Se former, c’est réussir ses projets

3 jours intenses de formation et d’interculturalité pour 80 personnes au Campus du Végétal de Brive lors du regroupement annuel des réseaux Afrique et des volontaires internationaux, organisé dans le cadre de la formation du Plan National de Formation.

Après l’accueil par le directeur de l’EPLEFPA de Brive, Jacques Ferrand, Rachid Benlafquih, chargé de coopération avec l’Afrique subsaharienne et d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale a ouvert ces rencontres, qui ont eu lieu du 28 au 31 janvier 2025, appuyées par l’Institut Agro de Florac et co-animées par les réseaux Afrique et le RED, le réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole.

A l’aide du proverbe Syrien « Une seule main n’applaudit », il a souligné le caractère collectif de ces journées et de la mission de coopération internationale. Il a rappelé le cadre général du MASA, précisé la stratégie de la DGER en matière de coopération internationale et rappelé comment cette formation permet d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération. S’en est suivi une présentation des défis et leviers du développement du continent africain notamment ceux du changement climatique et de la croissance démographique. Faisant référence aux propos de Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais et professeur à l’Université de Columbia, dans « Voyage en humanismes, un dialogue avec Achille Mbembe », il a été rappelé que « la vraie énergie au monde, qui est celle des humains, se trouvera concentrée sur le continent africain d’une manière importante » et « la jeunesse africaine représente un atout considérable à condition qu’elle soit bien formée » faisant de l’éducation un levier central et déterminant.

Ensuite les animateurs et animatrices des réseaux Afrique (Vanessa Forsans et William Gex pour le nouveau grand réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale – AOAC, et nouvellement Agnès Estager pour le réseau Afrique australe Océan Indien – AAOI) ont présenté leurs réseaux respectifs en précisant leurs rôle et objectifs en tant qu’animateurs et animatrices pour la DGER, ainsi que les temps forts de l’année écoulée, les différentes actions de coopération réalisées, l’importance de la communication, valorisation et capitalisation de ces actions, ainsi que les perspectives pour 2025.

Des invités de qualité

Tony Ben Lahoucine, président de la CIRRMA (Conférence Inter-Régionale des RRMA). Ces Réseaux Régionaux Multi-Acteurs sont les véritables relais des acteurs et actrices de la coopération internationale dans chaque région. Il a notamment évoqué l’importance des Objectifs de développement durable (ODD) dans les projets de coopération avec l’Afrique subsaharienne, ainsi que des appels à projets intéressants pour les établissements agricoles tels que RECITAL ou le dispositif des Tandems solidaires.

Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD, était invité pour évoquer le panorama des enjeux agricoles en Afrique, les rôles et modes d’interventions de l’AFD.

Si Emmanuel Fourmann n’est pas avare d’anecdotes interculturelles vécues dans moult situations diverses et variées au cours de sa carrière internationale, il a précisé l’importance de comprendre les enjeux et intérêts des protagonistes de chaque situation. Il a rappelé qu’il faut considérer un projet dans son ensemble, rester optimiste et se contenter parfois d’une simple petite avancée.

« Il est difficile de satisfaire tout le monde. Parfois même, certains projets ne peuvent être menés à leur terme mais permettent de comprendre une situation et/ou d’avancer dans un domaine parallèle ».

Confronter nos visions différentes du monde est un indispensable challenge quotidien.

Les services civiques en réciprocité Zoule Cakpo (Bénin) et Cherifa Folega (Togo) ont participé ensuite à une table ronde autour des thèmes : l’Afrique des transitions – quels leviers pour le développement de l’agriculture ? La jeunesse africaine, une opportunité du changement ? Place de la formation et transfert de l’innovation. Emmanuel Fourmann a répondu aux questions pertinentes de jeunes services civiques africains et africaines, logiquement inquiets et inquiètes pour leur avenir quand le dérèglement climatique multiplie les enjeux et complexifie les situations.

Un temps nécessaire consacré aux financements

Si comme souvent le cœur l’emporte sur l’argent en coopération internationale, les finances n’en restent pas moins un pôle clef de l’avancée des projets. Après un rapide world café permettant aux participants à la formation de partager leurs expériences en matière de financements de projets, quelques outils et appels à projets leur ont été présentés par les animateurs des réseaux Afrique, tels que les dossiers FONJEP, des appels à projets de PSEAU, de La Guilde, les diverses opportunités offertes par Erasmus+, dont le très intéressant Capacity Building in the field of Youth in Sub-Saharan Africa. Gülseren Verroust Altun du CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) a complété ce panorama des financements possibles par la présentation de l’appel à projet PAFAO (Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest) ainsi que du Prix Alimenterre.

Les volontaires internationales et internationaux

Concomitamment à la formation de plus d’une vingtaine d’enseignants et enseignantes de toute la France, se déroulait le rassemblement de plus de 45 (un nouveau record !) services civiques animé par Julien Amouret et Danuta Rzewuski du RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER.

Regards croisés, échanges, discussions, débats d’idées, solidarité : si la majorité des jeunes venaient d’Afrique subsaharienne (Togo, Bénin, Sénégal, Côté d’Ivoire, Burkina Faso, Madagascar) tous les continents étaient représentés (Maroc, Pérou, Brésil, Liban, Inde, Canada, Allemagne). Accueillies dans des lycées agricoles français dans le cadre d’une mission de service civique, elles et ils sont une réelle porte d’entrée pour l’ouverture à l’international de nos établissements comme de nos jeunes. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec le monde entier en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans les pays partenaires.

Moment de convivialité interculturels

Entre les brises glaces, les cafés et les pauses gourmandes, les moments informels ont permis à chacun et chacune de se rencontrer. La convivialité, toile de fond de ces chaleureuses rencontres, s’est à nouveau révélée lors des deux soirées internationales.

Une soirée où chaque jeune a proposé une séquence musique et danse de son pays rythmée par DJ Moïse.

 

 

 

Une autre ambiancée par « Los Murateños·as », la banda du Campus du végétal qui joue un nouveau titre tous les jeudis matin au lycée à 10h02. Le groupe a fait chanter les participants et les participantes qui, l’espace d’une soirée, se sont senties « Toutes et tous citoyennes et citoyens de la même planète ».

Ressources

Les photos, informations, diaporamas diffusés pendant ces 3 jours sont à retrouver sur le wiki https://fermewikisagro.fr/Afrique2025/. Toutes les ressources, diaporamas et rapports de missions sont à retrouver également sur l’Espace Resana des Réseaux Afrique.

Pour en savoir plus sur Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD.

Un engament indéfectible

Un immense big up à l’équipe pédagogique locale pour son engagement et une dédicace spéciale à Antoine Mina, enseignant d’EPS, et Lola De Angelis, CPE, qui se sont donnés sans compter pour la réussite de ces 3 jours : le duo a même offert aux jeunes de continuer le partage dans un « week-end de la réciprocité », que l’idée perdure…

Rachid Benlafquih a cloturé ses rencontres en remerciant les chevilles ouvrières logisticiennes de ce rendez-vous annuel : Christian Resche, Léa Woock et Cathy Azema de l’Institut Agro de Florac. Le rendez-vous suivant était à Florac-Trois-Rivières du 20 au 23 mai 2025 pour les rencontres du RED et le deuxième rassemblement des volontaires internationaux en service civique puis l’année 2026 sera celui des réseaux Afrique.

Pour en savoir plus : RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER, Prix Alimenterre,

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

– les animateurs et animatrices des réseaux Afrique : William Gex (AOAC) william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans (AOAC), vanessa.forsans@educagri.fr, Agnès Estager (AAOI), agnès.estager@educagri.fr

 Julien Amouret, animateur du réseau de l’ECSI, le RED, julien.amouret@educagri.fr

– le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr, Cathy Azema, cathy.azema@supagro.fr

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