec la recherche, à contribuer au développement des territoires ruraux. […]

Les Global Days ont également été l’occasion d’institutionnaliser les coopérations entre établissements d’enseignement supérieur et en particulier avec la signature de l’accord Franco-Angolais pour l’enseignement vétérinaire.

Les Global Days ont permis d’accueillir les partenaires institutionnels africains, dont Marc Olivier Tobgé, Directeur général de l’Institut National de Formation Professionnelle Agricole (INFPA) – Côte d’Ivoire avec qui le MAA construit plusieurs projets de formation (Fosta) et de mobilités entrantes, grâce au dispositif du service civique en réciprocité des étudiants de l’INFPA dans les EPL français et l’appui à l’entreprenariat de jeunes ivoiriens  – en moyenne 6 par an.

Pour (re)voir les vidéos de l’événement : https://www.montpellierglobaldays.fr

Une mobilité pour créer son avenir

Les mobilités africaines permettent de capitaliser une grande richesse d’expériences en France et en Afrique. Une série de témoignages de jeunes atteste des compétences acquises, de la naissance de leurs projets et leur ambition de « créer » leur avenir.

Articles à lire : les portraits de jeunes, lié à la dynamique Afrique-France

Attentes à la hauteur des enjeux

Le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, a mis à profit son déplacement à Montpellier pour visiter les équipements pédagogiques, scientifiques et numériques du campus de La Gaillarde de l’Institut agro à Montpellier avant de rencontrer 120 élèves ingénieurs agronomes, systèmes agricoles et agroalimentaires durables au Sud (SAADS) ainsi que des étudiants de master de l’Institut agro.

Des échanges et débats ont émaillé cette rencontre, l’occasion de recueillir les réflexions de ces jeunes, leurs attentes et leurs solutions pour répondre à des questions sur les grands enjeux de l’agriculture en 2030 :

Que mangerons nous en 2030 ? Quelle est notre vision d’une alimentation durable et de qualité ? Comment imaginez-vous le secteur agricole français en 2030 ? Comment imaginez-vous le secteur agro-alimentaire français en 2030 ? Comment voyez-vous la ferme du futur ? Quelles évolutions des modes de production agricole, notamment par rapport aux intrants et aux pesticides ? Comment produire autrement ? Imaginez-vous une révolution agricole ou des transitions progressives ? L’agriculture peut-elle être un puits de carbone ?

Programme AFOP en chiffres

- A ce jour, plus de 4800 jeunes hommes et femmes formés comme agriculteurs et pêcheurs professionnels, plus de 3000 jeunes hommes et femmes installés comme agriculteurs, plus de 2300 jeunes formés à entreprenariat en agriculture ainsi que d'autres emplois connexes.

122 centres de formation professionnelle agricole et écoles rénovés dans tout le pays, avec 700 formateurs, enseignants,  inspecteurs pédagogiques, gestionnaires et personnel d'appui animant le système d'apprentissage, du niveau central au niveau local.

Environ 6000 emplois créés dans les zones rurales.

Séquence de travail avec les partenaires africains

– FOSTA – Projet de FOrmation Supérieure en sciences et Technologies des Aliments fondé sur un appui à la construction d’un diplôme de BTSA et/ou d’un Certificat de Spécialisation (CS) en Sciences et Technologies des aliments qui accompagnera la montée en qualité de la formation des techniciens supérieurs en Côte d’Ivoire pour l’acquisition des compétences nécessaires à l’insertion dans les chaînes de valeur.

La venue de Ferna do Maïa, doyen de l’université Huambo en Angola, a également permis poursuivre les travaux du projet Vai2P concernant la formation des vétérinaires internationaux.

VAI2P- Veterinary and Agronomic Innovative International pedagogy Training pour le développement d’un enseignement agronomique et vétérinaire répondant aux standards internationaux en Angola, au Maroc et en Ukraine par le biais de la formation de formateurs en partenariat avec VetAgroSup et l’ENSFEA.

Côté Cameroun, Cédric Ella Bolla est l’un des dignes représentants de la réussite des mobilités africaines. Il a participé à la séquence agroécologie – Cacao durable dans laquelle il a partagé l’expérience acquise à travers l’ « aventure » Keka Wongan au Cameroun en lien avec l’EPL Terre-Atlantique-Nantes.

Enfin, la participation de Pierre Blaise Ango* dans plusieurs séquences souligne l’importance de la formation en matière de développement agricole et rurale en Afrique via l’expérience acquise dans le cadre du projet AFOP. *Pierre Blaise Ango : président du réseau régional africain pour la Formation agricole et rurale (FAR) et coordinateur national du programme Appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) au Cameroun.

– AFOP – Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’élevage agricole et de la pêche. Ce programme vise à contribuer à l’emploi des jeunes et à la croissance inclusive et durable des zones rurales au Cameroun par la formation et l’insertion professionnelle des jeunes femmes et hommes dans le secteur agricole ainsi qu’une formation et une insertion rénovées.

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de la zone Afrique – MAA-DGER (BRECI), rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Du cacao d’Ebolowa au savoir Belge

Keka Wongan est le vecteur entre producteurs de cacao camerounais et chocolatiers belges, c’est une belle histoire qui commence… Le projet Keka Wongan a donné une certaine visibilité à la ville d’Ebolowa au Cameroun, ce qui lui a permis de renforcer sa notoriété internationale et de nouer des relations avec son homologue Européen : Bruges, la capitale Européenne du chocolat.

La ville de Bruges en Belgique est nouvellement jumelée avec la ville d’Ebolowa au Cameroun. Cette coopération entre les deux collectivités est née de l’implication de la ville d’Ebolowa dans le projet Keka Wongan, projet porté par deux établissements agricoles : Le CRA d’Ebolowa et le Lycée Nantes Terre Atlantique et le réseau internationale « Faire trade Town ».

Dans le cadre du réseau Cameroun de l’enseignement agricole français, des projets de coopération sont développés dans l’objectif de concrétiser les 4 engagements de l’enseignement agricole pour l’Afrique.

Les acteurs de ce partenariat novateur ont souhaité inviter le réseau français à travailler sur un projet de construction de filière équitable avec les professionnels du chocolat de la ville de Bruges et les producteurs de cacao de la ville d’Ebolowa. Les représentants du réseau se sont donc rendu à Bruges pour voir comment le projet Keka Wongan pouvait accompagner la démarche des deux collectivités.

Une volonté de circuit court et de filière équitable et durable

Certains chocolatiers réalisent le « bean to bar »*. Ils partent de la fève de cacao brute pour arriver au chocolat. C’est dans ce cadre que nous avons proposé la possibilité de créer des liens direct entre producteurs de cacao et chocolatiers afin d’avoir une filière ultra courte. De plus, cette relation bilatérale permettrait de travailler un label ou une charte propre à chaque partenariat garantissant le respect des principes du commerce équitable. Nous avons convenu d’inviter les chocolatiers volontaires au Cameroun afin de travailler in situ avec les partenaires camerounais.

Qu’est-ce que le « Bean to bar » ?

Le Bean-to-bar * littéralement traduit par de la « fève à tablette » regroupe en association l’ensemble des artisans chocolatiers-torréfacteurs qui produisent en petite quantité, voir en série limitée, des tablettes à haute qualité.

Le label « Made in Ebolowa » et la rencontre OXFAM

Dans la continuité du travail avec la ville et les chocolatiers nous sommes allé à la rencontre d’OXFAM Belgique qui est une filiale d’OXFAM international afin de discuter sur la labelisation « Made in Ebolowa », un label co-construit avec les producteurs de cacao, la collectivité d’Ebolowa et les deux établissements agricoles jumelés : le CRA d’Ebolowa et le lycée Nantes Terre Atlantique. OXFAM promeut le commerce équitable et solidaire dans le monde. Elle accompagne également des projets de développement au Sud. Cette rencontre avait pour objet la découverte de l’organisation et des différents labels et modalités autour du commerce équitable propre à Oxfam Belgique. Nous avons également visité la boutique Oxfam Bruges. L’objectif dans le cadre du partenariat est d’essayer de construire un label répondant aux critères du commerce équitable en mettant en place une filière expérimentale pour permettre aux producteurs et aux chocolatiers de bénéficier du circuit de distribution OXFAM. Le label « made in Ebolowa » est un premier pas vers la construction de ce label.

Formation des chocolatiers

le réseau français a découvert une école qui forme les apprenants aux métiers de l’hôtellerie, de la restauration, de la boulangerie/pâtisserie et de la chocolaterie. Les élèves commencent à l’âge de 12 ans et termine  à 19 ans. La formation s’opère sur des équipements professionnels en quantité et en qualité afin de rendre les apprenants directement employable à la sortie de leur  formation.

Nous avons pu faire déguster le chocolat Keka Wongan aux enseignants qui nous ont donné des conseils sur la fabrication.

Idée de tandem Franco-Belge vers une expérience camerounaise

De plus chaque année, les meilleurs éléments de l’école de chocolaterie sont accompagnés en mobilité dans les pays producteurs de cacao pour aller au plus près des cacaoculteurs. Le réseau Cameroun a proposé aux équipes pédagogiques de l’école belge d’être facilitateur afin de réaliser une mission au Cameroun pour des apprenants. Ces mobilités pourraient être conjointes avec des apprenants de l’enseignement agricole français.

Présentation de l’enseignement agricole et la place de coopération internationale

Cette mission a été clôturé par la présentation, à la mairie de Bruges et ses invités professionnels chocolatiers,  des missions de l’enseignement agricole français et la mise en oeuvre de la coopération dans le cadre du projet Keka Wongan, son historique et les effets bénéfiques de la coopération sur l’ensemble des acteurs.

De nombreux échanges ont permis de répondre aux questions des chocolatiers et les animateurs du réseau ont proposé d’accueillir les partenaires belges au Cameroun et en France dans le cadre du développement d’une filière équitable entre les producteurs d’Ebolowa et les chocolatiers.

De belles pistes de travail pour aller encore plus loin

Les séances de travail à Bruges ont permis de dégager plusieurs pistes de travail pour les mois à venir, soit organiser un séminaire multi-acteurs à Yaoundé dans l’objectif de développer les coopérations entre le Cameroun et la France, l’accompagnement des collectivités d’Ebolowa et de Bruges pour la construction d’une filière équitable à travers la construction d’un atelier municipal de transformation du cacao.

Plus largement, un projet d’appel d’offre Européen collectif est envisagé avec la Belgique vers le Cameroun dans le cadre du programme « partenariat de coopération » d’Erasmus+. L’implication des jeunes peut se concrétiser par l’accueil de service civique international en vue d’accueillir des étudiants camerounais.

Un projet d’une tel envergure demande de réfléchir au soutien financier à solliciter, au niveau institutionnel afin de développer l’ensemble de ces axes de travail. L’important est de continuer à partager l’expérience Keka Wongan et à mutualiser les compétences acquises auprès des réseaux Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole avec les pays partenaires, notamment le Sénégal et le Nigéria.

Keka Wongan est aujourd’hui un projet « locomotive » qui rayonne bien au delà de l’enseignement agricole et même des frontières françaises. Il permet aujourd’hui de fédérer différents acteurs de plusieurs pays dans le cadre de projet de développement.

Contacts :

Florent DIONIZY, animateur du réseau Cameroun-Nigeria de l’enseignement agricole, florent.dionizy@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr