Accord Franco-Angolais pour l’enseignement vétérinaire

Lundi 4 octobre 2021, à l’occasion des « Montpellier Global Days for Science, education and innovation: Africa 2021 » qui se sont tenues en amont du Nouveau Sommet Afrique France (NSAF), l’accord de coopération entre établissements d’enseignement, vétérinaires et agricoles, Angolais et Français a été signé à l’Institut des Régions Chaudes de Montpellier SupAgro.

Signature officielle de l’Accord Franco-Angolais au Global Days à Montpellier de gauche à droite, Marion Demay, Jeanne-Marie Bonnet-Garin et Fernando Maia

Cet accord réunit les facultés vétérinaire et agraire de l’Université José Eduardo dos Santos (UJES) de Huambo – Angola, les écoles vétérinaires françaises (ENVF) et l’Ecole Nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole (ENSFEA). Il concrétise déjà 2 années d’intense collaboration dans le domaine de la pédagogie innovante avec la mise en œuvre du projet « Veterinary and Agronomic International training in Innovative Pedagogy (VAI²P) » financé par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA).

Cet accord de coopération s’inscrit dans le cadre de la stratégie Europe et International du MAA pour laquelle le continent africain représente une zone prioritaire.

La cérémonie de signature de cet accord s’est déroulée en présence de Rachid Benlafquih, du Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale de la DGER du MAA, Marie Schill de la Direction du Développement Durable du MEAE, Marion Demay, directrice des relations internationales de l’ENSFEA, Agnès Leblond, directrice adjointe des relations internationales de VetAgro Sup-Lyon, et Jean-Luc Bosio, Chef du service des Relations Internationales et des Langues de de l’Institut Agro-Montpellier.

Fernando Maia, doyen de la faculté vétérinaire de l’UJES de Huambo s’est félicité de la coopération renforcée avec cet accord en soulignant que cette signature permettrait la mise en œuvre de nouvelles actions dans le domaine de l’enseignement, la recherche ou l’expertise. Jeanne-Marie Bonnet-Garin, Directrice Générale par intérim de VetAgro Sup, au nom des ENVF, a souligné l’enrichissement réciproque et l’importance d’œuvrer conjointement au concept One Health/Global Health pour permettre à nos étudiants d’acquérir les compétences pour relever les défis de demain.

Ce moment a été pour tous l’occasion de se retrouver enfin en présentiel. Un autre temps fort est prévu à VetagroSup à Marcy l’Etoile (Lyon) pour la tenue du 1er séminaire présentiel de VAI²P du 13 au 17 décembre 2021.

Photo de tête d’article : de gauche à droite, Jean-Luc Bosio, Marie Schill, Marion Demay, Rachid Benlafquih, Jeanne-Marie Bonnet-Garin, Fernando Maia et Agnès Leblond.

Principe des 4 engagements

Le Ministre en charge de l’Agriculture a réaffirmé le caractère structurant des partenariats privilégiés entretenus avec les pays africains, qu’il s’agisse d’appui au développement des filières agricoles, d’accompagnement à la transition numérique des systèmes agro-alimentaires, de stimulation de la recherche et de l’innovation ou de la formation des enseignants et des étudiants. En particulier, en déclinaison du discours du Président de la République à Ouagadougou le 28 novembre 2017, une stratégie de mobilisation de l’enseignement agricole et vétérinaire a été élaborée et structurée autour de 4 engagements par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation    :

  • Soutenir les réformes des dispositifs de formation agricole et rurale en Afrique,
  • Intensifier la mobilité réciproque des étudiants et enseignants,
  • Co-construire un réseau Afrique-France de formations croisées et de doubles diplômes pour l’avenir des filières agricoles, forestières et agroalimentaires,
  • Soutenir les jeunes agriculteurs/éleveurs/transformateurs entrepreneurs africains en les accompagnant dans la phase de préparation et construction de leur projet.

Contacts : Rachid BENLAFQUIH – DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Agnès LEBLOND – VetagroSup/ENSV-Lyon,  agnes.leblond@vetagro-sup.fr, Jean-Luc BOSIO – Institut Agro – Montpellier, jean-luc.bosio@supagro.fr, Marion DEMAY – ENSFEA, marion.demay@ensfea.fr




Vertus des mobilités africaines #3 : témoignage d’Arielle aujourd’hui enseignante-chercheuse

Portrait d’Arielle Vidal, ex-étudiante de BTS P.A, aujourd’hui enseignante-chercheure à l’INP Purpan, Toulouse.

En 2010, avec le Club UNESCO des Pyrénées, nous sommes partis avec d’autres étudiants pendant  15 jours dans l’Est du Cameroun. Notre séjour avait pour objectif de participer à la construction d’une première école  en matériaux  durables,  destinée aux enfants Baka du campement  de Lakabo. Durant ce séjour, nous avons appris les techniques de  construction en utilisant des matériaux locaux (bois, bambou, raphia, brique de terre) extraits pour la quasi-totalité de  la forêt. Les Baka nous ont amené dans la forêt pour les trouver. En dehors de nos activités de construction, nous avons eu de très beaux échanges avec les habitants et leurs enfants sur leur culture autour de la musique, de l’artisanat, de la chasse… En 2012, je suis retournée avec une autre équipe sur place pour continuer ces projets.  Durant ces années au Club UNESCO des Pyrénées et en partenariat avec l’ONG 09 Cameroun, j’ai pu développer des compétences en gestion de projet (planification, recherche de fonds, développement d’un réseau de partenaires), et en organisation d’événementiel pour financer nos projets au travers de concerts de solidarité intitulés Un concert, une école !. Ces événements se basaient sur les principes du développement local (produits locaux, rémunérations justes des artistes, etc.) afin d’être bénéfique aux deux territoires.

Cette expérience, en Afrique, m’a permis d’obtenir une bourse de thèse financée par l’INRAE et le CIRAD pour étudier la transition agroécologique des élevages agro-pastoraux en France et au Burkina Faso. Durant ces trois années, j’ai pu collaborer avec une équipe de recherche au Burkina Faso (CIRDES). J’ai été en mission dans la région cotonnière de Bobo-Dioulasso pour enquêter les éleveurs et les éleveuses sur les pratiques d’élevage et des acteurs de la production laitière.

Actuellement, je suis enseignante-chercheure à l’INP Purpan de Toulouse. J’enseigne les productions animales (gestion des systèmes d’élevage, agroécologie et économie des filières animales). Mes activités de recherche sont axées autour de la transition agroécologique des élevages dans les pays du Nord (France) et du Sud (Burkina Faso).

Actuellement, je continue des collaborations de recherche avec la participation des acteurs locaux en Afrique comme en France. Mes expériences enrichissent les enseignements pour faire découvrir aux étudiants la diversité des élevages dans le monde. Nous développons, également, la coopération avec le service des relations internationales de Purpan afin que les nouvelles générations d’étudiant.e.s aient l’opportunité de s’ouvrir à des cultures différentes et enrichissent leur parcours.

Contacts :

regis.dupuy@educagri.fr, florent.dionizy@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 

 

 

 

 




Continent Africain

Ressources pédagogiques :
Méditerranée- Maroc

Vidéos des résultats des travaux sur différentes études : compétences en innovations pédagogiques, enseignement hybride/distanciel, passer en cours numérique, intelligence collective, témoignages

Les actions en Afrique :
  • La Grande Muraille Verte : Actions de coopération de l’enseignement agricole (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigéria, Tchad, Ethiopie)
Monter des projets et partenariats :
Mobilités entrantes :
Mallette d’accueil de Volontaire – Service Civique (màj juillet 2024) : aides, démarches, outils et documents à renseigner
Expertise des réseaux :
Sénégal – Mission d’expertise avec les Instituts Supérieur d’Enseignement Professionnel – ISEP

Document ressource du Réseau Sénégal : Objectifs des ateliers menés avec les partenaires au Sénégal, les méthodologies  et le bilan des travaux (référentiel concerné, thématiques, les perspectives de coopération et leurs objectifs, les projets avec les ISEP sur les ateliers pédagogiques  – Contacts réseaux.

Maurice – AAOI – Accompagner la transition agroécologique à Maurice

Bilan de la mission du réseau AAOI sur la question de l’agroécologie à Maurice par rapport au défi agricole de l’île. L’objectif était d’étudier l’appui que les établissements de formation agricole français et plus particulièrement ceux de la Réunion pourrait apporter aux agriculteurs pour qu’ils acquièrent des compétences et connaissances dans les domaines de l’agroécologie, l’agriculture raisonnée et l’agriculture biologique.

 

 

 

 


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Cacao « to show »

Une tournée du documentaire « Keka Wongan » est organisée pour faire connaître sa démarche dans les établissements publics agricoles français. Actuellement, 20 séances ont été programmées dont celle qui a eu lieu vendredi 2 avril sur l’EPLEFPA de Castelnau-le-Lez, en présence du chef de projet. Il s’agit, selon lui, de « dévoiler les coulisses du projet, la méthodologie à adopter lorsqu’on se lance dans un projet durable d’une telle envergure ».

Le vendredi 2 avril, le lycée professionnel agricole de Castelnau-le-Lez, sous la supervision de la directrice adjointe et du professeur qui dispose d’un tiers temps coopération internationale et européenne a réuni dans l’amphithéâtre, les élèves de trois classes. Le Chargé de mission développement durable pour l’EPLEFPA de Nantes Terre Atlantique effectue une mission, appuyée par le réseau Cameroun de l’enseignement agricole, sur l’opportunité de développer des relations de coopération entre un établissement français, le sien, et un partenaire camerounais, le Collège Régional d’Agriculture (CRA). Depuis 2014, des actions réciproques entre les deux pays sont menées et le rythme s’est accéléré pour aboutir in fine à la création à Ebolowa, d’un atelier technologique de transformation du cacao en un chocolat « made in Cameroun ». Ce projet a fait l’objet d’un film, Keka-Wongan, signifiant « notre cacao » dans la langue Bulu parlée à Ebolowa, la ville chef lieu de la région sud-Cameroun. Le court-métrage (libre de droits) a été réalisé par Julie Lizambard de Com Son Image. Elle y restitue fidèlement l’histoire de ce projet dont « l’ambition semblait démesurée au départ et l’objectif non réaliste ». Et pourtant ils l’ont fait !

Du film à la démarche éco-citoyenne

Ce film est inspirant, particulièrement pour les élèves du lycée, formés aux métiers agricoles et préoccupés, ou du moins sensibilisés aux enjeux des transitions agroécologiques et du développement durable. Il donne un exemple de pistes d’actions concrètes, et l’envie d’agir. Keka Wongan est un projet de coopération basé sur la réciprocité, qui met en avant le partenariat multi-acteurs et l’implication des apprenants tant en France qu’au Cameroun. L’objectif, pour l’intervenant comme pour le personnel qui l’a accueilli, était en partie d’inspirer les élèves du lycée Honoré de Balzac de Castelnau-Le-Lez à agir de la même façon. A leur échelle, ils peuvent s’intégrer dans une démarche écocitoyenne également, en rejoignant des réseaux d’acteurs présents depuis cette année dans l’établissement tels que les écoresponsables (au nombre de 10 parmi les élèves), ou encore l’association Lafi Bala, hébergée par le lycée et présidée par le Professeur correspondant coopération internationale. Par ailleurs, une très belle initiative de coopération internationale avec le Bénin est en place au lycée pour favoriser l’échange entre les lycéens des deux pays ; et pourquoi pas, pour ces élèves, en initiant de nouveaux projets.

Un film comme promotion d’une coopération

La projection montre les différentes étapes de l’entreprise. La première consistait à maîtriser la phase complexe de l’approvisionnement en fèves de cacao, en incluant des exigences de qualité et le respect de l’environnement. Ces conditions ont permis aux petits cacaoculteurs de la coopérative de Bytilie d’augmenter, en moyenne, leur prix de vente de 30 %. La deuxième étape, très sensible, fut la transformation, avec l’obligation de fabriquer localement les machines pour garantir par la suite leur entretien. Enfin, « il n’y a plus qu’à vendre ! », mais en appliquant les règles du commerce équitable. Le film invite à une réflexion sur le commerce équitable Nord-Sud mais aussi Nord-Nord et Sud-Sud et sur les filières locales.

Un film comme source de réflexion plus globale

Au terme de la projection, un atelier-débat est organisé par le chef du projet afin de faire participer les élèves et connaître leur opinion sur le projet ainsi que sur ce moyen de diffusion. Des images sont disposées aléatoirement au sol et les élèves doivent choisir celle qui leur fait penser, d’une manière ou d’une autre, au film qu’ils viennent de regarder. Ils doivent ensuite s’exprimer un par un et expliquer le rapport qu’ils ont trouvé entre cette image et le film. Le chef du projet Keka-Wongan accueille leur point de vue et y répond en confirmant le lien qu’on peut trouver entre ces images, même déroutantes, et le projet. Par exemple, un pont a été fait entre l’image d’un champ de tournesols et le film : le champ de tournesols représentait, d’après un élève, l’aspect vaste et gigantesque de la nature, qui s’étend à perte de vue. Cela symbolisait, selon le jeune, l’importance de la faune et la flore, et cela se retrouvait dans le projet qui s’inscrit dans une démarche de développement durable, concept dans lequel l’environnement est une priorité. L’objectif de cet exercice particulier d’analyse d’illustrations était de faire conduire aux élèves une réflexion globale. Cette réflexion les amenant à comprendre les enjeux du projet présenté en allant au-delà des actions concrètes,  en d’autres termes : d’en tirer des leçons.

Une « tournée » qui favorise le partage

Cette vision participative est véritablement recherchée par l’intervenant qui insiste sur l’importance du regard des jeunes. C’est la raison pour laquelle il entreprend cette « tournée » des établissements scolaires. Il souhaite faire connaître ce projet et son histoire, mais également obtenir des réponses : savoir ce que cela inspire aux apprenants.

Ainsi, le partage est le maître mot de ce projet qui a été favorablement accueilli par les lycéens et quelques enseignants du lycée Honoré de Balzac. Un dialogue est constamment recherché, de l’étape de création du projet :  quand il faut établir un partenariat entre le lycée de Nantes et le CRA d’Ebolowa, à celle du déroulement : lorsqu’il s’agit de travailler à plusieurs mains une fois l’entreprise démarrée au Cameroun. « Chacun donne le même effort, ce n’est pas l’un qui donne et l’autre qui reçoit » jusqu’à la dernière phase, celle de la diffusion du projet dans les établissements et attendant, de la part de l’auditoire, une réaction et une opinion.

En l’occurrence, c’est grâce à la curiosité et à la réceptivité des élèves, émus par une réalisation dont les plans laissaient voir beaucoup de complicité et de partage entre les écoresponsables français et camerounais, que cet échange a pu se poursuivre au-delà de l’horaire défini au départ.

Article rédigé par Jessica Rouveirol, Volontaire en service civique au lycée professionnel agricole Honoré de Balzac de Castelneau-Le-Lez

 

Pour découvrir le film, visionnez le maintenant

Contact : Florent DIONIZY, Chargé de mission développement durable pour l’EPLEFPA de Nantes Terre Atlantique, florent.dionizy@educagri.fr

Regis DUPUY, animateur du réseau Cameroun de l’enseignement agricole, regis.dupuy@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr