Erasmus+ : des échanges pour tous

Erasmus+ est un programme d’échange pour tous les niveaux de formation, lycéens, apprentis comme étudiants mais aussi les personnels qu’ils soient enseignants ou administratifs.

Le programme européen, a pour objectif principal de soutenir les projets de mobilité et de partenariat entre les 200 pays participants ou partenaires du programme. Depuis 1987, ce sont plus de 12 millions de personnes qui en ont bénéficié.

Une augmentation des mobilités Erasmus+ dans l’enseignement agricole ?

Il y a une réelle volonté d’Erasmus + à élargir l’accès aux formations et à la mobilité, permettant ainsi une grande diversité de profils d’apprenants. Aujourd’hui le programme s’adresse aussi bien aux jeunes ruraux qu’aux jeunes citadins.

Pour les jeunes ruraux, le programme Erasmus+ est porteur de sens. Il permet de s’ouvrir à d’autres pratiques, de gagner en confiance en soi et aussi de se projeter dans des études que beaucoup n’envisageaient pas avant leur séjour, notamment grâce aux partages d’expériences, de compétences ou encore de culture de travail.

Aujourd’hui, parmi les apprenants français qui partent avec Erasmus+, un tiers est issu de l’enseignement agricole.

6000 apprenants par an

L’enseignement agricole propose des formations concrètes de la 4ème au doctorat, accessibles par la voie scolaire, par l’apprentissage, ou par la formation professionnelle continue. Elles mènent à des métiers en lien avec l’agroécologie, l’élevage, l’alimentation, l’environnement, les territoires, le développement durable, l’énergie ou encore les services aux personnes notamment avec l’aide à domicile en milieu rural – ADMR.

Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation met l’accent sur le fait que :

« le programme concerne 6 000 apprenants de l’enseignement agricole chaque année, dont les trois quarts en formation professionnelle (37 300 entre 2014 et 2020). Cela représente 28 % des mobilités Erasmus+ de la voie professionnelle en France et presque 10 % du budget de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation sont dédiés à l’enseignement agricole »

Pour avoir une vision globale des atouts du programme Erasmus+, consultez le bilan 2014-2020 qui retrace la place d’Erasmus+ dans l’enseignement agricole par des chiffres, des statistiques, des exemples de projets d’établissements selon les secteurs.

Naissance de partenariats

Réflexions collectives menées sur l’Agroécologie au cours du séminaire Erasmus+ à la Bergerie nationale – Rambouillet, entre les représentants de 12 pays européens.

Le programme Erasmus+ est basé sur la création de projets entre partenaires européens et possiblement associés à des pays tiers. Ces projets font naître des échanges, des réflexions sur des enjeux communs. Pour ce faire, les groupements des pays partenaires sont organisés, sous l’égide de structures (établissements) porteuses et de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation.

Lors de ces séminaires, des projets Erasmus+ sont présentés. Ils permettent de promouvoir des thématiques de réflexion, une façon collective d’encrer un possible changement des systèmes de production vers des pratiques  durables, ainsi que de partager des méthodes pédagogiques d’apprentissage et de développement de compétences.

Le temps de la réflexion

Séminaire Erasmus+ de construction de partenariats entre 12 pays potentiels (35 participant)

Ces rencontres européennes s’articulent autour de plusieurs axes et priorités. Elles permettent de découvrir les retours d’expériences sur une thématique, sur différents projets européens, différentes méthodes d’enseignement. Elles sont l’occasion de s’inspirer et de partager entre européens : différentes perceptions, les situations actuelles et les expériences de chacun. Les séminaires sont un temps privilégié pour s’interroger sur la manière de mettre en œuvre les pratiques innovantes répondant aux enjeux des territoires et à l’échelle mondiale comme par exemple l’agroécologie dans les projets Erasmus+.

Rencontrer d’éventuels et futurs partenaires, c’est l’opportunité de monter des projets Erasmus+, créer des liens et de nouveaux réseaux, ceux-ci favorisent une progression de la mobilité et assurent une formation complète et de qualité aux jeunes, apprentis et étudiants.

Lire l’article sur le séminaire Erasmus+ au coeur de la Bergerie (organisé en avril 2023)

Voir encore plus loin…

Il existe une grande diversité d’agricultures en Europe dans laquelle chaque pays a sa propre vision. C’est pourquoi le programme Erasmus+ dans l’enseignement agricole va plus loin que cette seule notion d’agriculture. C’est avant tout une transversalité d’expériences et de pratiques. Et ces programmes s’inscrivent dans un cadre bien particulier, notamment avec le Green Deal européen (Pacte vert pour l’Europe), mettant en avant 4 priorités : accompagner la transition écologique et numérique de l’industrie européenne, soutenir le développement de l’économie circulaire, protéger la biodiversité et travailler à l’intégration des systèmes énergétiques et de l’hydrogène.

Devenir ambassadeur Erasmus+

Afin de faire rayonner le programme Erasmus+ en France et d’en faire connaitre toutes les opportunités, l’Agence Erasmus+ France / Education Formation crée son réseau d’ambassadeurs et a besoin de tous !

Toute personne partie grâce à Erasmus+ peut rejoindre le réseau. Cette expérience européenne peut marquer une vie et l’Agence invite ceux qui le veulent à témoigner de cette expérience dans les médias, sur les réseaux sociaux et/ou dans tout type d’intervention publique, à participer à des événements régionaux, nationaux et/ou européens en lien avec Erasmus+ sur sollicitations ou en accord avec l’Agence Erasmus+ France et enfin à s’inscrire à des rencontres/séminaires, des speed-meetings afin d’informer, rassurer et inspirer des jeunes ayant des questions sur les possibilités du programme.

Lire l’article Toute l’Europe.eu – Erasmus+ recrute des Ambassadeurs pour promouvoir le programme de mobilité

La campagne de recrutement des Ambassadeurs pour l’année 2023-2024 est ouverte du 9 mai au 18 juin 2023.

Pour en savoir plus,  découvrez la présentation du réseau  et la  Charte des Ambassadeurs Erasmus+

Contact : Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation

Rédaction issue de l’article publié par Alain Clergerie sur l’Intranet du Ministère l’agriculture et de la souveraineté alimentaire

Photo de tête : crédit photographie Pixels-Pixabay : Carte de l’Europe




1, 2, 3 : Côte d’Ivoire !

Trois lycées agricoles français, Châlons-en-Champagne, La Roche-sur-Yon et Vire ont participé début décembre 2022 à une mission de coopération en Côte d’Ivoire accompagnée par les animateurs du réseau Afrique de l’Ouest de la DGER.

Afin d’accompagner les établissements français dans leur partenariat avec des écoles de l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA) de Côte d’Ivoire, le réseau Afrique de l’Ouest a lancé en mars 2022 un appel à manifestation d’intérêt pour réaliser une mission collective d’apprenants au moment du SARA (Salon de l’agriculture et des ressources animales) qui devait se tenir à Abidjan fin novembre 2022.

La mission proposée a été maintenue, forte finalement de près de 50 participants aux profils variés.

Se sont ainsi retrouvés en Côte d’Ivoire du 3 au 10 décembre 2022, avec les deux animateurs du réseau, le chargé de mission Afrique subsaharienne du BRECI, deux vidéastes professionnels, 10 étudiants en BTSA (STA et APV) de Châlons-en-Champagne avec 3 de leurs enseignants, 3 étudiants en BTSA (TC et GPN) de La Roche-sur-Yon avec la directrice de l’EPL et sa secrétaire générale, et du 3 au 17 décembre 20 élèves de bac pro (CGEA et GMNF) de Vire avec 4 enseignants, en immersion dans les établissements ivoiriens de Bingerville.

Les visites de terrain

C’est en présence du Ministre ivoirien de l’agriculture, M. Adjoumani, ministre d’État, que la délégation française a passé sa première journée en terre ivoirienne ! La rencontre a eu lieu aux environs de Yamoussoukro, sur la route d’Attiegouakro. L’ensemble du groupe a visité une rizière et une unité de décorticage et transformation de riz, puis la ferme piscicole écologique du Bélier, avec quelques travaux pratiques pour les apprenants français et ivoiriens :

Cette journée a permis de mettre la lumière sur la coopération entre la DGER et l’INFPA et a donné l’occasion à la délégation française d’entendre la vision du ministre d’État de l’agriculture et du développement rural (MINADER) sur les enjeux agricoles et alimentaires en Côte d’Ivoire et de mettre l’accent sur l’importance d’une coopération bilatérale franco-ivoirienne conduite d’un esprit de partenariat, de co-construction et de réciprocité. Cette rencontre a donné lieu à la diffusion d’un reportage dans le Journal télévisé de la chaîne nationale RT1 le mardi 6 décembre à 20h.

Une deuxième visite a conduit la délégation française dans une partie du Parc national du Banco. Niché au cœur d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, entre quatre communes (Adjamé, Attécoubé, Abobo et Yopougon), le parc national du Banco, qualifié de réservoir hydraulique et poumon vert de la ville, couvre une superficie de 3438 hectares ! La visite guidée a été l’occasion pour la délégation de découvrir biotopes et écosystèmes ivoiriens et de mesurer la multidimensionnalité d’un parc national en zone urbaine (protection d’un espace naturel, tourisme, formation, sport, culture…) avec les conflits d’usages qui peuvent en résulter.

Également à Abidjan, c’est l’usine de chocolat Cémoi qu’une partie du groupe a pu visiter. Fruit d’un investissement de huit millions d’euros, l’usine africaine de Cémoi, d’une surface de 2 000 m², offre une capacité de production de 10 000 tonnes par an (70 000 tonnes de fèves broyées annuellement). Cémoi s’est fixé comme objectif de faire apprécier le chocolat aux Ivoiriens, avec des produits adaptés aux habitudes de consommation et ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire une rampe de lancement pour servir d’autres pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal ou le Togo. Le numéro un du chocolat en France est présent depuis les années 70 en Côte d’Ivoire, première zone de production mondiale de cacao. Le groupe y a implanté en 1996 son usine de transformation de fèves. Il y travaille avec 19 000 planteurs dans le cadre de la joint-venture PACTS, créée en 2009 avec les chocolatiers Blommer et Delfi dans le but de favoriser la culture d’un cacao durable. Ce programme favorise la transmission de bonnes pratiques agronomiques, le respect de la biodiversité, la valorisation et la professionnalisation du monde agricole. Il a conduit à la création de 17 centres de fermentation et de séchage du cacao, en partenariat avec les coopératives, une action qui a permis de maintenir le niveau de qualité des fèves de cacao, la filière ayant été déstabilisée par la guerre civile mais aussi par la concurrence d’autres cultures.

La délégation française a aussi été reçue sur le site de Tiassalé de la Société de Culture Bananière (SCB). La SCB, qui emploie plus de 6 700 personnes en Côte d’Ivoire et couvre 75% de la production ivoirienne de bananes, a instauré une éthique de travail unique dans la région, fondée sur le respect des hommes et de l’environnement, avec une politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) qui a transformé le quotidien de son personnel et des populations locales. La visite de la plantation avec démonstration des étapes de production, notamment en agriculture biologique, et de l’unité d’emballage et d’exportation ont permis de saisir les enjeux sanitaires et phytosanitaires, ainsi que les enjeux économiques, dont ceux liés à l’exportation vers le marché européen.

Ces différents sites de visite constituent autant de lieux de stage potentiels pour les apprenants de lycées agricoles. Et il est même envisageable de former des binômes de stagiaires français et ivoiriens, pour favoriser encore les échanges, croiser les regards sur les gestes techniques.

Un forum sur l’enseignement des transitions agroécologiques

Ce forum s’est tenu dans l’un des établissements de l’INFPA, l’École régionale d’agriculture de Bingerville, et a réuni un peu plus de 150 participants dont une centaine d’apprenants ivoiriens et français. Y étaient également représentés les acteurs du continuum recherche / formation / développement / appui ivoirien (INFPA, Groupe SIFCA, École Supérieure d’Agronomie / INPHB, Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et Conseil Agricole (FIRCA), AGRIFER, Chambre d’Agriculture, du Club Agro (Groupe Cémoi) ainsi que des acteurs de la société civile (AFDI).

Après une présentation des grandes étapes de la coopération entre la DGER et l’INFPA et du plan EPA2 (Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie), le forum a pris la forme d’une table ronde dont le modérateur, Rachid Benlafquih (chargé de coopération Afrique subsaharienne au BRECI), a fait dialoguer les divers acteurs mentionnés ci-dessus autour des enjeux de l’enseignement de l’agroécologie en Côte d’Ivoire, des opportunités de l’agroécologie pour le développement, et pour quels acteurs. Une séquence a permis aussi aux représentants de l’École régionale d’agriculture d’Abengourou d’évoquer les suites de la mission FABA (Formation agricole pour la banane plantain en Afrique), ses réalisations et perspectives. Enfin, tous les apprenants français ont présenté des exemples de pratiques pédagogiques en agroécologie vécues dans leurs classes, leurs établissements.

Ce forum a donné l’occasion à la délégation française et aux participants ivoiriens, dont les étudiants de l’INFPA, d’interagir avec les acteurs de la FAR en Côte d’Ivoire ; de mettre en avant la coopération entre la DGER et l’INFPA : ses réalisations et perspectives, notamment sous le prisme de l’agroécologie. De même, une concertation s’est enclenchée entre acteurs de la FAR ivoiriens autour de la thématique de l’agroécologie, formation de formateurs et entrepreneuriat. Il est également important de souligner que le représentant du MINADER a annoncé la mise en place récente d’une Sous-Direction de l’Agroécologie et de l’Adaptation au Changement Climatique.

Des ateliers pédagogiques et des activités interculturelles

Les groupes d’apprenants et leurs encadrants de chacun des trois établissements français ont ensuite mené diverses activités avec leurs partenaires ivoiriens des établissements de l’INFPA situés à Bingerville.

Vivant pleinement au rythme de l’école d’agriculture ivoirienne, entre matchs de foot, pas de danse, séances de tresses et conversations diverses, des groupes franco-ivoiriens se sont constitués pour effectuer des activités liées à leurs domaines de compétences et d’apprentissage, que ce soit en transformation agroalimentaire, en agroéquipement, en élevage ou en aménagement paysager…

 

 

 

 

 

 

INFPA

Contacts :

Jean-Roland ARBUS et Vanessa FORSANS, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, jean-roland.arbus@educagri.frvanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / ECSI / expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr