Comment réussir nos coopérations avec l’Afrique ?

Questionnement qui a nourri les rencontres des Réseaux Afrique 2020

aux objectifs des établissements de l’enseignement agricole engagés dans des initiatives de coopération avec le continent africain et aux besoins et attentes des pays africains partenaires de la France.

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




L’Association européenne des professeurs d’horticulture fait peau neuve

Dans le but de rapprocher la formation des jardiniers/horticulteurs/paysagistes/fleuristes/arboristes dans la Communauté européenne, l’association EU- Horticulture-Teacher asbl, basée au Luxembourg, a été officiellement fondée en 2017. Ce faisant, l’Association des enseignants en horticulture a pu s’appuyer sur le travail préparatoire remarquable de Johannes Peperhove, qui a été président de l’Association européenne des enseignants en horticulture de 2005 à 2015.

Chaque année, dans la semaine qui suit Pâques, une école d’horticulture d’un pays membre organise ce que l’on appelle le « Séminaire des enseignants », au cours duquel se tient également l’Assemblée générale de l’Association. Au cours de cette formation de 4 jours, les collègues enseignants du pays hôte offrent un aperçu des entreprises horticoles intéressantes dans leur région et présentent la formation horticole du pays hôte ainsi que les événements culturels dans la région.

En plus de la formation professionnelle, l’échange entre collègues, l’approfondissement d’anciennes connaissances et l’établissement de nouvelles connaissances sont au premier plan. Ces contacts personnels sont surtout utilisés pour aider les étudiants et les stagiaires en horticulture dans leur recherche de stages ou d’emplois dans d’autres pays européens. En outre, un certain nombre d’écoles d’horticulture sont liées à des projets Erasmus+, qui offrent également un large éventail de formations complémentaires aux stagiaires en horticulture.

En raison de la situation actuelle, le séminaire de formation des enseignants de cette année a malheureusement dû être annulé.

C’est pourquoi la présentation de la nouvelle page d’accueil de l’association se fera de cette manière: www.hortiteach.eu

L’association est également l’organisateur des concours professionnels européens pour les jeunes jardiniers. En raison de la pandémie de Corona, le 10ème concours professionnel européen a été reporté d’un an et aura lieu en août 2021 à l’école d’horticulture de Celje en Slovénie.

L’EU- Horticulture-Teacher asbl, encore affectueusement appelée AG der europäischen Gartenbaulehrer ou European Gardening Teachers AG par beaucoup, est ouverte à toutes les écoles et à tous les enseignants intéressés par l’horticulture, y compris la production horticole, le jardinage paysager, la floriculture, les arboriculteurs, les fleuristes : contact@hortiteach.eu

Valérie Lalande

Animatrice du réseau Benelux-Danemark BRECI/DGER

 




Quelle stratégie du lycée de St Aubin du Cormier pour développer les mobilités ?

Emilie Canton, professeur documentaliste et animatrice locale de la mission de coopération internationale sur l’EPL de Saint Aubin du Cormier en Bretagne, présente comment son établissement a réussi à tripler le nombre de mobilités à l’étranger des jeunes grâce notamment à l’inscription dans le projet d’établissement de la mission Coopération, l’intégration des projets dans le cadre d’un EIE, l’appui d’un consortium Erasmus + breton et sa mission (tiers-temps national d’animation ciblé Coopération Internationale).

Au lycée professionnel agricole de Saint Aubin du Cormier, un travail important engagé sur le climat scolaire, facteur de réussite des apprenants, fait apparaître des besoins : rompre la tendance au repli sur soi et développer autonomie, estime de soi, ouverture d’esprit et confiance chez les jeunes. La mobilité internationale est un outil…

La mobilité à l’étranger offre aux apprenants de tous centres, statuts et filières, l’opportunité de travailler ensemble, en échange avec l’équipe éducative, créant ainsi confiance, solidarité et liens durables et donc une amélioration du climat scolaire.

C’est un apport important pour des jeunes de filières professionnelles qui construisent leurs représentations et se projettent dans des modèles pour leur vie adulte. L’ouverture d’esprit, la curiosité et la prise de conscience assiéront une analyse critique des grands enjeux de ce monde (agriculture, alimentation, énergie, migrations, commerce international…) et un plus grand engagement. Dans une période où la tentation du repli sur soi est grande, la mobilité favorise l’émergence d’un sentiment de citoyenneté européenne et peut jouer un rôle dans la diffusion de valeurs communes. L’enjeu est primordial pour nos élèves de filières professionnelles peu enclins à la mobilité.

Ce tiers temps porte sur 4 axes principaux visant l’amélioration du climat scolaire :

– Accentuer la mobilité individuelle des apprenants : de 10 départs par an en début du tiers temps à 35 maintenant.

– Développer un parcours de préparation en amont de la mobilité et en aval

– S’ouvrir aux échanges avec des partenaires locaux actifs avec d’autres pays et s’insérer dans un réseau local

– Professionnaliser des ambassadeurs de la mobilité

Année 2 :

Les élèves qui avaient des souhaits de départs transmettaient jusque là leurs desiderata au lycée, qui organisait leur mobilité. Cela impliquait beaucoup de travail et une responsabilisation mineure de l’élève et des familles.

Nous avons expérimenté alors de nouvelles modalités, novatrices en bac pro : les élèves devaient s’engager personnellement sur leur projet (dossier de candidature à fournir, rétroplanning à respecter) pour un départ en autonomie sans accompagnateur. Ils sont devenus acteurs d’un parcours de préparation au départ et valorisation du retour, échelonné en plusieurs temps forts sur les 3 années du cursus.

Seconde : 6h de sensibilisation à l’opportunité du voyage à l’étranger : témoignages des élèves partis, présentation du programme Erasmus +, cadre financier, notions sur l’Union européenne, institutions, recherche de structure

Première : 19h d’accompagnement au projet de stage à l’étranger de fin d’année

  • Préparation linguistique : rencontre avec des étudiants Erasmus du pays de destination des élèves
  • Préparation interculturelle : travail sur son regard et les représentations sur soi et sur les autres déconstructions des craintes et valorisation des attentes de cette expérience à l’étranger, Point sur les préjugés / stéréotypes
  • Sensibilisation citoyenne

Ces séances de préparation se déroulaient en négociation avec des collègues qui acceptaient de renoncer à leurs heures de cours.

– Explosion des mobilités individuelles (33 apprenants en autonomie), résultante du plan d’action établi

– Participation d’une délégation DGER en Argentine pour établir des partenariats

Année 3

Ce parcours de préparation a été formalisé dans des EIE en secondes et premières. Un EIE intégration professionnelle était déjà positionné en classe de seconde qui intégrera un module de 8h sur la préparation à la mobilité.

Un nouvel EIE a été créé en première sur la Mobilité internationale reprenant le ruban de préparation au départ.

Ce projet a offert aux apprenants de tous centres, statuts et filières, l’opportunité de travailler ensemble, en échange avec l’équipe éducative, créant ainsi confiance, solidarité et liens durables. Ces éléments sont à l’origine d’une amélioration du climat scolaire. C’est pour les apprenants culturellement éloignés de la mobilité l’opportunité de mener un projet d’ampleur, et de développer des qualités personnelles certaines: confiance en soi, adaptabilité, ouverture d’esprit qui impactent sur leur bien-être.

Financièrement, ce projet s’appuie sur le programme Erasmus +. Les lycées publics de Bretagne ont décidé depuis 2015 de créer un consortium ERASMUS pour la formation professionnelle afin d’optimiser leurs moyens et de monter en compétence, c’est le programme BEEP (Bretons en Europe pour une Expérience Professionnelle).

Stage en Grèce

 

Bilan détaillé de la mission et témoignages de jeunes sur l’expérience unique que permet la mobilité internationale à télécharger : Bilan Coopinter 2015-2020




Oser la mobilité au Royaume-Uni ?

Stage au Royaume-Uni avec l’actualité du Brexit : « J’y vais ou pas ? »

Nombreux sont ceux qui se posent la question…

Pourtant en 2019, de nombreux jeunes de l’enseignement agricole toutes familles d’enseignement confondues se sont rendus au Royaume-Uni. Ainsi l’année dernière, et en s’appuyant sur les données de mi décembre, plus de 1700 apprenants de l’enseignement agricole se sont rendus en séjour pédagogique dans ce pays et 420 ont effectué un stage dans une entreprise ou exploitation agricole (source base Hermès, chiffres hors enseignement supérieur).

Le Royaume-Uni reste éligible aux financements, dans le cadre du programme Erasmus+ 2014-2020. Les discussions restent en cours concernant la participation du Royaume-Uni aux programmes de l’Union Européenne pour la période 2021-2027.

Ces dernières années ont été marquées par l’incertitude de l’éligibilité de mobilités en stage au programme Erasmus+ et les structures de formation anglaises ont été très frileuses pour engager des partenariats tant que la situation liée au Brexit n’était pas clarifiée. Il faut souligner aussi que les établissements anglais doivent rendre des comptes devant de nombreuses agences gouvernementales ce qui peut être chronophage et qui peut rebuter certaines structures à rechercher des partenariats avec nous.

Toutefois en fonction des derniers contacts, il semble que les établissements anglais soient de nouveau intéressés par d’éventuels partenariats à définir. Ces partenariats sont importants pour nos établissements agricoles car les intérêts français et britanniques convergent dans de nombreux domaines de formation : aménagement paysager, conduite d’exploitations agricoles, équitation, pisciculture, viticulture, technico-commercial (vente en jardineries, vente de spiritueux). Un partenariat avec un établissement agricole peut permettre des mobilités d’apprenants en s’appuyant sur le réseau de maîtres de stages de l’établissement partenaire mais il permet aussi des mobilités de personnel pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles transmissibles à nos jeunes.

Erasmus+ le permet, il ne faut pas hésiter à en profiter ! Enfin, n’oubliez pas qu’en dépit du Brexit, les aides à la mobilité internationale du Ministère sont là pour accompagner financièrement les apprenants.

Bref vous l’aurez compris : Osez la mobilité et les échanges avec le Royaume-Uni !

Contact : Fréderic Mesure, animateur du réseau Royaume-Uni/ Irlande de l’enseignement agricole