L’accueil : l’ADN de l’AAOI

Les deux lycées agricoles publics de la Réunion, St Joseph et St Paul, accueillent en stage des étudiants de la Ferme Ecole de Tombontsoa de Madagascar depuis 2015 !

Germain RAVELOSON a été le premier étudiant bénéficiaire du programme d’échange. Il est arrivé fin août 2015 à La Réunion pour un stage de 6 semaines dont 2 semaines sur l’exploitation agricole de St Paul et 4 semaines sur celle de St Joseph.

Germain RAVELOSON, étudiant de la Ferme école de TOMBONTSOA et Franck GERMAIN titulaire BTS DARC du lycée de St PAUL candidat pour un poste d’appui technique à Madagascar – 1ers bénéficiaires du programme de coopération régionale AAOI

Jeune étudiant de 18 ans en 2eme année de licence d’agronomie, Germain souhaitait se spécialiser en production animale et intégrer ensuite une école d’ingénieur d’agronomie (ESSA de Tananarive ou une école française).

Ce stage était pour lui l’opportunité de découvrir les techniques de productions végétales et animales mises en œuvre à La Réunion. Il était intéressé entre autres par les pratiques agroécologiques développées dans les ateliers des exploitations agricoles des lycées de St Paul et St Joseph.

Franck Germain, visite de terrain lors d’une étude technique avec les personnels de la Ferme de Tombontsoa à Madagascar

 

Ce séjour a aussi été pour Germain l’opportunité de rencontrer les étudiants en formation BTS DARC du lycée agricole de St Paul de La Réunion. Il a été associé à des séances de formation : étude stratégique de l’exploitation agricole qui lui a permis de faire une étude de cas chez un agriculteur de l’Ouest de l’Ile. Germain a également fait la connaissance de Franck GERMAIN, ancien étudiant du lycée de St Paul titulaire d’un BTS DARC qui devait se rendre, dans le cadre d’un service volontaire, à la Ferme Ecole de Tombontsoa fin 2015, grâce à un contrat aidé du Département de La Réunion. Il assurera sur 2 ans une mission d’appui technique sur la production végétale et animale auprès des enseignants de la Ferme Ecole de Tombontsoa.

Franck sera aussi impliqué dans le programme d’échanges d’étudiants des établissements du réseau REAP AAOI.

L’accueil, incontournable pour la région AAOI

Au cours du programme 2018-2019, le lycée agricole de Saint Joseph de La Réunion a accueilli des étudiants de licence professionnelle de Madagascar en stage sur l’exploitation agricole du lycée. La collaboration avec la Ferme Ecole de Tombontsoa d’Antsirabe s’inscrit dans le temps.

Les deux étudiants de la licence professionnelle agronomie de l’IPSATTA (Institut Professionnel Supérieur en Agronomie et en Technologie de Tombontsoa Antsirabe), Falimahery Kinganambinina RAMINOSOA et Andoniaina ANDRIAMASITERA ont fait un stage de 4 semaines dans les ateliers d’élevage du lycée de Saint Joseph, pour Kinga encadrés par Victor Damour, éleveur spécialisé en bovin lait et pour Ando, sous l’égide de Bruno Mussard, éleveur spécialisé en élevage porcin ainsi que Caroline Navarette, directrice de l’exploitation agricole du lycée agricole de Saint Joseph et référente des stagiaires.

Ce stage professionnel a parfaitement répondu  aux attentes de Kinga et Ando qui souhaitaient, en venant à la Réunion, acquérir de solides compétences techniques. Les travaux pratiques réalisés sur l’atelier lait du lycée, les visites d’élevages laitiers et porcins performants à La Réunion ont permis aux stagiaires d’approfondir leurs connaissances. La bibliographie réalisée au centre de documentation, les échanges avec les éleveurs, la directrice de l’exploitation et avec les professeurs techniques du lycée ont facilité la rédaction d’un mémoire de licence de qualité et ainsi aidé à l’obtention de leur diplôme.

Kinga a centré son étude sur la gestion de l’alimentation et analysé les possibles adaptations dans le Vakinankaratra – bassin laitier de la grande Ile. Ando a étudié de son côté l’insémination artificielle en élevage porcin technique encore peu répandu à Madagascar.

65 mobilités en 2 ans

Lycée agricole de Saint-Joseph de La Réunion

Ces mobilités entrantes s’inscrivent dans les programmes d’échange d’apprenants du réseau REAP AAOI, financé par le programme INTERREG de la zone de l’Océan Indien. L’objectif étant d’augmenter les compétences professionnelles des apprenants de la région.

Ce programme a permis aussi l’accueil d’un groupe d’étudiants BTSA DARC du lycée agricole de Saint Paul sur 2 années pour l’étude du système agraire de la région du Vakinankaratra et l’accueil d’élève en bac pro Agroalimentaire du lycée agricole de Saint Joseph, soit 65 mobilités sortantes sur 2 ans. En contre partie, les 2 lycées agricoles de La Réunion se sont engagés à accueillir chaque année 4 étudiants de licence pour des stages professionnels sur leurs exploitations.

Zoom sur le volet de la coopération contribuant à la formation professionnelle  

En 2017 Ange Soambolafara, ingénieur agronome et directrice du centre de formation Aïna Enfance et Avenir, membre du réseau REAP AAOI, a aussi bénéficié du programme d’échange financé par l’INTERREG de la Région Réunion .

Ange a été accueillie 4 semaines sur les exploitations agricoles des lycées agricoles réunionnais. Son objectif était double, d’une part approfondir ses connaissances sur des techniques agroécologiques en production végétale et acquérir de nouvelles compétences sur les techniques d’élevage avicole, d’autre part se former à l’animation pédagogique des ateliers de productions annexés au centre de formation.

Cette expérience professionnelle a permis a Ange de transmettre ses connaissances et compétences au centre Aïna. Ce projet de coopération s’est poursuivi par l’accueil en 2018 et 2019 de plusieurs étudiants BTS du lycée de Saint Paul en stage professionnel de 8 semaines au centre de formation Aïna encadré par Ange. Le centre a aussi accueilli en 2020 un groupe d’étudiants BTS DARC dans le cadre d’un module d’initiative locale sur une semaine où un atelier de poules pondeuses a été construit avec l’appui des personnels et apprenants. 

Pour suivre le réseau REAP AAOI, retrouvez ses actualités sur son blog – Pour plus d’information sur l’Ecole de Tombontsoa à Madagascar

Contacts :

Valérie Hannoun et Didier Ramay, animateurs du réseau AAOI – valerie.hannoun@educagri.fr, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Historique du partenariat

C’est en 2014 que la Ferme Ecole de Tombonstoa a rejoint le réseau REAP AAOI. Son directeur le Docteur Raloson Lala Hajanirina a exprimé sa volonté de commencer des échanges de coopération avec les établissements de la Réunion dés 2015. Appuyé par le Département de la Réunion et la mairie de Bras Panon, le Docteur Raloson Lala Hajanirina a été accueilli par les 3 établissements REAP de la Réunion (St Joseph, St Paul et Cluny Ste Suzanne) sur leur stand  à la Foire Agricole en mai 2015. C’est au cours de ce séjour que le projet d’échange d’étudiants en BTSA des lycées agricoles de La Réunion et de Licences d’agronomie de l’Institut Professionnel Supérieur en Agronomie de la Ferme Ecole Tombontsoa a été élaboré. Pour information, ce projet a été rendu possible grâce au soutien financier de la Région Réunion et de l’Union Européenne grâce au programme de coopération régionale INTERREG V. Les établissements du réseau REAP accueillent chaque année 1 à 2 étudiants en stage de 6 semaines sur leurs exploitations agricoles. Ce programme est inscrit dans la coopération régionale transfrontalière des EPL de St Paul et St Joseph et bénéficie des aides du programme européens POCT 15-20.

 

 




Ranto déborde de projets après un service civique à Pau

Ranto Rakotondramanana

J’ai 23 ans et je suis Malgache. Lors de mon service civique au LEGTA de Pau Montardon, j’étais chargé d’appui aux activités socio-culturelles auprès de jeunes lycéens. A la base, j’étais intéressé par l’environnement, mais aujourd’hui je suis intéressé par l’environnement et l’agriculture, et j’insiste sur cet aspect qui très important pour moi ; je suis aussi un amateur en basket. Durant ce service civique j’ai développé plusieurs compétences mais c’est surtout ma confiance en moi et ma volonté d’entreprendre des projets qui ont changé, évolué.

Aujourd’hui je suis en Master à l’université de Soavinandriana en Itasy, en Gestion et valorisation des Ressources Naturelles, et avec un ami nous avons mis en place une coopérative dans la Région d’Andolofotsy en Itasy qui n’est pas encore pour le moment déclarée. Grâce à cette coopérative on vend des produits dans la capitale, ce n’est pas encore très régulier mais on débute et on a bon espoir de percer dans les mois qui viennent.

Mon projet à court c’est tout d’abord de finir mon Master, de travailler pour l’Etat et faire évoluer le projet de coopérative. Le projet à long terme, c’est d’investir dans l’immobilier, avoir une grande coopérative en Itasy, et créer une association liée à l’éducation.




Des webinafrica pour une coopération toujours dynamique avec l’Afrique

Le BRECI et les animateurs des trois réseaux Afrique de la DGER (Cameroun, Afrique de l’Ouest, Afrique Australe Océan Indien) ont proposé trois rendez-vous en visioconférence comme autant d’opportunités d’échanger sur différentes formes de coopération avec l’Afrique.

Renforcer la dynamique de réseaux, favoriser les échanges, valoriser et capitaliser l’ensemble des initiatives : ces objectifs ont été atteints !

Le premier webinafrica, organisé conjointement avec les animateurs du RED et dédié à l’accueil des services civiques, a réuni près d’une quarantaine de participants. Outre les différents personnels de l’enseignement agricole intéressés, étaient présents trois étudiants malgaches ayant effectué une mission de service civique en lycée agricole, les partenaires de France Volontaires de trois régions françaises mais aussi du Bénin, accompagnés du représentant de l’Office Béninois des Services du Volontariat des Jeunes, ainsi que le sous-directeur de l’ingénierie pédagogique de l’INFPA (Côte d’Ivoire) et l’attachée de coopération de l’enseignement agricole à l’ambassade de France au Sénégal. La variété des interlocuteurs, leurs témoignages et interventions, ont permis de souligner le travail en partenariat qui fait la spécificité de l’accueil de services civiques via les réseaux Afrique. Ce fonctionnement est structurant et présente de multiples bénéfices, l’accueil de services civiques constituant un véritable levier de coopération entre établissements français et africains.

Retrouvez le compte rendu, le replay et les documents : CR webinafrica 1 accueil services civiques

De même, le deuxième webinafrica a réuni un panel de participants représentant les divers acteurs de la réussite de l’accueil d’étudiants africains en BTSA. Étudiants, enseignants, chefs d’établissements ont ainsi pu bénéficier des éclairages apportés par le directeur de Campus France au Sénégal, par l’attachée de coopération de l’enseignement agricole à l’ambassade de France à Dakar, par le chef de service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger. Afin de réussir collectivement l’accueil d’étudiants sénégalais en BTSA dès la rentrée 2021, deux outils ont été proposés : une fiche d’information, pour faciliter l’interaction entre les lycées agricoles et l’ambassade de France au Sénégal, et un récapitulatif de la procédure à suivre pour s’inscrire en BTSA en France, à retrouver avec d’autres documents, le compte rendu et le replay : CR webinafrica 2 accueil BTSA du Sénégal

Enfin, le troisième webinafrica a permis d’échanger sur les cadres possibles dans lesquels inscrire les mobilités d’apprenants vers l’Afrique. Un sondage auprès des participants a tout d’abord permis d’indiquer une douzaine de projets de mobilités collectives pour 2021-2022. Puis des membres des trois réseaux ont présenté leur expérience de mobilités collectives vers le Bénin, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Cameroun, que ce soit avec des groupes classes (BTSA dans le cadre d’un Module d’Initiative Locale, bac pro selon l’Enseignement à l’Initiative de l’Etablissement) ou des apprenants volontaires (apprentis en CAPA et bac pro ; club UNESCO). Des pistes de financements ont également été partagées.

À retrouver : CR webinafrica 3 mobilités collectives d’apprenants

Pour avoir une vue d’ensemble sur le Webinafrica des réseaux Afrique de l’enseignement agricole

En vue d’approfondir et de compléter les thématiques abordées dans ces webinafrica, un deuxième cycle de visioconférences est en préparation pour le printemps prochain !

Retrouvez l’ensemble des comptes rendus des webinafrica mais aussi les dernières actualités du réseau Afrique de l’Ouest dans la lettre n°9 : lettre 9 réseau Afrique de l’Ouest

Contacts :

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Ranto, jeune malgache en service civique à Pau

Ranto, jeune étudiant de 22 ans, après avoir décroché une Licence en Gestion de l’environnement à l’université de Soavinandriana à Madagascar, est arrivé à Pau au tout début de l’hiver 2019 dans le sud de la France, au pied des Pyrénées toutes blanches…

Il a passé 6 mois au lycée sur un poste d’animateur du foyer socio-éducatif avec les élèves, les étudiants et les apprentis.

Mais la crise Covid est passée par là et Ranto est toujours parmi nous, dans l’attente de son rapatriement à Madagascar en octobre prochain. Il nous livre quelques réflexions sur son parcours en tant que service civique.

 

Ton expérience de service civique est-elle à la hauteur des attentes que tu avais en arrivant ?

« C’est beaucoup plus que ce que j’imaginais ! Au début, je considérais ça comme un voyage, une découverte, et c’est devenu bien plus ! J’ai évolué, je me suis ouvert aux autres et j’ai pris davantage confiance en moi. En deux mots, j’ai grandi !

Et j’ai également fait beaucoup de progrès en français, même si je le parlais couramment avant d’arriver. »

Comment as-tu vécu la période d’adaptation ?

« C’était un défi qu’il fallait relever. Les deux premières semaines de préparation à Montalivet avec l’association Cool’eurs du monde étaient très bien. Heureusement qu’on a eu ce temps-là. Mais après ça a été compliqué ! Il y avait tellement d’informations à assimiler… Le calcul pour le change de l’euro, les trajets en bus, Internet… Il m’a fallu deux mois pour me sentir à l’aise. Au lycée, j’ai été très bien accueilli, surtout par les profs. Cet accompagnement a tout changé pour moi. Et puis je me suis fait des amis au lycée, aussi bien des élèves de seconde que des étudiants en BTS. »

Quel était ton travail au lycée ?

« Je devais m’occuper de l’animation au foyer et dans le lycée en général. Avant le confinement j’ai pu mettre en place des tournois, des jeux. J’ai présenté la situation sociale, politique et agricole de mon pays dans les classes, en lien avec l’EATDD, et ça c’était vraiment stimulant et dynamique. Malheureusement, je n’ai pas pu organiser une animation avec les migrants pour faire un débat et monter une chorale et mettre en place une semaine « Madagascar »…

C’est une idée qui a germé ici à Montardon et que je suis en train de mettre en œuvre pour mon retour à Mada. »

Quels conseils donnerais-tu au prochain service civique ?

« Tout d’abord de ne pas vouloir trop en faire dès le début ! La barre est haute à chaque fois mais il faut se laisser le temps de l’adaptation. Par exemple, se donner le temps de s’adapter à la

llement de choses à intégrer d’un coup comme par exemple s’entraîner à prendre le bus jusqu’au lycée. Ce serait bien que le lycée prépare un livret d’accueil à lire chez soi avant d’arriver.

Ensuite, il ne faut pas attendre que les jeunes lycéens viennent vers nous, il faut oser aller vers eux et surmonter sa timidité. Surtout, le plus important est de se faire des amis ! »

Armelle ROSMANN, enseignante d’ESC témoigne :

« Nous avons eu la chance cette année d’accueillir Ranto, qui a été présent principalement sur les temps extra-scolaires nous assistant sur les temps d’animation. Il a ainsi accompagné les élèves sur un certain nombre de projets, notamment en Théâtre et en Musique. Il a aussi initié des tournois sportifs. Il s’est adapté très rapidement à notre fonctionnement et a participé activement à la vie de l’association des élèves et étudiants. Ranto a su créer des liens de confiance avec nos jeunes qui ont vu en lui une personne-relais disponible et attentive. Il est aussi intervenu dans les classes afin de faire découvrir son pays, sa culture et rendre compte à travers son regard de nos modes de vie. Il a abordé des points plus précis (développement, agriculture…) à la demande de certains enseignants.

Ces échanges ont été des moments très forts, de découverte, de questionnement pour nos élèves. Madagascar est un pays très éloigné géographiquement mais aussi culturellement, il l’est peut être un peu moins aujourd’hui. Ranto a créé des envies de voyages chez certains, attisé la curiosité et l’envie de savoir, de comprendre chez d’autres.

Ces rencontres sont des temps qui me semblent essentiels afin d’amener nos élèves vers une meilleure comp

réhension et acceptation de notre société et de notre monde. »

Lors des journées réseaux Afrique en janvier 2020