Dans un contexte de crise mondiale, la coopération entre la France et l’Ukraine se renforce autour de l’enseignement agricole. Une délégation de l’Université Nationale des Sciences du Vivant et de l’Environnement d’Ukraine (NUBIP) a exploré des solutions innovantes pour accompagner les transitions agricoles et renforcer la résilience des systèmes de production. De Paris à la Bourgogne en passant par l’Alsace, cette mission a ouvert de nouvelles perspectives de collaboration, axées sur l’agroécologie et la durabilité.
Dans le cadre de l’accueil d’une délégation Ukrainienne visant à renforcer les liens entre l’Enseignement Agricole Français et Ukrainien, Dr. Julien Amouret, animateur du réseau Ukraine, a accueilli une délégation de l’Université Nationale des Sciences du Vivant et de l’Environnement d’Ukraine (NUBIP) début octobre. Cet accueil a été mis en œuvre par la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt, et a permis d’échanger sur les pratiques pédagogiques, les enjeux écologiques, et les défis de la formation en milieu rural, en plein conflit Russo-Ukrainien.
Une mission riche en perspectives de coopération
Le 2 octobre, la délégation ukrainienne, accompagnée de Julien Amouret, a été officiellement accueillie à Paris par Philippe Renard, chef du Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI). Les deux parties ont présenté leurs systèmes d’enseignement agricole respectifs, soulignant l’impact d’une tutelle ministérielle technique pour la France, tandis que l’Ukraine a dû adapter son fonctionnement par suite des récentes crises.
La NUBIP a mis en avant ses axes prioritaires de coopération : l’agroforesterie, les sciences environnementales (incluant la dépollution des sols et des eaux), et le droit environnemental et agraire. La délégation a exprimé son intérêt pour des initiatives concrètes comme l’apprentissage en alternance, déjà testé à Soumy, afin d’améliorer la formation pratique de ses étudiants.
Projets futurs dans l’enseignement agricole et la recherche
Le 3 octobre, la délégation a visité AgroParisTech, où elle a été accueillie par Aliénor Jeanne et Vanny Chim, responsables de la mobilité étudiante. Les échanges ont notamment porté sur la participation des étudiants ukrainiens à des formations spécialisées, comme une « summer school » en 2025.
La visite s’est poursuivie en Alsace le 4 octobre à l’EPLEFPA Les Sillons de Haute-Alsace, sous la direction de Jean-Luc Prost (directeur) et Aurélien Jordan (chargé des relations internationales). Les discussions ont permis d’aborder des projets agroécologiques comme le programme AgroSylviMob et d’échanger sur l’individualisation des parcours de formation et les financements pour l’apprentissage, qui pourraient inspirer des approches similaires en Ukraine.
La délégation a poursuivi sa visite en se rendant à l’Institut Agro de Dijon, où elle a été accueillie par Gaëlle Roudaut, déléguée aux relations internationales, et Hélène Coché, de la Direction des Relations Internationales. Cette rencontre a permis de faire un tour d’horizon des anciens partenariats entre l’Institut Agro et plusieurs institutions ukrainiennes, notamment un accord signé en 2004 avec Kirovograd et des projets récents avec Vinnytsia. L’équipe a également évoqué des pistes de collaboration futures dans des domaines stratégiques, comme la gestion des sols, les sciences alimentaires, et les sciences humaines.
Une coopération pour la résilience et la durabilité
Ce séjour a permis de poser des bases solides pour de futurs projets de recherche et des échanges d’expertise. Les discussions ont mis en lumière des sujets cruciaux, tels que l’analyse des sols après Tchernobyl et la guerre, et la durabilité des écosystèmes dans la région de Kherson, marquée par de lourds dégâts environnementaux.
Dans un contexte où l’Ukraine fait face à des défis colossaux pour reconstruire son système éducatif agricole, ces échanges montrent la volonté de la France de soutenir ses partenaires en apportant des solutions innovantes et des outils de formation adaptés. Les prochaines étapes de la coopération incluent des mobilités d’enseignants Ukrainiens, des cours en ligne et l’intégration des partenaires Ukrainiens dans des projets Erasmus+.
Ce partenariat prend tout son sens en ces temps de crise, en réaffirmant la solidarité européenne et la volonté commune d’innover pour une agriculture résiliente et durable, capable de relever les défis de demain.
Contacts : Julien AMOURET, animateur du réseau Ukraine de l’enseignement agricole, julien.amouret@educagri.fr, Stéphanie MANGIN, Chargée de mission Europe, stephanie.mangin@agriculture.gouv.fr