Quelle stratégie du lycée de St Aubin du Cormier pour développer les mobilités ?

Emilie Canton, professeur documentaliste et animatrice locale de la mission de coopération internationale sur l’EPL de Saint Aubin du Cormier en Bretagne, présente comment son établissement a réussi à tripler le nombre de mobilités à l’étranger des jeunes grâce notamment à l’inscription dans le projet d’établissement de la mission Coopération, l’intégration des projets dans le cadre d’un EIE, l’appui d’un consortium Erasmus + breton et sa mission (tiers-temps national d’animation ciblé Coopération Internationale).

Au lycée professionnel agricole de Saint Aubin du Cormier, un travail important engagé sur le climat scolaire, facteur de réussite des apprenants, fait apparaître des besoins : rompre la tendance au repli sur soi et développer autonomie, estime de soi, ouverture d’esprit et confiance chez les jeunes. La mobilité internationale est un outil…

La mobilité à l’étranger offre aux apprenants de tous centres, statuts et filières, l’opportunité de travailler ensemble, en échange avec l’équipe éducative, créant ainsi confiance, solidarité et liens durables et donc une amélioration du climat scolaire.

C’est un apport important pour des jeunes de filières professionnelles qui construisent leurs représentations et se projettent dans des modèles pour leur vie adulte. L’ouverture d’esprit, la curiosité et la prise de conscience assiéront une analyse critique des grands enjeux de ce monde (agriculture, alimentation, énergie, migrations, commerce international…) et un plus grand engagement. Dans une période où la tentation du repli sur soi est grande, la mobilité favorise l’émergence d’un sentiment de citoyenneté européenne et peut jouer un rôle dans la diffusion de valeurs communes. L’enjeu est primordial pour nos élèves de filières professionnelles peu enclins à la mobilité.

Ce tiers temps porte sur 4 axes principaux visant l’amélioration du climat scolaire :

– Accentuer la mobilité individuelle des apprenants : de 10 départs par an en début du tiers temps à 35 maintenant.

– Développer un parcours de préparation en amont de la mobilité et en aval

– S’ouvrir aux échanges avec des partenaires locaux actifs avec d’autres pays et s’insérer dans un réseau local

– Professionnaliser des ambassadeurs de la mobilité

Année 2 :

Les élèves qui avaient des souhaits de départs transmettaient jusque là leurs desiderata au lycée, qui organisait leur mobilité. Cela impliquait beaucoup de travail et une responsabilisation mineure de l’élève et des familles.

Nous avons expérimenté alors de nouvelles modalités, novatrices en bac pro : les élèves devaient s’engager personnellement sur leur projet (dossier de candidature à fournir, rétroplanning à respecter) pour un départ en autonomie sans accompagnateur. Ils sont devenus acteurs d’un parcours de préparation au départ et valorisation du retour, échelonné en plusieurs temps forts sur les 3 années du cursus.

Seconde : 6h de sensibilisation à l’opportunité du voyage à l’étranger : témoignages des élèves partis, présentation du programme Erasmus +, cadre financier, notions sur l’Union européenne, institutions, recherche de structure

Première : 19h d’accompagnement au projet de stage à l’étranger de fin d’année

  • Préparation linguistique : rencontre avec des étudiants Erasmus du pays de destination des élèves
  • Préparation interculturelle : travail sur son regard et les représentations sur soi et sur les autres déconstructions des craintes et valorisation des attentes de cette expérience à l’étranger, Point sur les préjugés / stéréotypes
  • Sensibilisation citoyenne

Ces séances de préparation se déroulaient en négociation avec des collègues qui acceptaient de renoncer à leurs heures de cours.

– Explosion des mobilités individuelles (33 apprenants en autonomie), résultante du plan d’action établi

– Participation d’une délégation DGER en Argentine pour établir des partenariats

Année 3

Ce parcours de préparation a été formalisé dans des EIE en secondes et premières. Un EIE intégration professionnelle était déjà positionné en classe de seconde qui intégrera un module de 8h sur la préparation à la mobilité.

Un nouvel EIE a été créé en première sur la Mobilité internationale reprenant le ruban de préparation au départ.

Ce projet a offert aux apprenants de tous centres, statuts et filières, l’opportunité de travailler ensemble, en échange avec l’équipe éducative, créant ainsi confiance, solidarité et liens durables. Ces éléments sont à l’origine d’une amélioration du climat scolaire. C’est pour les apprenants culturellement éloignés de la mobilité l’opportunité de mener un projet d’ampleur, et de développer des qualités personnelles certaines: confiance en soi, adaptabilité, ouverture d’esprit qui impactent sur leur bien-être.

Financièrement, ce projet s’appuie sur le programme Erasmus +. Les lycées publics de Bretagne ont décidé depuis 2015 de créer un consortium ERASMUS pour la formation professionnelle afin d’optimiser leurs moyens et de monter en compétence, c’est le programme BEEP (Bretons en Europe pour une Expérience Professionnelle).

Stage en Grèce

 

Bilan détaillé de la mission et témoignages de jeunes sur l’expérience unique que permet la mobilité internationale à télécharger : Bilan Coopinter 2015-2020