Agropastoralisme en Arménie : entre défis et tradition

Une délégation de l’enseignement agricole français a visité en novembre 2024 l’établissement de Sissian en Arménie afin de travailler au renforcement des pratiques agricoles durables et d’explorer le thème de l’agropastoralisme, une pratique traditionnelle qui combine agriculture et élevage, tout en mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs arméniens.

Les membres de la délégation française ont eu l’opportunité de rencontrer des agriculteurs locaux qui pratiquent le pastoralisme. Les échanges ont permis de comprendre les spécificités de l’agropastoralisme en Arménie, une méthode qui s’avère essentielle dans les régions montagneuses où l’élevage de bétail est souvent la principale source de revenus.

Une rencontre enrichissante

Les agriculteurs ont partagé leur expérience, avec deux intervenantes françaises Sylvie Hausard et Fabienne Gilot.

L’une enseignante en aménagement du territoire au lycée agricole de Rochefort sur Montagne qui aborde les aspects pastoraux dans ces cours et étude de cas avec les élèves en BTSA Gestion et Protection de la Nature, et l’autre cheffe de projets internationaux au sein du Campus Pyrénées-Comminges à Saint-Gaudens, spécialisée dans les actions et projets ayant trait au pastoralisme et à la pratique de la transhumance notamment par la coordination du projet Erasmus + ECOTRANSH, réunissant six pays partenaires (France, Grèce, Italie, Maroc, Mongolie, Roumanie).

Cependant, ils ont également souligné les difficultés croissantes auxquelles ils sont confrontés, notamment à la gestion des pâturages, au manque d’infrastructures et aux impacts du changement climatique.

Des défis à surmonter

L’un des points saillants de cette rencontre a été le constat que près de 40 % des terres agricoles en Arménie ne sont pas utilisées pour le pâturage. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation. En premier lieu, l’absence d’infrastructures adéquates, telles que les routes et les installations de stockage, le manque d’accès aux ressources notamment à l’eau.

Les variations climatiques affectent la disponibilité des pâturages et la productivité des cultures, rendant l’agropastoralisme encore plus précaire.

Vers une coopération durable

Pour faire face à ces défis, il est essentiel de renforcer la coopération entre les agriculteurs arméniens et les organisations internationales. Quelques pistes ont été pointées pour poursuivre cette collaboration, notamment en organisant des sessions de formation sur les pratiques agropastorales durables, incluant des techniques de gestion des pâturages et de diversification des cultures, en partenariat avec l’ Université de Sissian et en développant des solutions adaptées aux réalités locales.

L’utilisation de technologies modernes peut être une solution pour améliorer la gestion des ressources et optimiser la production, tout en respectant l’environnement.

La visite à l’établissement de Sissian a mis en lumière l’importance de l’agropastoralisme pour l’économie arménienne, tout en révélant les défis significatifs auxquels les agriculteurs doivent faire face. En favorisant une coopération renforcée et en mettant en œuvre des solutions innovantes, il est possible d’améliorer la situation des agriculteurs arméniens et de valoriser pleinement le potentiel de leurs terres.

En savoir plus sur le projet Erasmus+ Eco-Transh

Contact : Evelyne Bohuon, animatrice Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr

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