VAI2P, mutualisation de compétences internationales

Le réseau d’expertises de l’enseignement supérieur vétérinaire, agronome et l’ENSFEA se sont retrouvé les 29, 30 et 31 janvier 2024 à l’Institut Agronomique Hassan II, Rabat, Maroc pour illustrer les caractéristiques, la visée et la clôture de l’action menée pour co-construire un dispositif expérimental de formation de professeurs. 3 ans de mobilisation pour mener à bien ce dispositif international en droite ligne des 4 engagements pour l’Afrique !

Le dispositif de formation «VAI²P – Veterinary and Agronomic International and Innovative Pedagogy Training», porté par VetAgro Sup Lyon est une modalité de formation internationale, à l’innovation pédagogique, pour les enseignants des cursus vétérinaires et agronomes. Il a pour finalité le renforcement des compétences professionnelles des enseignants. Il repose sur la co-construction de ressources pédagogiques internationales et leur mutualisation.

VAI2P : la genèse

La proposition du partenariat inédit des Écoles Nationales Vétérinaires de France (ENVF) et de l’Ecole Nationale Supérieure de Formation pour l’Enseignement Agricole (ENSFEA) sera faite à l’initiative de Rachid Benlafquih, chargé de mission Afrique au bureau des relations européennes et de la coopération internationale (DGER-MASA). Quelques conditions pour la création du parcours de formation innovant VAI²P ont été ainsi réunies. Les équipes ont bénéficié d’un accompagnement pour la création du dispositif de formation hybride, grâce à une expertise en e-learning, et le suivi du processus de formation aux différentes étapes intégrant évaluations et mise en perspective. La coopération agro-vétérinaire s’ouvre sur des territoires contrastés : continent africain (Angola, Sénégal, Maroc), européen (France, Portugal, Slovaquie), américain (Canada) avec aujourd’hui le projet de l’ouvrir vers l’Asie (Mongolie). La visée éthique et pluridisciplinaire fait référence à l’approche « One Heath ». La collaboration dans les domaines scientifiques et pédagogiques des binômes est pensée à égale dignité.

Une formation-action internationale en mode hybride

VAI2P est un projet de type formation/action d’une durée prévisionnelle de 9 mois. Proposée en cinq étapes afin de réaliser un parcours de formation en binômes internationaux – en “action” – tout en bénéficiant d’apports pédagogiques et d’accompagnement par une équipe pédagogique dans les domaines de l’approche par compétences, la pédagogie active, l’usage du numérique, les dispositifs hybrides – en “formation”.

Tout d’abord il s’agit de développer et cultiver un réseau de collaborations internationales scientifiques et pédagogiques. Pour cela les acteurs devront créer des ressources pédagogiques ; découvrir et mettre en œuvre l’approche par compétences, intégrer l’usage du numérique dans la pratique pédagogique, actualiser ses connaissances scientifiques dans une approche systémique et transdisciplinaire ; le « One Health ».

Les trois principales caractéristiques de ce dispositif de formation hybride est basé sur une plateforme « e-learning » (LMS-Moodle) disponible tout au long du projet qui permet à l’équipe d’accompagnement de déposer, à chacune des cinq étapes, les exercices, les apports/ressources pédagogiques, et permet également aux binômes de déposer leurs travaux.  Le dispositif est élaboré selon une démarche collaborative, d’échanges, de transmission des consignes, de co-élaboration et de mutualisation des résultats. Une salle Zoom est dédiée au projet, elle est utilisée sur demande des binômes ou planifiée par l’équipe d’accompagnement à différents moments stratégique du processus de formation.

Le processus de formation est construit en 5 étapes, soit l’identification des thèmes et contenus choisis, l’anticipation de l’évaluation certificative de la séquence, la visualisation de la progression de la séquence et la conception détaillée d’une, ou plusieurs, séance(s), enfin l’animation d’une séance auprès des étudiants en contexte local. Chaque étape fait l’objet d’une évaluation formative des productions, de mutualisations et de réflexivité sur chaque réalisation.

Le dispositif a pris appui sur deux séminaires « distanciels » synchrones, un séminaire présentiel en France pour lequel nos collègues de l’AVH II ont été contraints, pour des raisons administratives, de contribuer à distance et un séminaire de fin de projet, qui a été objet d’une mission sur site au Maroc.

Mission à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Pour réaliser la dernière étape du processus de formation, afin de clôturer le dispositif, la mission a été organisée, avec l’appui des services du ministère de l’agriculture, des relations internationales de VetAgro Sup Lyon et de l’ambassade de France au Maroc :

Rachid Benlafquih – Chargé de mission Afrique DGER-BRECI

Cédric Colmar – Directeur des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Margaux Meysonnet – Cheffe du pôle Pôle Relations Internationales et Européennes de la Direction des Relations Partenariales, Internationales et Européennes – VetAgro Sup

Cécile Fourny – Responsable de projets à la Direction des Relations Internationales, Partenariales et Européennes – VetAgro Sup

Xavier Pacholek – Conseiller agricole Maroc-Tunisie – SER Rabat

Bertrand Wybrecht – Conseiller agricole Maroc-Tunisie en charge de l’innovation, de la recherche et de la formation – SER Rabat

Occasion d’évaluer les résultats

Pour conduire le processus de formation à son terme, la dernière phase du projet prévoit la présentation et la mutualisation des ressources et de l’ensemble des résultats. Et pour clôturer l’action, il s’agit d’évaluer, de mettre en perspective le dispositif VAI²P et d’envisager une suite possible.

Accueil des participants par Lamiae Ghaouti – R.I. représentant Mr Abdelaziz El Hraiki dir. IAVH II ; Fassi Fihri Ouafaa – Directrice de la formation en médecine vétérinaire et Mireille Bossy Dir. Générale VetAgro Sup Lyon en visioconférence

Les binômes et trinômes internationaux ont produits des ressources détaillées, un support de l’évaluation, une source des mutualisations et de l’analyse réflexive.

Mohamed Piro (IAVH II) et Agnès Leblond (VetAgro Sup) – Médécine équine : « les colites du cheval ». Des capsules vidéo servent de support à l’apprentissage autonome et l’exercice des compétences reliées au diagnostic clinique des “colites” du cheval. Des situations intégrant la pédagogie active et le numérique sont expérimentées, valorisées et validées.

Saädia Nassik (IAVH II), Ahlam Kadiri (IAVH II) et Caroline Prouillac (VetAgro Sup) – Résistance aux antimicrobiens : « RAM en aviculture ». Un dispositif e-learning a été créé suite à l’expérience vécu dans le dispositif VAI²P sur le thème de la résistance aux antimicrobiens. Illustration d’une remarquable réussite depuis l’expérimentation VAI²P jusqu’à la création d’un cours de spécialité, innovant en e-learning, au service de la production de la compétence nouvelle des étudiants.

Abderrakib Zahid (IAVH II) et Gaëlle Marliac (VetAgro Sup) : « le bio contrôle ». Des situations, intégrant l’approche par les compétences et l’analyse par objectifs, sont expérimentées, mises en perspective, pour renouveler sa pratique, et concrétiser son engagement dans des innovations pédagogiques.

Les résultats obtenus, conformes aux objectifs du parcours de formation, vont bien au-delà des attentes.

Présentation des ressources, échanges de pratiques, mutualisation et analyse réflexive

Un dispositif efficace

Les évaluations et les témoignages des participants ont été recueillis « à chaud ». Réalisées en présence de Lamiae Ghaouti – D.R.I. IAVH II ; Xavier Pacholek et Bertrand Wybrecht conseillers agricoles Maroc-Tunisie aux affaires agricoles de l’ambassade.

Si l’enjeu est de mesurer les compétences acquises lors du parcours de formation VAI²P, et leur valorisation auprès des collègues de l’IAVH II ; la mutualisation d’expériences ; le transfert des compétences auprès des collègues ; alors le projet VAI²P atteint bien son but.

Le dispositif VAI2P en tant que projet de formation continue des enseignants montre son efficacité pour produire et développer des ressources pédagogiques et numériques à partir d’objets scientifiques, techniques et de questions éthiques.

Les conditions sont réunies pour créer un réseau de collaborations internationales au-delà même du parcours de formation.

Les enseignants bénéficiaires du projet sont repérés comme personnes ressources par leurs collègues. Ils ont fait la démonstration de leur capacité à mobiliser les enseignants les plus demandeurs et les plus jeunes de l’institution.

La question éthique et l’approche One Heath ont focalisé l’attention des différents acteurs (Ambassade et direction des établissements IAVH 2II et VetAgro Sup) lors des séances de bilan et de mise en perspective du projet VAI²P.

La parole….aux bénéficiaires

Pr. Ahlam KADIRI : « VAI2P, une formation sur des méthodes d’enseignement innovantes où l‘étudiant est au centre et acteur de sa formation et où l’enseignant apprend à faire évoluer ses cours et sa pratique. Une formation reçue en distanciel mais qui a permis un rapprochement, des échanges et la naissance d’amitiés entre des pairs d’une part et des formateurs de grande qualité d’autre part ».

Pr. Saâdia NASSIK : « L’expérience VAI2P était une occasion pour apprendre à apprendre et apprendre à enseigner en plaçant l’apprenant au centre de nos préoccupations. Les rencontres et les ateliers ont constitué un véritable espace de ‘’libre expression’’! »

Pr. Mohamed PIRO : « Ce qui convient particulièrement : Le thème du projet lui-même très intéressant ; Le travail en groupe ; Les échanges entre plusieurs disciplines ; Le travail avec des équipes de différents pays et avec différentes expériences ; L’emploi de nouveaux outils pour l’amélioration de la pédagogie ; La disponibilité des formateurs »

Pr. Abderrakib ZAHID : « Ce qui convient particulièrement : Partage des réalisations en présentiel avec l’équipe pédagogique et les collègues de l’IAVH II ; Discussions et échanges sur l’application de l’approche par compétence dans le montage des ressources pédagogiques en général ; L’intérêt de l’IAV et VetAgro Sup de poursuivre l’aventure en termes de collaborations »

Ce qu’en disent les invités…

Un groupe mixte d’une dizaine d’invités, pour moitié agronomes et pour moitié vétérinaires, jeunes collègues, très motivés, engagés dans une réflexion sur la pratique enseignante, sont reconnaissants et demandeurs pour ce type de formation.

« Tout d’abord, je souhaite exprimer ma gratitude pour l’opportunité de participer à la formation VAI²P. Cette expérience a enrichi ma perspective sur les techniques pédagogiques modernes, augmentant ainsi ma confiance dans l’application de ces connaissances d’une manière efficace dans mes enseignements.

Ce que j’ai apprécié c’est la dynamique d’échange entre les participants et l’équipe de formation qui a été particulièrement enrichissante ».

« Je vous présente mes sincères remerciements à vous et à toute votre équipe pour cette excellente formation. Personnellement, cela m’a ouvert l’esprit sur d’autres perspectives d’enseignement que je compte utiliser avec mes étudiants. Je vous remercie aussi pour votre gentillesse, l’écoute attentive et la qualité des échanges durant la formation.

Les informations partagées lors de cette session ont été très enrichissantes, et je suis convaincue qu’elles auront un impact positif sur ma pratique pédagogique ».

« Je voudrais faire un témoignage concernant la formation que vous avez effectué en collaboration avec l’équipe marocaine. Depuis mon recrutement à l’IAV, je cherchais avec beaucoup d’intérêt des formations en relation avec la pédagogie et avec les nouvelles technologies appliquées à la pédagogie et je vous cache pas vous étiez la première formation proposée par notre directrice de filière en concertation avec Pr ALHAM et Pr SAADIA que je remercie infiniment.

La formation est très intéressante et très riche en termes de retour d’expérience et aussi de multitude de nouvelles technologies appliquées à la pédagogie que j’ai pu découvrir à travers cette formation.

Je vous remercie infiniment pour cette belle initiative et je serai toujours ravie d’assister à d’autres formations de ce genre »

Photo de tête d’article – Rabat entre tradition et modernité

Article proposé par Caroline Prouillac – Pr. VetAgro Sup Lyon, Cédric Colmar – Dir. Relations Partenariales, Internationales et Européennes de VetAgro Sup Lyon, Hayette Adel – consultante VetAgro Sup et Jean-Claude Gracia – consultant VetAgro Sup

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Comment réussir vos projets avec l’Afrique subsaharienne ?

Ce sont 75 personnes qui se sont réunies autour de cette question, du 22 au 26 janvier 2024 au Campus Nature Provence à Aix, d’une part en suivant la formation proposée par les réseaux Afrique et d’autre part en participant au regroupement des volontaires internationaux animé par le RED, avec l’appui de l’Institut Agro de Florac.

En proposant cette formation, inscrite au Plan National de Formation, les réseaux Afrique ont pour objectif général d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération.
Pour ce faire, les participants ont été amenés tout d’abord à comprendre et appréhender la stratégie du MASA et de la DGER en matière de coopération internationale (présentée en ouverture par Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne), à connaître et comprendre l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne. C’est également l’opportunité d’appréhender les diversités socio-culturelles et à tenir compte de l’interculturalité dans l’élaboration de projets de coopération. Il s’est agi aussi d’arriver à connaître et être capable de mobiliser les moyens et outils mis à disposition des établissements permettant de favoriser la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, d’identifier les sources de financement possibles, pour être capable de construire et mettre en œuvre un projet de coopération avec un partenaire africain.
Les différentes séquences ont été menées par les animateurs des réseaux Afrique Australe Océan Indien, Afrique de l’Ouest, Nigeria, et par le chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI du BRECI, et par plusieurs autres·intervenants.

Conférence d’Ali Béty, agronome nigérien, ancien ministre et haut-commissaire de l’initiative 3N “Les Nigériens nourrissent les Nigériens”

Formé au Maroc et à Montpellier, Ali Béty a été chef de service au ministère de l’agriculture du Niger et a travaillé pendant treize ans à l’Agence française de développement (AFD) comme expert en environnement, développement durable et eau.
Il a fait l’honneur aux participants à la formation et aux jeunes volontaires internationaux de partager son expérience en apportant son éclairage sur les enjeux qui lient agriculture et formation en Afrique. Introduction aux enjeux démographiques, économiques et agricoles en Afrique, sa conférence a mis l’accent sur les enjeux géostratégiques et sur la place de la formation comme levier de développement. « Grand témoin », il a conclu ces trois jours par son regard sur les coopérations de l’enseignement agricole avec les pays africains, conclusion à (r)écouter.

Erasmus+ et l’Afrique

Pour réussir des projets de coopération, il est besoin de réflexion, d’énergie, et bien sûr de financement. Vincent Rousval et Aude Richard de l’agence Erasmus+ ont invité l’ensemble des participants à se saisir des opportunités offertes par les programmes Erasmus+ désormais ouverts aux pays africains.

Alors pourquoi ne pas concrétiser un projet de 12 à 36 mois grâce à un dossier KA2 « Partenariats de coopération » pour un montant allant de 120 000 à 400 000 € ?

Il y a aussi la possibilité de s’engager dans un « Capacity building » avec un autre pays européen et deux pays hors Europe pour 2-3 ans ou 3-4 ans, avec des budgets de 200 000 à 1 000 000 €, ou de déposer avec un partenaire africain un dossier « Jean Monnet » intégrant au moins 40 heures de cours sur une thématique agricole.

Focus sur les volontaires internationaux

Depuis 2019 les réseaux Afrique invitent à leurs Rencontres annuelles les services civiques africains. Et pour la troisième année consécutive, ce sont tous les volontaires internationaux, d’Amérique latine, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient, accueillis dans des établissements d’enseignement agricole qui sont invités par le RED et l’Institut Agro Campus de Florac au moment de la formation animée par les réseaux Afrique.
Ce regroupement permet aux jeunes de mieux se connaître, de pouvoir échanger sur leurs différentes missions dans les établissements, entre pratiques autour de l’agroécologie, animation sur l’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, ateliers de découverte de leurs pays respectifs aux apprenants, appui sur les exploitations… Durant ces trois journées de formation, ils ont notamment travaillé sur des propositions d’activités et de projets à soumettre à leur établissement, en s’inspirant des expériences de chacun.

Ces regroupements sont aussi l’occasion pour eux de témoigner de leur expérience en France, de leur vécu de l’interculturalité au quotidien, et surtout de nourrir leur réseau.
Parmi eux, cette année ce ne sont pas moins de 25 jeunes africains et africaines qui sont accueillis dans des lycées agricoles français pour y effectuer une mission de service civique. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec les partenaires africains, et toujours en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans plusieurs pays. Une séquence de la formation, menée avec Pierre Revel, représentant régional de France Volontaires, a donc permis de présenter et préciser le fonctionnement de l’accueil de jeunes africains en service civique dans des lycées agricoles français dans le cadre de partenariats ainsi consolidés.

Une séquence sur l’interculturalité

La coopération internationale suppose de travailler en contexte interculturel, ce qui ne peut s’improviser. Aussi cette nouvelle séquence avait-elle pour objectif, à partir d’échanges, d’exemples de situations vécues ainsi que de références bibliographiques, de permettre aux participants d’aborder quelques clés de l’interculturalité. Prendre conscience des questions de différences notamment de communication, de prise de décision, de confiance, de gestion du temps, entre les cultures paraît indispensable pour réussir la construction de partenariats internationaux.

Ressources

Au cours de ces trois jours de formation, outre les temps de convivialité entre les deux groupes (danses, chants et sketchs des volontaires sur nos manières de vivre ou promenade sur le vieux port de Marseille), ont aussi été présentés les activités de chacun des réseaux Afrique, les témoignages de 30 ans de coopération avec le Sénégal, Madagascar ou des pays d’Afrique australe et Océan Indien, le dispositif African Book Truck, des éléments de méthodologie de projets, d’interculturalité, d’écriture de dossiers de financement (FONJEP par exemple), autant de ressources à retrouver.

Enfin, que soient chaleureusement remerciés pour la qualité de leur accueil et leur implication sans faille dans la réussite de ces rencontres  Marie-Laure Para, enseignante documentaliste et référente coopération internationale, et Hassan Samr, directeur de l’établissement, le Campus Nature Provence.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Les animateurs des réseaux Afrique : William Gex (Nigéria, Afrique australe Océan Indien) william.gex@educagri.fr, Didier Ramay (Afrique australe Océan Indien) didier.ramay@educagri.fr, Jean-Roland Arbus (Afrique de l’Ouest) jean-roland.arbus@educagri.fr, Vanessa Forsans (Afrique de l’Ouest) vanessa.forsans@educagri.fr

Les animateurs du réseau de l’ECSI, le RED : Julien Amouret, julien.amouret@educagri.fr, Danuta Rzewuski, danuta.rzewuski@educagri.fr

Le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr

 




Le Val d’Aoste sur le Podium

L’Institut régional agricole du Val d’Aoste en partenariat avec le Campus Agro-viticole de la Charente remporte le TIEA 2024 section établissement étrangers lors du 60ème Salon International de l’Agriculture Paris – 2024.

Du 24 février au 3 mars, des étudiants de 46 établissements français et 3 étrangers (Québec, Maroc et Italie), ont concouru pour le Trophée international de l’enseignement agricole. Au programme, épreuves de communication, décoration, animation sur le salon, manipulation, le tout complété d’un oral de présentation sur le grand ring les 2 et 3 mars 2024.

 

Les élèves de l’Institut Agricole du Val d’Aoste en partenariat avec les élèves du Campus Agro-Viticole de la Charente et leur vache Salamèche ont participé à la 23ème session du TIEA 2024 dans la section -établissement étrangers- et se sont hissés au 1er rang de la catégorie et ont remporté le trophée tant convoité.

Vers l’agriculture de demain

Pour les élèves de l’Institut agricole du Val d’Aoste, ce défi en terre française a permis la mise en lumière l’importance de leur bilinguisme et la valeur de leur établissement comme centre de recherche et d’expérimentation. Ces rencontres agissent comme un levier pour guider les futurs agriculteurs et éleveurs vers l’ouverture et la comparaison constante, ainsi qu’un désir de formation continue qui les projette de plus en plus vers une agriculture tournée sur l’avenir tout en étant durable et efficace.

Le Trophée International de l’Enseignement Agricole – TIEA 2024 », avait pour thème « être éleveur de bovins demain ? », qui comprenait plusieurs épreuves. La première a consisté en la présentation de l’institut et de la région d’origine, des formations et activités proposées, ainsi que des initiatives d’ouverture à l’Europe et à l’international. Le deuxième test consistait à manipuler un animal, tandis qu’un autre élève décrivait et commentait l’activité en cours. La troisième épreuve consistait en la représentation scénographique de leur lycée agricole, des traditions locales et de l’agriculture, animée sous la forme d’une pièce théâtrale. Enfin, la quatrième épreuve a évalué le comportement des élèves tout au long de la semaine de leur présence au sein du Salon.

De la préparation au podium

Le grand engagement et les compétences des étudiants Jasmine Fragno, Marta Giovannini, Marisol Volget, Francesco Forte et Fléault Sarteur ont permis à l’Institut Agricole d’exceller dans le Trophée International de l’Enseignement Agricole parmi de nombreuses nations européennes et non européennes.

Nos jeunes récompensés ont vécu des moments forts, sont restés concentrés, et ont pris du plaisir à participer à cette compétition. Ils saluent et remercient l’équipe des élèves du Campus Agro-Viticole avec qui ils ont construit ce beau partenariat.

L’engagement et le dévouement des étudiants, des enseignants et des tuteurs, le soutien des élèves du Campus Agro-Viticole de la Charente qui ont été des plus impliqués pour mener à bien cette aventure, le travail acharné effectué pendant le salon et avant le départ, ont été la clé du succès obtenu.

Le Trophée international de l’Enseignement agricole vise différents objectifs :

  • Valoriser le travail réalisé dans les établissements agricoles pour la formation des élèves
  • Valoriser l’enseignement pluridisciplinaire (enseignement technique, enseignement d’expression française, enseignement socioculturel, enseignement des technologies de l’Informatique et du Multimédia (T.I.M.)
  • Renforcer le partenariat entre enseignements et professionnels
  • Valoriser l’élevage bovin laitier ou allaitant au sein des exploitations pédagogiques des établissements agricoles publics ou privés

Donner une image moderne du métier d’éleveur bovin…

Focus sur Esteban Fidel Cugnod lauréat CJAJ

Esteban s’est placé en seconde position du Concours des Jeunes Européens CJAJ 2024 avec 87.29 points sur 100 et il est ravi d’avoir vécu cette expérience.

Esteban a évalué 2 vaches Limousine (race à viande) et 2 vaches laitières, en tirant le meilleur du temps imparti et en obtenant un résultat historique pour son établissement. Cela permet de mettre en valeur la formation des étudiants et c’est un excellent présage pour les futures générations d’agriculteurs de la Vallée d’Aoste.

Il avoue s’être fait très plaisir tout en gardant son sang-froid lors de la compétition qui s’est déroulée le mercredi 6 mars 2024.


Valdostaine – pie rouge de la vallée d’Aoste

Esteban, âgé de 19 ans, est étudiant à l’institut régional agricole du Val D’Aoste en année de terminale. A la fin de son cursus scolaire, il reprendra avec son père la ferme familiale spécialisée en élevage de bovins et en agri-tourisme, située à Brusson dans la vallée d’Ayas. Il est né dans cette vallée et veut continuer à y vivre pour améliorer son exploitation qui comprend 120 hectares d’alpage et 20 hectares de foin.

En hiver, 50 têtes de bétails de la race locale « Valdostaine Pie Rouge » donc 25 vaches allaitantes restent à l’étable puis 70 vaches dont 50 allaitantes passent la période de juin au début octobre dans les alpages situés à 2000 mètres et 2300 mètres d’altitude. Grâce à la production de 50 000 litres de lait par an, la famille Cugnod qui se rend tous les jours dans ses 2 alpages, fabrique sur place dans la montagne tout au long de l’été, le fameux  fromage AOP Fontina.

Les éleveurs de demain, étudiants de l’institut agricole régional du Val d’Aoste, participants au TIEA 2024

Lire aussi la Rencontre avec l’équipe italienne par les rédacteurs d’Educagri, Dans TIEA, le « I » c’est pour « international »

Revue de Presse italienne

Si chiude con un successo l’avventura dell’Institut Agricole al Salon de Paris

Successo per gli studenti dell’Institut Agricole Régional al 60° Salone Internazionale dell’Agricoltura di Parigi

Article disponible sur International Content 

Contact : Pascale Labrousse, animatrice du réseau Italie de l’enseignement agricole, pascale.labrousse@educagri.fr




La transhumance, un patrimoine mondial

L’agroécosystème du troupeau transhumant : place aux jeunes pour valoriser la pratique !

Depuis le 1 septembre 2023, le lycée agricole de Saint Gaudens est chef de file pour un projet ERASMUS de type K2 de coopération internationale « Eco-TransH » et cela pour 3 ans et dont le but principal est de valoriser la pratique de la transhumance auprès des jeunes générations avec 5 autres pays (Grèce, Italie, Maroc, Mongolie, Roumanie). Bénéficiant de l’inscription de la pratique au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité (UNESCO) le 5 décembre dernier, le lycée agricole porte un projet d’envergure qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du plan de sauvegarde international de la pratique tel que validé par l’UNESCO.

Les objectifs étant d’apporter aux jeunes futurs éleveurs les savoirs et savoir-faire contextualisés nécessaires à un exercice viable, vivable et équitable de leur pratique. Les partenaires se mobiliseront pour sensibiliser, former, échanger, valoriser cette pratique dans des pays où l’enseignement professionnel agricole est, ou doit devenir, un acteur majeur.

Serons proposés des activités pour faire découvrir aux élèves les pratiques de la transhumance et ses enjeux de durabilité. Des témoignages de jeunes pour sensibiliser ; des débats et solutions autour du renouvellement des générations ; des outils et formations nécessaires à une bonne organisation et gestion de la pratique ; des échanges pour améliorer ses connaissances sur l’optimisation de la gestion des ressources naturelles ; des actions de valorisation des territoires et des produits.

Mais avant tout faire prendre conscience que la transhumance est une pratique durable qui conforte la vie économique et sociale des territoires et s’inscrit dans les transitions climatiques et écologiques. La formation des jeunes favorisera leur employabilité et leur inclusion. La coopération entre les 6 pays favorisera les compréhensions mutuelles et permettra des enrichissements culturelles et linguistiques. L’usage du numérique augmentera les compétences des participants et rendra accessible l’ensemble de nos livrables.

Mais pour démarrer ce projet porteur de sens, une première rencontre en présentiel était nécessaire et indispensable pour que les différents relais des pays concernés par ce projet apprennent à se connaitre et retravaille sur le planning des 3 prochaines années. C’est dans un cadre idyllique a Saint Bertrand de Comminges que la délégation s’est retrouvée durant une petite semaine. Au cœur et au pied des Pyrénées, ce petit village médiéval à la croisée des chemins de transhumance, a offert un hébergement considéré comme un tiers lieu pour justement accueillir les groupes dans les meilleures conditions de confort, d’espace de travail et d’approvisionnement en produits locaux pour les moments de restauration.

Rythmé par les visites du lycée agricole, les rencontres avec les élèves, les temps de présentation de la transhumance par les pays participants, les dégustations de produits apportés ou faits sur place par les élèves, favorisant ainsi les échanges de recettes interculturelles, puis le premier comité de projet pour valider les outils de communication et de gestion et repréciser les échéances pour chacun. La semaine fut intense et fructueuse. Le groupe a appris à fonctionner ensemble avec ses diversités de structures adhérentes, entre lycée et universités, entre culture latine et asiatique, et marocaine. La langue n’était pas un problème, notre facilitatrice Francesca Pasetti était présente, et les échanges se sont faits naturellement, dans la joie et la bonne humeur, et dans l’envie de partager pour conduire ce projet dans les meilleures conditions et le valoriser en 2026 lors de l’année internationale des parcours et des pasteurs en Mongolie. L’occasion également pour le nouveau directeur du lycée agricole Pierre Virmont de découvrir tous ces participants et le contenu du projet à venir auquel il adhère avec enthousiasme.

Enfin la semaine s’est terminée le vendredi 15 décembre 2023 par une visite du salon régional agricole le REGAL à Toulouse mais surtout par l’organisation du premier COPIL en présentiel par la coordinatrice du projet Fabienne GILOT. Plusieurs institutions présentes en présentiel et en visio : FAO, Ministère de l’agriculture, commissariat de massif des Pyrénées, Direction de l’agriculture Occitanie, Irqualim, conseil départemental haute Garonne, puis les représentants des pays partenaires du projet : Mongolie, Grèce, Italie, Roumanie et Maroc en visio.

Une réunion réussie qui s’est clôturée par la présentation de l’agriculture et de la pratique de la transhumance en Mongolie.

Une découverte pour certains ce qui laisse présager de belles surprises à travers ce projet innovant et fédérateur.

Crédit photographique : Site Intranet du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Contact : Fabienne GILOT, Responsable coopération internationale pour l’EPL Saint-Gaudens et coordonnatrice du projet ERASMUS+, fabienne.gilot@educagri.fr