Nectar, une pédagogie verte

Le projet Nectar, coordonné par la Bergerie Nationale de Rambouillet, permet des échanges franco-autrichien entre enseignants, chercheurs et apprenants sur les transitions pédagogiques innovantes en agroécologie et ruralité.

Le CEZ-Bergerie nationale et son partenaire autrichien la Hochshcule für Agrar und Umweltpedagogik (HAUP) échangent et confrontent leurs regards de chercheurs en sciences de l’éducation et en didactique depuis 2018. En 2021, ils ont décidé d’aller plus loin dans la comparaison entre les approches autrichienne et française en mettant en relation des lycées agricoles de ces deux pays, afin de travailler ensemble sur le thème de l’agroécologie.

C’est ainsi que la Bergerie a candidaté à un projet Erasmus+ Partenariat simplifié pour l’enseignement et la formation professionnels. NECTAR est né en novembre 2021 pour une durée de deux ans.

Jetons un coup d’oeil à mi-parcours…

3 binômes franco-autrichiens

Les deux structures, pilier du projet (CEZ et HAUP), ont réuni trois lycées agricoles de chaque pays. Le partenariat est donc composé de huit structures, deux coordinateurs et six lycées.

Les six lycées travaillent en binôme sur trois thématiques : les lycées de Bourg-en-Bresse et Hohenems travaillent sur l’alimentation locale et l’autonomie. Cibeins et Langenlois se concentrent sur la fertilité des sols. Les lycées de Romans et de Raumberg échangent sur la complexité dans les situations professionnelles.

Après le lancement officiel, le projet sera jalonné par les rencontres qui seront organisées dans les six lycées. L’objectif est d’explorer et de mettre en œuvre des pratiques pédagogiques sur les thématiques mentionnées précédemment. Entre ces rencontres, des échanges entre étudiants seront organisés. Nous sommes à mi-parcours du projet et trois des six rencontres ont déjà eu lieu, deux en France et une en Autriche.

Une journée de lancement et après…

La journée de lancement a eu lieu le 10 décembre 2021 par visioconférence. Les huit partenaires du projet y ont participé. Après avoir fait connaissance, le CEZ et la HAUP ont présenté aux enseignants leurs approches des pédagogies vers la transition agro-écologique. Puis, lors des ateliers réunissant des enseignants travaillant sur la même thématique, les participants ont commencé à préparer le contenu des prochaines rencontres (choix des classes et des activités pédagogiques). Grâce à des échanges constructifs, cette première étape a permis de prendre un bon départ.

Bourg-en-Bresse sous le signe de l’innovation

Du 21 au 23 mars 2022, le lycée de Bourg en Bresse a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée de Hohenems pour travailler sur le thème de l’alimentation locale et de l’autonomie. Deux activités pédagogiques ont été observées et discutées lors de la rencontre.

Visite de laboratoire agroalimentaire par l’équipe NECTAR

Les étudiants concernés par la première activité étaient en deuxième année de BTS Sciences et technologies de l’alimentation – STA. Les apprenants ont été mis au défi de s’investir dans une situation professionnelle exigeante : ils devaient répondre à la demande du proviseur du lycée de créer un produit innovant à base de légumineuses. Cet atelier fait partie du module « Innovation » de leur formation.

Enseignants donnant les consignes d’organisation du débat mouvant à la classe seconde Pro participantes

Les apprenants impliqués dans la deuxième activité étaient en seconde professionnelle. Elle s’inscrit dans une semaine consacrée à l’éducation à la santé et au développement durable. Il s’agit d’une action interdisciplinaire où deux classes de seconde pro étaient mélangées, l’une spécialisée en conduite des cultures et d’élevages (CCE) et l’autre en alimentation, bio-industries et laboratoire (ABIL). Les élèves ont participé à un débat mouvant pour travailler sur leurs représentations du système alimentaire actuel. Ils ont visité une ferme de polyculture-élevage biologique possédant un moulin pour produire de la farine vendue en vente directe.

De la pédagogie sur la fertilité des sols à Cibeins

Du 23 au 25 mars 2022, le lycée agricole de Cibeins a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée agricole de Langenlois pour travailler sur le thème de la fertilité des sols. Deux principales activités pédagogiques ont été observées et discutées lors de la réunion.

Les étudiants concernés par la première activité étaient en deuxième année de BTS Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise Agricole – ACSE. Ils travaillent dans une exploitation agricole en tant qu’apprentis. La classe a participé à la gestion collective de parcelles agricoles expérimentales. L’enseignant et les apprenants ont utilisé un outil pédagogique de Michel Fabre, appelé le losange de problématisation.

Les étudiants impliqués dans la deuxième activité étaient en Bac technologique Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant – STAV. L’objectif était d’évaluer l’intérêt de la luzerne dans un système de culture. Les élèves ont travaillé en groupes avec des documents fournis par les enseignants et ont produit des schémas. Chaque groupe a ensuite présenté le résultat de son travail.

En plus de ces deux ateliers pédagogiques, l’équipe projet a observé une démonstration de machines agricoles utilisées pour le travail du sol. Celle-ci a été organisée par les étudiants qui ont mis en œuvre la première activité.

Travaux pratiques en anglais à Raumberg

Du 17 au 19 mai 2022, le lycée agricole autrichien de Raumberg a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée agricole de Romans. Des échanges ont pu avoir lieu entre enseignants, élèves et experts. Dans le cadre des cours de biologie, les élèves ont réalisé en petits groupes des vidéos décrivant les phases de la mitose. Ils ont présenté leur travail en anglais à l’équipe projet. Celle-ci a pu observer les élèves mettre en pratique les gestes professionnels lors de travaux pratiques en forêt et sur la ferme en agriculture biologique du lycée. Un projet de fin d’études est réalisé par les élèves en fin de formation, celui portant sur la pollution du lac Altaussee par les microplastiques a été présenté à l’équipe Nectar (photo de tête de l’article). La complexité dans les situations professionnelles est la thématique retenue pour le binôme Raumberg – Romans, en lien avec ces projets de fin d’études.

Analyses binationales pour amorcer 2023

L’objectif principal de ce projet est l’échange de pratiques entre étudiants, enseignants et experts. Après chaque activité pédagogique, l’équipe projet a eu l’opportunité d’échanger et de mettre en évidence les forces et les faiblesses. Ces échanges et des réflexions complémentaires seront capitalisés tout au long du projet afin de produire trois fiches actions portant chacune sur une thématique du projet. Ces fiches permettront de comparer les approches françaises et autrichiennes. Rendez-vous en fin de projet en septembre 2023 pour la publication des fiches actions.

Fiche Projet NECTAR

Contact : Marie-Laure WEBER – Référente Coopération internationale – Coordinatrice du Programme National de Formation – CEZ – Bergerie nationale, marie-laure.weber@educagri.fr




Du terroir au développement durable 3.0

La 3ème classe virtuelle franco-colombienne, organisée par le réseau Amérique Latine – pays du Cône andin de l’enseignement agricole, a été axée sur les concepts de terroir et d’agroécologie.

Après le succès des deux premières classes virtuelles d’octobre et décembre 2021, portant respectivement sur la vie quotidienne dans un lycée agricole en France et en Colombie et sur les traditions et us du mois de décembre à l’approche des fêtes de fin d’année, ces échanges numériques ont permis de maintenir les relations entre établissements agricoles français et les centres SENA (Service National d’apprentissage) en pleine période de COVID. Elles ont permis également d’impliquer davantage les jeunes dans une dynamique d’échange linguistique.

Dans cette troisième classe virtuelle plus technique, les jeunes de chaque centre devaient présenter un produit ou service représentant leur région en s’inscrivant dans une approche agroécologique.

Se sont engagés dans ce projet, coté français, des apprenants et des enseignants de 4 établissements agricoles (EPL de Beaune, de Besançon, de Ste Livrade sur Lot et de Fontaines). Ils se sont joints à cette initiative des étudiants éco-délégués, membres du réseau régional des éco-responsables de la Bourgogne-Franche-Comté, accompagnés de Nelly Servigne une colombienne vivant en France, spécialisée dans la permaculture.

Du côté des partenaires colombiens, 12 centres SENA de différentes régions étaient au rendez-vous !

Au total, plus d’une soixantaine de jeunes français issus des formations de l’enseignement secondaire général et technologique ont pu échanger en langue espagnole, et en immersion, sur les concepts de terroir et d’agroécologie. Des regards croisés enrichissants, des présentations de produits ou services exhautives tels que le noisetier, le vin de Bourgogne, l’agroforesterie, l’éco-construction, le ravin de valbois et le haricot rouge ou le maïs fermenté, et la panela ou autres lombrics etc… autant de présentations riches en enseignements, en apprentissages et en émotions.

La méthodologie s’articule autour de 3 temps sur la plateforme de vidéoconférence : un temps de présentation en plénière, un deuxième temps en groupe classe composé d’élèves français et colombiens pour débattre et échanger sur les concepts qui structurent chaque classe virtuelle et un troisième temps en plénière sur les ressentis et vécu de chaque groupe classe.

Les classes virtuelles : un rendez-vous à ne pas manquer !

La pratique de la langue en situation réelle, l’interactivité et l’interculturalité sont des apports pédagogiques indéniables pour les élèves. Au vu de l’engouement des établissements, il a été envisagé de réaliser une quatrième classe virtuelle le lundi 16 mai de 16H30 à 17H30 sur la thématique de l’impact climatique sur l’environnement et dans la vie quotidienne.

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr




Une classe connectée à 8 600 km

L’enseignement agricole lance des classes virtuelles franco-colombiennes. Le numérique répond ainsi à une envie d’interculturalité et d’immersion en « effaçant » la distance.

Après le succès des webinaires thématiques de 2020 et 2021, le réseau Amérique Latine-pays du cône andin, a souhaité innover pour la rentrée 2021-2022, avec la conception et réalisation de classes virtuelles franco colombiennes .

Deux classes virtuelles ont vu le jour en octobre et décembre 2021. La première sur la vie quotidienne dans un lycée agricole en France et en Colombie et la deuxième sur les traditions et us  à l’approche des fêtes de fin d’année.

Coté français, 5 établissements agricoles ( les EPLEFPA de l’Oise de Beaune, de Brive, de Bourges et de Ste Livrade s/lot ) se sont engagés dans ce projet, et côté colombien, 2 centres SENA de Buga et Tulua, ainsi qu’un centre de l’éducation nationale de Buga.

Un pont de 8 600 km

Au total, une soixantaine de jeunes français issus des formations de l’enseignement général et technologique agricole ont pu échanger en langue espagnole, et en immersion, sur la culture de chaque pays. Une fois les timidités dépassées, les échanges furent riches en enseignements, en apprentissages et en émotions.

La méthodologie s’articule autour de 3 temps sur la plateforme de vidéoconférence : un temps de présentation en plénière, un deuxième temps en groupe classe composé d’élèves français et colombiens pour débattre, échanger sur la thématique et un troisième temps, à nouveau en plénière, sur les ressentis et vécus de chaque groupe classe.

La pratique de la langue en situation réelle, l’interactivité et l’interculturalité sont des apports pédagogiques indéniables pour les élèves.

Ouverture sur de nouvelles thématiques

Au vu de l’impact positif sur les jeunes, il a été envisagé de poursuivre et de développer ces classes virtuelles au cours de l’année 2022.

Aussi, le 17 mars 2022 aura lieu la troisième classe virtuelle sur la thématique du développement durable.

Les élèves auront à présenter une production sur leur définition d’une culture agricole, d’une exploitation agricole, un jardin, un parc, un service DURABLE pour pouvoir ensuite confronter les points de vue.

Les classes virtuelles : un rendez-vous à ne pas manquer !

Contact : Magali LOUPIAS, animatrice du réseau Amérique Latine – Pays Andins, magali.loupias@educagri.fr




School Dating avec la Pologne

Dans le cadre de la coopération européenne et dans le but de développer de nouveaux échanges et  partenariats, 70 participants, 17 lycées agricoles français et 31 lycées agricoles polonais se sont rencontrés lors d’un webinaire « School Dating » le 10 mars 2021.

Le Secrétaire d’Etat du Ministère de l’Agriculture polonais a ouvert le Webinaire « enseignement agricole » et a mis l’accent sur la nouvelle orientation des programmes européens en faveur de l’écologie et de la biodiversité, ainsi que sur la nécessité pour l’agriculture polonaise d’évoluer d’un système macro vers des exploitations à taille humaine. Il a souligné l’importance d’espèces animales endémiques qui génèrent de l’activité économique et particulièrement du tourisme comme un exemple et un modèle à impulser dans le monde agricole. Il a conclu en évoquant la production de produits biologiques qui devra être développée dans les pratiques agricoles en appliquant de nouvelles méthodes apprises lors de coopération et d’échanges.

L’Ambassadeur de France a orienté son discours sur 3 axes, le premier concernait l’importance des échanges entre étudiants pour attirer la jeunesse dans les zones rurales et lui donner envie de s’orienter dans les filières de lycées agricoles. Le second axe primordial est le changement climatique et l’implication des jeunes dans la prise en compte de ces changements. Enfin, l’élaboration commune des politiques européennes par la coopération entre états membres, dans le but d’assurer la pérennité de notre système éducatif agricole.

Le Directeur du département de l’enseignement agricole et de la politique sociale a présenté le schéma de l’enseignement agricole polonais avec ses 27 métiers dispensés,  13 414 élèves en lycées agricoles , 2 179  élèves en premier degré agricole (équivalent collège français)  2 644 enseignants et 943 agents administratifs et de services. Les formations polonaises s’apparentent à celles qui sont proposées par l’enseignement agricole français, autour du paysage (aménagement, architecture, horticulture),  de la production animale,  de l’agro- équipement, agro-tourisme, mais aussi les domaines autour de l’agronomie et de l’écologie (les énergies renouvelables,  la gestion de l’eau…) , ou encore l’agribusiness, la transformation, les métiers de la forêt, les services vétérinaires… etc.

La Directrice du Bureau de l’enseignement professionnel de l’Agence Nationale Erasmus+ Pologne nous informe que le programme Erasmus+ 2021-2027 dispose de 26 milliards d’euros pour financer des mobilités favorisant l’éducation au développement durable et à l’éducation numérique. Le but est de soutenir les mobilités à moindre impact carbone en ayant recours à des activités virtuelles dans le cadre de mobilités hybrides et de renforcer l’usage d’outils numériques.

La chef du Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche a, pour sa part, présenté les spécificités de l’enseignement agricole français.

La Conseillère professionnelle du centre d’enseignement agricole de Wicenty Witos de Bonin a présenté son établissement scolaire agricole et nous a fait part du partenariat Erasmus+ mis en place depuis septembre 2020 avec l’EPLEFPA Formaterra de Saint Paul (Réunion), représenté à ce webinaire par la Chargée de coopération internationale de l’établissement réunionnais.

Par la suite, les établissements qui le souhaitaient ont pu se rencontrer et échanger de manière bilatérale, dans plusieurs salles numériques.

A l’occasion de ce School-Dating, les acteurs de la coopération franco-polonaise ont mesuré leur objectifs communs dans la volonté d’intégrer les enjeux sociétaux de la transition écologique. Par leurs thématiques similaires de formation, ils souhaitent orienter leurs partenariats vers des valeurs durables où les réflexions sur l’agronomie et les énergies renouvelables ainsi que la gestion de l’eau ont un rôle essentiel.

Ces thématiques sont chères aux établissements d’enseignement agricole français qui s’engagent, depuis plusieurs années déjà dans des pratiques innovantes (Ref – Plan enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agro-écologie développé dans l’enseignement agricole au niveau nationale). L’idée « d’essaimer » ces bonnes pratiques pourront séduire les établissements français et les conforter dans leur envie de se lancer dans de futurs projets de coopération avec des homologues polonais.

Pour plus d’information, contacter : Pascale Labrousse, animatrice du réseau Pologne de l’enseignement agricole – pascale.labrousse@educagri.fr