Le raisin, l’olive et le mandarin

Durant 3 jours, trois membres de la direction du Beijing Vocational College of Agriculture, le seul établissement d’enseignement agricole technique de la capitale chinoise, se sont rendus dans l’ouest de la France afin de rencontrer les équipes de lycées agricoles et d’entreprises locales.

L’accueil de la délégation chinoise, planifiée de longue date, avait de multiples objectifs. Elle devait permettre de faire le bilan des mobilités entrantes chinoises de mai 2025, rencontrer leur nouveau partenaire à Saintes, comprendre le lien entre les écoles françaises et les entreprises locales ainsi que d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la coopération dans le domaine viti-oenologique.

Pour réussir à remplir leur mission, le programme proposé par l’animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole allait forcément être dense et varié.

Dès la première journée, avec la réunion au Lycée d’enseignement agricole Les Sicaudières de Bressuire, le bilan et les pistes d’amélioration concernant la venue des étudiants chinois et de leur enseignante en mai 2025 a été mis sur la table.

La partie française a souligné à quel point la sélection des participants, par la partie chinoise, avait été abouti, car tous les participants ont su séduire les écoles françaises par leur curiosité professionnelle, connaissances et motivation sur le terrain et qualités de savoir-être.

Concernant les pistes d’amélioration, le point noir était la période, puisque mai étant un mois particulièrement compliqué en termes de jours fériés. Une réflexion sur une venue au mois de mars s’est alors posée, les autres créneaux, en raison des calendriers des uns et des autres, étant compliqués.

Suite à cet échange, les membres de la délégation chinoise ont pu visiter l’établissement du bocage bressuirais, découvrir la structuration d’un EPL avec ces 4 centres constitutifs et enfin découvrir le jardin créé par les étudiants chinois en mai 2025.

Durant l’après-midi, la visite de l’entreprise Obojardins a permis de découvrir que la finalité des formations en aménagements paysagers de chaque pays avait quelques différences notables. En effet, une bonne partie des diplômés français du paysage partent travailler dans des structures qui proposent leur service aux particuliers pour concevoir ou entretenir des jardins de maison individuelle.

En Chine, ce type de travail n’existe pas, car la plupart des Chinois vivent en appartement. Tant bien même s’ils avaient des maisons avec jardin, les missionnaires chinois ont fait remarquer non sans amusement, que ces espaces verts seraient utilisés pour faire pousser des légumes et non pour créer des lieux de réception ou de repos. Là encore, la différence culturelle est au centre des échanges, car en Chine, on ne reçoit pas ses amis ou sa famille chez soi, on privilégie en général le restaurant.

La grande présence d’olivier dans les offres proposées par l’entreprise les a aussi surpris. Ils ne connaissaient pas vraiment cet arbre qui est peu exploité en Chine. Ce fut l’occasion d’expliquer que cette essence était historiquement cultivée dans le sud de l’Europe, mais que le changement climatique progressant, il est désormais possible d’en planter plus au nord.

Le deuxième jour, après les Deux-Sèvres, cap sur le Maine et Loire et la Vienne.

Le matin, Agnès Lenne, directrice du lycée d’enseignement agricole de Montreuil-Bellay et ses équipes, ont accueilli la délégation et présenté leur établissement. Très actif sur la coopération internationale avec notamment un partenariat avec un établissement argentin, les échanges ont réussi à entrevoir des possibilités de partenariat. Pouvoir proposer aux étudiants français de découvrir le monde du viti-vini en banlieue pékinoise et inversement, laisser des étudiants chinois s’immerger dans les vendanges et le travail de la vinification en France est désormais une hypothèse qui devient possible.

Suite à la visite de l’établissement et de ses chais, une dégustation des produits de l’exploitation du lycée a été organisée pour le plus grand plaisir de tous.

 

L’après-midi fut consacré à la visite du Domaine Château-Gaillard à Messemé dans le Loudunais. Emmanuel Bienvenu, ingénieur agronome devenu vigneron depuis plus d’une décennie, a présenté aux membres de la délégation sa démarche très singulière de production de vins natures français.

Depuis la culture de vieux cépages d’antan, que le vigneron a repéré lui même dans la campagne environnante, à l’utilisation d’amphores en terre cuite pour la vinification à jusqu’à l’intégration des techniques de biodynamie :  toute la démarche du vigneron a fortement intéressé les collègues chinois. La dégustation de certains de ses vins, au goût si naturel, si proche du fruit, n’a fait que conforter cette curiosité. La question de savoir si le cépage Plantet Noir voyagera un jour en Chine, n’est pas d’actualité, car le but de cette visite était bien de prouver aux dirigeants chinois que l’utilisation de son environnement et des variétés propres à sa région permettaient de produire de très bons vins adaptés aux transitions.

Au troisième jour de la mission, les dirigeants chinois se sont dirigés vers la Charente-Maritime et Saintes.

Ils avaient à cœur de venir remercier en personne les équipes de l’établissement Agrocampus de Saintonges qui se sont grandement impliqués dans l’accueil de leurs élèves et collègues. Ils ont pu rencontrer la nouvelle équipe de direction et sceller leur partenariat grâce à un accord de coopération reliant leurs deux établissements. Là aussi, les échanges ont porté sur les actions déjà réalisées et sur les futurs actions. Saintes ayant la double casquette paysage et viti-viniculture, de nombreuses belles opportunités s’offrent à tous.

Les discussions se sont ensuite poursuivies dans la matinée par la visite du site de Saintes puis dans l’après-midi, par la visite du site du lycée professionnel agro-viticole Le Renaudin de Jonzac.

Cette mission en France qui a permis tous ces échanges et toutes ces rencontres, n’a fait que confirmer l’intérêt et la grande motivation pour l’établissement pékinois de travailler avec l’enseignement agricole français.

Lire aussi l’article précédent : Une connexion aménagée

A Lire la presse régionale – De Pékin au paysage local – Courrier de l’Ouest/Bressuires – septembre 2025

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Coopérer pour la mécanisation agricole au Togo

Une délégation de l’Agence de transformation agricole du Togo a été accueillie du 12 au 17 mai 2025 dans l’enseignement agricole français pour une mission d’identification de partenaires potentiels en vue de la création et l’opérationnalisation d’une formation de mécanique agricole au Togo.

Le secteur agricole est au cœur de la stratégie de développement du Togo. Pour accélérer sa transformation, le Gouvernement a créé par décret en 2022 l’Agence de Transformation Agricole (ATA). L’ATA, établissement public à caractère administratif, est placée sous la supervision de la Présidence de la République du Togo et sous la tutelle technique du ministère chargé de l’agriculture.
L’ATA a pour objet d’accélérer la transformation structurelle et durable du secteur agricole au Togo. Elle a notamment pour missions d’une part de procéder à l’identification des facteurs de blocage et de mettre en œuvre une intervention systémique visant à lever définitivement ces facteurs de blocage, et d’autre part de promouvoir l’accès des producteurs aux services de mécanisation agricole, avec la mise en place de centres régionaux de mécanisation agricole et le renforcement des capacités des acteurs dans les services de mécanisation.
À ce double titre, l’ATA met en œuvre un programme de conception, opérationnalisation et administration d’une formation technique à la mécanique agricole. L’objectif est de former à la mécanique agricole 400 primo-apprenants (CAP/BAC/BTS) d’ici 2030, qui auront pour mission l’entretien et la maintenance du parc étatique (plus de 150 engins agricoles), mais également du parc privé d’engins agricoles.

Dans ce contexte, l’ATA, avec le Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise, et du Développement Rural du Togo, en lien avec l’Agence française de développement (AFD) et le Service économique régional de l’Ambassade de France à Lomé, ont sollicité l’expertise de l’enseignement technique agricole français, via le réseau CEFAGRI de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), afin d’appuyer la stratégie du gouvernement togolais dans sa transformation structurelle et durable du secteur agricole.

La délégation, menée par le Directeur général de l’ATA et Conseiller du Président du Togo, composée de trois de ses collaborateurs de l’ATA (un ingénieur agronome, un ingénieur de conception génie mécanique et une technicienne agroéquipement) et deux agents du Ministère en charge de l’Agriculture (un technicien électromécanique et un ingénieur mécanicien de la Direction du développement rural) a été accueillie et accompagnée par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale (BRECI) auprès d’établissements spécialisés en agroéquipements à Ondes, Montargis, Le Mans et Vesoul.

L’objectif général de la délégation était d’identifier et d’évaluer au cours de cette mission en France des établissements d’enseignement technique agricole susceptibles d’accompagner l’ATA dans la mise en place d’un programme de formation à la mécanique des machines agricoles au Togo. Spécifiquement, il s’est agi de visiter quatre établissements représentatifs des formations en agroéquipements afin de mieux comprendre leur organisation, leur fonctionnement pédagogique, institutionnel et opérationnel et de tirer les enseignements nécessaires pour l’adaptation au contexte togolais. Lors de ces visites, la délégation a pu identifier les ressources matérielles, humaines et logistiques dont ces établissements disposent, en vue d’apprécier leur capacité à accompagner efficacement l’ATA dans la conception et la mise en œuvre d’une formation technique en mécanique agricole.
La mission a été articulée autour de deux principales activités : les visites et échanges avec les établissements partenaires potentiels et le partage d’expériences avec les représentants du BRECI/DGER, qui ont accompagné la délégation tout au long du séjour. Ces deux volets complémentaires ont permis d’enrichir les échanges et de renforcer les perspectives de collaboration.

À Innovapôle à Ondes

La délégation a suivi en salle de réunion une présentation du directeur sur les activités de l’établissement et le projet FAAN (Formations agricoles agrivoltaïsme) auquel il participe avec d’autres établissements de la Région Occitanie. Ont suivi les visites des ateliers et de l’exploitation agricole du lycée, des échanges avec des enseignants en agroéquipements et avec le volontaire de Côte d’Ivoire en mission de service civique. Les visites ont également permis d’assister à des séances de formation à la conduite des engins de chantier et à la maintenance des tracteurs en cours dans l’enceinte de l’établissement.

Au Chesnoy à Montargis

Après un accueil par le chef du BRECI, la délégation a suivi la présentation par l’animatrice des réseaux CEFAGRI et Afrique de l’Ouest Afrique centrale. Puis les étudiants de première année du BTSA Génie des équipements agricoles (GDEA) ont présenté leur formation et échangé avec la délégation, avant la rencontre d’enseignants d’agroéquipements et la visite de la halle machinisme, à côté de laquelle se déroulaient des démonstrations d’un constructeur partenaire.

À la Germinière au Mans

Accueillie par l’équipe de direction de l’établissement, la délégation a suivi la présentation du Directeur sur le fonctionnement de l’établissement et plus généralement de l’enseignement agricole. Le référent coopération internationale de l’établissement a amené des élèves de bac pro agroéquipement à parler de leur formation et échanger avec la délégation. Les échanges se sont poursuivis lors des visites des ateliers et de l’exploitation agricole du Campus. Elles ont également permis d’observer des séances de travaux pratiques et de test sur des matériels par les apprenants et le responsable d’atelier agroéquipement.

Au Campus des métiers et des qualifications en agroéquipement à Vesoul

Le directeur de cette entité en a présenté le fonctionnement et les divers projets d’envergure dans lesquels il est impliqué, comme par exemple EVOFIA (évolution de l’offre de formation de la filière des agroéquipements) ou PLAPIMA (plateforme pédagogique innovante des métiers de l’agroéquipement). Les échanges ont également été nourris, autour du robot de traite présenté par le directeur de l’exploitation agricole de l’établissement et bien sûr lors de la visite des ateliers d’agroéquipements.

Perspectives de coopération

Tout d’abord, en réponse assez immédiate aux attentes de la délégation, ce sont plusieurs expertises des établissements de la filière agroéquipements qui vont être mobilisées. L’ATA et le réseau CEFAGRI élaborent de concert une programmation précise des missions qui se dérouleront dès l’été 2025 et jusqu’à la fin de l’année scolaire 2025-2026, avec le soutien financier de l’État togolais puis de l’AFD. Il s’agit, dans un premier temps, de procéder à la remise en fonctionnement du parc de tracteurs immobilisés, ce que réaliseront dès le mois d’août des enseignants des établissements visités, tout en dispensant des recommandations pratiques aux usagers de sorte à ce qu’ils deviennent rapidement autonomes pour les réparations courantes. Ensuite, une autre expertise consistera à étudier et formuler des conseils pour la mise en place progressive d’un atelier de mécanique agricole, voué aussi à être lieu de formation.

En parallèle, des missions perlées d’une ou deux semaines permettront aux experts en agroéquipements de dispenser des séries de cours techniques à la première cohorte de bac pro en machinisme agricole au Togo, dont il s’agit aussi de co-écrire le référentiel. Enfin, le programme de formation EVOFIA propose de réserver des places de stage pour des formateurs togolais qui viendraient ainsi renforcer leurs capacités lors de mobilités dans des établissements techniques agricoles français. Des formations à distance sont également envisagées.
Et outre ces renforcements de capacités, formations, formations de formateurs relevant de la mobilisation de l’expertise via le réseau CEFAGRI, les perspectives de coopérations se tournent vers le développement de partenariats et de mobilités d’apprenants. Ainsi, les établissements français ont la possibilité de proposer des missions de service civique pour des jeunes du Togo pré-sélectionnés par l’ATA puis accompagnés techniquement et financièrement comme les autres volontaires internationaux togolais par France Volontaires, l’ANVT (Agence nationale du volontariat du Togo) et l’Agence du service civique. Ces volontaires passeront la prochaine année scolaire au sein des établissements d’accueil pour des missions alliant animation interculturelle et renforcement des capacités en machinisme agricole, leur permettant à leur retour de s’engager auprès de l’ATA. De même, et avec aussi l’appui du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, des apprenants français, de BTS TSMA ou GDEA, de bac pro MMA ou Agroéquipements, auront l’opportunité de réaliser leur stage au Togo dans le cadre des activités de l’ATA, stage individuel, ou collectif sous forme de chantier participatif en mécanique agricole avec les apprenants togolais en bac pro.

Enfin, dans la mesure où la vocation de l’ATA va au-delà de son objectif prioritaire qui est la mécanisation agricole, d’autres pistes de coopération se dessinent, telle qu’une éventuelle participation, en partenariat avec les établissements visités disposant d’élevages bovins, d’équipes togolaises au TIEA (Trophée international de l’enseignement agricole) lors du SIA (Salon international de l’agriculture) à Paris en février.

Et à plus long terme, d’autres projets peuvent se monter, par exemple dans le cadre du programme Erasmus+ Capacity Building in the field of Youth in Sub-Saharan Africa.
L’ensemble de ces actions de coopération entre l’enseignement agricole français et le Togo fera l’objet d’une formalisation institutionnelle par la signature conjointe d’un arrangement administratif entre ministères français et togolais.

Contacts :
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA
rachid.benlafquih@educagri.fr
Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI et co-animatrice avec William Gex du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole (BRECI/DGER/MASA)
vanessa.forsans@educagri.fr
william.gex@educagri.fr




500 ! ça se fête, non ?

Le site PortailCoop a passé le cap du 500ème article en ligne, en abordant la sensibilisation aux enjeux climatiques ! 500 partages d’actions, de projets, de partenariats, d’expériences et de témoignages des acteurs de la coopération européenne et internationale dans l’enseignement agricole depuis son lancement en octobre 2018 !

Le site des acteurs de la coopération européenne et internationale de l’enseignement et de la recherche agricole met en lumière les actions portées par les jeunes et les équipes pédagogiques et éducatives des établissements agricoles techniques et supérieurs. 

Cela illustre le dynamisme de l’enseignement agricole en matière de coopération européenne et internationale.

Le fil d’actualité de PortailCoop vous permet de suivre en temps réel au les actions menées par les réseaux de l’enseignement agricole, au plus près des projets d’établissements, de consortium ou de partenaires européens et internationaux sur des sujets de coopération, d’échange de pratiques sur des thématiques d’enjeux communs à l’échelle mondiale.

La Fresque du cl!mat

L’article sur la fresque du Climat incarne la 500ème publication du site !

La fresque du Climat est un outil qui permet aux individus et organisations de s’approprier le défi de l’urgence climatique. C’est l’initiative choisie par l’Institut Agro-Rennes-Angers et ses homologues Chiliens pour sensibiliser à l’environnement dans leur projet Erasmus+.

A lire l’article

106 articles en 1 an

Chaque continent prend sa place dans la centaine d’articles écrits d’avril 2024 à avril 2025, tantôt par des animateurs Europe et international de l’enseignement agricole, des enseignants-experts, des chefs de projet, des référents de classes ou professeurs qui ont tour à tour participé à l’aventure de la mission de coopération européenne et internationale dans un lycée, une école agronomique, vétérinaire et paysagiste, au sein d’un collectif de partenaire ou encore initiateur de projet européen.

L’Afrique au cœur des engagements

Les sujets autour de l’Afrique sont nombreux, de l’accompagnement pour réussir ses projets avec l’Afrique, à la participation aux concours comme les Ovinpiades mondiales ou la présence des partenaires africains au SIA en passant par l’entreprenariat des jeunes ayant vécu une expérience en service civique en France, ainsi que la place de l’expertise et des échanges autour des réflexions sur les systèmes de formation révèlent toute la richesse des projets menés par les acteurs de la mission. 

A lire – Engagement des jeunes au Bénin et en France, Résonance paysanne au Bénin   – le Tour d’horizon sur le Programme WATEA, la place des femmes dans l’enseignement et l’entreprenariat au Nigéria – L’Afrique de l’Ouest compte aux Ovinpiades – les partenaires africains au SIA 

L’Europe pour élargir son horizon

La catégorie « Europe » est une thématique phare dans l’enseignement agricole et par conséquent chaque porteur de projet est invité à partager son action pour la valoriser. La place des programmes Erasmus+ par des mobilités académiques en stage, des échanges pédagogiques ou encore les évènements célébrant les Erasmus’Days sont d’autant plus d’occasion de faire connaître l’engagement des établissements de l’enseignement agricole dans le programme européen.

Les partenariats européens fédèrent les pays autour de pratiques communes comme le pastoralisme ou encore permettent aux jeunes de se retrouver dans des évènements au Salon International Agricole de Paris, lors de concours de jugement, de présentation d’animaux afin de mesurer leurs connaissances et compétences techniques et professionnelles. D’autres concours et prix sont l’occasion de hisser les projets aux plus hautes marches des institutions européennes comme le Prix Hippocrène de l’éducation à l’Europe, qui récompense les meilleurs projets de partenariat européen élaborés par une classe et ses professeurs.

A lire – Atelier d’écriture Erasmus +, kezaco ?L’enseignement agricole fait vivre les ErasmusDaysErasmus+ c’est aussi du « capacity-building » !La transhumance, un patrimoine mondialHippocrène 2024 : Excellent cru agricole !

D’Est en Ouest

L’enseignement agricole dépasse les frontières européennes et développe des partenariats en Asie et particulièrement avec la Chine, le Japon et l’Inde sur des thématiques techniques professionnelles et culturelles. L’Amérique latine est une zone qui attire autant les jeunes de l’enseignement technique que supérieur, entre les liens étroits des établissements pour concourir aux Ovinpiades mondiales, au TIEA ou participer à des Forums de réflexions scientifiques entre la France et le Brésil (Forum Science et société) et des programmes d’échanges académiques entre étudiants et enseignants-chercheurs sur des thématiques définies dans le cadre des projets construits entre les écoles d’enseignement supérieur françaises et leurs universités partenaires brésiliennes et argentines (Programmes Brafagri et Arfagri). 

A lire – Jeunes pousses françaises en terre chinoiseRécolter les fruits de l’instant Thé« Indian Time »Gastronomie nippone à l’honneurTour de France des Ovinpiades mondiales – Concours au SIA, Le ‘I » du TIEAForum Franco-Brésilien : L’humain au coeur des transitionsARFAGRI reparle enfin de mobilité

La mobilité, une ouverture sur le monde

L’expérience des jeunes et des personnels en Europe et à l’international prend différentes formes, allant de la mobilité d’étude, de stage, d’échanges pédagogiques ou de formation ou encore de mission d’expertise. La mobilité touche, chaque année, plus de 15 000 jeunes des établissements d’enseignement techniques du Bac Pro au BTSA. La mobilité s’est aussi l’accueil de jeunes et de partenaires étrangers. Ce sont des jeunes internationaux en service civique, en volontariat international qui participent à la vie des établissements et qui entreprennent leurs projets de vie. Leurs témoignages sont semés sur PortailCoop et depuis la planète Moveagri, le site des jeunes qui bougent à l’international.

A lire – Une semestre d’étude en BTSA, En route pour 6 mois en Slovaquie ! Erasmus+ : des échanges pour tousExpertise au coeur de l’Economie bleueFresne-Angers, la culture de partenariats historiquesMadagascar relève le défi de la mobilité – Que sont nos volontaires devenus ?Planète Moveagri

Construction d’une citoyenneté sans frontière

Former les citoyens de demain, c’est passer par l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) dans la formation des jeunes citoyens de l’enseignement agricole. L’ECSI dans les établissements agricoles, c’est la mise à disposition d’outils, se former pour transmettre. Ce sont également des jeux sérieux pour comprendre comment l’ECSI prépare les jeunes à devenir des acteurs actifs et engagés dans un contexte globalisé.

A lire – L’ECSI dans l’enseignement agricole français Comment maitriser les outils ECSI ?ECSI : l’AFD et le MASA s’engagent La formation ALIMENTERRE 

Faites partie de l’aventure !

Les partenariats sont riches de leur diversité, certains peuvent rester trop confidentiels sur la scène de la communication nationale. En effet, bon nombre de projets d’établissements, de consortium de l’enseignement agricole passent sous silence malgré leur intérêt et leur innovation impliquant de multiples pays partenaires. 

Quelques zones sont encore trop peu représentées dans le fil d’actualité de PortailCoop comme les projets impliquant le Maghreb, l’Océanie, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Nord (en particulier le Canada).

La coopération européenne et internationale n’est pas l’apanage de l’Etat au niveau national. L’action internationale peut être menée en collaboration avec des collectivités territoriales qui permet de contribuer à l’ouverture et à l’attractivité des territoires et en participant à la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), inscrits dans l’Agenda 2030.

Les établissements d’enseignement agricole ont toute leur place dans les projets de coopération décentralisée. Ces actions extérieures existent et sont portées par des groupements multi-acteurs sur différentes thématiques. Elles peuvent être relayées et valorisées pour démontrer la valeur ajoutée de ces collaborations régionales en faveur de l’intégration territoriale de l’enseignement agricole.

Les étudiants et futurs diplômés de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage sont amenés à répondre aux défis actuels communs tels que l’alimentation durable, le développement des territoires, la santé et le bien-être des animaux, l’entretien des paysages, le service aux entreprises agricoles, … etc. Parce que ces défis du vivant sont mondiaux et que les collaborations, sources d’innovation dépassent les frontières, les écoles d’enseignement supérieur ont fait de l’ouverture à l’international un axe majeur de leur formation.

PortailCoop souhaite être le relais de ces actions et expériences vécus par les étudiants, enseignants et chercheurs.

A lire – France-Maroc : nouveau quinquennat de coopération – Entre Loire et sable Kaédien : défis agricoles – Portrait du Conseiller aux affaires agricoles Australie-Nouvelle-Zélande, Hello from Down under ! France-Corée, des défis communsOsez vivre une expérience hors France –  MAFALDA, un pont scientifique France-ArgentineDessine-moi une école du paysageVAI2P, mutualisation de compétences internationales

Le monde des acteurs de la coopération européenne et internationale est en route vers les 500 prochains projets ! A vous d’en faire partie et de nous en parler…

Ressources à trouver …

En plus de l’actualité des actions menées par les acteurs, PortailCoop propose 8 onglets d’informations de la présentation de la mission, des principaux contacts, des ressources thématiques (comprendre le ministère, l’enseignement agricole, les dispositifs, la mobilité), et outils partagés par les réseaux par zone géographique ou encore des liens utiles ainsi qu’une rubrique International Content présentant des articles en anglais et espagnol.

Retrouver les 25 articles publiés dans la catégorie International Content

Un abonnement d’alertes de publications « PortailCoop » est proposé par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale de l’enseignement agricole (DGER) du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Abonnez-vous pour rester informé !

Contact : Isabelle HERVE, chargée de communication au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, isabelle.herve@agriculture.gouv.fr

Crédit photographique de la photo de tête : MARY-LOU-MAURICIO-Atelier de la Fresque du Climat, Article dans Le Parisien

 




Jeunes pousses françaises en terre chinoise

Six étudiants bretons en BTS ACSE accompagné d’un formateur ont été accueillis durant 4 semaines à l’université de Weifang, dans la province du Shandong en Chine, profitant d’un accord d’échanges signé en 2019. Présentation d’une expérience unique pour les étudiants qui ont vécu un stage hors-norme à l’étranger….

Julien Pieddeloup, formateur à l’Iréo de Lesneven, nous livre les étapes de cette aventure vécu par les jeunes bretons en Chine.

Après un trajet de 11 heures depuis Bruxelles et un atterrissage à Pékin, nous arrivons au Shandong Vocational Animal and Sciences Veterinary College (SVASVC). A l’université, nous sommes accueillis de manière officielle par le président et par l’équipe enseignante.

Ville et Université

Avec 9.4 millions d’habitants, Weifang nous apparait gigantesque pour notre échelle européenne. L’établissement s’étale sur plusieurs sites et accueille 20 000 étudiants. L’école est dotée d’un très beau campus et d’un équipement sportif d’une très grande qualité. Tout est vraiment dépaysant, et la vie estudiantine y est agréable et animée.

Visites techniques

Découverte d’un centre de formation équin
Le centre équestre du SVASVC est un centre d’apprentissage très réputé. Les formateurs chinois ont donné aux étudiants les connaissances de base à avoir en hippologie, puis pour la partie pratique, leur ont appris comment s’occuper de ces animaux, comment les préparer et comment les monter. Un apprentissage passionnant dispensé par des formateurs hautement qualifiés, qui montent lors de concours internationaux (courses, obstacles…)

Stage immersion en centre vétérinaire

Nous avons passé trois jours dans le centre vétérinaire installé sur le campus. Malheureusement, nous n’avons pas pu prendre de photographies pour des raisons de droits à l’image des propriétaires des animaux, mais nous avons pu assister à des interventions chirurgicales sur des animaux de compagnie, ainsi qu’à des dissections d’oiseaux malades. Nous avons également découvert des équipements de diagnostic de pointe permettant un traitement optimal des animaux, avec l’intégration de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) et cela nous a surpris !

Visite d’une exploitation laitière

Nous avons pu découvrir une exploitation laitière qui dispose d’un équipement très moderne. L’exploitation met en place des pratiques respectueuses de l’environnement et intègre le bien-être animal, ce qui est venu contredire certains clichés que nous avions et a particulièrement intéressé plusieurs futurs éleveurs bretons.

Echanges sur l’agriculture chinoise

Les étudiants ont été impressionnés de l’étendue des fermes chinoises qui s’étendent à perte de vue, avec des parcelles très petites mais où l’utilisation de la technologie améliore considérablement l’efficacité des pratiques agricoles.

La beauté des sites

Outre la très célèbre grande muraille de Chine sur laquelle les étudiants ont pu monter à Pékin, le voyage a été l’occasion de visiter des sites magnifiques, comme le sanctuaire de Linsu, ou encore la montagne de Yunmen à Quingzhou avec à son pied sa vieille ville et ses rues dont certaines datent de la dynastie Ming (1368-1644) et ont plus de 700 ans.

Culture chinoise

Weifang étant la capitale mondiale du cerf-volant, les étudiants ont pu visiter une fabrique de cerf-volant et créer leurs propres modèles ! Parmi les différentes animations proposées tout au long du séjour, ils ont également réalisé des éventails colorés, confectionné des plats à raviolis en brins de sorgo… et même essayé des vêtements traditionnels chinois. Toutes ces activités témoignent de la richesse du patrimoine culturel chinois.

 

L’exotisme culinaire

Voyager, c’est également découvrir de nouveaux produits et de nouvelles habitudes alimentaires. Or, la Chine est un pays très connu de par le monde pour la qualité de sa nourriture, très différente de la nourriture occidentale. Chaque repas a donc été l’occasion d’apprivoiser de nouvelles saveurs, comme la fondue chinoise ou encore le zongzi, un aliment à base de riz sucré enfermant un fruit confit cuit dans une feuille de riz, que les Chinois confectionnent pour la fête des Bateaux Dragons.

Ce voyage a été d’une très grande richesse sur tous les plans. Nous remercions chaleureusement tous ceux qui, en France et en Chine, ont rendu ce voyage possible, en particulier notre organisatrice sur place Clarisse Li, coordinatrice internationale au Shandong Vocational Animal and Sciences Veterinary College, Max Monot, animateur national du réseau Chine de l’enseignement agricole, Mélanie Cazuc et Valérie Coeuret, responsables mobilité de l’Iréo de Lesneven et du lycée La Ville Davy de Quessoy.
Nous sommes impatients de pouvoir accueillir des étudiants chinois en 2025, et leur faire découvrir, à notre tour, les spécificités de notre région bretonne.

Auteur : Julien Pieddeloup, formateur à l’Iréo de Lesneven

Contact : Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr