Festival WE CAN

La troisième édition du festival WE CAN réunira le 14 mai 2024 à Belleville-en-Beaujolais les 28 lycées agricoles publics de la région Auvergne-Rhône-Alpes autour d’un événement festif consacré à l’écocitoyenneté et aux transitions agroécologiques.

Évènement de clôture des défis écocitoyens – « On Peut Mieux Faire » est une initiative des lycées agricoles publics de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour stimuler et valoriser l’engagement des jeunes en faveur des transitions agroécologiques et l’écocitoyenneté.

Ateliers et expo, village des initiatives, témoignages… Les élèves de l’enseignement agricole prennent les choses en main et partagent les solutions concrètes pour répondre aux enjeux climatiques et environnementaux.

Lors de la cérémonie de clôture, sous la présidence de Benoit Bonaimé, Directeur général de l’enseignement et de la recherche au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le jury décernera les 9 prix aux jeunes lauréats parmi les quelques 500 participants récompensant leur participation aux défis écocitoyens « On peut mieux faire » durant cette année scolaire.

Dossier de Presse sur le festival WE CAN 2024

Label Nature Académie d’Auvergne Rhône Alpes – Retour sur le Festival WE CAN 2023




NECTAR, l’aboutissement d’une pédagogie constructiviste

Depuis septembre 2021, la Bergerie nationale pilote le projet européen Erasmus + NECTAR qui réunit 8 partenaires en France et en Autriche. Son principal objectif est de permettre l’échange entre enseignants, chercheurs et apprenants sur les transitions pédagogiques innovantes en agroécologie et ruralité. Retour sur la deuxième année du projet et les résultats obtenus.

Les deux structures piliers du projet la Hochshcule für Agrar und Umweltpedagogik (HAUP) et le Centre d’enseignement de zoothechnie – Bergerie nationale de Rambouillet (CEZ) ont réuni trois lycées agricoles de chaque pays. Le partenariat est donc composé de huit structures (deux coordinateurs et six lycées). Les six lycées travaillent en binôme sur trois thématiques : les lycées de Bourg-en-Bresse et Hohenems sur l’alimentation locale et l’autonomie; les établissements de Cibeins et de Langenlois sur la fertilité des sols ; les lycées de Romans et de Raumberg sur la complexité dans les situations professionnelles. Le projet est jalonné par les rencontres qui sont organisées dans les six lycées. L’objectif de ces rencontres est d’explorer et de mettre en œuvre des pratiques pédagogiques sur les thématiques mentionnées précédemment.

Jeu de rôles d’autonomie à Romans

Marine, dans le rôle de responsable d’exploitation, observe les étudiants chargés du semis des radis

Du 21 au 23 mars 2023, le lycée de Romans-sur-Isère a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée de Raumberg pour travailler sur le thème de la complexité dans les situations professionnelles. Plusieurs activités pédagogiques ont été observées et discutées lors de la rencontre. L’une d’elles concerne les étudiants de deuxième année en BTS Production Horticole. Durant une demi-journée, les apprenants ont été mis au défi de s’investir dans une situation professionnelle exigeante. Les étudiants ont joué le rôle du personnel de l’exploitation du lycée. Une étudiante de la classe, Marine, a été désignée responsable de l’exploitation et les autres incarnaient les salariés. Les étudiants ont réalisé les travaux demandés par « la responsable ». L’équipe NECTAR a constaté que les étudiants étaient capables de travailler de manière autonome et qu’ils parvenaient à s’adapter en cas d’incident.

D’autres activités pédagogiques mettant en œuvre des situations complexes ont été observées : réflexion autour de la protection des cultures, en particulier contre le carpocapse (Cydia pomonella), organisation d’un évènement de communication.

Analyse du cycle de vie à Hohenems

Visite d’une ferme sur le thème de l’économie circulaire

Le mois suivant, fin avril 2023, le lycée agricole autrichien d’Hohenems a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée agricole de Bourg-en-Bresse pour travailler sur le thème de l’alimentation locale. L’équipe NECTAR a assisté à une séquence sur le thème de l’économie circulaire, dont l’objectif était d’aborder le concept d’autosuffisance et de parvenir à une réflexion autonome de la part des jeunes. Durant la première activité, les élèves ont travaillé en groupe sur l’économie circulaire dans différents lieux de l’école : le jardin, la cuisine et la ferme. Ils devaient préparer un poster et le présenter aux autres groupes. La deuxième session consistait à appréhender la mise en place du concept d’économie circulaire dans une ferme au cours de sa visite.

L’équipe NECTAR a analysé les pratiques observées. Ils se sont interrogés notamment sur ce dont les élèves se souviendront. L' »analyse du cycle de vie » a été évoquée comme un outil intéressant, pour évaluer la durabilité d’un produit ou d’un processus.

La rencontre a été complétée par l’observation de travaux pratiques en technologie alimentaire et en chimie. Des étudiants ont également présenté leur projet de fin d’études (méthodologies, expériences, enquêtes…).

L’agriculture biologique par le sol à Langenlois

En mai 2023, le lycée agricole autrichien de Langenlois a accueilli les partenaires de la HAUP, du CEZ et du lycée agricole de Cibeins.

L’équipe Nectar a observé une activité pédagogique sur les sciences du sol avec les étudiants de deuxième année qui se sont spécialisés en agriculture écologique. Ils devaient préparer une exposition. Chacun des trois groupes devait étudier un type de compost et le présenter de manière attractive sur un poster, comme s’ils voulaient le vendre. Puis cette exposition était présentée à d’autres élèves.

Cette activité était précédée de la visite d’une entreprise produisant du « thé de compost » utilisant un système de lombricompostage et un bio micro-aérateur.

Debrief au sein de l’équipe NECTAR

Comme pour les autres rencontres, l’équipe NECTAR s’est réunie pour échanger sur les pratiques observées. Les élèves ont eu des difficultés pour mettre en avant les qualités agronomiques des composts. L’équipe a réfléchi sur les points d’amélioration possibles. Certains concepts (fertilité du sol, durabilité…) auraient pu être abordés en amont pour pallier ces difficultés. Les enseignants doivent apprendre à identifier ce qui est visible et invisible pour les élèves et faire en sorte de rendre l’invisible visible. Ce processus d’apprentissage permet aux élèves de devenir des experts qui pourront agir en tant que professionnels.

La deuxième activité pédagogique observée visait à renforcer la fertilité du sol au travers de plusieurs études de cas et utilisait une animation “world café”. Les idées des élèves sur chaque cas étaient enrichies par les rotations des différents groupes.

Du partage d’expérience à la pédagogie constructiviste

La Bergerie nationale a réuni tous les partenaires à Rambouillet pour le séminaire final du 25 au 27 septembre 2023 pour partager les expériences vécues par les enseignants lors des différentes rencontres au cours des deux années du projet.

La première journée a servi à « planter le décor ». Les participants, qui se rencontraient pour la première fois tous ensemble, ont fait connaissance. Ils ont découvert le site de la Bergerie nationale : visite de la ferme, du moulin et de la boutique, balade en calèche et échanges avec une formatrice du pôle formation.

Échanges autour de produits apportées par les lycées d’enseignement agricole

Le deuxième jour, les équipes des différents lycées ont présenté les séquences pédagogiques mises en œuvre et travaillées pendant les rencontres, à l’aide de posters et de témoignages des enseignants et des élèves. Puis les experts pédagogiques de la HAUP et de la Bergerie nationale ont présenté les deux cadres théoriques de pédagogies constructivistes utilisés pour analyser le travail effectué au cours du projet NECTAR : la pédagogie fondée sur la transition et la pédagogie verte.

Les enseignants ont pris un temps pour faire le lien entre les présentations des experts et les activités pédagogiques mises en œuvre dans le cadre du projet NECTAR. Les travaux réalisés ont été capitalisés sont la forme de 6 fiches-actions. Chacune d’elles porte sur une thématique différente et compare les approches françaises et autrichiennes. L’évaluation réalisée en fin de journée met en lumière les compétences acquises par les participants pour enseigner de façon critique la durabilité et/ou l’agroécologie et pour utiliser les pédagogies constructivistes.

Ce séminaire s’est poursuivi le 28 septembre 2023 par un évènement de communication ouvert à tous, en présentiel ou en visioconférence. Après une introduction par la directrice de la Bergerie nationale, le projet et ses résultats ont été présentés. Les partenaires ont pu témoigner de leur enthousiasme. Le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire est intervenu pour clôturer la matinée et apporter un regard extérieur sur le projet.

A l’issue de ce projet de partenariat de petite échelle, tous les participants souhaitent poursuivre l’aventure en montant ensemble un nouveau projet de plus grande envergure.

Lire aussi l’article sur la première partie du projet – Nectar, une pédagogie verte

Pour connaître les résultats du projet NECTAR

Crédit de Photo de couverture : Banque Image Pexels – Photo de Lucas, Abeille volante

Contact : Marie-Laure WEBER – Référente Coopération internationale – Coordinatrice du Programme National de Formation – CEZ – Bergerie nationale, marie-laure.weber@educagri.fr

 

 




Le sarrasin d’Est en Ouest

Les jeunes du lycée agricole d’Auxerre et du lycée japonais d’Anjo se sont retrouvés autour d’un aliment de base pour les deux cultures  : la farine de sarrasin.

Le lycée agricole d’Auxerre La Brosse est fier d’avoir renoué et renforcé un lien privilégié avec le lycée agricole et forestier japonais d’Anjo.

Notre classe de terminale générale travaille depuis fin 2022 sur un partenariat axé sur l’apiculture et le rôle des pollinisateurs dans nos établissements respectifs.

Deux groupes d’une dizaine d’apprenants français et japonais de 16 à 18 ans ont déjà eu l’occasion de se rencontrer afin d’échanger en anglais sur leurs centres d’intérêt et leur environnement scolaire au cours de séances en visio-conférence. Ces temps d’échange ont été possibles grâce à Takahiko Mizuno et Noriko Takahashi, deux professeurs du lycée d’Anjo ainsi que les élèves présents.

Vendredi 17 mars 2023 a eu  lieu notre premier atelier culinaire animé en temps réel depuis le Japon au cours duquel les élèves se sont attelés à la préparation d’un plat traditionnel emblématique japonais : les soba.

Les soba sont des nouilles préparées avec une base de farine de sarrasin et d’eau. Takahiko Mizuno, le professeur en charge du projet au lycée d’Anjo a envoyé à notre classe la farine produite au Japon ainsi que tous les ustensiles nécessaires à la préparation de ce met.

Nous sommes impatients de pouvoir cuisiner ensemble et continuer à renforcer notre partenariat par le futur.

Article rédigé par Julian AUBERT, professeur d’anglais en charge du projet au LEGTPA d’Auxerre La Brosse.

Photo de tête d’article – Crédit photographique : Polina Tankilevitch,  plat japonais de nouilles soba, issue de la banque d’image Pexels

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr




Rendez-vous pour un « washoku » à Lyon

Une première depuis la création du réseau Japon de l’enseignement agricole en 2022 : la venue de 4 lycées agricoles japonais en France à la l’occasion du washoku* à la cité de la gastronomie à Lyon, début février 2023.

A l’initiative de l’ambassade du Japon en France, la délégation des établissements de formation agricole japonais a profité de l’événement washoku* à Lyon pour rencontrer leurs partenaires français en orientant leurs échanges sur l’alimentation et en particulier les cantines scolaires.

5 représentants (2 professeurs et 3 élèves) de chacun des 4 établissements japonais sont venus à la rencontre des élèves et des professeurs français avec lesquels ils sont jumelés. Les établissements japonais représentés étaient le lycée de Shizunaï situé à Hokkaïdo dans le nord du Japon, le lycée de Tamba-Sasayama situé à Hyogo dans l’ouest du Japon, le lycée de Kochi situé sur l’île de Shikoku et le lycée de Kikuchi situé à Kumamoto sur l’île de Kyushu. Les 4 plus grandes îles de l’archipel Nippon étaient donc toutes représentées. Ils étaient accompagnés par 3 représentants du ministère de l’agriculture japonais.

Les Japonais sont arrivés à Paris le mardi 7 février et ont passé leur première nuit à Lyon. Le 8 février au matin, ils se sont rendus au lycée agricole de Pressin pour une visite de l’exploitation agricole. Le lycée de Pressin projette d’implanter un verger de poirier Le Lectier. Cette poire originaire d’Orléans est tombée dans l’oubli en France alors qu’elle rencontre un succès important à Tokyo pour des poires cultivées dans la province de Niigata. Le déjeuner s’est fait à la cantine avec des produits cultivés sur la ferme du lycée de Ressins situé dans la Loire.

Après le repas, la délégation s’est séparée en deux groupes. L’un s’est rendu au lycée de Cibeins dans l’Ain pour une visite de l’exploitation agricole et une nuit chez l’habitant ou à l’hôtel selon le choix des membres de la délégation. Le lycée de Shinonome situé à Tamba Sasayama avait formulé le souhait de se rendre à Yssingeaux, ville de son lycée partenaire, le lycée Eugénie Joubert. Ce lycée a la particularité d’être dirigé par l’animateur du réseau Japon. La chargée de mission à la coopération avec les établissements agricoles de France pour le ministère de l’agriculture japonais s’est également jointe au groupe.

A Yssingeaux, les hôtes japonais ont pu visiter une exploitation agricole élevant des vaches allaitantes et des vaches laitières conduite en polyculture élevage. Ils se sont ensuite rendus à l’école nationale supérieure de pâtisserie, référence mondiale et située à Yssingeaux. Une réception à la mairie a suivi, avec la remise d’une céramique à l’emblème d’Yssingeaux par le maire en cadeau pour le maire de Tamba Sasayama. Après un dîner chez le directeur du lycée Eugénie Joubert, les japonais ont pu expérimenter une nuit dans un internat de lycée agricole français.

Le lendemain matin, les Japonais se sont rendus sur le marché avec les élèves et professeurs du lycée Eugénie Joubert. Ils y ont acheté des produits locaux pour le déjeuner qu’ils ont partagé ensuite autour d’un plat de tripes dans un restaurant de la ville.

L’autre partie de la délégation est allée visiter des caves à vin dans le Beaujolais.

L’après-midi du jeudi 9 février, toute la délégation s’est retrouvée à la Cité de la gastronomie de Lyon pour une conférence à deux voix sur la restauration scolaire. D’abord, Monsieur Nishi a évoqué les qualités diététiques du « washoku » et la façon dont il a mobilisé des chefs japonais pour ré-introduire le repas traditionnel japonais dans les cantines scolaires. Il a été suivi par un exposé de Chrystèle Boivin de la direction régionale de l’agriculture qui a évoqué les multiples avantages des cantines scolaires en France : repas équilibrés pour tous, qualité nutritionnelle, éducation aux goûts, lien avec les territoires et circuits courts…

A l’issue de la conférence, les participants ont pu déguster les produits du lycée agricole de Ressins.

La délégation a passé sa dernière nuit en France à Lyon. Ils ont visité la ville le lendemain matin avant de repartir au Japon en fin d’après-midi.

Cette rencontre a été la première entre des groupes d’élèves et de professeurs français et japonais. L’émotion était intense. En 2024, une délégation française devrait se rendre au Japon en retour.

*Washoku : le repas traditionnel japonais