Une opportunité à 12 000 km

Le mois de juin 2015 a transformé la vie de Valentin. Il est touché par l’accueil, l’hospitalité et la convivialité de ces chiliens qui « ne roulent pas sur l’or » mais qui partagent généreusement leur quotidien.

Dans le cadre de son BTS aquacole à l’EPL du Morvan, Valentin Moret effectue son stage professionnel à Coyhaique, dans une ferme salmonicole de Patagonie.  La volonté des Chiliens de maintenir leur culture et leurs traditions, de la danse Cueca, des musiques Chamamé de Patagonie ou de la Tonada avec la harpe, en passant par le rodéo,  force selon lui le respect.

Du stage au Service Civique

Durant le stage, les multiples différences avec  l’aquaculture en France l’intriguent ; les méthodes de travail comme les 45h de travail horaires hebdomadaire mais surtout la technologie moderne, lui qui avait entendu parler d’un pays en voie de développement.

Diplômé l’année suivante, il se lance sur le marché du travail français et malgré des entretiens dans tout l’hexagone, le bilan reste mitigé. Alors qu’il entend sa famille lui répéter : « profites tant que tu es jeune », il rencontre un étudiant chilien venu en France grâce à un Service Civique réciprocité. Béatrice Morel, alors animatrice du réseau Chili lui parle du dispositif. A l’automne 2017, il valide, pour un départ l’été suivant, le projet Service Volontaire au Chili proposé par l’enseignement agricole. Qui dit Service Civique dit mission : ce sera l’enseignement de la langue française à Duao, dans la région du Maule. Ainsi, en juin 2018, il se retrouve à dispenser des cours au lycée agricole de Duao, partenaire historique de son établissement et relais de son stage.

Cette année s’avère riche en expériences : il évoque tant le partage avec les collègues que les riches échanges avec les élèves qui lui témoignent confiance et respect. D’ailleurs une fois sa mission annuelle effectuée, et vu l’intérêt suscité auprès des élèves, la direction lui propose de continuer.

« Je me sentais utile, jamais je n’aurais pensé auparavant me retrouver face à des élèves, ça m’a plu, je me suis dit, allons-y »

Il s’installe donc sur place, au Chili, à 12 000 km de sa vie en France.

Du Service Civique à l’enseignement

Depuis, il vit à Talca, dispense environ 27h de cours de français hebdomadaire plus 14h d’atelier de sciences et de découverte de la culture française. Valentin propose le rendez-vous hebdomadaire : « L’académie française », pour découvrir la culture et l’histoire de France à travers des vidéos, des diaporamas et des jeux, des musiques ou des énigmes, ainsi que des repas à thème ou encore des histoires populaires telles que « La bête du Gévaudan », « Le pirate François l’Olonnais » ou encore « Le diamant bleu de la Couronne ».

Quant aux éventuelles difficultés rencontrées ? Elles sont de deux ordres répond Valentin. D’un côté la langue, alors qu’il parlait espagnol, il a découvert le Chilien et son « modismo », ses multiples mots spécifiques au pays. D’un autre, un système bureaucratique « comme le notre » où les démarches administratives peuvent s’avérer laborieuses et où l’obtention d’un visa peut prendre une année.

Désormais, il se sent appartenir à une grande famille soudée. Il rappelle qu’avec son BTS, il ne disposait d’aucune formation d’enseignant et bien qu’il ait appris « sur le tas », cela s’est très bien passé. Il est ravi d’avoir avancé ainsi ; en pratiquant, sans avoir eu recours à de longues années d’études théoriques.

Enfin, si 2020 lui a paru ennuyante, pour rappel, les élèves ont passé l’année scolaire entière en distanciel de mars à décembre.

La rentrée de janvier 2021 s’est tenue et la situation s’améliore. Pourvu que cela dure !

Si vous passez à Talca, n’hésitez pas à contactez Valentin : v.moret77@laposte.net

Contact : Wiliam Gex, animateur du réseau Chili – wiliam.gex@educagri.fr

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